|EN
[+][–]1. La Touraine
[+][–]3. L’Orléanais
[+][–]6. Le Haut-Poitou

Husi 2013a
Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

Husi et Testard 2014
Husi P. et Testard P. – La céramique médiévale, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2014, CITERES-LAT, Vol. 1 : 75-96 et Vol. 2 : fig. 77 à 87.

Husi et Testard 2015a
Husi P. et Testard P. – La céramique médiévale et moderne de la forteresse de Loches. Indre-et-Loire (37), Rapport d’analyse céramologique, CITERES-LAT, Tours, 78 p.

Husi et Testard 2015b
Husi P. et Testard P. – La céramique médiévale, in : Lorans É. et Creissen Th. – Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2015, CITERES-LAT, Tours : 4-61.

Husi, Testard et Gerbaud 2015
Husi P, Testard P. et Gerbaud C. – La céramique du haut Moyen Âge de la zone 4, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2012-2014, CITERES-LAT, Tours, Vol. 1 : 29-49.

Bébien 2005
Bébien C. – Étude préliminaire de la céramique de l’Antiquité tardive à Tours (Indre-et-Loire) : l’exemple du Château, in : SFECAG, Actes du Congrès de Blois, SFECAG, Marseille : 323-336.

Bouillon 2013
Bouillon J. – Joué-lès-Tours : synthèse chrono-typologique de la céramique du site de La Flottière au sud-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 40-50.

Husi 2013b
Husi P. – Tours : chrono-typologie de la céramique et ouverture économique, in : Husi 2013a : 25-39.

Barat et Sirat 1993
Barat Y. et Sirat J. – Les assemblages céramiques de la nécropole du Bas-Empire de Maule (Yvelines), in : SFECAG, Actes du Congrès de Versailles, SFECAG, Marseille : 191-203.

Bertin et Séguier 2011
Bertin P. et Séguier J.-M. – Les céramiques granuleuses (ou rugueuses) en Île-de-France au Bas-Empire, in : Van Ossel P. (dir.), Les céramiques de l’Antiquité tardive en Île-de-France et dans le Bassin parisien, Vol. 2. Synthèses, Dioecesis Galliarum, Document de travail n° 9, Paris : 263-286.

Raynaud 1993
Raynaud C. – Céramique estampée grise et orangée dite « dérivée de sigillée paléochrétienne », in : Py M. (dir.), Dictionnaire des céramiques antiques (VIIe s. av. n. è.-VIIe s. de n. è.) en Méditerranée nord-occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan), Association pour la Recherche Archéologique en Languedoc Oriental, Lattes : 410-418 (Lattara ; 6).

Jaffrot 2013
Jaffrot E. – Fondettes : chrono-typologie de la céramique du site de la Vermicellerie au nord-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 51-55.

Véquaud 2013a
Véquaud B. – Limoges : Chrono-typologie de la céramique de la ville in : Husi 2013a : 191-205.

Aubourg et Josset 2013
Aubourg V. et Josset D. – Le Blaisois : caractérisation d’un faciès céramique original utile à une meilleure appréhension des interprétations socio-fonctionnelles du mobilier archéologique, in : Husi 2013a : 69-94.

Jesset 2013a
Jesset S. – Saran et Orléans : chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge de l’Orléanais, in : Husi 2013a : 95-116.

Coffineau 2013
Coffineau E. – Neuvy-le-Roi et Truyes : chrono-typologie de la céramique des sites de La Marmaudière et des Grandes Maisons dans la Touraine du nord et du sud, in : Husi 2013a : 56-67.

Husi 2003b
Husi P. – Chrono-typologie de la céramique de Tours et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 23-38.

Véquaud 2013b
Véquaud B. – Le haut-Poitou : encore la Loire ? in : Husi 2013a : 137-163.

Lorans et Creissen 2016
Lorans É. et Creissen T. (dir.) – Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2016, CITERES-LAT, Tours, 2 vol. dactyl.

Piéri 1998
Piéri D. – Les importations d’amphores orientales en Gaule Méridionale durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge (IVe-VIIe siècles après J.-C.), typologie, chronologie et contenu, in : SFECAG, Actes du Congrès d’Istres, Marseille : 97-105.

Bonifay, Raynaud, Berthault et al. 2007
Bonifay M., Raynaud C., Berthault F. et al. – Échanges et consommation, dossier : Antiquité tardive, haut Moyen Âge et premiers temps chrétiens en Gaule méridionale. Seconde partie : monde rural, échanges et consommation, Gallia, 64 : 93-161.

Galinié, Husi, Motteau et al. 2014
Galinié H., Husi P., Motteau J. et al. – Des Thermes de l’Est de Caesarodunum au Château de Tours. Le site 3, Recherches sur Tours 9, 50e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 180 pages + [partie électronique]

Husi 2003a
Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

Lorans, Marot et Simon 2015
Lorans É., Marot E. et Simon G. – Marmoutier (Tours) : de l’hôtellerie médiévale à la maison du Grand Prieur, Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre|BUCEMA, hors série n°8 [En ligne].

Alexandre-Bidon 2013
Alexandre-Bidon D. – Dans l’atelier de l’apothicaire : Histoire et archéologie des pots de pharmacie XIIIe-XVIe siècle, A. et J. Picard, Paris, 336 p.

Démians d’Archimbaud, Vallauri et Thiriot 1980
Démians d’Archimbaud G., Vallauri L. et Thiriot J. – Céramiques d’Avignon : Les fouilles de l’Hôtel de Brion et leur matériel, Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 7e série, Académie de Vaucluse, Avignon, 188 p.

Ferri, Moine et Sabbionesi 2016
Ferri M., Moine C. et Sabbionesi L. – The sound of silence, scratched marks on late medieval and early modern pottery from nunneries : practice and significance, in : Ferri M., Moine C. et Sabbionesi L. (dir.), In & Around : Ceramiche e comunità, Secondo convegno tematico dell’ AIECM3 (Faenza, Museo Internazionale delle Ceramiche, 17-19 aprile 2015), All’Insegna del Giglio, Sesto Fiorentino : 15-23.

Longelin 2017
Longelin A. – La céramique médiévale et moderne (13e-18e siècles) du site Saint-Julien, à Tours (site 16) : étude des contextes archéologiques en relation avec l’infirmerie de l’Abbaye, mémoire de Master 2, Université François-Rabelais, Tours, 108 p.

Galinié et al. 2000
Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Laurens-Berge M., Moreau A. et Rocque G. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2000, 1re campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

Galinié et al. 2001
Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A. et Rocque G. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2001, 2e campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

Galinié et al. 2002
Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A., Laurent M. et Poupet P. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2002, 3e campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

Galinié et al. 2003
Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A., Laurent M. et Seigne J. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2003, 4e campagne et dernière campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

Gerbaud 2013
Gerbaud C. – La céramique médiévale de Saint-Julien à Tours : datation, aide à la caractérisation de l’usage du sol et à l’interprétation sociale du site, mémoire de master 2, Université François Rabelais, Tours, 180 p.

Véquaud 2003
Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.

Ravoire 2006
Ravoire F. – Typologie raisonnée des céramiques de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne provenant du Beauvaisis, de Paris et d’ailleurs, retrouvées sur les sites de consommation parisiens et franciliens, Revue Archéologique de Picardie, 1 : 105-202.

Rosen 1995
Rosen J. – La faïence en France du XIVe au XIXe siècle : Histoire et technique, Errance, Paris, 215 p.

De Groote 2014
De Groote K. – Middeleeuws aardewerk in Vlaanderen : Techniek, typologie, chronologie en evolutie van het gebruiksgoed in de regio Oudenaarde in de volle en late middeleeuwen (10de-16de eeuw), Onroerend Erfgoed, Brussels, 736 p.

Ferrières 2007
Ferrières M. – Nourritures canailles, Éditions du Seuil, Paris, 476 p.

Legrand 1980
Legrand C. – « Faïences de Saint-Christophe-sur-le-Nais » et « Faïences de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps », in : Collectif 1980 : 77-84.

Feneant 1985
Feneant J. – La faïence et la céramique en Touraine, Le Magazine de la Touraine, 16 (octobre 1985) : 55-64.

Demange 1980
Demange F. – « Porcelaines de Vierzon », La céramique dans la région Centre de l’époque gallo-romaine au XXe siècle, in : Collectif 1980 : 171-174.

Ojalvo 1980
Ojalvo D. – Orléans, La céramique dans la région Centre de l’époque gallo-romaine au XXe siècle, in : Collectif 1980 : 77-84.

Bosseboeuf 1894
Bosseboeuf F. (Abbé) – Documents sur la céramique en Touraine (suite), Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, IX, 1892-1894 : 155-274.

De Filippo 2012
De Filippo R. – Diagnostic archéologique à l’ancienne clinique Saint-Augustin (Tours 37), Rapport de diagnostic, Inrap, SRA Centre, Tours, Orléans.

Hanusse 1987
Hanusse C. – La relation four-atelier d’après les sources écrites : l’exemple de Sadirac (Gironde) du XVIe au XVIIIe siècle, in : Chapelot J., Galinié H. et Pilet-Lemière J. (dir.), Céramique (Ve-XIXe siècle), fabrication, commercialisation et utilisation, Actes Premier du Congrès International d’Archéologie Médiévale, 4-6 octobre 1985, Société d’Archéologie Médiévale, Caen : 101-105.

Riou et Dufaÿ 2016
Riou S. Dufaÿ B. – Le site de la chapelle Saint-Libert dans la Cité de Tours. Histoire et archéologie d’un espace urbain du IIe siècle à nos jours, 61e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, 61, SAT/FERACF, Tours, 224 p.

Lefèvre 2006a
Lefèvre A. – Les productions céramiques peintes et polies d’Île-de-France, in : Hincker et Husi, La céramique du haut Moyen Âge dans le Nord-Ouest de l’Europe Ve-Xe siècles, Actes du Colloque de Caen, bilan et perspectives dix ans après le colloque d’Outreau, mars 2004, Éditions NEA, Condé-sur-Noireau : 221-242.

Lacroix 2009
Lacroix M.-C. – Le château du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire), Revue Archéologique du Centre de la France, 48 [En ligne].

Fruchon 1997
Fruchon P. – Le Grand-Pressigny, Château de Pressigny. Motte et fossé du donjon. Rapport de sondage archéologique, SRA Centre, Orléans, 53 p.

Dufaÿ et al. 2004
Dufaÿ B. – La fouille du fort Saint-Georges à Chinon (Indre-et-Loire). Premiers résultats, Revue archéologique du Centre de la France, 43 [En ligne].

Husi 2005
Husi P. – La céramique du Fort Saint-Georges, forteresse de Chinon, rapport multicopié, service de l’archéologie du Conseil général, UMR 6173 CITERES-LAT, Tours, 20 p. + annexes.

Dufaÿ et Capron 2012
Dufaÿ B. et Capron F. – Forteresse de Chinon, « opération réseaux », Rapport d’opération multicopié, vol. 3, service de l’archéologie du Conseil général, Tours.

Ben Kaddour et al. 2015
Ben Kaddour C., Marie G. et Sarreste F. – Sainte-Catherine-de-Fierbois (37), Pré de la Fosse – Les Clavaux, Rapport final d’opération archéologique, Éveha – Études et valorisations archéologiques, SRA Centre, Orléans.

Coffineau 2005
Coffineau E. – La céramique mérovingienne, in : Tourneur J., L’habitat mérovingien de Truyes, « Les Grandes Maisons » (Indre-et-Loire), Rapport final d’opération, Inrap, SRA Centre, Orléans : 54-60.

Bébien et Husi 2009
Bébien C. et Husi P. – Étude du mobilier céramique antique et du haut Moyen Âge, in : De Mauraige G. et al., Ligueil, « Le Moulin d’Épigny », Fouille archéologique sur l’aménagement de la RD31, Rapport final d’opération, Conseil Général d’Indre-et-Loire (SADIL), SRA Centre, Orléans : 40-45.

Jesset 2002a
Jesset S. avec la collaboration de Georges P., Pradat B., Dietrich A. et Hamon T. – Sorigny, « Nétilly » (Indre-et-Loire), échangeur A10, Rapport de fouille de sauvetage, AFAN, SRA Centre, Orléans.

Dubillot et Valais 2010
Dubillot X. et Valais A. – Le site de potiers de La Frétellière à Trémentines, in : Prigent D. et Tonnerre N.-Y. (dir.), Le haut Moyen Âge en Anjou, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 81-101 (collection Archéologie et Culture).

Véquaud 2010a
Véquaud B. – La céramique du haut Moyen Âge en Poitou-Charentes : état des connaissances (VIe-Xe siècles), in : Bourgeois L. (dir.), Wisigoths et Francs autour de la bataille de Vouillé (507), Recherches récentes sur le haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France, Actes des XXVIIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Vouillé et Poitiers (Vienne, France), 28-30 septembre 2007, Tome XXII des Mémoires publiés par l’AFAM, Saint-Germain-en-Laye : 263-278.

Jaffrot 2015a
Jaffrot É. – « Les Bates, Les Douettes », Sainte-Maure-de-Touraine (37) : deux unités d’un habitat rural médiéval (Xe-XIe s.), Rapport final d’opération archéologique (fouille préventive), Éveha, SRA Centre, Saint-Avertin, Orléans.

Jaffrot 2015b
Jaffrot É. – La céramique du haut Moyen Âge, in : Ben Kaddour C. et al., Sainte-Catherine-de-Fierbois, « Les Prés de la Fosse/Les Clavaux » : établissements ruraux de la fin de la Tène, de l’Antiquité et du haut Moyen Âge, édifice cultuel (fin VIIe-IXe siècles) et nécropole (VIIe-XIIe/XIIIe siècles), Rapport final d’opération archéologique (fouille préventive), Éveha, SRA Centre, Saint-Avertin, Orléans : 340-350.

Joly, Jesset et Dabek 2008
Joly S., Jesset S. et Dabek P. – Aux environs de l’an mil à Parçay-sur-Vienne, « Le Prézault » (Indre-et-Loire) : une aire d’ensilage isolée ?, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, LIV : 29-47.

Moréra-Vinçotte 2003
Moréra-Vinçotte I. – Chrono-typologie de la céramique d’Angers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 15-22.

Hirn et al. 2013
Hirn V., Gaultier M., Aunay C., Husi P., Laruaz J.-M. et al. – Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire) : un habitat de courte durée à « Foujouin ». Une occupation du milieu du 8e au milieu du 9e siècle à l’écart de Vernao, Rapport de fouille archéologique réalisé du 2 mai au 14 août 2012 et correspondant à la prescription n°11/0243 du 10 mai 2011. [Rapport de recherche] Conseil général d’Indre-et-Loire. 2013. [HAL-SHS : halshs-01092170]

Hirn et al. 2017
Hirn V., Gaultier M., Aunay C., Génies C., Gerbaud C., Husi P. et Sarreste F. – Un habitat du haut Moyen Âge à « Foujouin » (Vernou-sur-Brenne, Indre-et-Loire), Revue Archéologique du Centre de la France, 56 [En ligne].

Papin 2015
Papin P. – Loches, deuxième campagne de fouilles sur la forteresse, Rapport de fouille archéologique programmée, Conseil général d’Indre-et-Loire, SRA Centre, Tours, Orléans, 220 p.

Soulat 2015
Soulat J. – Pré-étude du petit mobilier, in : Papin P., Loches, deuxième campagne de fouilles sur la forteresse, Rapport de fouille archéologique programmée, Conseil général d’Indre-et-Loire : 140-151.

Gerbaud et Husi 2014a
Gerbaud C. et Husi P. – Tours : Le site Saint Libert, in : Husi 2014a : 9-12.

Gerbaud et Husi 2014b
Gerbaud C. et Husi P. – Le Grand Pressigny : le site du château, in : Husi 2014a : 58-66.

Husi 2014b
Husi P. – Chinon : le site du Fort Saint Georges, in : Husi 2014a : 67-80.

Aunay 2014
Aunay C. – Le mobilier en verre des logis royaux de Loches, in : Papin P., Loches, première campagne de fouilles sur la forteresse : rapport de sondages archéologiques, SADIL, SRA Centre, Orléans : 129-138.

Orssaud 1985
Orssaud D. – Archéologie de la ville. Orléans 2. La céramique médiévale, Revue archéologique du Loiret, 11 : 1-154.

Carlier 2008
Carlier M. (dir.) – Sougé-sur-Braye, « Le Bourg » (Loir-et-Cher), Rapport final d’opération de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans.

Coffineau 2004
Coffineau E. – Le mobilier céramique, in : Tourneur J. (dir.), Un habitat rural du haut Moyen-Âge : le site de Neuvy-le-Roi, « La Marmaudière » (Indre-et-Loire), Document Final de Synthèse, SRA Centre, Orléans : 66 à 91.

Jesset et Bouillon 2014
Jesset S. et Bouillon J. – Saran « La Guignace » (45.302.030 AH). Étude de mobilier céramique, Rapport final sur le mobilier céramique, SRA Centre, Orléans.

Millet 2011a
Millet S. – Annexe 3 : étude du mobilier céramique médiéval, in : Salé P. (dir.) – Pithiviers-le-Vieil (Loiret), « Les Jardins du Bourg » (Lot 51) : Un quartier périphérique de l’agglomération secondaire, Rapport de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans : 419-444.

Millet 2012
Millet S. avec la collaboration de Gardère P. – Étude du mobilier céramique issu du four F.37, in : Dalayeun M.-D. et al., Chambray-lès-Tours, Saint-Avertin, Indre-et-Loire, section Tours/Angoulème. LGV SEA 2 – Phase 88, Rapport d’opération de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans : 46-58.

Jesset 2001
Jesset S. – Saran (Loiret), « Z.A.C. des Vergers », Rapport préliminaire. Document de fouille de sauvetage archéologique, SRA Centre, Orléans.

Bouillon et Jesset 2004
Bouillon J. et Jesset S. – La céramique médiévale des sites 23 et 25 de Saint-Romain-sur-Cher (texte et inventaire), in : Salé P. et Fournier L., Saint-Romain-sur-Cher « Les Cormins » (Loir-et-Cher), Autoroute A.85, Sites 25-26, Rapport final d’opération, SRA du Centre, Orléans, Vol. 3. Annexes : Annexe 7.

Véquaud 2013c
Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers, in : Husi 2013a : 147-163.

Dalayeun 2014
Dalayeun M.-D. – Agrandissement du ZooParc de Beauval (Phase 2), Saint-Aignan, Loir-et-Cher, La Bachaudière, Un quartier artisanal de productions potière et métallurgique de la fin du haut Moyen Âge, Rapport de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans.

Kildea, Millet et Deloze 2014
Kildea F., Millet S. et Deloze V. – Extension du ZooParc de Beauval et aménagement de la zone africaine (Phase 1), Saint-Aignan (41), La Bachaudière, Rapport de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans.

Millet 2016
Millet S. – Saint-Aignan, site de La Bachaudière (Loir-et-Cher) : la céramique d’époque carolingienne associée au four de potier F.2, in : Husi P. (dir.), La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France, transformation des aires culturelles dans la longue durée (6e-19e siècle), Rapport d’activité 2016, CITERES-LAT, SRA Centre-Val de Loire, Tours, Orléans : 88-95.

Salé et Fournier 2004
Salé P. et Fournier L. (dir.) – Saint-Romain-sur-Cher, « les Cormins » (Loir-et-Cher) - Autoroute A.85, Sites 25-26, Rapport de fouilles archéologiques, Rapport final d’opération, SRA Centre, Orléans.

Chaudriller 2013
Chaudriller S. (dir.) – Sublaines, Indre-et-Loire, Le Bois Gaulpied, Le grand Ormeau, Zone 4, lot 2. Un souterrain aménagé des Xe-XIe siècles, Rapport de fouille, SRA Centre, Orléans.

Dalayeun 2015
Dalayeun M.-D. – La Croix-en-Touraine, Indre-et-Loire, Les Pièces du Thé. Une occupation agro-pastorale des IXe-Xe siècles, Rapport de fouille, SRA Centre, Orléans.

Roy 2015
Roy G. – Saint-Gervais-la-Forêt « Le Tertre » (Loir-et-Cher). Un habitat rural privilégié de l’époque carolingienne. Rapport de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans : 170-221.

Véquaud 2013d
Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique d’un site rural du haut Moyen Âge : Pouthumé à Châtellerault (Vienne), in : Husi 2013a : 137-146.

Ravoire 2013
Ravoire F. – Nevers : Chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge du site de l’Abbaye Saint-Genest, in : Husi 2013a : 123-136.

Lefèvre et Meyer 1988
Lefèvre A. et Meyer N. – Les lampes en céramiques des fouilles urbaines des Saint-Denis, Archéologie Médiévale, 18 : 73-111.

Ben Kaddour 2016
Ben Kaddour C. (dir.) – Saint-Laurent-Nouan (41) Ganay (Tranche 2). Une occupation Bronze final/Hallstatt. Un vaste habitat rural (VIIIe-XIe s. apr. J.-C.). Deux petites productions potières (450-550 puis 950-1000 apr. J.-C.), Rapport final d’opération archéologique, Evéha, SRA Centre Val-de-Loire, Limoges, Orléans, 3 vol.

Couderc et al. 2008
Couderc A. – Suèvres (Loir-et-Cher), « Les Sables », Rapport de fouille, Inrap-Pantin CIF, SRA Centre-Orléans, 2 vol. (130 p.-85 p. de pl.).

Scaon et al. 2006
Scaon C. – Suèvres (Loir-et-Cher), « Quartier des Sables », DFS de diagnostic archéologique, Inrap-Pantin CIF, SRA Centre-Orléans, 76 p., ill.

Blanchard 2016a
Blanchard P. – « Quartier Rochambeau » (phase 1), Vendôme (Loir-et-Cher), Rapport de diagnostic archéologique, Inrap, SRA Centre, Orléans, 214 p.

Bouillon 2010a
Bouillon J. – Étude céramique médiévale, in : Fournier L. (dir.), Chilleurs-aux-Bois (Loiret), « La Rouche », « Les Tirelles ». Une occupation du Mésolithique à l’époque moderne en Beauce (45.095.031 AH), Vol. 2 : Études et catalogues, Rapport final d’opération de Fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Orléans : 195-216.

Aubourg, Josset et Ruffier 1994
Aubourg V., Josset D. et Ruffier O. – Blois, 1 place du Château (Maison de la Magie), Rapport d’opération, SRA Centre, Orléans.

Chambon 2014
Chambon M.-P. – Prémices d’une typologie des répertoires céramiques dans la cité des Aureliani (deuxième moitié du Ve s.-début du VIe s.), in : SFECAG, Actes du Congrès de Chartres, 29 mai – 1er juin 2014 : 156-162.

Simon et Wavelet 2008
Simon J. et Wavelet D. – La transition entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge : l’exemple de l’évolution du répertoire des céramiques entre les IVe et VIe s. sur le site du Radray à Gellainville (Eure-et-Loir), in : SFECAG, Actes du Congrès de l’Escala-Empúries, 1er mai-4 mai 2008, SFECAG, Marseille : 477-494.

Jesset 2015d
Jesset S. – Les ateliers de potiers du haut Moyen Âge autour d’Orléans (Loiret) : caractérisation, organisation et production, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 227-246 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

Bouillon 2015
Bouillon J. – Les cadres de productions potiers du haut Moyen Âge en région Centre : état des lieux, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 195-211 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

Fortin à paraître
Fortin P. – Ingré (Loiret), « Selliers », DFS de diagnostic archéologique, Bureau d’études, recherches et applications, DRAC Centre, Orléans, à paraître.

Amelin et Riquier 1995
Amelin P. et Riquier S. – Pierrefitte-sur-Sauldre, « Les Vesvres », notice de présentation, SRA Centre, Orléans.

Bryant 1995
Bryant S. – Issoudun (Indre) – « rue Nouvelle du Château/rue Saragosse », DFS de sauvetage urgent, AFAN, DRAC Centre, Orléans.

Benarrous 2010
Benarrous R. – Étude archéologique et historique du canton de Tournon-Saint-Martin, Rapport d’activité, SRA Centre, PNR de la Brenne, Orléans, Rosnay.

Chambon 2010
Chambon M.-P. – Le mobilier céramique antique, in : Fournier L., Chilleurs-aux-Bois (Loiret), « La Rouche, Les Tirelles » : une occupation du Mésolithique à l’époque moderne en Beauce, Rapport d’opération (fouille archéologique), Inrap Centre-Île-de-France, SRA Centre, Orléans pp. -184

Fournier 2009
Fournier L. – Mareau-aux-Bois (Loiret) « Atouas », site A19-E6, Rapport de fouilles archéologiques, SRA Centre, Orléans.

Fichtl, Noël et Roux 2010
Fichtl S., Noël L. et Roux É. – Boynes, « La Porte des Puiseaux » (Loiret) : habitat rural gaulois et habitat du haut Moyen Âge, Rapport de fouilles archéologiques programmées, Université François-Rabelais de Tours, SRA Centre, Orléans.

Lefèvre et Mahé 2004
Lefèvre A. et Mahé N. – La céramique du haut Moyen Âge en Île-de-France à travers la fouille des habitats ruraux (VIe-XIe siècles). État de la question et perspectives de recherches, Revue Archéologique de Picardie, 3-4 : 105 149.

Bertin et al. 2003
Bertin P., Clavel B., Mahe N. et Yvinec J.-H. – Une occupation mérovingienne précoce du site de Vignely « La Noue Fenard » (Seine-et-Marne), in : Ouzoulias P. et Van Ossel P. (éd.), L’époque romaine tardive en Île-de-France, Diocesis Galliarum, Document de travail n° 6, Paris.

Adrian 2011
Adrian Y.-M. – Production céramique, in : Carré F. (dir.), L’archéologie en Haute-Normandie, Bilan des connaissances : le haut Moyen Âge, Publications des Universités de Rouen et du Havre, Mont-Saint-Aignan : 72-85.

Jesset 1999
Jesset S. – Le mobilier céramique médiéval et moderne, in : Massat T. (dir.), Orléans, îlot de la Charpenterie, Document Final de Synthèse, Vol. 4, AFAN, SRA Centre, Orléans.

Hincker 2006
Hincker V. – Évolution des corpus céramiques en usage au haut Moyen Âge en Basse-Normandie à travers l’étude des rejets domestiques en contexte rural, in : Hincker V. et Husi P. (coord.), La céramique du haut Moyen Âge dans le Nord-Ouest de l’Europe, Ve-Xe siècles, Actes du colloque international de Caen (18-20 mars 2004), Éditions NEA, Condé-sur-Noireau : 131-157.

Moréra-Vinçotte 2012
Moréra-Vinçotte I. – Premières synthèses sur les productions céramiques de sites de consommation en milieu rural en Pays de la Loire du Ve au XVe siècle », in : Valais A. (dir.), L’habitat rural au Moyen Âge dans le Nord-Ouest de la France, Vol. 1 Les synthèses, Presses Universitaires de Rennes : 177-224 (collection Archéologie et Culture).

Jesset 2002b
Jesset S. – Éléments de datation céramique, in : Massat T. (dir.), Orléans (Loiret), Îlot de la Charpenterie (2e campagne), Document Final de Synthèse, SRA Centre, Orléans.

Thibaut 1992
Thibaut A. – Bougy-lez-Neuville, Revue archéologique du Loiret, 17 : 61.

Thuillier 2015a
Thuillier F. – Annexe : Corpus des ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle en France, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 717-742 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

Guadagnin 2000
Guadagnin R. – Fosses – Vallée de l’Ysieux. Mille ans de production céramique en Île-de-France, vol. 1 : Les données archéologiques et historiques, Publications du CRAHM, Caen, 367 p.

Fichet de Clairfontaine et Beuchet 1996
Fichet de Clairfontaine F. et Beuchet L. – Le centre potier de Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) aux XIe-XIIe s. L’atelier I de Fontenay, in : Fichet de Clairfontaine F. (dir.), Ateliers de potiers médiévaux en Bretagne, Maison des sciences de l’homme, Paris : 89-112 (Documents d’Archéologie Française ; 55).

Flambard-Héricher 2002
Flambard-Héricher A.-M. – Potiers et poteries du Bessin. Histoire et archéologie d’un artisanat rural du XIe au XXe siècle en Normandie, Publications du CRAHM, Presses Universitaires de Caen, 407 p.

Bernouis, Dufournier et Fajal 1993
Bernouis P., Dufournier D. et Fajal B. – Un atelier de potier de la fin du XIIe siècle à La Roche-Mabile (Orne), Revue Archéologique de l’Ouest, 10 : 129-139.

Debal et Ferdière 1969
Debal J. et Ferdière A. – La découverte du site de la Médecinerie à Saran (Loiret), Bulletin de la Société archéologique et Historique de l’Orléanais, nouvelle série, t. 5, n°40 : 311-338.

Jesset 2015b
Jesset S. (dir.) – Loiret, Saran, la Médecinerie. Des artisans potiers du haut Moyen Âge en bordure de la forêt d’Orléans, Rapport d’opération de fouille archéologique programmée, 308 p.

Martineau 2010
Martineau R. – Brunissage, polissage et degrés de séchage, Les Nouvelles de l’Archéologie, 119 : 13-19.

Cribellier et al. 2005
Cribellier C., Jesset S., Riquier S. et Couvin F. – Aperçu des décors sur céramique en Région Centre de La Tène à la fin de la période carolingienne : éléments pour une synthèse diachronique, in : SFECAG, Actes du Congrès de Blois, SFECAG, Marseille : 337-375.

Jesset 2015c
Jesset S. – Annexe 8 : étude du mobilier céramique, in : Bouillon J. et Capron F. (dir.), Saran (Loiret), Ancienne route de Chartres, au lieu-dit « La Guignace » (zone sud et zone nord). Une extension nord au complexe artisanal potier de Saran « La Médecinerie » (VIe-Xe siècle) - 45.302.030 AH. Vol. 2 - Études spécialisées, Inventaires, Rapport de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Pantin : 75-332.

Bouillon et Capron 2015
Bouillon J. et Capron F. (dir.) – Loiret, Saran, Ancienne route de Chartres, au lieu-dit « La Guignace » (zone sud et zone nord). Une extension nord au complexe artisanal potier de Saran « La Médecinerie » (VIe-Xe siècle), Rapport de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Pantin.

Thuillier 2015b
Thuillier F. – Contribution à l’étude des fours de potier médiévaux : proposition de classification des fours de potier du Ve au XIIe siècle en France, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 583 596 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

Jesset 2015a
Jesset S. – Étude céramique, in : Vanderhaegen B. (dir.), Traînou (Loiret), « Rue du Vieux Moulin », Artisanat et paysannerie au Moyen-Âge classique, Rapport de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Orléans : 128-192.

Bouillon 2010b
Bouillon J. – Le mobilier céramique du Moyen-Âge, de la période moderne et contemporaine (2008), in : Blanchard P. (dir.), Orléans (Loiret), La Madeleine : hospitalité et recueillement à travers différentes occupations (IXe-XVIIIe s.), Rapport de fouille, Vol. 4 : études documentaires et études du mobilier (45.234.095 AH), SRA Centre, Orléans : 133 164.

Jesset 2002c
Jesset S. – Ingré (Loiret), Les Rousses 2 (45.169.022 AH), Rapport final d’opération de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans.

Jesset 2010
Jesset S. – Étude de la céramique du Prieuré de la Madeleine (2001), in : Blanchard P. (dir.), Orléans (Loiret), La Madeleine  : hospitalité et recueillement à travers différentes occupations (IXe-XVIIIe s.)., Rapport de fouille, Vol. 4. Études documentaires et études du mobilier (45.234.095 AH), SRA Centre, Orléans : 133-164.

Guadagnin 2007
Guadagnin R. – Fosses – Vallée de l’Ysieux, Mille ans de production céramique en Île-de-France, volume 2, Catalogue typo-chronologique des productions, CRAHM, Caen, 2007, 735 p.

Jaffrot 2015c
Jaffrot É. – Étude céramique, in : Loubignac F. (dir.), La Chapelle-Saint-Mesmin (45) : « Les Chenats » et « La Patrie », Tranche 3 (45.075.026.AH), Rapport final d’opération archéologique, Vol. 2 : Résultats scientifiques - Études spécialisées, Evéha, SRA Centre, Limoges, Orléans : 36-59.

Vanderhaegen 2015
Vanderhaegen B. (dir.) – Artisanat et paysannerie au Moyen Âge classique : Traînou, Loiret, rue du Vieux Moulin, Rapport de fouille, Inrap CIF, 256 p.

Capron 2012
Capron F. – Loiret, Traînou, rue du Vieux Moulin, le Clos du Vieux Moulin, Rapport de diagnostic archéologique, Inrap CIF, 89 p.

Segain 2009
Segain E. – Corbeilles en Gâtinais, « La Petite Russelle », A19-J4 45.103.058, Rapport de fouille de sauvetage.

Lefèvre 2006b
Lefèvre A. – Lisses (91), ZAC des Folies, 2005, Étude de la céramique médiévale, Saint Denis.

Peytremann 2006
Peytremann E. – L’habitat déserté de Gungling à Grosbliederstroff (Moselle), IXe-début XVIe siècle), Archéologie Médiévale, 36 : 57-113.

Josset 2007
Josset D. – « Rue de Beaulieu et rue de Dinetard » à Saint-Denis-en-Val (Loiret), Rapport final de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, SRA Centre, Orléans, 3 vol., 182 p., 245 p., 249 p.

Massat, Randoin et Sellès 1996
Massat T., Randoin B. et Sellès H. – Devant le portail Royal. Fouille archéologique du parvis de la cathédrale de Chartres. Catalogue de l’Exposition du 8 juillet 1995 au 28 avril 1996 à la Maison de l’Archéologie de Chartres, Ville de Chartres, Chartres, 60 p.

Lefèvre 2009
Lefèvre A. – La céramique du début du Moyen Age (XIe-XIIe s.) du Sud des Yvelines : les sites de Bullion (rue de Noncienne) et Sonchamp (déviation de la route nationale 10), Revue Archéologique d’Île-de-France, 2 : 221-234.

Dufour, Claude et Dhénin 1997
Dufour J.-Y., Claude C. et Dhénin M. – Une maison de ville du bas Moyen Âge à Étampes (Essonne), rue de la Roche-Plate, Revue Archéologique du Centre de la France, 36 : 175-188.

Claude 2009
Claude C. – Panorama des productions céramiques médiévales en pâte rouge de Dourdan (Essonne), Revue Archéologique d’Île-de-France, 2 : 235-252.

Ravoire 2008b
Ravoire F. – Étude d’un ensemble de céramiques du XVIe s. provenant d’un dépotoir domestique à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Revue archéologique d’Île-de-France, 1 : 379-396.

Dalayeun 2009
Dalayeun M.-D. – Marboué « La Remise Saint-Martin », Rapport d’opération préventive de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans.

Millet 2009
Millet S. – Étude du mobilier céramique, in : Dalayeun M.-D., Marboué « La Remise Saint-Martin », Rapport d’opération préventive de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans, Vol. 1 : 94-111.

Sellès 1995
Selles H. – La façade de l’église romane Saint-Georges de Dangeau (28 127 015 AH, Eure-et-Loire), Rapport d’Évaluation Archéologique, SRA Centre, Orléans.

Sellès 1987
Sellès H. – Céramiques médiévales de Chartres. Présentation sommaire. Association pour le Développement de l’Archéologie Urbaine à Chartres (ADAUC), Chartres.

Racinet 2006
Racinet P. (dir.) – Archéologie et histoire d’un prieuré bénédictin en Beauce : Nottonville (Eure-et-Loir), Xe-XVIIe siècles, Éditions du CTHS, Paris, 507 p.

Sellès 1988
Sellès H. – Chartres, 1978-1988 : 10 années d’archéologie, 20 siècles d’histoire. Association pour le Développement de l’Archéologie Urbaine à Chartres (ADAUC), Chartres.

Aubourg et Josset 2003
Aubourg V. et Josset D. – Chrono-typologie de la céramique de Blois et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 39-47.

Georget 2012
Georget G. – Scorbé-Clairvaux (86), « Le Haut Clairvaux », Rapport final d’opération, SRA Poitou-Charentes, Poitiers, 2 vol., 117 p.

Véquaud 2007d
Véquaud B. – Présentation de la céramique, VIIe-XVIIe s., in : Gerber F. (dir.), Poitiers, « Les Hospitalières »,1 rue Jean Jaurès, 42 rue Saint Simplicien. Morphogenèse d’un quartier (Ier–XXIe s.) : un carrefour antique et son lacus, les premiers Francs de Poitiers ? L’abbaye Sainte-Croix de son origine à nos jours, Rapport final d’opération, 3 vol., Inrap Grand Ouest, SRA Poitou-Charentes, Poitiers, Vol. 2 : 87-138.

Véquaud 2011a
Véquaud B. – La céramique médiévale et moderne, in : Montigny A., Châtellerault, place du Châtelet-Ancien hôpital, Rapport de fouille, Inrap Grand Ouest, SRA Poitou-Charentes, Poitiers : 32-33.

Véquaud 2011b
Véquaud B. – Étude céramique, in : Le Roux F., Sainte-Hermine, Vendée, Champ de Lise. Une nécropole et un enclos seigneurial de l’époque médiévale dans le Bas-Poitou, Rapport de fouille, Inrap Grand Ouest, SRA Pays de la Loire, Nantes : 227-262.

Collectif 1989
Romains et barbares entre Loire et Gironde, 4e-10e s., Catalogue d’exposition, Musée Sainte-Croix, Poitiers.

Debord et Leenhardt 1975
Debord A. et Leenhardt M. – La céramique d’Andone, Archéologie Médiévale, 5 : 209-242.

Véquaud 2009a
Véquaud B. – La vaisselle céramique, in : Bourgeois L. (dir.), Une résidence des comtes d’Angoulême autour de l’an Mil. Le castrum d’Andone (Villejoubert, Charente), Publication des fouilles d’André Debord (1971-1995), Publications du CRAHAM, Presses Universitaires de Caen : 275-306.

de Boüard 1976
de Boüard M. – La céramique de Doué-la-Fontaine, IXe-XIe s., Archéologie Médiévale, 6 : 247-286.

Véquaud 2005
Véquaud B. – La céramique médiévale de l’abbaye de Maillezais (85), in : Barbier E. et Martineau J., Projet de publication des fouilles de l’Abbaye de Maillezais, doc. dactyl.

David et Valais 2003
David F. et Valais A. – Un habitat occupé du VIIe au XIIe s. : les cinq chemins à Bauné (Maine-et-Loire), Archéologie Médiévale, 33 : 63-90.

Véquaud 2009b
Véquaud B. – La céramique, in : Bolle A., avec la collaboration de Bambagioni Fl., Bourgeois L., Champagne A., Farago-Szekeres B., Fouéré P., Frère S., Linlaud M., Pascal J. et Véquaud B., Le site de la Vallée de Faye à Villiers-en-Plaine (Deux-Sèvres) : enclos et cimetière du haut Moyen Âge, habitat du XIe siècle, Aquitania, 25 : 266-278.

Bucur et al. 1984
Bucur I., Dufournier D., Goulpeau L. et Langouet L. – La céramique à « œil de perdrix » et la production de La Hardelière à Laval (Mayenne), Archéologie Médiévale, 14 : 169-199.

Guilleux 1980
Guilleux J. – Fouille de sauvetage sur le site « La Chausse-Paillère » en Saint-Jean-de-la-Motte (Sarthe), Bulletin de la Société d’Agriculture, des Sciences et des Arts de la Sarthe : 41-60.

Le Boulaire 2012
Le Boulaire Ch. – La céramique de type « la Frétellière » sur les sites de consommation de l’autoroute A 87 (Angers – Cholet), in : Valais A. (dir.), L’habitat rural au Moyen Âge dans le nord-ouest de la France, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, Vol. 2, Notices : 255-267.

Notices des sites et des ensembles stratigraphiques

Les preuves du discours passent par la présentation des sites et des contextes archéologiques sélectionnés qui sont ici hiérarchisés en grands espaces historiques, lieux (communes), sites, ensembles stratigraphiques, ce dernier niveau incluant les assemblages des céramiques (carte). Les notices de sites et d’ensembles stratigraphiques sont également accessibles de manière plus succincte sur le site ICERAMM.

Outre les nombreux sites étudiés récemment, ont également été mobilisés dans la présente publication ceux déjà mis en oeuvre antérieurement (Husi 2013a). Chaque site postérieur à la publication de 2013, correspondant au dernier volet du projet de recherche, a ici fait l’objet d’un texte court de présentation du site, des ensembles stratigraphiques et des assemblages des céramiques illustrés par des planches de dessins. Les sites antérieurs à 2013 sont simplement cités en renvoyant aux publications précédentes et aux notices ICERAMM. Quelles que soient les notices, un lien permet d’accéder aux jeux de données céramiques, puisque tous les sites antérieurs ou postérieurs à 2013 ont ici été mobilisés.

1. La Touraine

1.1A. TOURS : LE SITE DE MARMOUTIER (ENSEMBLE 17.01 À 17.04)

Pierre Testard et Philippe Husi
 

Le site

Le site

 | ICERAMM

L’abbaye de Marmoutier, fondée à la fin du 4e s. par Saint-Martin, fait l’objet depuis 2004 de fouilles programmées menées par le Laboratoire Archéologie et Territoires de l’Université de Tours. Ces opérations dirigées par Élisabeth Lorans ont pour objectif la compréhension de l’abbaye dans la longue durée du 5e au 19e s. : implantation topographique, constructions, vie quotidienne, activités, inhumations. L’étude des niveaux du haut Moyen Âge a permis d’identifier quatre ensembles datés de la fin du 5e au début du 11e s. (Husi et Testard 2014 ; Husi et Testard 2015a ; 2015b ; Husi, Testard et Gerbaud 2015).

Proposition basée sur

    Ensemble 17.01

    • Ensemble 17.01

    Les niveaux d’occupation les plus anciens de la zone 4 ont été mis au jour dans les secteurs 5 et 8 sous plusieurs remblais massifs (Agrégation 836, US : 42 346, 42 344, 42 343, 42 341, 42 338, 42 345, 42 342, 42 229 et 42 339). Ces couches sombres très argileuses contenant du matériel de construction brûlé ont livré un lot de 350 tessons de poterie datés de la fin du 5e s. à la première moitié du 6e s. hormis quelques tessons (26 %) qui sont datés du Haut ou du Bas-Empire et sont donc redéposés. Au minimum 59 individus ont été identifiés dont 26 dans une forme attestée.

    Certaines des productions en usage sont fines et enfumées, parfois micacées ou avec quelques nodules de feldspath ou avec un polissage ou encore un lissage en bande jointive (to15a, to15h, to15j, to15k et to15n). Deux autres groupes techniques sont fins et bien cuits de couleur grise parfois légèrement micacés ou avec un lissage total (to6j et to15m). L’un des deux est une imitation locale des Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes pour produire des coupes à lèvre droite appartenant à la typologie de Rigoir (Rigoir 6 en to15m). D’autres groupes techniques sont grossiers, souvent rugueux et micacés, de couleur beige, orangée, ocre ou rose (to16e, to17k, to17s et to17ai), noire ou brune (to17b, to17n, to17t et to17z). Les productions to17n, to17s et to17ai sont parfois non tournées.

    Une production sigillée claire de couleur orangée pourrait être encore en usage (SG4a) et plusieurs fragments bien cuits de couleur grise avec un lissage attestent l’utilisation des Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes (DSP1).

    Les groupes techniques les plus utilisés pour ce début du haut Moyen Âge sont grossiers et micacés de couleur beige ou noire et les Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes (to17k, to17ai et DSP1).

    Les pots globulaires, sans anse, ont des variations morphologiques au niveau de leur lèvre (planche 17.01a - figure 1). Les plus communes sont déjetées et carrées (pot 2a : AJ-211 à 525), d’autres sont en crosse, ou plates ou en baguette ou encore en poulie (respectivement pot 2d : AJ-522 ; pot 2n : AJ-511 ; pot 2p : AJ-510 et 518 et pot 2u : AJ-209). Ces pots sont produits sans distinction dans des groupes techniques grossiers de couleur claire ou enfumés parfois légèrement micacés ou non tournés (catégories 15 et 17). Ils sont comparables aux pots mis au jour dans des sites datés du 4e au 6e s. à Tours et à Joué-lès-Tours (Bébien 2005 : 332 ; Bouillon 2013 : 46-47 ; Husi 2013b : 35). Le pot globulaire à lèvre déjetée est courant de la fin de l’Antiquité jusqu’au 11e s. où il cède sa place aux pots à lèvre en bandeau (Husi 2013b : 35 ; pot 2a et pot 2b). Les deux derniers pots très fragmentés, dont l’un est non tourné, ont une lèvre déjetée très semblable à celle des précédents récipients (pot 2 : AJ-480 et 521).

    Un pichet orange granuleux et légèrement micacé a une lèvre éversée sur laquelle se rattache une anse plate décorée de trois bandes verticales excisées (AJ-517 : pichet 10 ?, to17k). Selon Alain Ferdière, cette forme se rapproche des pichets en pâte granuleuse ou rugueuse datés des 4e et 5e s. Un pichet quelque peu similaire a été découvert dans la nécropole du Bas-Empire de Maule dans les Yvelines et daté du 5e s. (Barat et Sirat 1993 : 202, Fig. 105). De même des pichets très semblables ont été exhumés dans des contextes de la fin du 5e s. ou du début du 6e s. en Île-de-France (Bertin et Séguier 2011 : 269, n°206). Ces pichets semblent toujours avoir un bec pincé et, même s’il n’a pas été observé sur le fragment trouvé à Marmoutier, il a été choisi de le représenter muni d’un bec pincé.

    Un autre pichet avec une carène, un bandeau court et un bec pincé appartient probablement à cette période. Mis au jour dans un remblai postérieur à l’agrégation 836 (Agrégation 828, US 42 335, il est produit dans un groupe technique beige, légèrement micacé et daté du 5e ou 6e s. (AJ-427 : pichet 10h, to6k). Ce pichet est très semblable à un récipient fragmentaire daté du 5e s. et identifié comme étant un gobelet (Bébien 2005 : 34, Fig. 14). La présence d’un bec pincé sur l’exemplaire de Marmoutier incite à penser qu’il s’agit plutôt d’un pichet.

    Les coupes et les plats représentent un peu moins de 40 % des récipients en usage pendant la période (planche 17.01b - figure 2). La coupe qui a une carène basse et une lèvre en légère inflexion externe est datée entre le 4e s. et la première moitié du 6e s. en Touraine (AJ-515 : coupe 6a : Bébien 2005 : 333 ; Husi 2013b : 37). Une variante morphologique avec un changement d’inflexion de la panse au niveau de la carène caractérise plutôt les 6e et 7e s., tout comme une dernière coupe avec une lèvre droite et une collerette (AJ-485 : coupe 6i : Husi 2013b : 37 ; AJ-479 : coupe 8a : Bébien 2005 : 333). Ces trois récipients sont produits dans des groupes techniques grossiers et micacés de couleur beige ou fins et enfumés (to17k et to15h). Deux petites coupes à lèvre droite, l’une en DSP et l’autre en imitation locale de couleur grise, appartiennent à la typologie établie par Rigoir pour les 5e et 6e s. (AJ-210 et 495 : Rigoir 6 : Bébien 2005 : 333 ; Husi 2013b : 37). L’une des deux est décorée par un guillochis en bâton (AJ-210). Deux autres coupes en DSP ont une lèvre en bourrelet aplati et ressemblent aux bols carénés de type Rigoir 16 (AJ-464 et 477 : Raynaud 1993 : 413). Un plat en DSP avec une lèvre arrondie est aussi en usage aux 5e et 6e s. (AJ-486 : Rigoir 4 : Bébien 2005 : 334 ; Husi 2013b : 38). Enfin, un plat avec une lèvre en amande en DSP peut aussi être associé à la typologie de Rigoir (AJ-481 : Rigoir 8 ?: Raynaud 1993 : 413).

    Les occupations actuellement les plus anciennes mises au jour dans les secteurs 5 et 8 de la zone 4 ont permis d’étudier la vaisselle en terre cuite en usage à la transition du Bas-Empire et du haut Moyen Âge. Les pots globulaires sont produits dans des pâtes grossières souvent micacées ou parfois enfumées et représentent un peu moins de 60 % des récipients identifiés. Deux pichets inédits à ce jour permettent de compléter la chrono-typologie de la céramique en usage à Tours de la fin du 5e à la première moitié du 6e s. Enfin, les coupes et les plats sont pour 60 % d’entre eux produits dans des Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes ou dans des imitations locales et appartiennent à la typologie établie par Rigoir pour les 5e et 6e s.

    Ces niveaux d’occupation sont recouverts par de vastes remblais qui ont livré très peu de mobilier (Agrégations 828 et 827). Les rares groupes techniques observés soit appartiennent à la période précédente (to17k, DSP1…), soit, plus fins et enfumés, sont en usage de la fin du 6e au 8e s. (to15i, to15c). Enfin, la couche la plus récente de ces remblais (US 42 144) a livré des productions fines de couleur blanche ou grossières très cuites et brunes plutôt utilisées de la seconde moitié du 7e s. à la fin du 8e s. (to1p et to8t).

    Ensemble 17.02

    • Ensemble 17.02

    Cette période du haut Moyen Âge est caractérisée par plusieurs occupations artisanales réparties sur cinq secteurs différents de la zone 4 (Agrégations 780, 861, 859, 861, 864, 866 et 868). En secteur 4 un cailloutis extérieur a aussi été observé (Agrégation 780). Le nombre de fragments de poterie exhumés dans ces couches est de 924 dont 110 sont redéposés ou brûlés, pour un minimum de 98 individus dont 23 ont une forme attestée.

    Les productions en usage sont pour la plupart enfumées et fines ou grossières de couleur grise ou noire avec quelquefois un lissage en face externe plus ou moins total (to15a, to15c, to15d, to15e, to15i, to15L, to15q et to15t). Le groupe technique to15i représente à lui seul plus du tiers des individus identifiés. Une autre production fine et grise est aussi fréquemment utilisée (to8p). Trois productions sont de couleur brune ou orangée et très grossières, parfois rugueuses, ou bien cuites ou encore couvertes par un engobe rouge total en face externe (to8t, to16e et to16j). Enfin, les deux derniers groupes techniques sont fins et blancs parfois décorés par des bandes de peinture rouge (to1p et to1n). La production 1p, qui est la plus précoce de couleur blanche en Touraine, est remplacée à partir du milieu du 8e s. par un groupe technique plus grossier et chargé d’inclusions de calcaire (to1f : Husi 2013b : 31). L’absence de cette production grossière dans ces agrégations permet de proposer une datation antérieure au milieu du 8e s.

    Tout comme à la période précédente, les pots sont ovoïdes et sans système de préhension (planche 17.02a - figure 3). Ils ont une lèvre déjetée parfois carrée avec un léger col et sont produits dans des groupes techniques enfumés ou de couleur claire (pot 2a : AJ-239 à AJ-531 : to1p, to8p, to15i). Ces pots sont en usage dès le milieu du 5e s. et perdurent jusqu’au 11e s., date à laquelle apparaissent les pots à lèvre en bandeau (Husi 2013b : 35 ; Bouillon 2013 : 46 ; Jaffrot 2013 : 54). Les niveaux du haut Moyen Âge mis au jour pendant la campagne de fouille de 2014 à Marmoutier ont aussi livré ce type de pot (Husi et Testard 2014 : Fig. 79 et 83).

    Deux autres récipients sont réalisés dans des productions fines enfumées ou blanches et ont une lèvre avec une légère inflexion vers l’extérieur (AJ-505 et 532 : to1p et to15i). Ce sont peut-être des pots ou des cruches mais aucune comparaison n’a pu être établie avec des récipients locaux.

    Sur une cruche de couleur sombre avec une lèvre déjetée, le départ d’un bec ponté est encore identifiable (AJ-499 : cruche 3 ?, to15i). Ce type de verseur est plutôt attesté sur des cruches en usage aux 8e et 9e s. en Touraine (Husi 2013b : 36 et Jaffrot 2013 : 54).

    Enfin, plus rare pour cette période, un petit pichet enfumé a une lèvre déjetée et un bec pincé (AJ-431 : pichet 10g : to15i). Cette forme est inédite dans les contextes tourangeaux mais ressemble à un pichet mis au jour à Limoges et daté de la première moitié du 8e s. (Véquaud 2013a : 199).

    Les coupes hémisphériques sont encore en usage et produites dans des groupes techniques enfumés ou de couleur grise ou plus rarement blanche (planche 17.02b - figure 4 : to1p, to8p et to15i). La coupe la plus répandue a une lèvre en bourrelet externe plus ou moins marqué et est datée du 7e s. au 9e s. (coupe 14a : AJ-283 à AJ-503 : Husi 2013b : 37). Sur un exemplaire, un bec pincé a pu être observé en partie (AJ-502). Une autre coupe avec un rebord en bourrelet plus léger et aplati est plutôt utilisée du 6e au 8e s. (coupe 14d : AJ-387 : Husi 2013b : 37et Jaffrot 2013 : 55). Enfin, les deux dernières coupes sont fines, de couleur blanche, et ont une lèvre droite avec une petite collerette (coupe 8a : AJ-266 : to15i et AJ-500 : to1p). Si ce type de vase est en usage en Touraine du 6e au 8e s., son groupe technique blanc la placerait plutôt entre la seconde moitié du 7e s. et le 8e s. (Husi 2013b : 37et Bouillon 2013 : 48).

    Les pots globulaires et les coupes sont similaires en tous points à ceux mis au jour lors de la précédente campagne de Marmoutier (Husi et Testard 2014 : Fig. 80, 82 et 84).

    Le seul décor identifié est un motif carré réalisé à la molette sur un vase enfumé (planche 17.01 17.02 décors, molette motif_G : AJ-278).

    Ces éléments datés du 7e à la première moitié du 8e s. sont similaires à ceux exhumés dans d’autres sites tourangeaux à la même période (Husi 2013b : 35-37, Bouillon 2013 : 46-48 ; Jaffrot 2013 : 54).

    Ensemble 17.03

    • Ensemble 17.03

    Cet ensemble est numériquement le plus important avec 5 633 fragments de poterie mis au jour dont 382 sont redéposés ou intrusifs. Ces niveaux sont constitués par des terres noires fouillées par passes mécaniques dans les secteurs 3, 4, 10 et 11 (Agrégations 832 (sauf US 42 853), 816, 833, 586, 860, 692, 812 et 829). Le nombre minimum d’individus s’élève à 615 dont 139 dans une forme attestée. Enfin 50 décors constitués en majorité par des molettes ont aussi été observés. Cet ensemble est daté du milieu du 8e au début du 10e s.

    Les productions les plus anciennes encore en usage sont fines et bien cuites, de couleur grise, ou enfumées et parfois lissées ou craquelées, ou fines et bien cuites de couleur blanche, ou encore plus grossières de couleur brune et recouvertes par un engobe rouge (respectivement to8p, to15c, to 15e, to15f, to15i, to15q, to15t, to1p et to16j). Le groupe technique blanc, to1p, est remplacé à partir du milieu du 8e s. par un autre groupe plus grossier avec de grosses inclusions de calcaire dans sa matrice argileuse qui représente 10 % des individus en contexte (to1f, Husi 2013b : 31). D’autres productions sont fines ou grossières, parfois rugueuses, ou très cuites ou micacées ou encore mécaniquement fragiles et de couleur grise, orangée, brune, beige ou rose (to6f, to6g, to8k, to8L, to8ab, to8ad, to16b, to16e, to16f, to16k).

    Quelques groupes techniques ont des paillettes de mica en nombre plus ou moins important dans leur matrice argileuse. Ils peuvent être fins ou grossiers et de couleur beige, blanche, rose, orangée, brune, grise ou noire (to17al, 17c, 17f, 17i, 17k, 17l, 17p, 17q et 17t). Ils sont très peu utilisés à Marmoutier et représentent au total moins de 5 % des individus (NMI). Dans le courant du 8e s. et jusqu’à la fin du 10e s., quatre productions sont fines ou grossières avec parfois des gros grains de calcaire ou du mica dans leur matrice argileuse et de couleur beige, blanche, rose ou ocre et toujours décorées avec des bandes de peinture rouge ou ocre (to1e, to1n, to8r et to17m). Si ces groupes techniques peints n’ont pu être associés à des récipients lors de la campagne de fouille 2015, ils semblent en majorité réservés à la production de cruches d’après les découvertes antérieures (Husi 2013b : 36 ; Husi et Testard 2014 : Fig. 82-83).

    Quelques groupes techniques fins ou grossiers avec parfois des inclusions de feldspath ou de calcaire et de couleur rose, blanche ou orangée sont recouverts par une glaçure monochrome jaune ou verdâtre (to11f, to11h et to11i).

    Enfin, contrairement aux autres groupes techniques, les deux derniers ne sont pas produits dans des ateliers locaux mais dans le Blésois ou l’Orléanais. Le premier est fin, rugueux et de couleur ocre ou orangée et produit dans le Blésois entre la fin du 8e s. et le début du 10e s. (bl8e, Aubourg et Josset 2013 :71-72 et 77). Le second groupe technique est produit dans l’officine de Saran aux mêmes périodes et est plus grossier et brun avec un engobe rouge en face externe (sar16j : Jesset 2013 : 104 et 113).

    Les pots globulaires sans anse représentent plus de 70 % des formes attestées (planche 17.03a - figure 6). Le pot le plus commun a une lèvre déjetée avec un léger col et est produit dans plusieurs groupes techniques clairs ou enfumés tout au long du haut Moyen Âge (pot 2a : AJ-191 à 385 : to1f, to8ad et to15i ; Husi 2013b : 35 ; Coffineau 2013 : 59).

    Deux autres pots, l’un avec une lèvre déjetée sans col et l’autre avec une lèvre en gouttière, sont utilisés du 8e s. au 11e s. en Touraine et produits dans des groupes techniques enfumés ou de couleur blanche (pot2f et pot 2g : AJ-214 à 368 : to15t, to15q, to1p, to8p ; Husi 2013b : 35). Enfin, quelques pots disposant d’un profil en « S » ou d’une lèvre plate ou d’un col tronconique semblent redéposés (pot 2d : AJ-136, pot2n : AJ-138 et pot 2t : AJ-70 ; Husi 2013b : 35).

    Les cruches sont ovoïdes et apparaissent en petit nombre dans des contextes datés du 8e s. (Husi 2013b : 31). Elles ont une lèvre déjetée et un bec tubulaire tréflé ou une lèvre en gouttière plus ou moins prononcée avec un bec ponté et sont produites dans des groupes techniques fins ou grossiers enfumés ou de couleur claire avec parfois des bandes de peinture rouge (respectivement cruche 1c : AJ-276 : to1p ou cruche 3a : AJ-176 et 178 : to1n et to15i). Sur ces fragments de cruches, aucune anse n’a pu être observée.

    Avant la fin de cette période, les récipients de forme ouverte comme les coupes ou les plats tendent à disparaître de la vaisselle en terre cuite (planche 17.03b - figure 7). La coupe à collerette observée dans l’Ensemble 17.02 est encore utilisée et produite dans des groupes techniques enfumés, blancs ou gris (coupe 8a : AJ-183 et 126 : to8p et 15e : Husi 2013b : 37). Une variante avec lèvre à inflexion externe a aussi été observée (coupe 8b : AJ307). Une autre coupe a une lèvre rentrante (coupe 9c : AJ-84) et une autre a une carène basse (coupe 6 : AJ-348). Enfin, la dernière coupe est hémisphérique avec un léger bourrelet externe et est enfumée ou de couleur grise et datée du 7e au 9e s. (coupe 14a, to15i : AJ-142 à 203, Husi 2013b : 37). Un probable plat de couleur grise, pour lequel aucune comparaison n’a été trouvée, a une lèvre avec un léger bourrelet rentrant (AJ-509 :to8p). Un seul mortier a été exhumé dans ces niveaux, il a une lèvre droite à terminaison arrondie et un décor fait par ajout de pièces d’argile (mortier : AJ-237). Enfin, quelques couvercles tronconiques avec un petit bouton de préhension viennent compléter le répertoire des formes. Un seul exemplaire a un petit tenon horizontal (couvercle 2c : AJ-124).

    Outre le décor géométrique fait par appliques sur le mortier et quelques tessons avec des bandes de peinture, l’essentiel du répertoire des décors est constitué par des molettes (planche 17.03c - figure 8). Le motif le plus utilisé est constitué de bâtons plus ou moins verticaux, 19 individus sur 50 décors observés (motif_C : AJ-125, 129 et 285). Une variante associe des triangles aux bâtons (motif_CD : AJ-140). Une autre molette est constituée par des losanges ou des losanges et des triangles (motif_A : AJ-137, 248, 250, 273 et 350 ou motif_AD : AJ-127). Les trois dernières présentent soit des « V » emboîtés, soit deux ou trois rangées de carrés (respectivement motif_E : AJ-134 et 148, motif_G : AJ-196 et motif_H : AJ-227 et 262).

    Malgré quelques éléments redéposés, comme les pots à profil en « S » ou la production enfumée noire avec un lissage (to15e), cet ensemble dispose de groupes techniques et de formes assez homogènes dont la datation est comprise entre le milieu du 8e et le début du 10e s. Des éléments similaires présents sur d’autres sites tourangeaux viennent aussi attester cette datation (Husi 2013b : 35-37, Bouillon 2013 : 46-48 ; Jaffrot 2013 : 54).

    Ensemble 17.04

    • Ensemble 17.04

    La fin du haut Moyen Âge est attestée en zone 4 par de rares occupations antérieures à la construction d’un cailloutis : le niveau le plus haut des terres noires, une couche de préparation du cailloutis et le comblement d’une fosse. Par ailleurs, il est probable qu’au moins une autre fosse ait été aménagée dans les niveaux antérieurs (US 42 853, 43 082, 43 080, 43 077, 43 063 (Agrégation 832, 833 et 799) car ceux-ci ont livré des pots à lèvre en bandeau et une production couverte par de la peinture et de la glaçure dont des fragments recollent dans les couches 43 080 et 43 063. Pour présenter cette période, il a été choisi de réintégrer ce matériel qui a été découvert dans les niveaux antérieurs datés de la seconde moitié du 8e s. à la première moitié du 10e s.

    Au total, 190 fragments de poterie ont été mis au jour, dont 61 sont hors contexte, pour un minimum de 22 individus dont 16 dans une forme attestée.

    La production grossière et très cuite, de couleur blanche ou beige, représente un peu moins de 50 % des individus observés (to8m). D’autres productions sont fines ou grossières, de couleur blanche, rose, brune ou beige, parfois micacées ou avec une glaçure monochrome jaune ou verte (to2k, to8e, to11L, to17d et to17u). Enfin, une production grossière de couleur beige se distingue de toutes les autres par son décor composé de bandes de peinture brune et de taches de glaçure monochrome verdâtre (to11v).

    Entre la fin du 10e s. et le début du 11e s., un changement dans la morphologie des pots globulaires est observé (planche 17.04 - figure 9). Le pot à lèvre déjetée dont la forme apparaît au 5e s. se substitue avant la fin de la période à un pot à lèvre en bandeau court (respectivement pot 2a : AJ-528 et pot 2b : AJ-528 et pot 2b : AJ-310, 311, 363, 413, 414 et 428). Ces pots à lèvre en bandeau sont en usage jusqu’à la fin du 13e s. en Touraine (Husi 2003b : 33 ; Husi et Testard 2015b : 52). Un dernier pot avec une lèvre à mi-chemin entre une forme en gouttière et en bandeau (aussi nommé proto-bandeau) est plutôt daté de la seconde moitié du 10e s. ou du début du 11e s. comme l’attestent les exemplaires en usage au château de Loches (pot 2-29 : AJ-364 et 365, Husi et Testard 2015a : 52).

    Deux cruches ont un bec verseur réalisé par pincement de leur lèvre déjetée et ont au moins une anse plate (cruche 6a : AJ-371 et AJ-527). La première, produite dans un groupe technique brun, est très semblable aux cruches en usage dans le Blésois du 10e s. au début du 11e s. (bl8e : AJ-527, Aubourg et Josset 2013 : 78). La seconde cruche est plus grossière, bien cuite et de couleur beige, et peut être rapprochée des cruches utilisées à Loches au 10e s. (AJ-371 : to8m, Husi et Testard 2015a : 53).

    Deux lèvres en légère inflexion externe pourraient appartenir à des cruches comme celles mises au jour dans le nord du Poitou dans des ensembles datés du 10e s. (AJ-340 et 529, Véquaud 2013b : 144). Le groupe technique décoré par des bandes de peinture brune et des taches de glaçure verdâtre pourrait avoir servi à produire une cruche destinée au service de table, mais l’absence d’éléments caractéristiques, comme un verseur ou une anse, interdit toute comparaison avec d’autres vases très décorés (AJ-416 : to11v).

    Enfin un couvercle tronconique très fragmenté complète le répertoire des formes (couvercle 2 : AJ-340).

    La connaissance de la poterie de la seconde moitié du 10e s. à la première moitié du 11e s. est l’un des apports de la campagne de fouille de 2015 avec la transition observée entre les pots globulaires avec une lèvre déjetée en usage tout au long du haut Moyen Âge et ceux avec une lèvre en bandeau utilisés au Moyen Âge central.

    Références utiles

    • Références utiles

    Aubourg et Josset 2013
    Aubourg V. et Josset D. – Le Blaisois : caractérisation d’un faciès céramique original utile à une meilleure appréhension des interprétations socio-fonctionnelles du mobilier archéologique, in : Husi 2013a : 69-94.

    Barat et Sirat 1993
    Barat Y. et Sirat J. – Les assemblages céramiques de la nécropole du Bas-Empire de Maule (Yvelines), in : SFECAG, Actes du Congrès de Versailles, SFECAG, Marseille : 191-203.

    Bébien 2005
    Bébien C. – Étude préliminaire de la céramique de l’Antiquité tardive à Tours (Indre-et-Loire) : l’exemple du Château, in : SFECAG, Actes du Congrès de Blois, SFECAG, Marseille : 323-336.

    Bertin et Séguier 2011
    Bertin P. et Séguier J.-M. – Les céramiques granuleuses (ou rugueuses) en Île-de-France au Bas-Empire, in : Van Ossel P. (dir.), Les céramiques de l’Antiquité tardive en Île-de-France et dans le Bassin parisien, Vol. 2. Synthèses, Dioecesis Galliarum, Document de travail n° 9, Paris : 263-286.

    Bouillon 2013
    Bouillon J. – Joué-lès-Tours : synthèse chrono-typologique de la céramique du site de La Flottière au sud-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 40-50.

    Coffineau 2013
    Coffineau E. – Neuvy-le-Roi et Truyes : chrono-typologie de la céramique des sites de La Marmaudière et des Grandes Maisons dans la Touraine du nord et du sud, in : Husi 2013a : 56-67.

    Galinié et al. 2005
    Galinié H., Husi P., Rodier X., Theureau C. et Zadora-Rio É. – ARSOL, La chaîne de gestion des données de fouilles du laboratoire Archéologie et Territoires, Les petits cahiers d’Anatole, 17, 27/05/2005, 36772 signes, [pdf]

    Gerbaud et Husi 2012a
    Gerbaud C. et Husi P. – Étude de la céramique, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2012, CITERES-LAT, Vol. 1 : 43-51 ; Vol. 2 : fig. 58 à 59.

    Gerbaud et Husi 2013a
    Gerbaud C. et Husi P. – La céramique, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2013, CITERES-LAT, Vol. 1 : 70- 89 ; Vol. 2 : fig. 63 à 66.

    Husi 2003a
    Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

    Husi 2003b
    Husi P. – Chrono-typologie de la céramique de Tours et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 23-38.

    Husi 2013a
    Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

    Husi 2013b
    Husi P. – Tours : chrono-typologie de la céramique et ouverture économique, in : Husi 2013a : 25-39.

    Husi et Rodier 2011
    Husi P. et Rodier X. – ArSol: An archaeological data processing system, in : Jerem E., Redö F. et Szeverényi V., On the road to reconstruct the past, Computer Application and Quantitative Methods in Archaeology (CAA), Proceedings of the 36th International Conference (Budapest, April 2-6 2008), Archaeoligua, Budapest : 86-92.

    Husi et Testard 2014
    Husi P.et Testard P. – La céramique médiévale, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2014, CITERES-LAT, Vol. 1 : 75-96 et Vol. 2 : fig. 77 à 87.

    Husi et Testard 2015a
    Husi P.et Testard P. – La céramique médiévale et moderne de la forteresse de Loches. Indre-et-Loire (37), Rapport d’analyse céramologique, CITERES-LAT, Tours, 78 p.

    Husi et Testard 2015b
    Husi P.et Testard P. – La céramique médiévale, in : Lorans É. et Creissen Th. – Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2015, CITERES-LAT, Tours : 4-61.

    Husi, Testard et Gerbaud 2015
    Husi Ph, Testard P. et Gerbaud C. – La céramique du haut Moyen Âge de la zone 4, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2012-2014, CITERES-LAT, Tours, Vol. 1 : 29-49.

    Jaffrot 2013
    Jaffrot E. – Fondettes : chrono-typologie de la céramique du site de la Vermicellerie au nord-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 51-55.

    Jesset 2013a
    Jesset S. – Saran et Orléans : chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge de l’Orléanais, in : Husi 2013a : 95-116.

    Raynaud 1993
    Raynaud C. – Céramique estampée grise et orangée dite « dérivée de sigillée paléochrétienne », in : Py M. (dir.), Dictionnaire des céramiques antiques (VIIe s. av. n. è.-VIIe s. de n. è.) en Méditerranée nord-occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan), Association pour la Recherche Archéologique en Languedoc Oriental, Lattes : 410-418 (Lattara ; 6).

    Véquaud 2013a
    Véquaud B. – Limoges : Chrono-typologie de la céramique de la ville in : Husi 2013a : 191-205.

    Véquaud 2013b
    Véquaud B. – Le haut-Poitou : encore la Loire ? in : Husi 2013a : 137-163.

    1.1B. TOURS : LE SITE DE MARMOUTIER (ENSEMBLE 17.06 A 17.09)

    Alexandre Longelin, Philippe Husi et Marine Bonnard
     

    Le site

    Le site

     | ICERAMM

    L’abbaye de Marmoutier, dont la fondation par Saint-Martin remonte au 4e s., fait l’objet depuis 2004 de fouilles programmées sous la direction d’Élisabeth Lorans. Ces fouilles visent la compréhension du site sur la longue durée, des premières occupations au 19e s. Les deux ensembles de céramiques présentés ici ont été mis au jour au cours des campagnes 2016 et 2017. L’ensemble 17.07, daté de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, est issu des niveaux de « terres noires », de remblai et d’occupations intérieures fouillés en 2017 sur l’emplacement de l’hôtellerie médiévale du monastère. L’ensemble 17.08 est un ensemble clos daté de la fin du 12e s. au troisième quart du 13e s. et qui provient du comblement des latrines de l’hôtellerie médiévale. L’ensemble 17.09, issu du même contexte, correspond à la dernière utilisation des mêmes latrines. L’étude des ensembles 17.08 et 17.09 a pour objectif de compléter les observations faites sur ce mobilier à la suite de la fouille par un traitement et une analyse exhaustifs, et se substitue par conséquent à ces premiers résultats (Lorans et Creissen 2016 : 51-52).

    Proposition basée sur

      Ensemble 17.06

      • Ensemble 17.06

      Les niveaux mis au jour cette année en zone 4 s’inscrivent typologiquement et chronologiquement dans la continuité de ceux fouillés en 2015. Ils correspondent à une occupation artisanale et à des niveaux de travaux qui ont révélé une quantité importante de céramique. La typologie des récipients présentée ici par agrégation et secteur de fouille est très homogène avec deux formes génériques principales, les pots et les coupes réalisés dans des groupes techniques essentiellement en post cuisson réductrice, et parfois micacés (Fig. 6 à 10). Plus précisément, les pots se caractérisent par un rebord plat (pot 2n) en baguette (pot 2p), à section triangulaire (pot 2L), avec une légère gorge sommitale (pot 2a) ou en crosse (pot 2d) ; les coupes sont généralement munies d’une collerette se terminant par une lèvre droite (coupes 8a), parfois haute, épaisse et pendante (coupes 8h) ou de forme hémisphérique avec un rebord à inflexion bifide (coupes 14c). Les groupes techniques les mieux représentés sont réalisés en post-cuisson réductrice, généralement à cœur clair et enfumage des surfaces, en pâte fine (to15a) ou plus grossière (to15i ou 15q), parfois micacés (to17) (Tabl. 3). L’ensemble de ces niveaux est datable des 6e et 7e s., quelques groupes pouvant apparaître dès le 5e s. et d’autres perdurer jusqu’au début du 8e s. Seuls deux tessons en pâte claire sont probablement en position intrusive, puisque datables au plus tôt du milieu du 8e s. (to1f).

      Ensemble 17.07

      • Ensemble 17.07

      L’ensemble 17.07 est issu d’occupations de type terres noires, c’est-à-dire une succession de dépôts organiques à la stratigraphie difficilement perceptible (Agrégations 875, 924, 925, 933, 927, 931), ainsi que d’occupations intérieures (Agrégations 925, 927). Ces niveaux ont livré un corpus de 850 tessons en contexte pour 134 individus en Nombre Minimum d’Individus (NMI) et 91 individus en Nombre Typologique d’Individus (NTI).

      Les productions

      L’assemblage des céramiques est largement dominé par des productions à pâte grossière et micacée, le plus souvent réalisées en post-cuisson oxydante (to17k), sans que la post-cuisson réductrice des pâtes de même type (to17t, to17n, to17s) soit minoritaire. Certaines de ces céramiques à pâte grossière et micacée possèdent un dégraissant plus fin et se répartissent également entre pâtes cuites en post-cuisson oxydante (to17c) et réductrice (to17p). Le reste des productions occupe une place moindre dans l’assemblage, à l’exception près des céramiques du Bas-Empire à engobe « brossé » (to35c, to37a) et des sigillées d’Argonne (tosg4a) ainsi que de céramiques à pâte grise, fine et enfumée (to15j) ou grossière et dépourvue de traitement de surface (to15q). Parmi les productions minoritaires, déclinées en de nombreux types, se trouvent des céramiques de l’Antiquité tardive telles que les amphores, de provenance orientale (toa6a) ou africaine (toa7b), ainsi que des sigillées provenant également de Méditerranée orientale (tosg6) et d’Afrique (tosg5) et des DSP grises (toDSP1, toDSP2). D’autres céramiques faiblement représentées ont pour caractéristique une pâte rugueuse grise micacée (to6d), lissée en surface (to6j) ou rouge (to6r), une pâte grossière grise, brune ou noire lissée (to15f, to15z, to16L, to45c) ou polie (to15x). Enfin, certaines céramiques minoritaires au sein de l’assemblage possèdent une pâte plus fine, grise et enfumée (to15i) ou brune à grise, lissée (to15m) ou polie (to15v) en surface. La redéposition est quant à elle marquée par la présence modérée de productions du Haut-Empire (moins de 10 % NR).

      Les formes (Planches 17.07 a-d)

      Parmi les 91 formes identifiées, les pots sont les plus courants. Tous quasiment dépourvus de col et à lèvre à inflexion externe (pot 2), ils possèdent le plus souvent une lèvre en crosse (pot 2-4) ou de section presque rectangulaire (pot 2-1). Ces deux types, ainsi qu’un pot à lèvre plus aplatie (pot 2-14), sont fabriqués majoritairement dans une pâte grossière micacée dont la post-cuisson s’est faite en atmosphère réductrice (to17k) ou oxydante (to17t). Les pots à lèvre en poulie développée en petit bandeau (pot 2-21) appartiennent exclusivement à la production à engobe « brossée » to35c. Les coupes se décomposent en plusieurs types dont les plus fréquents sont les coupes carénées (coupe 6) et à collerette (coupe 8). Les coupes qui appartiennent à ces deux types sont fabriquées dans des pâtes variées, grises et grossières (to15f, to15q), grossières et micacées (to17k, to17n, to17c) ou plus fines, grises (to15i) ou rouges (to6r). On trouve aussi des coupes de plus grand diamètre à l’embouchure, dont la lèvre, en bourrelet (coupe 14) peut être rentrante (coupe 14-6). Ces coupes sont réalisées dans des pâtes grossières et micacées (to17k, to17s) parfois polies (to15x). Enfin, trois fragments de lèvres en sigillée d’Argonne (tosg4a) appartiennent à des coupes à lèvre en baguette caractéristique de cette production (coupe Chenet 319/ 320). Le reste des formes ouvertes comporte des formes marginales au sein du corpus comme les assiettes et plats en DSP (Rigoir 4, Rigoir 7), un fragment de plat à lèvre en bandeau (Hayes 3) façonné dans une pâte à revêtement rouge très mince provenant de Méditerranée orientale (tosg6) et un mortier à listel incurvé et court (Hayes 91 C ou D) en sigillée africaine (tosg5). Ces récipients de la fin de l’Antiquité sont accompagnés d’une lèvre et d’un fond d’amphores. Le fragment de lèvre, fabriqué dans une pâte granuleuse à dégraissant fin et blanc (toa6a), appartient probablement à une amphore orientale LRA 1, caractéristique de cette production (Piéri 1998 : 98). Le fragment est façonné dans une pâte très proche de toa6a (toa6d) mais à la surface plus soignée et avec quelques inclusions plus grossières. Il s’agit d’un fond bombé terminé par un bouton qui, si on le rattache aux tessons de la même production dont la surface est couverte de stries verticales ou horizontales profondes et rapprochées, peut être rattaché aux types d’amphores LRA 1 et LRA 2 (Piéri 1998 : 98-100). Enfin, un couvercle muni d’une collerette (couvercle 2-3), façonné dans une pâte grise grossière (to15q), complète l’éventail des formes.

      Les décors (Planches 17.07 e-g)

      Les décors sont fréquents au sein de l’assemblage. Les décors de guillochis, qui dessinent des carrés (guillochis B), des lignes obliques (guillochis D) ou des écailles (guillochis E), sont visibles uniquement sur des DSP grises (toDSP1), à l’exception d’un tesson à pâte enfumée (to15f). Un fragment de DSP grise toDSP2) porte un décor de poinçon à motif composite (rouelle B et double rangée de carrés). Les décors de molette sont les plus fréquents. Une majorité d’entre eux est imprimée sur des pâtes grossières et micacées (to17k, to17n, to17t). Les motifs y sont très variés et dessinent des rangées de losanges (motif A), des V emboîtés (motif E), des lignes de carrés (motif G et H), des hachures obliques (motif M) ou un motif de triangles (motif D) pouvant alterner avec des bâtons (motif CD). Deux éléments de forme sont associés à ces décors. L’un est un bord de coupe à lèvre rentrante et à collerette (coupe 8-3) sur laquelle est réalisé un décor composite de triangles et de bâtons (motif CD). L’autre est une lèvre de pot à col peu prononcé et lèvre déjetée (pot 2-1) dont la face interne est décorée d’une molette à rangées de carrés (motif G). Les autres décors de molette sont en forme de casiers composites organisés en rangées horizontales et sont imprimés sur des sigillées d’Argonne (tosg4a). Enfin, trois fragments, réalisés dans des pâtes grises grossières (to16L, to45c), portent un décor ondé fait par incision et qui alterne avec des bandes lissées.

      Datation de l’ensemble 17.07

      La synthèse de ces éléments de datation permet de situer cet ensemble de céramiques dans un faciès de transition entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge. En effet, ce faciès se caractérise par la présence encore soutenue de récipients dont la tradition de fabrication remonte à l’Antiquité (DSP, Sigillée d’Argonne, céramique à engobe « brossé ») tandis que l’essentiel de la vaisselle en usage est constitué de pots en céramique grossière et souvent modelée (pot 2-4 et pot 2-1 e to17k et to17t) (Husi 2013a : 27). Ces derniers récipients sont considérés comme fortement représentés dans les contextes tourangeaux à partir du milieu du 6e s., à une période où les plats en DSP disparaissent (Husi 2013a : 29). La céramique de l’Antiquité tardive ne pouvant être considérée au sein de l’ensemble, il est possible d’affiner la datation générale retenue alors pour Tours de certains groupes techniques en les faisant remonter au début du 6e s., voire au milieu du 5e s., périodes souvent difficiles à appréhender, et ici bien mises en lumière (to 17t, to17c, to17p). En effet, les contextes étudiés sont scellés par un remblaiement massif daté des 6e et 7e s. qui rend l’intrusion d’un mobilier plus tardif fortement improbable, voire impossible (Lorans et Creissen 2016 : 66). La borne supérieure de la fourchette de datation de l’assemblage peut donc être attribuée au 5e s., en se fiant notamment à la présence des récipients en DSP qui apparaissent dans la première moitié de ce siècle (Husi 2013a : 29). Cette datation étendue à un siècle et demi, volontairement large, prend en compte la nature des dépôts, dont la stratigraphie peu perceptible ne permet pas d’exclure l’hypothèse d’un brassage régulier, une des caractéristiques des niveaux de terres noires. Un tel phénomène rend difficile l’appréhension fine des faciès typologiques de la céramique et leur succession dans le temps.

      Interprétation socio-fonctionnelle de l’ensemble 17.07

      Considéré dans son ensemble, le corpus est dominé par une vaisselle culinaire composée de pots à lèvre en crosse (pot 2-4) ou de section quasi rectangulaire (pot 2-1) et majoritairement fabriqués dans des pâtes grossières micacées (to17k, to17t) ainsi que des pots à lèvre en poulie (pot 2-21) exclusivement façonnés dans une pâte à engobe « brossé » (to35c). Les seuls dépôts de suie rattachés à un type de récipient sont visibles sur ces pots, attestant ainsi leur utilisation pour la cuisson. La vaisselle de service et de consommation occupe une place non négligeable du corpus traité avec une forte proportion de formes ouvertes comme les coupes carénées (coupe 6) et à collerette (coupe 8). C’est également à cette catégorie qu’appartiennent des céramiques fines importées telles que les coupes à lèvre en baguette (Chenet 320) en sigillée d’Argonne (tosg4a) et les plats ou assiettes en DSP (toDSP1), qui témoignent avec les quelques fragments d’amphores et de sigillées africaines et orientales, de l’ouverture du monastère sur l’extérieur à travers des réseaux d’échanges étendus. Le contexte religieux joue probablement un rôle important dans la présence d’amphores orientales, qui peuvent contenir des vins recherchés par les élites urbaines (Bonifay, Raynaud, Berthault et al. 2007 : 151-152). Toutefois, la part modeste de ces récipients impose de relativiser leur importance dans l’interprétation sociale du site.

      Ensemble 17.08

      • Ensemble 17.08

      L’ensemble 17.08 (Planche 17.08) provient du dernier comblement d’utilisation des latrines de l’hôtellerie du monastère. Il est constitué de 749 tessons pour 13 individus en NMI et 11 individus en NTI. Si la céramique a permis de dater ce contexte du début du 14e s., 10 % à 15 % (respectivement en NMI et NR) de la vaisselle, plus ancienne, est interprétée comme un matériel hérité d’un curage incomplet des latrines. Ce sont ces vases qui forment l’ensemble 17.08, qui correspond donc à une utilisation antérieure des latrines, dont la construction remonte à la fin du 12e s. (Lorans, Marot et Simon : 13-15). Les céramiques de l’ensemble 17.08 sont réalisées dans une pâte blanche fine (to1k). Les formes associées à cette production à pâte blanche sont des pots à lèvre en bandeau (pot 2-2), une cruche à bec tubulaire (cruche 1-1) ainsi que des pichets pourvus d’un bec verseur pincé (pichet 3-2). La typologie de cet assemblage, par comparaison avec les autres contextes de Tours, permet de dater l’ensemble entre la seconde moitié du 12e s. et le troisième quart du 13e s. Parmi ces récipients, les pichets à col légèrement évasé et bec pincé (pichet 3-2) témoignent de la qualité de la vaisselle en usage au monastère. Ils sont en effet comparables à des vases de même type découverts au Château de Tours, où ils sont considérés comme des objets fins (Galinié, Husi, Motteau et al. 2014 : 145-146).

      Ensemble 17.09

      • Ensemble 17.09

      L’assemblage des céramiques issu du dernier comblement d’utilisation des latrines de l’hôtellerie s’élève à 4 062 tessons pour un effectif de 114 individus NMI et 111 individus en NTI. La redéposition représente une part négligeable du corpus avec 10 tessons. Il s’agit de productions alto médiévales (to1p, to15t, to17i) qui forment un assemblage chronologiquement disparate et déconnecté du reste du mobilier.

      Les productions

      Parmi les productions les mieux représentées dans cet ensemble, on trouve des céramiques à pâte fine blanche à beige couverte d’une glaçure plombifère avec (to2c) dont la diffusion est datée à Tours de la seconde moitié du 13e s. au troisième quart du 14e s. Cette datation est la même pour une production à pâte blanche à beige fine (to1d) également très présente dans l’assemblage. Une autre production à pâte fine mais dont la glaçure n’est pas pourvue d’oxydes métalliques colorants (to2a) est bien représentée au sein de l’ensemble. La diffusion de cette production est datée à Tours entre le second quart du 13e s. et le milieu du 14e s. Trois autres productions sont présentes dans une proportion significative. Il s’agit d’une production à pâte beige à rose rugueuse (to6a) couverte d’une glaçure (to7j) qui est datée à Tours entre la seconde moitié du 13e s. et le troisième quart du 14e s., ainsi que de céramiques à pâte blanche fine (to1k) pouvant être revêtue d’une glaçure mouchetée (to7b). La production to1k est datée à Tours de la seconde moitié du 12e s. au troisième quart du 13e s., la production glaçurée to7b pouvant quant à elle dater de la seconde moitié du 12e s. à la fin du 14e s. Quatre autres productions identifiées au sein de l’assemblage y sont plus faiblement représentées (en dessous de 1 % du NR). On y trouve une production à pâte fine blanche et dure provenant des environs de Saint-Jean-de-la-Motte, dans la Sarthe (01j), dont la diffusion à Tours est datée du début du 14e s. (Husi 2003b : 31), une production à pâte brune revêtue d’un engobe rouge (to5a) pouvant dater à Tours du 14e s. (Husi 2003b : 27), une céramique à pâte fine dont la surface rouge est pourvue d’une glaçure (to7p) datée à Tours des 12e s. et 13e s. ainsi qu’une production à pâte fine rose pourvue d’un décor de barbotine sous glaçure (to7e), datée à Tours du 14e s. au milieu du 15e s.

      Les formes (Planches 17.09 a-b)

      L’éventail typologique des récipients est peu varié mais présente des originalités. Sur un effectif de 111 individus en NTI, les pichets sont de loin les vases les mieux représentés avec 106 individus en NTI. Ce sont majoritairement des pichets à col allongé (pichet 1-1) façonnés dans des pâtes blanches à beige fines glaçurées (to2c, to2a, to7b) ou non (to1d), dans une pâte beige à rose rugueuse glaçurée (to7j) ainsi que dans une pâte rose revêtue d’un décor de barbotine sous glaçure (to7e). On trouve également huit éléments de forme rattachés à un type de pichet dont la liaison col panse et la lèvre sont plus marquées que pour le pichet 1-1 (pichet 10-2). Ces pichets appartiennent à des productions à pâte blanche ou beige glaçurée (to7b, to2c). Quelques formes ouvertes sont identifiées au sein du corpus. Il s’agit tout d’abord de trois tasses polylobées toutes munies d’une anse verticale attachée à la lèvre. Elles appartiennent chacune à une production différente, à pâte blanche fine à glaçure mouchetée (to7b), à pâte fine blanche à surface rouge et glaçure mouchetée (to7p) et à pâte beige glaçurée (to2c). Ces récipients ne sont pas connus à Tours mais existent à Poitiers aux 14e s. et 15e s. (Husi 2003a : 70). Cependant, une de ces tasses (AJ-689), de même morphologie générale, est nettement plus grande que les exemplaires du même type issus du corpus (10,5 cm de hauteur, contre 7,5 et 5,2 cm de hauteur pour les deux autres tasses). Enfin, un fragment de coupe à parois fines (coupe 2-1) appartient à une production sarthoise (01j) diffusée à Tours à partir du début du 14e s.

      Datation de l’ensemble 17.09

      L’assemblage des céramiques se distingue par une forte part de productions à pâte fine blanche glaçurée (to2c, to2a, to7b, to7j) ou non (to1d) qui peuvent exister ensemble à Tours entre la seconde moitié du 13e s. et le milieu du 14e s. Les principaux types de récipients issus de ces productions (pichet 1-1, pichet 10-2) s’accordent avec cette datation (Husi 2003b : 24). Cependant, la présence de productions plus récentes comme les importations sarthoises à pâte blanche fine (01j), les céramiques dites pseudo-rouges (to5a) et la production à pâte couverte d’un décor de barbotine sous glaçure (to7e), permettent de préciser la fourchette de datation des productions majeures au début du 14e s. Cette datation concorde avec celle proposée pour la phase de travaux de l’hôtellerie qui aurait entraîné l’abandon des latrines au début du 14e s. (Lorans, Marot et Simon 2015 : 20).

      Un assemblage fonctionnellement restreint

      L’éventail typologique des récipients de l’ensemble 17.09 est caractérisé par l’absence de pots à cuire. Parmi ceux fréquemment rencontrés à Tours durant cette période, on trouve des pots dépourvus de col (pot 11-1) et des pots à col droit et lèvre peu marquée (pot 12-1) qui sont ici absents sans confusion possible (Husi 2003b : 26). A contrario, les pichets dominent très largement les autres types de récipients. Ce phénomène a probablement été causé par un rejet régulier depuis un espace de service et de consommation plutôt que depuis un espace de cuisine. On peut aussi supposer que certains pichets, découverts entiers ou très peu fragmentés, ont servi de pots de chambre après leur utilisation comme vaisselle. La présence de trois tasses polylobées est une caractéristique originale de l’assemblage des céramiques des latrines. Elles sont en effet, pour le moment, seules à représenter ce type de récipients en Touraine. La concentration de ces récipients inhabituels pose la question de leur fonction au sein de l’hôtellerie, espace d’accueil et peut-être de soin.

      Une vaisselle de qualité

      La majorité de l’assemblage comporte des pichets issus de productions courantes à Tours (to1d, to7j, to2c, to2a, to7b) au 13e s. et dans la première moitié du 14e s. (Husi 2003a : 26). Cependant, un pichet pourvu d’un décor de barbotine sous glaçure est le meilleur indice de la présence d’une vaisselle de qualité destinée à la table (Planche 17.09a : AJ-730). Le décor, qui prend la forme d’un oiseau, est réalisé par le potier en combinant des barbotines colorées avec une glaçure ponctuellement relevée par des oxydes métalliques. Des incisions sur la barbotine fraîche complètent la représentation du plumage. Bien que cette hypothèse soit difficile à étayer, on ne peut exclure que la présence d’un décor puisse renvoyer à la fonction pharmaceutique du vase qui le porte (Alexandre-Bidon 2013 : 74).

      Des pichets marqués (Planches 17.09 c-e)

      La céramique des latrines a livré un corpus de 27 marques réalisées avant cuisson sur une pâte humide, sur une pâte sèche mais non cuite ou sur une pâte cuite. Dans ce dernier cas, on peut parler de graffiti. Ces derniers sont les plus relevés (19), derrière les incisions avant cuisson (six sur pâte humide et une sur pâte sèche). Trois motifs sont dessinés à la surface des récipients. Le plus fréquent (16 occurrences) est un tracé en forme de Π. Toutes les marques avant cuisson représentent ce signe qui apparaît cependant plus souvent sous forme de graffiti (10 occurrences) Certains tracés de forme indéterminée étant composés de traits verticaux et à des emplacements similaires sur le vase à ceux en Π, il s’agit vraisemblablement de fragments de ce dernier signe. Enfin, un motif de croix est unique au sein du corpus. Incomplet, il est tracé sur pâte cuite au bas de l’anse d’un des récipients (AJ-743).

      Les marques sont présentes sur des productions variées. Il s’agit de pâtes fines partiellement glaçurées (to2a, to2c, to7b, to7j) ou non (to1d). Les récipients associés aux marques sont exclusivement des pichets, à col allongé (pichet 1-1) ou à lèvre marquée (pichet 10-2). Toujours situés au bas de la panse des vases, les tracés le sont plus particulièrement à la base ou de part et d’autre de l’anse. Le graffito en forme de croix (AJ-743) est seul à être tracé directement sur l’anse.

      La pratique des graffitis sur les céramiques est connue et bien documentée pour le bas Moyen Âge. Il s’agit souvent d’une marque pouvant avoir été laissée par l’utilisateur pour signifier sa propriété sur un vase. À l’hôpital de Jujon à Avignon, des pichets et des chopes portent de telles marques (Démians d’Archimbaud, Vallauri et Thiriot 1980 : 15). Au sein de ce corpus, l’anse gravée d’une croix est tout à fait comparable à ces graffitis de personnalisation où ce motif est récurrent (Ferri, Moine et Sabbionesi 2016 : 15-16). À Tours, cette pratique est connue par deux graffiti, situés sur des anses, découverts au monastère Saint-Julien où ils peuvent être datés à partir du dernier quart du 14e s. (Longelin 2017 : 82-84).

      Dans le cas de la plupart des marques que portent les vases des latrines, en forme de Π, l’hypothèse d’une personnalisation ne saurait être retenue. En effet, c’est un même signe qui est répété sans distinction. Les marques ne sont pas non plus des indications de contenance, puisque les vases concernés peuvent être de volumes très différents et porter un même signe. En revanche, on peut imaginer que la communauté des moines ait commandé certains pichets, marqués avant cuisson, pour un usage réservé (à un espace, une fonction, un groupe…) et détourné ou réutilisé d’autres pichets en y gravant le même signe, sur pâte cuite. Dans cette hypothèse, l’inconnue reste la raison pour laquelle les moines auraient voulu distinguer un groupe de pichets. La fonction probable de pots de chambre lisible dans la composition de l’assemblage pourrait être un élément de réponse. Le marquage des récipients pourrait également être motivé par le fonctionnement même de l’hôtellerie, où se côtoient religieux, hôtes de marque et indigents, autant de groupes qui ne partageaient probablement pas la même vaisselle (Lorans, Marot et Simon 2015 : 17-18).

      Conclusion

      L’étude de la céramique découverte à Marmoutier lors des campagnes 2016 et 2017 a permis l’identification de trois ensembles de céramiques datés de trois périodes différentes. L’ensemble 17.07 présente l’intérêt de documenter une période difficile à cerner du 5e s. à la première moitié du 6e s. On y trouve une grande part de céramique culinaire (pots 2-1, pots 2-4) fabriquée majoritairement dans des pâtes grossières micacées dont certaines font l’objet d’une nouvelle datation à la suite de l’étude (to17t, to17c, to17p). Ces céramiques à pâte grossière et micacée concentrent également une grande part des décors à la molette. Ces céramiques côtoient des vaisselles fines dont la tradition de fabrication est héritée de l’Antiquité telles que les DSP et les sigillées d’Argonne, dont la part dans l’assemblage est bien marquée. Cette vaisselle de qualité paraît être un bon marqueur du niveau social élevé du monastère si on le met en relation avec les quelques céramiques d’origine africaine ou orientale (Fig. 1) qui témoignent de sa bonne intégration aux réseaux d’échanges, à l’instar des sites du Château et de Saint-Julien à Tours, où ces productions ont également été identifiées. L’ensemble 17.08, dont la datation est établie entre la fin du 12e s. et le troisième quart du 13e s., permet de souligner la qualité de la vaisselle en usage au monastère à cette époque ainsi que de mettre en évidence un contraste fonctionnel fort avec l’ensemble 17.09, dont le dépôt est daté du début du 14e s. En effet, d’un assemblage mêlant pots de cuisson et vaisselle de table, on passe à un ensemble constitué presque exclusivement de pichets et tout à fait dépourvus de pots. La composition de cet assemblage présente un biais fonctionnel fort dont l’origine est difficile à déterminer. Il peut s’agir de vases détournés de leur fonction ou usages initiaux pour servir de pots de chambres, mais les fonctions d’accueil et peut-être de soin de l’hôtellerie peuvent également être mises en cause. Le marquage quasi systématique et sous un même signe de certains pichets ainsi que la présence de trois tasses polylobées inhabituelles en Touraine sont probablement des indices qui permettraient de caractériser cette spécialisation fonctionnelle de l’ensemble 17.09.

      Références utiles

      • Références utiles

      Alexandre-Bidon 2013
      Alexandre-Bidon D. – Dans l’atelier de l’apothicaire : Histoire et archéologie des pots de pharmacie XIIIe-XVIe siècle, A. et J. Picard, Paris, 336 p.

      Bonifay, Raynaud, Berthault et al. 2007
      Bonifay M., Raynaud C., Berthault F. et al. – Échanges et consommation, dossier : Antiquité tardive, haut Moyen Âge et premiers temps chrétiens en Gaule méridionale. Seconde partie : monde rural, échanges et consommation, Gallia, 64 : 93-161.

      Démians d’Archimbaud, Vallauri et Thiriot 1980
      Démians d’Archimbaud G., Vallauri L. et Thiriot J. – Céramiques d’Avignon : Les fouilles de l’Hôtel de Brion et leur matériel, Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 7e série, Académie de Vaucluse, Avignon, 188 p.

      Ferri, Moine et Sabbionesi 2016
      Ferri M., Moine C. et Sabbionesi L. – The sound of silence, scratched marks on late medieval and early modern pottery from nunneries : practice and significance, in : Ferri M., Moine C. et Sabbionesi L. (dir.), In & Around : Ceramiche e comunità, Secondo convegno tematico dell’ AIECM3 (Faenza, Museo Internazionale delle Ceramiche, 17-19 aprile 2015), All’Insegna del Giglio, Sesto Fiorentino : 15-23.

      Galinié, Husi, Motteau et al. 2014
      Galinié H., Husi P., Motteau J. et al. – Des Thermes de l’Est de Caesarodunum au Château de Tours. Le site 3, Recherches sur Tours 9, 50e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 180 pages + [partie électronique]

      Husi 2003a
      Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

      Husi 2013a
      Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

      Longelin 2017
      Longelin A. – La céramique médiévale et moderne (13e-18e siècles) du site Saint-Julien, à Tours (site 16) : étude des contextes archéologiques en relation avec l’infirmerie de l’Abbaye, mémoire de Master 2, Université François-Rabelais, Tours, 108 p.

      Lorans et Creissen 2016
      Lorans É. et Creissen T. (dir.) – Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2016, CITERES-LAT, Tours, 2 vol. dactyl.

      Lorans, Marot et Simon 2015
      Lorans É., Marot E. et Simon G. – Marmoutier (Tours) : de l’hôtellerie médiévale à la maison du Grand Prieur, Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre|BUCEMA, hors série n°8 [En ligne].

      Piéri 1998
      Piéri D. – Les importations d’amphores orientales en Gaule Méridionale durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge (IVe-VIIe siècles après J.-C.), typologie, chronologie et contenu, in : SFECAG, Actes du Congrès d’Istres, Marseille : 97-105.

      1.2A. TOURS : LE SITE DE SAINT JULIEN AU HAUT MOYEN ÂGE

      Claire Gerbaud
       

      Le site

      Le site

       | ICERAMM

      Les lots de céramiques étudiés présentement proviennent de la fouille du site de Saint-Julien à Tours (site 16). Il s’agit de fouilles programmées qui ont eu lieu entre 2000 et 2003 sous la direction d’Henri Galinié et d’Élisabeth Lorans (Galinié et al. 2000, 2001, 2002, 2003). Cette étude a été réalisée entre 2012 et 2013 dans le cadre d’un Master 2 sous la direction de Philippe Husi (Gerbaud 2013).

      Saint-Julien aussi connu sous le terme de Sanctis Julianis est le plus ancien monastère de Touraine après Marmoutier. Il se situe entre la cité de Tours (constituée de la civitas et de son suburbium) et la basilique (constituée du castrum sancti-Martini et de son territoire propre). Ce site est donc intéressant notamment par sa position remarquable, entre la Loire et l’abbaye de Saint-Martin.

      Les lots de céramiques sont composés de tessons très fragmentés, avec une part importante de mobilier redéposé. Il semble d’ailleurs indispensable de préciser que l’on se trouve en contexte de « terres noires », ce qui explique notamment la nature très altérée du mobilier.

      Si la qualité de la céramique n’est pas exceptionnelle, l’intérêt de cette étude réside dans la position de Saint-Julien au sein de l’espace urbain. En effet, vers 950 la ville de Tours s’organise en deux pôles qui constituent deux noyaux d’urbanisation. Ces deux espaces sont alors en compétition. Saint-Julien se trouve entre ces deux zones. On peut donc mettre en évidence les différences et/ou les similitudes qui existent entre ces trois sites.

      Trois ensembles ont été sélectionnés pour être intégrés à cette étude correspondant aux ensembles 18.01 ; 18.02 et 18.03. Ils correspondent aux niveaux du haut Moyen Âge, c’est-à-dire les niveaux de « terres noires ». L’ensemble 18.01 a été interprété comme correspondant à une occupation domestique ou à un remblai. L’ensemble 18.02 a, lui, été interprété comme un niveau d’occupation, tout comme l’ensemble 18.03. Le corpus total représente un Nombre de Restes de 13 347 tessons, dont environ 78,7 % du mobilier est redéposé. Dans le détail, l’ensemble 18.01 est constitué de 7 735 tessons avec un pourcentage de mobilier redéposé de 80,62 % ; l’ensemble 18.02 est constitué de 3 721 tessons dont 81,89 % de gallo-romains et l’ensemble 18.03 est constitué de 1 891 tessons avec 73,72 % de tessons gallo-romains.

      Proposition basée sur

        Ensemble 18.01

        • Ensemble 18.01

        Ensemble 18.02

        • Ensemble 18.02

        Ensemble 18.03

        • Ensemble 18.03

        Références utiles

        • Références utiles

        Galinié et al. 2000
        Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Laurens-Berge M., Moreau A. et Rocque G. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2000, 1re campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

        Galinié et al. 2001
        Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A. et Rocque G. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2001, 2e campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

        Galinié et al. 2002
        Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A., Laurent M. et Poupet P. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2002, 3e campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

        Galinié et al. 2003
        Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A., Laurent M. et Seigne J. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2003, 4e campagne et dernière campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

        Gerbaud 2013
        Gerbaud C. – La céramique médiévale de Saint-Julien à Tours : datation, aide à la caractérisation de l’usage du sol et à l’interprétation sociale du site, mémoire de master 2, Université François Rabelais, Tours, 180 p.

        1.2B. TOURS : LE SITE DE SAINT JULIEN DU 13e AU 18e S.

        Alexandre Longelin
         

        Le site

        Le site

         | ICERAMM

        Le monastère Saint-Julien, à Tours a fait l’objet de fouilles programmées de 2000 à 2003 sous la direction d’Henri Galinié et Élisabeth Lorans, du Laboratoire Archéologie et Territoires (LAT) de l’Université de Tours. Ces recherches avaient pour objet la documentation d’une zone située au centre de Tours et alors méconnue de l’archéologie, en particulier pour l’Antiquité et le haut Moyen Âge, ainsi que la connaissance du monastère, fondé par Grégoire de Tours au 6e s. Dans le prolongement de l’étude menée par Claire Gerbaud sur la céramique issue des « terres noires » du haut Moyen Âge (Gerbaud 2013), les lots de céramiques du bas Moyen Âge et de l’époque moderne (13e s.-18e s.) ont fait l’objet d’un mémoire de recherche sous la direction de Philippe Husi (Longelin 2017). Ce matériel provient plus précisément des niveaux d’occupation de l’ancienne infirmerie du monastère ainsi que d’une partie des occupations ayant suivi la destruction de ce bâtiment au 18e s. L’étude a permis l’identification de quatre ensembles datés du second quart du 13e s. à la fin du 18e s.

        L’infirmerie médiévale et le contexte stratigraphique de l’étude

        L’infirmerie du monastère Saint-Julien est bâtie entre le second quart du 13e s. et le milieu du 14e s. contre le mur de clôture de l’abbaye, édifié entre le 11e s. et le 12e s. L’identification du bâtiment retrouvé en fouille repose sur l’étude régressive des plans de l’abbaye, dont le plus ancien est daté de 1651, ainsi que sur un texte de 1114 qui mentionne une infirmerie dans le même secteur du monastère (Galinié et al. 2000 : 21-22). Ce bâtiment connaît un premier état avec un étage et un rez-de-chaussée tous deux pourvus d’un âtre. Au rez-de-chaussée, une petite fosse probablement fermée par une trappe était aménagée dans une maçonnerie antérieure arasée. Son usage exact n’est pas connu : trop petite pour être une fosse de latrines, elle pourrait être liée à un autre besoin sanitaire (Galinié et Lorans 2001 : 19-21). L’instabilité du terrain provoque un réaménagement du bâtiment entre le milieu du 14e s. et le troisième quart du 15e s. Ce second état comprend notamment l’aménagement de deux autres petites fosses ainsi que la pose d’un sol de carreaux de terre cuite. Le fonctionnement du bâtiment connaît un changement entre la fin du 15e s. et le troisième quart du 16e s. car les fosses perdent leur fonction pour être abandonnées et comblées. Les rejets domestiques liés à ce changement dans l’utilisation de la structure sont très importants et livrent la majorité du corpus. Par la suite, l’étude a mis en évidence un hiatus, caractérisé par l’absence d’un faciès chronologique propre au 17e s. à Tours. Ce hiatus peut correspondre à la désaffection du bâtiment dont on sait qu’il n’est plus une infirmerie en 1639, lorsque les mauristes reprennent en main le monastère (Galinié et al. 2001 : 21). Ce sont également les mauristes qui entreprennent l’aménagement d’un vaste jardin à l’est du monastère, ce qui entraîne une destruction de l’ancienne infirmerie à une date que l’étude régressive des plans situe entre 1739 et 1761. Les niveaux de cour et les terres de jardins qui succèdent à cette destruction livrent à nouveau de la céramique. Le contexte stratigraphique d’où provient le corpus est donc constitué d’une succession de niveaux d’occupations intérieures de l’infirmerie auxquels se juxtaposent des terres de jardins régulièrement brassées mais plus riches en mobilier car ayant servi de dépotoir domestique. Les niveaux du 18e s., s’ils bénéficient du terminus post quem de 1739, comprennent également des terres de jardin ayant subi un brassage régulier.

        Proposition basée sur

          Ensemble 18.04

          • Ensemble 18.04

          L’ensemble 18.04 (Planche 18.04) correspond à des couches d’occupations intérieures (Agrégation 1.41) et extérieures (Agrégations 2.16, 2.17) contemporains du premier état de l’infirmerie médiévale. Ces niveaux ont livré 3 391 fragments de céramiques, dont 439 sont redéposés, pour 167 individus en NMI et 148 individus en NTI. L’ensemble est daté par comparaison avec les autres assemblages tourangeaux du second quart du 13e s. au milieu du 14e s. Les arguments de datation fournis par le reste du mobilier (de la verrerie principalement datée du 12e s. au 15e s. ainsi qu’une bulle papale du pontificat d’Alexandre IV entre 1254 et 1261) concordent avec les données de la céramique sans toutefois préciser la fourchette chronologique de l’assemblage. Le faciès de la céramique de l’ensemble 18.04 est caractérisé par une forte utilisation de pichets à col long et évasé (pichet 1-1) façonnés dans une pâte blanche fine (to1k) pouvant être revêtue d’une glaçure mouchetée verte (to7b). Certaines de ces pâtes fines et blanches possèdent en plus une surface orangée qui apparaît rouge sous la glaçure (to7p). Ces productions diffusées à Tours jusqu’à la fin du 13e s. pour to1k et to7p, et encore au siècle suivant pour to7b. Elles sont en phase de disparition au sein de l’assemblage car celui-ci comprend d’autres céramiques dont l’apparition est datée à Tours à partir du 14e s. Il s’agit principalement de pichets à lèvre rentrante (pichet 2-1) façonnés dans une pâte blanche fine et dure (01j) provenant des environs de Saint-Jean-de-la-Motte dans la Sarthe, ainsi que de pichets à col long (pichet 1-1) et de pots dépourvus de col (pot 11-1) fabriqués dans une pâte rugueuse beige à rose (to6a). On perçoit également le début de diffusion de céramiques à pâte orangée (to4b), ce qui permet d’établir la fourchette basse de la datation de l’ensemble 1 au milieu du 14e s., par comparaison avec les autres contextes de Tours (Husi 2003a : 26-27).

          Ensemble 18.05

          • Ensemble 18.05

          L’ensemble 18.05 (Planche 18.05 a-b) est lié au réaménagement de l’infirmerie qui marque le passage de l’état 1 à l’état 2, entre le milieu du 14e s. et le troisième quart du 15e s. Il est issu de couches d’occupations intérieures (Agrégation 1.12) et extérieures (Agrégations 2.14, 2.15). Le faciès typologique y est proche de celui de l’ensemble 18.04 avec une proportion importante des céramiques à pâte beige rugueuse (to6a) désormais en phase de diffusion, tout comme les pichets Saint-Jean-la-Motte (pichet 2-1 en 01j), bien représentés. C’est la part plus importante de céramiques à pâte fine beige (to1c), rouge ou orangée (to3c) qui permet d’établir la fourchette basse de la datation. Les formes les plus fréquentes sont alors des pichets à col droit souvent annelé (pichet 8-1), des pichets à col allongé (pichet 1-1) moins fréquents que dans le premier ensemble (18.04) ainsi que des coquemars dépourvus de col (pot 11-1) ou à col droit et à lèvre en bourrelet (pot 12-1). C’est également dans cet ensemble que l’on peut déceler l’apparition de lèchefrites et de gobelets à paroi fine (gobelet 3 en 03f) qui sont une autre importation sarthoise des environs de Ligron (Husi 2003a : 31).

          Ensemble 18.06

          • Ensemble 18.06

          L’ensemble 18.06 (Planches 18.06 a-g) correspond à un changement dans l’utilisation de l’infirmerie qui se manifeste notamment par la formation de dépotoirs domestiques contenant une grande quantité de mobilier (Agrégations 1.11, 2.10, 2.11, 2.13). La fourchette de datation établie couvre une période allant de la fin du 15e s. au troisième quart du 16e s. Les productions dominantes sont des céramiques à pâte fine beige qui contient des inclusions ferrugineuses (to1c) ainsi que des céramiques à pâte grossière orange à brune (to9b) dont les ateliers sont connus à Tours. Des productions à pâte orange à rouge lissée (to3c) et à pâte rouge rugueuse (to5c) sont également très utilisées. Les formes sont très variées, ce qui est une caractéristique de la période, où des récipients destinés à des fonctions spécifiques se multiplient. En effet, si les coquemars, le plus souvent à col cintré et à lèvre déjetée (pot 13-1), sont les récipients les plus utilisés, la vaisselle liée à la préparation des mets comporte aussi des couvercles, à emboîtement (couvercle 2-1) ou non (couvercle 1), des lèchefrites ainsi que des plats ou jattes (plat 5-1, plat 2-1). La vaisselle de service et de consommation est toutefois fréquente avec de nombreux pichets, principalement pourvus d’un col cintré et d’une panse globulaire (pichet 8-2). Les récipients de ce type comportent souvent un décor à barbotine et glaçure polychrome. On trouve aussi quelques pichets à profil en S (pichet 10-1) toujours revêtus d’une glaçure monochrome. Un de ces pichets (AI-397) est muni d’un décor de pastilles. On trouve également des pichets à lèvre rentrante et parois minces (pichet 2-1) façonnés dans une pâte rose à rouge très fine qui provient des ateliers sarthois de Ligron (03f). Ces pichets sont du même type que les récipients plus anciens produits à Saint-Jean-de-la-Motte mais avec des variantes morphologiques du rebord. Les gobelets de forme tronconique et aux parois très minces (gobelet 3) qui proviennent des environs de Ligron sont par ailleurs très utilisés sur le site dans la fourchette de datation de l’ensemble (fin 15e s.-troisième quart 16e s.) : on en dénombre 69 individus en NMI. Une autre caractéristique de ce troisième ensemble est la présence marquée de pots tronconiques de grande taille (pot 1-1, 1-2, 1-3) destinés au transport et au stockage du beurre, qui appartiennent à une production en grès noir (to19c) provenant du Domfrontais. Des pots à lèvre plate (pot 6-1) fabriqués dans une pâte très grossière (to10a) caractéristique de productions lavalloises, sont également des contenants liés à l’importation de beurre. Les productions de grès bas-normand sont cependant bien plus fréquentes, de l’ordre d’environ trois individus pour un en NMI. S’ajoutent à la catégorie des récipients destinés au transport de denrées quelques fragments de gourdes. Enfin, la particularité de ce troisième ensemble est l’utilisation soutenue d’objets et de récipients en céramique à fonction spécifique. Il s’agit d’abord d’objets à proprement parler telles que les lampes et les tirelires, mais aussi de vases dont la fonction est difficile à déterminer. Parmi ces derniers se trouve un récipient qui s’apparente à une grande coupe à trois becs tubulaires, fermée par une partie sommitale en forme de cloche (type 12). Cette partie supérieure est probablement surmontée par un tenon et une ouverture y est découpée avant cuisson. Ce type de récipient est connu à Poitiers dans un contexte daté de la fin du 14e s. à la fin du 15e s. où il est interprété comme une vaisselle de consommation de boisson (Véquaud 2003 : 71). On trouve également deux récipients très fragmentaires pouvant être restitués sous la forme de pots de petite taille à col inexistant et munis d’un bec verseur tangent à la lèvre. Ces récipients de faible contenance (9 et 11 cm de diamètre à l’embouchure) et dont le verseur correspond sans doute à un besoin de contrôler le débit, pourraient être des chevrettes destinées à la conservation et à la consommation de sirops pharmaceutiques (Ravoire 2006 : 147). Enfin, un fragment de lèvre peut appartenir à une albarelle.

          Ensemble 18.07

          • Ensemble 18.07

          L’ensemble 18.07 (Planche 18.07) est issu de sols de cours et de terres de jardin postérieures à la destruction de l’infirmerie, qui bénéficient pour leur datation du terminus post quem de 1739 fourni par l’étude des plans de l’abbaye. L’ensemble est constitué de 693 tessons pour 81 individus en NMI et 58 individus en NTI. Cependant, une majeure partie des productions en présence sont redéposées au sein de l’assemblage. Cette redéposition massive provient vraisemblablement de la perturbation des dernières couches d’occupation de l’infirmerie, contemporaines de l’ensemble 18.06. L’assemblage des céramiques en contexte est dominé par des pots à cuire dépourvus de col, à lèvre à gorge interne très prononcée (pot 11-2) et parfois munis d’une base tripode (pot 11-3). Ils peuvent être façonnés dans des pâtes claires ou orangées à glaçure monochrome (to2b, to4a) répartie à l’intérieur des récipients ainsi qu’en grès gris de la Borne ou de la Puisaye (to21c). On trouve également dans cette dernière production (to21c) une cruche pourvue de deux anses horizontales et d’une anse en panier (cruche 2-1). La faïence stannifère (to12i) est très utilisée. Il s’agit principalement d’assiettes à marli dans le prolongement du bassin (assiette 2) dont certaines sont pourvues de bordures géométriques peintes au bleu de cobalt. Le groupe des récipients en faïence comprend également une probable tasse à lèvre éversée (tasse 8) et un pot de chambre à lèvre en crosse. Ces récipients en contexte peuvent être datés du 18e s., par comparaison avec les autres contextes tourangeaux. De plus, l’absence de faïences à glaçure au manganèse, dite « culs-noirs » permet d’exclure une datation au 19e s, à l’époque où ces productions connaissent leur large diffusion (Rosen 1995 : 128-129). Sur la base de ces arguments, l’ensemble peut être donc être daté entre 1739 jusqu’à la fin du 18e s., sous réserve de préciser la date d’apparition des « culs-noirs ».

          L’apport de l’analyse socio-fonctionnelle de la céramique à l’histoire du site

          Au terme de l’étude, l’analyse socio-fonctionnelle des ensembles de céramiques devait répondre à plusieurs interrogations concernant tout d’abord le niveau social des habitants pendant et après l’utilisation de l’infirmerie, mais aussi sur la possibilité de percevoir les fonctions d’hygiène et de soin du bâtiment médiéval dans l’assemblage des céramiques qui lui était lié. À la première question répondent les nombreux vases décorés et la prédominance de vaisselles à pâte fine glaçurée dans les ensembles 1 à 3, qui attestent la capacité des moines à se réapprovisionner fréquemment en vaisselle de qualité. Il faut ajouter à ces vaisselles décorées un pique-fleurs (AI-924) orné de médaillons figuratifs et de casiers poinçonnés, trouvé en position redéposée dans les niveaux du 18e s. et datant probablement de la dernière utilisation de l’infirmerie (15d-16c). Dans l’ensemble 18.05 et plus encore dans l’ensemble 18.06, certains vases montrent que le monastère est fourni en beurre et que la cuisson en rôtie est régulièrement pratiquée (lèchefrites). Enfin, un fragment d’anse décoré est peut-être le meilleur indice de l’utilisation d’une vaisselle d’exception au sein du monastère. La pâte de ce fragment, tendre mais très fine, sans inclusions visibles à l’œil nu, ainsi que les technique et motif du décor (points au bleu de cobalt et série de lignes horizontales peintes) se rattachent aux productions de faïences, ou majoliques, italiennes des 14e s. et 15e s. (Alexandre-Bidon 2013 : 201-209) Ces importations se rencontrent ponctuellement en Europe du Nord dans des contextes des 14e s. et 15e s., et sont considérés comme un indicateur d’un statut social élevé (De Groote 2014 : 378-387). Toutefois, cet élément provient de couches d’occupation perturbées par la destruction de l’infirmerie et ne peut être rattaché avec certitude à un des ensembles étudiés. Au 18e s., il est plus difficile de se faire une idée du niveau social des habitants d’après la céramique. La présence de faïences n’est pas d’un grand secours à une période où elles sont très répandues. Dans tous les ensembles, les assemblages des céramiques sont principalement constitués d’une vaisselle domestique parmi lesquelles la vaisselle liée à la consommation des boissons est très visible, ce qui est un phénomène connu à Tours et ailleurs en France pour les périodes du 13e s. et du début du 14e s. mais qui pourrait être propre à ce site, lieu de vie d’une communauté monastique, pour les ensembles 2 (14c-15c) et 3 (15d-16c). En témoignent la grande quantité de gobelets provenant de Ligron mais également la forte utilisation de pichets, dont l’usage individuel est envisageable. Cette dernière hypothèse est illustrée au sein du corpus par deux graffiti tracés sur des anses de pichets et qui sont probablement à interpréter comme des marques d’individualisation des récipients (Démians d’Archibaud, Vallauri et Thiriot 1980 : 73).

          À plusieurs titres, cette analyse socio-fonctionnelle de la céramique n’ouvre à elle seule qu’une faible fenêtre pour l’interprétation du site. Elle ne repose en effet que sur une partie de la vaisselle en usage, dont le reste était en métal, en verre, en bois, et ne permet pas de distinguer les différentes origines sociales des utilisateurs. On se gardera également de considérer les catégories fonctionnelles utilisées dans l’étude de manière rigide car un grand nombre d’usages se cachent assurément derrière des céramiques de même type. Ce biais dans l’analyse des fonctions est peut-être le principal écueil dans l’identification de vases pharmaceutiques. On dispose seulement de quelques indices de l’existence de ces récipients au sein du corpus, et qui appartiennent tous à la période fin 15e s.-troisième quart 16e s. Tout d’abord les possibles chevrettes, soit des récipients à faible contenance et probablement fermés par lequel on verse de petites quantités par un bec tubulaire (Alexandre-Bidon 2013 : 108-109). Ensuite l’albarelle qui peut également servir à transporter des petites doses préparations pharmaceutiques (Alexandre-Bidon 2013 : 78-79). À titre d’hypothèse, on peut imaginer que le récipient à trois becs tubulaire (type 12) soit aussi lié à une fonction d’hygiène, notamment si on l’assimile à des exemples de lavabos en céramiques connus en Flandres (De Groote 2014 : 240-242). Il faut probablement chercher parmi la quantité de vaisselle attribuée par leur forme à la cuisine et à la table le reste des récipients destinés au soin et à l’hygiène (Alexandre-Bidon 2013 : 22-24). Les tentatives de catégorisation sont d’autant plus brouillées que la nature du soin lui-même peut être interrogée : l’alimentation ne joue-t-elle pas un rôle curatif de premier plan dans les hôpitaux des 17e s. et 18e s. (Ferrières 2007 : 165-168) ?

          Conclusion

          De manière générale, les informations chrono-typologiques de la céramique du site de Saint-Julien concordent avec celles déjà obtenues dans les autres contextes de la ville de Tours. Le rythme de la chrono-typologie de Tours transparaît dans les données recueillies à Saint-Julien avec notamment la transition entre oules à bandeau (pot 2-2) et coquemars (pot 11-1, pot 12-1) au cours du 13e s. (Husi 2003a : 23) ; les importations de production sarthoises à pâte fine (01j) au début du 14e s. (Husi 2003a : 25) puis la multiplication, à la fin du 15e s. et au 16e s. de récipients à fonction spécifique. Le mobilier du 18e s. offre un éventail de productions et de récipients comparable à celui du reste de la ville à la même époque (Husi 2003a : 27), avec une utilisation marquée d’une vaisselle de table en faïence et de récipients en grès du Berry ou de la Puisaye. L’analyse fonctionnelle du corpus permet d’attester une nature domestique de l’occupation du 13e au 16e s. puis au 18e s. La céramique ne livre en revanche que peu d’indices des fonctions de soin et d’hygiène qui étaient celles de l’infirmerie médiévale et moderne. Pour le 18e s., malgré les perturbations des niveaux étudiés qui contiennent une majorité de matériel redéposé, il est intéressant de disposer d’un ensemble de céramique dont la datation s’appuie en partie sur les plans du monastère, mais aussi dont le dépôt est intervenu à la suite d’une longue désaffection de l’infirmerie qui a freiné le rejet de céramiques au 17e s. (Longelin 2017 : 50).

          Références utiles

          • Références utiles

          Alexandre-Bidon 2013
          Alexandre-Bidon D. – Dans l’atelier de l’apothicaire : Histoire et archéologie des pots de pharmacie XIIIe-XVIe siècle, A. et J. Picard, Paris, 336 p.

          Démians d’Archimbaud, Vallauri et Thiriot 1980
          Démians d’Archimbaud G., Vallauri L. et Thiriot J. – Céramiques d’Avignon : Les fouilles de l’Hôtel de Brion et leur matériel, Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 7e série, Académie de Vaucluse, Avignon, 188 p.

          De Groote 2014
          De Groote K. – Middeleeuws aardewerk in Vlaanderen : Techniek, typologie, chronologie en evolutie van het gebruiksgoed in de regio Oudenaarde in de volle en late middeleeuwen (10de-16de eeuw), Onroerend Erfgoed, Brussels, 736 p.

          Ferrières 2007
          Ferrières M. – Nourritures canailles, Éditions du Seuil, Paris, 476 p.

          Galinié et al. 2000
          Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Laurens-Berge M., Moreau A. et Rocque G. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2000, 1re campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

          Galinié et al. 2001
          Galinié H., Lorans É., Fondrillon M., Moreau A. et Rocque G. – Tours Site 16 – Fouille programmée sur le site Prosper Mérimée/Saint-Julien à Tours, Rapport 2001, 2e campagne de fouille, rapport multicopié, UMR 6575, Tours.

          Gerbaud 2013
          Gerbaud C. – La céramique médiévale de Saint-Julien à Tours : datation, aide à la caractérisation de l’usage du sol et à l’interprétation sociale du site, mémoire de master 2, Université François Rabelais, Tours, 180 p.

          Husi 2003a
          Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

          Husi 2003b
          Husi P. – Chrono-typologie de la céramique de Tours et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 23-38.

          Husi et Rodier 2011
          Husi P. et Rodier X. – ArSol: An archaeological data processing system, in : Jerem E., Redö F. et Szeverényi V., On the road to reconstruct the past, Computer Application and Quantitative Methods in Archaeology (CAA), Proceedings of the 36th International Conference (Budapest, April 2-6 2008), Archaeoligua, Budapest : 86-92.

          Longelin 2017
          Longelin A. – La céramique médiévale et moderne (13e-18e siècles) du site Saint-Julien, à Tours (site 16) : étude des contextes archéologiques en relation avec l’infirmerie de l’Abbaye, mémoire de Master 2, Université François-Rabelais, Tours, 108 p.

          Ravoire 2006
          Ravoire F. – Typologie raisonnée des céramiques de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne provenant du Beauvaisis, de Paris et d’ailleurs, retrouvées sur les sites de consommation parisiens et franciliens, Revue Archéologique de Picardie, 1 : 105-202.

          Rosen 1995
          Rosen J. – La faïence en France du XIVe au XIXe siècle : Histoire et technique, Errance, Paris, 215 p.

          Véquaud 2003
          Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.

          1.3. TOURS : LE SITE DE SAINT-MARTIN

          Claire Gerbaud
           

          Le site

          Le site

           | ICERAMM

          La basilique, constituée du castrum sancti Martini et de son territoire propre, est un des espaces importants de la ville de Tours. Aux alentours de 950 la ville s’organise en deux pôles (Fig. 1). Ces deux noyaux d’urbanisation sont d’une part la cité (site du Château) et d’autre part Saint-Martin. Cette opposition rend compte de la rivalité qui existait entre le pouvoir laïc et le pouvoir religieux. Il est donc intéressant d’intégrer ce site à l’étude car cela permettra de comparer le faciès de la céramique avec celui de la cité (site du Château et Chapelle Saint-Libert).

          Fig. 1 : Localisation du Castrum sancti Martini et de la cité.

          Le site de Saint-Martin a été fouillé en 1979 (zone 1), en 1981 (zone 3) et en 1982 (zone 5) sous la direction d’Henri Galinié. Toutefois, les ensembles de céramiques étudiés dans le cadre de cette étude proviennent uniquement de la fouille du cloître (zone 5).

          Le mobilier qui a été retenu provient de fosses-dépotoirs : F.210 (AC-1), F.211 (AC-2), F.150 (AC-7) et F.155 (AC-11). Le Nombre de Restes pour ces quatre ensembles est de 478 tessons. Quant au nombre de récipients, il est estimé à 75 individus. On notera aussi la part non négligeable de tessons redéposés qui rend compte d’un brassage important.

          Proposition basée sur

            Ensemble 19.01

            • Ensemble 19.01

            Ensemble 19.02

            • Ensemble 19.02

            Ensemble 19.03

            • Ensemble 19.03

            Ensemble 19.04

            • Ensemble 19.04

            1.4. TOURS : LE SITE DES DAMES BLANCHES

            Jérôme Bouillon
             

            Le site

            Le site

             | ICERAMM

            La céramique prélevée sur le site de la « Clinique des Dames Blanches » à Tours (Indre-et-Loire) réunit un corpus de 1 417 tessons représentant 350 NMI. L’ensemble a permis de mettre en évidence des productions témoignant principalement d’une occupation pérenne du site entre la période carolingienne et la fin du Moyen Âge classique.

            Proposition basée sur

              Ensemble 140.01

              • Ensemble 140.01

              De manière générale, les productions identifiées s’intègrent dans de vastes périodes chronologiques distinctes, qui se répartissent selon un découpage tributaire des variations technologiques ou morphologiques sensiblement perceptibles au sein du corpus. Il s’agit essentiellement de productions 9e-11e s. et plus particulièrement de la deuxième moitié 10e-11e s. Les productions antérieures au 9e s. restent faibles, seuls quelques lots deuxième moitié 8e-9e s. ont pu être attestés, alors que les céramiques de l’Antiquité tardive et mérovingiennes sont rares ou inexistantes. Le reste du corpus témoigne d’une part de productions plus ou moins diffuses du bas Moyen Âge et plus sensiblement des 13e-14e s., et d’autre part de productions qui couvrent l’ensemble de l’époque moderne et plus particulièrement le 16e s., ainsi que l’époque contemporaine (19e-20e s.). L’échelle d’analyse se limite aux assemblages inscrits dans les traditions de production de la fin du premier Moyen âge et plus spécifiquement ceux situés entre le 10e s. et le milieu du 12e s.

              En l’absence d’entité chrono-fonctionnelle clairement affichée, seule l’homogénéité des contextes chronologiques et l’aspect qualitatif des lots ont primé. La sélection s’est portée sur les assemblages ayant livré un mobilier céramique exploitable, d’un point de vue quantitatif, avec un corpus en nombre de restes (NR), en nombre minimum d’individus (NMI) et en nombre typologique d’individus (NTI) construit sur les éléments techniques, morphologiques ou décoratifs les mieux conservés, permettant également une identification fonctionnelle des individus.

              L’ensemble sélectionné réunit des structures annexes d’habitat (cellier F.353 et F.525), des fosses (F.201, F.299 et F.244), l’ensemble intégrant un espace de 100 m² le plus densément occupé du site. À cela s’ajoutent un fossé (F.332), dont le mobilier restitue des assemblages homogènes et cohérents avec l’occupation en place, et une couche stratigraphique (US.1 069) dont le mobilier témoigne d’illustrations typologiques intégrant pleinement les contextes chronologiques appréhendés. Le corpus se compose de 300 tessons parmi lesquels 46 NMI ont pu être identifiés.

              Les productions restent principalement locales, les pâtes de Touraine formant l’essentiel du corpus. Quelques productions exogènes sont associées dans des proportions relativement marginales. Il s’agit notamment des confections en provenance des ateliers du Blaisois, mais également des productions dites « chamottées » dont l’origine reste encore incertaine.

              Le répertoire des formes est quant à lui représentatif d’un vaisselier usuel courant de cette période. Il regroupe essentiellement des formes fermées où se côtoient individus liés au service de la boisson, de type cruche, les mieux conservées ayant parfois maintenu leur système verseur, ou à la cuisson, de type pot à cuire et oule. Les formes ouvertes sont quasi absentes, mais les rares individus recensés sont bien conservés.

              Planches de dessin par ensemble

              • Planches de dessin par ensemble

              planche 140.01a
              planche 140.01b
              planche 140.01c

              1.5. TOURS : LE SITE DE DABILLY

              Jérôme Bouillon
               

              Le site

              Le site

               | ICERAMM

              La céramique prélevée sur le site de la « Rue Dabilly » à Tours (Indre-et-Loire) réunit un corpus global de 2 715 tessons représentant 599 NMI. Le mobilier étudié a permis de mettre en évidence plusieurs occupations de périodes chronologiques bien définies, dont l’essentiel est à situer à la fin du premier Moyen Âge.

              L’échelle d’analyse se limite aux assemblages inscrits dans les traditions de production du premier Moyen âge et plus spécifiquement ceux situés entre le 9e s. et le 12e s.

              Hormis les structures intégrant l’ensemble 16.01 (F.19, F.40, F.41, F.42 et F.137) qui restitue un faisceau parcellaire orthonormé assimilé à une connexion viaire (doubles fossés bordiers), et l’ensemble 16.03, qui regroupe deux fossés (F.7 et F.39) pérennisant une partie de ce réseau, s’ajoute toute une série de fosses diffuses (F.11, F.33, F.128, F.129 et F.317) ou de silos (F.49 et F.59) ne témoignant pas d’entité chrono-fonctionnelle clairement affichée. Ces différentes structures, intégrées à l’ensemble 16.02, restituent des assemblages homogènes, chronologiquement cohérents avec le reste du corpus d’analyse.

              Dix d’entre elles renvoient à des contextes ciblant plus particulièrement le 9e-première moitié du 10e s., dont certains voient leurs bornes chronologiques réduites à la deuxième moitié du 9e-première moitié du 10e s. (ensemble 16.01 et 16.02).

              Les ensembles 16.01 et 16.02 réunissent 1 311 tessons parmi lesquels 171 NMI ont pu être comptabilisés.

              Les productions identifiées sont majoritairement locales, avec la prédominance des pâtes blanches de « Touraine » dont un tiers est peint à l’ocre. Quelques productions particulières leur sont associées et témoignent d’un approvisionnement parallèle. Il s’agit de confections en provenance des ateliers du Blaisois, dont certaines sont parfois associées à un engobe argileux, et quelques éléments de céramique dite « chamottée », dont l’origine reste encore incertaine.

              Le registre typologique est très majoritairement représenté par des formes fermées de type pots à cuire et plus particulièrement par des cruches, ces dernières étant majoritairement associées à un décor peint.

              L’ensemble 16.03 regroupe quant à lui 93 tessons à partir desquels 20 NMI ont pu être recensés. Les assemblages renvoient à des traditions de production comprises entre le 11e et le 12e s.

              Les groupes techniques identifiés répondent le plus souvent aux mêmes critères technologiques que ceux reconnus à la période carolingienne. Seules s’ajoutent des confections émergentes, dont les caractères discriminants se définissent par des pâtes plus fines et bien cuites, parfois associées à une glaçure externe.

              Le vaisselier s’illustre principalement d’oule à bandeau et de quelques exemplaires de cruches.

              Les décors sont quant à eux représentés par quelques exemplaires de bandes rapportées, celles associées à un décor à la molette étant plutôt rares.

              Proposition basée sur

                Ensemble 16.01

                • Ensemble 16.01

                Ensemble 16.02

                • Ensemble 16.02

                Ensemble 16.03

                • Ensemble 16.03

                1.6A. TOURS : LE SITE DE SAINT-COSME, FIN DU 18e S.

                Marie-Christine Lacroix et Marine Bonnard
                 

                Le site

                Le site

                 | ICERAMM

                En 2009, dans le cadre de fouilles préventives au prieuré Saint-Cosme (La Riche), l’ouverture d’un caveau funéraire situé dans l’angle sud-est de la salle capitulaire a permis la mise au jour d’une couche riche en mobilier. Constituée de sable et de nombreux débris de construction (carreaux, tuiles, pierres, mortier, ardoises…), l’unité 7 514 a livré un lot important de mobilier archéologique, verre et céramique en particulier.

                Proposition basée sur

                  Ensemble 12.01

                  • Ensemble 12.01

                  Présentation

                  La verrerie est principalement constituée de gobeleterie : bouteilles, verre à boire, couvercle et fiole totalisant au moins 14 individus. Dans la catégorie de la céramique architecturale, deux tuyaux à pâte rouge et glaçure incolore interne ont été identifiés, dont l’un est archéologiquement complet (lots 888 et 889). Haut de 36 cm et d’un diamètre moyen de 22-23 cm, leur forme générale avec un rebord saillant évoque des éléments de canalisation plutôt courts. De fait, leur surface interne est ternie par un dépôt de calcaire témoignant de la circulation d’eau. Ils s’emboîtent l’un dans l’autre de manière plutôt grossière mais ne comportent curieusement aucune trace de mortier permettant une étanchéité. Leur fonction exacte demeure donc incertaine mais leur fort diamètre suggère un emploi pour des latrines.

                  La céramique domestique mise au jour est un lot constitué de pièces complètes ou archéologiquement complètes et de quelques gros tessons. Le remontage exhaustif a permis d’identifier 25 formes (nombre typologique d’individus). Compte tenu du faible taux de fragmentation, le nombre minimum d’individus est quasi identique, soit 26, pour 37 tessons au total. Ces chiffres montrent que le lot correspond bien à un dépôt primaire, sans remaniement postérieur au rejet.

                  Les formes

                  L’éventail des formes reconnues se limite à quatre occurrences dominées par la vaisselle de table : assiettes de deux types (2 et 5), trois modèles de plats creux (2-1 ; 2-2- et 1-7) et une tasse. Même si cette dernière (lot 829) est incomplète (anse manquante) son identification est quasi certaine, les formes dépourvues d’anses étant plutôt rares. Cette pièce unique devait faire partie d’un service, attestant la consommation de boissons chaudes, thé, café et chocolat, devenue courante dans les milieux aisés à partir de la seconde moitié du 18e s. Le service des autres boissons est alors plutôt assuré par la gobeleterie de verre dont plusieurs exemplaires ont été retrouvés.

                  La notion de service est également illustrée par les six assiettes en faïence blanche pourvues d’un simple décor de cordon bleu sur l’aile (lots 814 à 819). Identiques, elles ne présentent que d’infimes variations morphologiques et décoratives (largeur de la bande bleue) témoignant des aléas d’une production artisanale. La série des plats creux en pâte commune à glaçure interne verte (GT 02b, lots 821 à 823, 828, 834) et à glaçure marbrée jaune, vert, brun (GT to 02i, lots 824 à 827) montre dans une moindre mesure le souhait d’une homogénéité de la vaisselle de présentation avec deux types principaux (type 2-1 et type 2-2) déclinés en deux modules de taille. Un fragment de grès a également été classé dans la catégorie des plats de type 2-2 compte tenu de son bord rentrant.

                  L’absence de récipients de cuisson est notable. L’un des plats à glaçure marbrée (lot 826) a cependant été porté au feu comme l’attestent les traces de suie sur la panse. Il n’était pas prévu pour cela et cette action a entraîné la disparition du fond et le mauvais état de conservation de la glaçure.

                  Les deux assiettes en faïence à décor polychrome (lots 812 et 813) sont de dimensions différentes mais présentent de fortes similitudes pour les couleurs employées et le thème floral de l’ornementation (chardons et marguerite). Comme pour les assiettes à bord bleu, les irrégularités du décor témoignent d’une production standardisée mais qui reste artisanale.

                  L’assiette en faïence blanche à décor monochrome bleu (lot 811) constitue en revanche une pièce unique à plusieurs égards. Son profil est nettement plus plat que celui des autres assiettes et elle est d’une facture particulièrement soignée avec un émaillage finement appliqué et un délicat décor de lambrequins en bordure sur le marli. Le centre est orné de fleurs non identifiées. Le motif et la teinte évoquent des productions inspirées des faïences rouennaises. Il s’agit certainement du seul vestige d’un service de qualité plus complet.

                  Les pots de chambre en faïence blanche-bleutée constituent la dernière forme reconnue, représentée par trois exemplaires. Les deux pièces archéologiquement complètes montrent un profil assez différent, globulaire pour l’un et très ovalaire pour l’autre. Ces formes sont très communes et ne fournissent aucune piste chronologique. La présence de ces pots hygiéniques, à rapprocher de celle des deux tuyaux mentionnés plus haut, indique que c’est l’ensemble des équipements domestiques d’un habitat qui a été trié et rejeté et pas uniquement la vaisselle culinaire.

                  Les productions

                  Parmi les 25 pièces reconnues, 15 sont en faïence, commune (GT to 12i), fine (GT to 12j), avec ou sans décor. En l’absence de toute marque, l’origine des productions est difficile à établir. Les assiettes à cordon bleu notamment sont très fréquentes ; répandues sur l’ensemble du territoire, elles ne peuvent être issues d’un unique atelier. Elles figurent en particulier sur un tableau d’Eugène Chardin de 1740 (Rosen 1995 : 129). Localement, des ateliers de production sont attestés en Touraine, à Saint-Christophe-sur-le-Nais près de Neuvy-le-Roi dès 1730 puis en 1745 à l’est de Tours, dans l’actuel quartier Blanqui (anciennement paroisse de Saint-Pierre-des-Corps, Legrand 1980 ; Feneant 1985 : 56). Dans ce quartier sont produites à la fois des faïences communes, des faïences de style nivernais à décor bleu et des faïences fines dites « terre d’Angleterre », reflet presque identique de l’assemblage étudié. Cependant l’attribution formelle est impossible faute de marques.

                  L’analyse des décors ne permet guère plus de précisions. Le décor de croisillons présents sur le marli des deux assiettes polychromes est très commun. On le retrouve, identique, sur une assiette dijonnaise de 1739, sur un pique-fleur Franc-Comtois de 1770 et aussi sur un plat de l’atelier de Saint-Pierre-des-Corps du 19e s. (Rosen 1995 : 114 et 158 ; Legrand 1980 : 83). Quant à la technique de pose du décor, il semble que ce soit celle dite « au grand feu », employée dès les débuts de la faïence. Elle n’autorise qu’une gamme limitée de teintes et elle ne sera sérieusement concurrencée par la technique « du petit feu », plus riche dans la gamme chromatique mais qui exige au moins une triple cuisson (voire autant que de couleurs employées) qu’à partir des années 1770 (Rosen 1995 : 43-44 ; 128). Les trois assiettes décorées du lot montrent une petite palette de teintes (orange, bleu, vert foncé, brun-violet) et certaines parties du décor ont un aspect « flou », deux caractéristiques plutôt significatives de la technique du « grand feu » mais on observe cependant des rehauts exécutés à l’aide d’un pinceau très fin qui témoignent d’une cuisson supplémentaire. Il pourrait donc s’agir d’une technique mixte, préfigurant le développement du « petit feu ».

                  Si la localisation des faïenceries et la caractérisation de leur production sont encore mal renseignées, il n’existe aucune information sur l’origine des céramiques glaçurées pour cette période. La céramique glaçurée verte (GT to 02b) et marbrée (GT to 02i) représente une part importante du lot puisque neuf récipients ont pu être identifiés. On considère généralement que leur fabrication relève d’ateliers de potiers distincts des faïenceries. Il s’agit d’une production traditionnelle tournée, employant des argiles moins fines que celles des faïences et des fondants à base de plomb.

                  Toutefois, il est tout à fait possible que les centres faïenciers aient aussi produit ce type de céramique commune. Les ateliers du quartier Blanqui par exemple produisent des faïences à feux dites « cul-noir », localement appelées « cailloux ». Il s’agit de pots en terre réfractaire, recouverts d’émail stannifère intérieurement et de glaçure au manganèse extérieurement (Legrand 1980 : 79). L’absence de ces productions dans l’ensemble concerné est d’ailleurs plutôt étonnante compte tenu de la grande popularité de ces récipients. Cette lacune est en fait à mettre en relation avec l’absence de vaisselle destinée à la cuisson déjà constatée.

                  La présence de grès (GT to 21c) en faible quantité atteste la coexistence de cette production avec les faïences. Une origine nivernaise, avec le grand centre potier de La Puisaye, est très probable.

                  Même si le lot n’est pas représentatif d’une batterie domestique complète, l’absence totale de porcelaine constitue un indice chronologique. Fabriquée et diffusée en France à partir du milieu du 18e s., la porcelaine reste un produit de luxe réservé aux élites jusqu’au moins au début du 19e s. (Demange 1980 : 171). C’est en effet seulement dans les années 1770 que les manufactures françaises, notamment à Limoges, commencent à en fabriquer plus largement. Les manufactures d’Orléans connaissent le succès et produisent entre 1768 et 1812 (Ojalvo 1980 : 51). En revanche, les essais de fabrication à Tours en 1782 se soldent par un échec (Feneant 1985 : 56).

                  Par sa présence, la tasse en faïence fine est une donnée chronologique plus fiable. Céramique composée d’argile blanche recouverte d’une fine couche de glaçure plombifère, elle est souvent dénommée « terre d’Angleterre », témoignage de son origine anglaise. Elle est produite en France à partir du milieu du 18e s. et les ateliers se multiplient rapidement (Rosen 1995 : 132). De fait, elle est aussi fabriquée dans les ateliers du quartier Blanqui à Tours (Martaux, recherche en cours). Elle est en effet meilleur marché et techniquement plus simple à fabriquer que la porcelaine, permettant une diffusion rapide dans les milieux modestes.

                  Conclusion

                  Le croisement des données typo-morphologiques et des groupes techniques du dépôt 7 514 montre une grande spécialisation de chaque récipient. Toutes les assiettes sont en faïence et tous les plats sont en pâte glaçurée. La vaisselle de cuisson est absente et l’assemblage de récipients de service témoigne d’un intérieur modeste mais bien équipé. Cependant, il est vraisemblable que la prépondérance de la vaisselle commune soit trompeuse, résultant d’un tri visant à conserver les pièces de belle qualité comme l’assiette à motifs bleus et la tasse en faïence fine. La présence de cette dernière et l’absence de porcelaine indiquent une datation du dernier tiers du 18e s., qui sera à confronter avec l’étude du verre.

                  Planches de dessin par ensemble

                  Références utiles

                  • Références utiles

                  Demange 1980
                  Demange F. – « Porcelaines de Vierzon », La céramique dans la région Centre de l’époque gallo-romaine au XXe siècle, in : Collectif 1980 : 171-174.

                  Feneant 1985
                  Feneant J. – La faïence et la céramique en Touraine, Le Magazine de la Touraine, 16 (octobre 1985) : 55-64.

                  Legrand 1980
                  Legrand C. – « Faïences de Saint-Christophe-sur-le-Nais » et « Faïences de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps », in : Collectif 1980 : 77-84.

                  Rosen 1995
                  Rosen J. – La faïence en France du XIVe au XIXe siècle : Histoire et technique, Errance, Paris, 215 p.

                  1.6B. TOURS : LE SITE DE SAINT-COSME AU BAS MOYEN ÂGE

                  Claire Gerbaud et Philippe Husi
                   

                  Le site

                  Le site

                   | ICERAMM

                  Le site du prieuré de Saint-Cosme est localisé à La Riche, sur les bords de Loire (Fig. 1). Il a fait l’objet entre 2009 et 2010 de fouilles importantes qui ont porté principalement sur l’emprise de l’église ainsi que de ses abords (Fig. 2 et Fig. 3). La fouille a été dirigée par Bruno Dufaÿ du SADIL (Service Archéologique du Département d’Indre-et-Loire).

                  L’étude de la céramique comprend un Nombre total de Restes de 5 518 tessons. Cependant même si le corpus est assez élevé, très peu de couches étudiées correspondent à des niveaux d’occupation, la majorité des niveaux étant funéraires. De ce fait, la notice réalisée pour ce site est assez succincte.

                  Les ensembles sélectionnés correspondent à des niveaux domestiques dont le faciès de la céramique est proche de ceux mis en évidence sur d’autres sites de la ville de Tours.

                  Proposition basée sur

                    Ensemble 12.02

                    • Ensemble 12.02

                    L’ensemble 12.02 (fait F.843) correspond à une aire de gâchage pour les travaux du 12e s. On dénombre 84 tessons de céramique avec une grande cohérence chronologique. Le Nombre Minimum d’Individu est quant à lui estimé à 9. L’étude a permis de proposer une datation de ce lot entre la fin du 11e s. et la fin du 13e s.

                    Ensemble 12.03

                    • Ensemble 12.03

                    L’ensemble 12.03 correspond à des niveaux de jardins (US 3 087), antérieurs à la phase de construction romane. Le Nombre de Restes est de 100 tessons, et quelques fragments sont redéposés. La datation de cet ensemble est estimée entre le 12e et la fin du 13e s. ou le début du 14e s.

                    Cette étude a apporté des compléments d’informations sur la céramique médiévale de Tours, et participe donc à la construction des faciès régionaux.

                    Planches de dessin par ensemble

                    • Planches de dessin par ensemble

                    planche 12.02
                    planche 12.03

                    Références utiles

                    • Références utiles

                    Collectif 1980
                    La céramique dans la Région Centre, de l’époque Gallo-Romaine au XXe siècle, catalogue d’exposition (octobre 1980 à décembre 1982), Association des conservateurs de la Région Centre, 180 p.

                    Demange 1980
                    Demange F. – « Porcelaines de Vierzon », La céramique dans la région Centre de l’époque gallo-romaine au XXe siècle, in : Collectif 1980 : 171-174.

                    Feneant 1985
                    Feneant J. – La faïence et la céramique en Touraine, Le Magazine de la Touraine, 16 (octobre 1985) : 55-64.

                    Legrand 1980
                    Legrand C. – « Faïences de Saint-Christophe-sur-le-Nais » et « Faïences de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps », in : Collectif 1980 : 77-84.

                    Ojalvo 1980
                    Ojalvo D. – Orléans, La céramique dans la région Centre de l’époque gallo-romaine au XXe siècle, in : Collectif 1980 : 77-84.

                    Rosen 1995
                    Rosen J. – La faïence en France du XIVe au XIXe siècle : Histoire et technique, Errance, Paris, 215 p.

                    1.7A. TOURS : LE SITE DE LA CHAPELLE SAINT-LIBERT, FAÏENCE DU 19e S.

                    Flore Marteaux
                     

                    Le site

                    Le site

                    La notice suivante est une présentation de l’étude en cours d’une partie du mobilier mis au jour lors des fouilles de la chapelle Saint-Libert à Tours. Cette étude est accompagnée d’un travail de recherche en archives également en cours de réalisation, qui ne pourra donc être que succinctement présenté. Tout ceci fera l’objet d’un article plus exhaustif au cours de l’année 2014 dans le cadre du Projet Collectif de Recherches sur la céramique médiévale et moderne de la vallée de la Loire moyenne (6e-19e s.) dirigé par Philippe Husi (UMR 7324-CITERES).

                    Proposition basée sur

                      Ensemble 15.01

                      • Ensemble 15.01

                      1- Contexte

                      La céramique composant le corpus de cette étude est principalement constituée d’une production de faïence commune mais aussi de matériel d’enfournement. Les deux stades de la production de faïence y sont représentés car nous avons mis au jour des pâtes cuites ainsi que des tessons émaillés, peints et décorés. Un second ensemble est constitué de cazettes et pernettes (mobilier lié à la cuisson des faïences).

                      Ces deux groupes ont été retrouvés dans les couches de remblai du 19e s. provenant du rehaussement des quais de la Loire et de l’ensemble des sols du quartier. Le corpus a été prélevé pour sa majeure partie dans la chapelle Saint-Libert, petit édifice datant du 12e s., et une plus petite quantité provient du parvis de celle-ci.

                      Ce qui est notable dans cette étude est que nous avons affaire à un lot représentant une partie de la production d’une faïencerie du début du 19e s. Cette production a été rejetée au titre de remblai dans trois zones principales du site : deux à l’intérieur de la chapelle et une beaucoup plus réduite à l’extérieur (cf. Fig. 1). Nous pensons que ce rejet a été effectué à la suite de la faillite d’une faïencerie située à proximité de la chapelle Saint-Libert dont nous avons conservé le carnet de bord du directeur (ADIL 6U360).

                      La surface couverte par ces trois zones correspond à environ 7,50 m2 pour la zone 1, 4 m2 pour la zone 2 et enfin 0,50 m2 pour la zone 3. L’épaisseur de ces remblais est comprise entre 25 et 30 cm. On peut donc estimer a minima un cubage total de ces dépôts d’environ 3 m3. Leur ramassage a été effectué par échantillonnage lors de la fouille. Le mobilier a été prélevé en privilégiant des éléments caractéristiques tels que des bords, des fonds, des anses ou encore des couvercles. D’autres tessons portant un émail simple et/ou un émail décoré ont également été collectés. Cet échantillon représente six caisses Allibert© de 0,026 m3 c’est-à-dire 0,156 m3 pour la céramique et deux caisses Allibert© de 0,026 m3 (c’est-à-dire 0,052 m3) pour le mobilier lié à la cuisson des faïences. Le corpus représente donc un total de 0,208 m3 soit un échantillon de 7 % du volume total retrouvé à la fouille.

                      La céramique de cette étude se place dans le contexte urbain tourangeau de la première moitié du 19e s. Le développement des canaux fluviaux, comme le canal du Loing qui met en communication Paris avec le commerce sur la Loire, permettra la diffusion des styles et l’échange des ouvriers entre les différentes manufactures. C’est ainsi que les frères Epron qui installent la première fabrique de faïence stannifère à Tours en 1745, rue des Ursulines, déclarent que « il y en a un d’eux qui dit avoir été à Nevers où il y a travaillé quelque temps » (ADIL C140). Plus tard, d’autres manufactures de faïence vont également voir le jour dans ce quartier, parfois dans la même rue, comme celle d’un certain Sailly que l’on qualifiera en 1772 de « directeur de la manufacture de faïence ou manufacturier de fayance » (Bossebœuf 1894 : 184). Puis viendront s’établirent peu avant la Révolution Française d’autres familles comme les Grégoire et les Courtoy (Bossebœuf 1894 : 187) toujours dans ce même quartier. Certains de ces ateliers perdureront jusqu’au milieu du 20e s. et d’autres feront faillite. C’est le cas de la première fabrique établie par Mathurin Epron en 1745, qui doit fermer ses portes en 1828 (ADIL 6U360).

                      Un diagnostic effectué en janvier 2012 à proximité du site de la chapelle Saint-Libert, à l’emplacement de l’ancienne clinique Saint-Augustin située rue des Ursulines, a révélé un four de faïencier moderne (De Filippo 2012 : 54). Les restes de céramiques mis au jour sur ce site s’avèrent être les mêmes que ceux présents sur le site de la chapelle Saint-Libert. Ce quartier de la ville de Tours, comme nous venons de le voir, est connu dans les archives pour sa production de faïence commune dite « cailloux » de Tours entre le milieu du 18e et le milieu du 19e s. Cependant nous savons que l’emplacement de ce four ne détermine pas forcément l’emplacement de l’atelier de production des faïences découvertes sur le site de la chapelle Saint-Libert. « En effet, si l’on omet les ateliers isolés, les fours, devenus de type monumental (à l’époque moderne), sont intégrés dans les hameaux et de plus en plus séparés de l’habitation dans laquelle l’atelier est toujours compris » (Hanusse 1987 : 102). On peut néanmoins en déduire que la fabrique de faïence Epron a cuit à un moment donné ses productions dans ce four. Les faïenciers possèdent en effet un droit « de cuite » qui leur donne accès au four dont ils dépendent (ADIL 6U360).

                      Plusieurs cartes permettant de contextualiser ces propos sont en cours de réalisation. L’une d’elles représentera les principales faïenceries et ateliers de céramique localisés grâce aux archives, entre la fin du 18e et le début du 19e s.

                      2- Céramique et matières premières

                      Le corpus de cette étude est composé de deux grandes catégories : le mobilier issu d’une production de faïence commune (« dégourdis » et fragments émaillés et/ou décorés) et celui lié à l’enfournement de ces faïences. Différents lots ont alors été constitués en fonction de leur étape dans la chaîne opératoire de fabrication des faïences, puis en fonction de leurs critères stylistiques. Ces trois catégories sont produites à partir des mêmes matières premières.

                      Nous savons grâce aux archives qu’une partie des argiles extraites pour la confection des pâtes produites dans les ateliers de faïence commune de Tours des frères Epron au 18e s., provient pour l’essentiel d’un terrain situé sur la levée de la Loire. Un bail à ferme du 4 août 1765 mentionne : « Bail à ferme d’un terrain, sis à Trianon, le long de la levée, par Jean Bordier de Saint-Cyr, à Jeanne Mercier, veuve de Mathurin Epron, maître de fayance à Saint-Pierre-des-Corps [la paroisse de Saint-Pierre-des-Corps fait partie de la ville de Tours au 18e s., c’est l’actuel quartier Blanqui], pour neuf années dans le but d’extraire de la terre de poterie » (ADIL C140). Plus tard, d’autres faïenciers vont s’associer à Jeanne Mercier (veuve de Mathurin Epron) afin de trouver en sus de nouveaux lieux pour l’extraction des argiles, notamment sur la paroisse de Saint-Etienne (ADIL C140). Pour cette période toutes ces argiles proviennent donc de terrains aux alentours des manufactures et ne sont pas importées d’autres régions. Il n’est cependant pas possible de confirmer cette extraction de proximité pour le siècle suivant car rien de semblable n’a été retrouvé dans les archives. En revanche, s’agissant de la couverte, certaines matières peuvent venir de beaucoup plus loin. Un cahier de compte d’avril 1828, recense notamment les marchandises de l’atelier de fabrication Epron où figure, à côté du « plomb, minium [pour l’émail à proprement parler], manganèse de France, manganèse d’Allemagne, jaune de naple, azur broyé » (ADIL 6U360). Cependant mis à part les violets de manganèse et le jaune, les provenances des autres ingrédients rentrant dans la composition de l’émail et des décors ne sont pas indiquées. Dans tous les cas il ne s’agit visiblement pas de produits locaux.

                      Deux catégories de céramiques ont été distinguées :

                      - des tessons sans couverte ni décor, rejetés à l’issue de la première cuisson (les « dégourdis »), ils constituent 90 % de la céramique.

                      - des tessons émaillés et décorés, rejetés à l’issue de la seconde cuisson, qui eux constituent 10 % de la céramique (cf. Fig. 2).

                      Planches de dessin par ensemble

                      • Planches de dessin par ensemble

                      Références utiles

                      • Références utiles

                      Bosseboeuf 1894
                      Bosseboeuf F. (Abbé) – Documents sur la céramique en Touraine (suite), Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, IX, 1892-1894 : 155-274.

                      Hanusse 1987
                      Hanusse C. – La relation four-atelier d’après les sources écrites : l’exemple de Sadirac (Gironde) du XVIe au XVIIIe siècle, in : Chapelot J., Galinié H. et Pilet-Lemière J. (dir.), Céramique (Ve-XIXe siècle), fabrication, commercialisation et utilisation, Actes Premier du Congrès International d’Archéologie Médiévale, 4-6 octobre 1985, Société d’Archéologie Médiévale, Caen : 101-105.

                      Riou et Dufaÿ 2016
                      Riou S. Dufaÿ B. – Le site de la chapelle Saint-Libert dans la Cité de Tours. Histoire et archéologie d’un espace urbain du IIe siècle à nos jours, 61e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, 61, SAT/FERACF, Tours, 224 p.

                      Lefèvre 2006a
                      Lefèvre A. – Les productions céramiques peintes et polies d’Île-de-France, in : Hincker et Husi, La céramique du haut Moyen Âge dans le Nord-Ouest de l’Europe Ve-Xe siècles, Actes du Colloque de Caen, bilan et perspectives dix ans après le colloque d’Outreau, mars 2004, Éditions NEA, Condé-sur-Noireau : 221-242.

                      1.7B. TOURS : LE SITE DE LA CHAPELLE SAINT-LIBERT, 10e-11e S.

                      Claire Gerbaud et Philippe Husi
                       

                      Le site

                      Le site

                       | ICERAMM

                      La chapelle Saint-Libert se situe à proximité de l’angle nord-est de l’ancien castrum de Tours. L’histoire de cet édifice est mal connue : une première mention est faite lorsqu’en 1192 son propriétaire le seigneur Jean Poolinus la cède à l’abbaye de Preuilly et deux autres mentions, comme simple repère topographique, entre le 14e et le 15e s. Il semble que cette chapelle ait été oubliée des synthèses archéologiques récentes, cependant depuis le 19e s., de nombreux chercheurs supposent qu’existait à son emplacement une église plus ancienne ayant pu servir de chapelle castrale pour la résidence des comtes de l’époque carolingienne. Cette fouille a été dirigée par le Service Archéologique d’Indre-et-Loire (SADIL) sous la responsabilité de Samuel Riou.

                      La céramique mise au jour sur ce site est de période très variée, comprise entre l’époque gallo-romaine et l’époque moderne.

                      L'étude du mobilier réalisée par Claire Gerbaud en 2013 a mis en évidence un faciès de la céramique, certes fragmentaire, mais de qualité et qui permet une comparaison avec d’autres sites de la ville de Tours (Riou et Dufaÿ 2016).

                      Il a été décidé de n’intégrer que les couches d’une seule phase dans le cadre du programme collectif de recherche. Il s’agit plus précisément de l’ensemble 15.02 (phase L) qui regroupe les structures en relation avec l’agrandissement du premier bâtiment ainsi que la construction d’une première église. L’ensemble des fragments mis au jour représentent 49 tessons pour un nombre minimum de 25 individus. Peu d’éléments de forme ont été identifiés mais parmi les quatre rebords mis en évidence, deux ont retenu toute notre attention (planche 15.02 - figure 1). Il s’agit de deux fragments de cruches (Fig. 2, 3 et 4), l’un muni d’une collerette avec une anse opposée au bec (cruche 3-2) et l’autre représenté seulement par un bec tubulaire peint (cruche 1). Les exemples de becs tubulaires peints sont rares en Touraine, alors qu’on en retrouve plus fréquemment en Île-de-France (Lefèvre 2006a). L’association de ces deux récipients de qualité est peu fréquente à Tours, et atteste certainement une population aisée.

                      Proposition basée sur

                        Ensemble 15.02

                        • Ensemble 15.02

                        Planches de dessin par ensemble

                        • Planches de dessin par ensemble

                        planche 15.02
                        Fig. 2 : Bec tubulaire peint, vue de face.
                        Fig. 3 : Bec tubulaire peint, vue de profil.
                        Fig. 4 : Cruche à collerette glaçurée.

                        Références utiles

                        • Références utiles

                        Bosseboeuf 1892
                        Bosseboeuf F. (Abbé) – Documents sur la céramique en Touraine, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, IX, 1892-1894 : 111-127.

                        Bosseboeuf 1894
                        Bosseboeuf F. (Abbé) – Documents sur la céramique en Touraine (suite), Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, IX, 1892-1894 : 155-274.

                        Brongniart 1844a
                        Brongniart A. – Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, Tome I, Éditions Béchet Jeune et Mathias, Paris.

                        Brongniart 1844b
                        Brongniart A. – Traité des arts céramiques ou des poteries, considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, Tome II, Éditions Béchet Jeune et Mathias, Paris.

                        Brongniart 1844c
                        Brongniart A. – Traité des arts céramiques ou des poteries, considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, Atlas planches et illustrations, Éditions Béchet Jeune et Mathias, Paris.

                        Cartier 1987
                        Cartier C. – Tradition et innovation dans la conception des fours de potier : l’exemple du Beauvaisis entre XIVe et le XIXe siècle, in : Chapelot J., Galinié H. et Pilet-Lemière J. (dir.), Céramique (Ve-XIXe siècle), fabrication, commercialisation et utilisation, Actes Premier du Congrès International d’Archéologie Médiévale, 4-6 octobre 1985, Société d’Archéologie Médiévale, Caen : 133-137.

                        Collectif 1980
                        La céramique dans la Région Centre, de l’époque Gallo-Romaine au XXe siècle, catalogue d’exposition (octobre 1980 à décembre 1982), Association des conservateurs de la Région Centre, 180 p.

                        de Chavagnac et de Grollier 1906
                        de Chavagnac X. (Comte) et de Grollier (Marquis) – Histoire des manufactures françaises de porcelaine, Alphonse Picard et fils éditeurs, Paris, 966 p.

                        De Filippo 2012
                        De Filippo R. – Diagnostic archéologique à l’ancienne clinique Saint-Augustin (Tours 37), Rapport de diagnostic, Inrap, SRA Centre, Tours, Orléans.

                        Emery 2012
                        Emery L. – Approches archéométriques des productions faïencières françaises du XVIIIe siècle : le cas de la manufacture Babut à Bergerac (env. 1740-1789), Thèse de doctorat en sciences archéologiques, soutenue et présentée le 26 juin 2012, sous la dir. de Françoise Bechtel et Jean Rosen, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III.

                        Feneant 1985
                        Feneant J. – La faïence et la céramique en Touraine, Le Magazine de la Touraine, 16 (octobre 1985) : 55-64.

                        Hanusse 1987
                        Hanusse C. – La relation four-atelier d’après les sources écrites : l’exemple de Sadirac (Gironde) du XVIe au XVIIIe siècle, in : Chapelot J., Galinié H. et Pilet-Lemière J. (dir.), Céramique (Ve-XIXe siècle), fabrication, commercialisation et utilisation, Actes Premier du Congrès International d’Archéologie Médiévale, 4-6 octobre 1985, Société d’Archéologie Médiévale, Caen : 101-105.

                        Husi 2003a
                        Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                        Leveel 1971
                        Leveel P. – L’origine des Boissimont, manufacturiers des faïences de Langeais, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, XXXVI : 298-301.

                        Marchesi, Thiriot et Vallauri 1997
                        Marchesi H., Thiriot J. et Vallauri L. – Marseille, les ateliers de potiers du XIIIe siècle et le quartier de Sainte-Barbe (Ve-XVIIe s.), Éditions MSH, Paris, 388 p. (Documents d’Archéologie Française ; 65).

                        Michèle 1993
                        Michèle C. – Le charme de la faïence populaire française (XIXe siècle), les faïences tourangelles, La gazette, 33, 17 septembre 1993 : 64-66.

                        Musculus 2002
                        Musculus G. – Les techniques des céramistes tourangeaux, le savoir-faire et l’innovation des Tourangeaux, in : Odier D. (dir.), Un bestiaire fantastique : Avisseau et la faïence de Tours (1840–1910), catalogue d’exposition, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris : 56-66.

                        Ravoire 2008a
                        Ravoire F. – La manufacture de faïence de Villers-les-Pots (Côte-d’Or) (1820-1910) : découvertes archéologiques récentes, Revue archéologique de l’Est, 57 : 367-388 [En ligne].

                        Riou et Dufaÿ 2016
                        Riou S. Dufaÿ B. – Le site de la chapelle Saint-Libert dans la Cité de Tours. Histoire et archéologie d’un espace urbain du IIe siècle à nos jours, 61e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, 61, SAT/FERACF, Tours, 224 p.

                        Rosen 1995
                        Rosen J. – La faïence en France du XIVe au XIXe siècle : Histoire et technique, Errance, Paris, 215 p.

                        Rosen 1996
                        Rosen J. – L’archéologie de la faïence : l’expérience bourguignonne, L’Archéologue, archéologie nouvelle, 21 : 35-42.

                        Rosen 2001
                        Rosen J. – Cosne-Cours, in : Rosen J. (dir Faïenceries françaises du Grand-Est : inventaire Bourgogne, Champagne-Ardenne (XIVe-XIXe siècle), CTHS, Paris : 126-131.

                        Rosen 2002
                        Rosen J. – Le technicien et l’archéologue : la céramique d’un autre œil, Archéologia, 395 : 56-65.

                        Schweitz 1981
                        Schweitz D. – L’artisanat céramique dans le Centre à la fin du Moyen Âge, Revue Archéologique du Centre de la France, 20, fasc. 1 : 63-88.

                        Vitry 1910
                        Vitry P. – Nouveaux documents sur la céramique en Touraine au XVIIIe siècle, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, XVII : 121-126.

                        Vitry 1912
                        Vitry P. – Céramiques tourangelles, note complémentaire, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, XVIII : 395-396.

                        Bibliothèque et documentation du Musée des Beaux-Arts de Tours :
                        - Catalogue d’exposition de la Grande Semaine de Tours (5-13 mai 1934), Exposition rétrospective et moderne, La céramique Tourangelle du 18e au 20e s., Hotel de ville de Tours, Imprimerie Arrault et Cie, Tours, 1934.
                        - Catalogue d’exposition La Céramique en Touraine, Juillet-Août 2004 au château de Tours, mairie de Tours, 2004.
                        - Documents manuscrits sur la faïencerie de Sainte-Radegonde et celles de Saint-Christophe-sur-le-Nais et Saint-Pierre-des-Corps : manufactures et céramistes.

                        Sources manuscrites

                        Archives Départementales d’Indre-et-Loire (ADIL) :

                        - Archives ecclésiastiques antérieures à 1790, série G :
                        Côte G4 = Sentence de François Barbet, bailli de la châtellenie des Bains ; qui condamne la veuve Épron, potière, de Saint-Pierre-des-Corps, aux dépens et à 41 sous de dommages-intérêts envers l’archêveque, pour avoir fait tirer de la terre à une chaussée qui conduit de la levée de Grandmont à un de ses près, situé près le pont vulgo appelé l’Arche-de-l’Archevêque.

                        - Archives civiles antérieures à 1790, série C :
                        Côte C140 = Mémoire concernant deux manufactures de faïences établies à Saint-Christophe. Fabrique de poterie blanche, façon d’Angleterre, établie à Tours par les frères Épron, années 1752-1753. Procès-verbal des épreuves de porcelaine exécutées à Tours par le sieur Sailly, sous les yeux de M. de Vaudour, inspecteur des manufactures. Lettr de Charles de Bourbon à M. de Lucé, relative à une requête présentée par le sieur Gigandelle, demandant à établir une fabrique de poterie à Tours.

                        - Justice (1800-1940), Tribunal de commerce de Tours, Faillites et liquidations judiciaires, série 6U :
                        Côte 6U360 = Faillite Guillemot-Épron 1828, fabricant de fayence à Tours.

                        - Période révolutionnaire, série L :
                        Côte L109 = 18 Pluviôse an V – F° 27 – Coullon de la Morandière projette l’établissement à Loches d’une manufacture de faïence façon Rouen. 14 Prairial an V – F° 57- Poursuites contre les cinq fabricants de poterie de Tous qui extraient de la terre près des routes.
                        Côte L110 = 27 Germinal an VI – Epron, Grégoire, Jailly, Barillet, Laurent et Dubois, manufacturiers en poterie à Tours, sont autorisés à prendre l’argile dans les biens communaux à Saint-Etienne et Beaumont-lès-Tours.
                        Côte L153 = An III – F°51 – Pétition de Noël Sailly.
                        Côte L 159 = 3 Pluviôse an V – F° 73 – Pétition de Coulon de la Morandière de Loches pour créer une manufacture de faïence.
                        Côte L160 = Pétition de Coulon La Morandière tendant à « prendre sur les propriétés d’autrui les matériaux nécessaires à sa fabrique de poterie » (Cf. L109 – F°27).
                        Côte L188 = F° 9 – Pétition de Sailly.
                        Côte Lm222 = Pétition de Sailly « fayancier ».
                        Côte Lm262 = 29 Nivôse an V – Arrêté de la municipalité de Loche donnant l’autorisation à Coullon de la Morandière d’établir une manufacture de pots à feu en faïence, façon Rouen. 17 Frimaire – 27 Germinal an VI – 3pièces – Pétitions de Coullon, Epron, Grégoire, Sailly, Barillet et Dubois, manufacturiers en poterie à Tours, concernant l’extraction de la terre en application de la loi du 28 Juillet 1791.

                        1.8. TOURS : LE SITE DU PETIT CUPIDON

                        Jérôme Bouillon
                         

                        Le site

                        Le site

                         | ICERAMM

                        Cette fouille menée à Tours a livré un mobilier en céramique de 1 144 tessons. Hormis quelques assemblages de tradition antique, les lots de céramiques couvrent une occupation allant du très haut Moyen Âge à la période moderne.

                        Proposition basée sur

                          Ensemble 166.01

                          • Ensemble 166.01

                          Les lots les plus précoces émanent de couches stratigraphiques ponctuelles assimilées pour certaines à des niveaux de préparation ou de sol, et pour d’autres à des remblais très homogènes. Il s’agit d’ensembles représentatifs de traditions de production des 5e-6e s. dont le corpus restitue, pour les assemblages les plus documentés, des typologies propres à ces contextes (US 3 004, 3 005, 3 006, 3 059 et 3 135).

                          Le large panel technologique offert tend à conforter l’esquisse dressée de l’artisanat potier de la période mérovingienne en Région Centre-Val de Loire, avec de petits sites de production de diffusion restreinte, destinés généralement à un marché local. Les confections sont systématiquement produites en mode réducteur, les surfaces supportant la plupart du temps un traitement par enfumage et/ou lissage en bandes, voire intégral. Les typologies identifiées revêtent indifféremment ce type de traitement, les formes restituées couvrant le répertoire typologique habituellement reconnu pour ces contextes précoces.

                          On enregistre plus particulièrement des pots à cuire, les uns de forme ovoïde et surmontés d’une lèvre déjetée (pot 2d), les autres au profil biconique (pot 19a). Une cruche archéologiquement complète, dotée d’un bec tubulaire droit tréflé, complète le répertoire des formes fermées. Celui-ci s’agrémente toutefois de nombreuses déclinaisons morphologiques de coupes, registre typologique omniprésent dans ces contextes du très haut Moyen Âge.

                          Les décors sont également largement empruntés aux traditions de l’Antiquité avec un bol de type Rigoir 6 (=Coupe 17a) en DSP décoré de guillochis ou un pot biconique sur lequel est apposée une alternance de poinçons en colonnette ou circulaires.

                          Planches de dessin par ensemble

                          • Planches de dessin par ensemble

                          planche 166.01a
                          planche 166.01b
                          planche 166.01c

                          1.9. TOURS : LE SITE DU CHÂTEAU

                          Philippe Husi
                          Galinié H., Husi P., Motteau J. et al. 2014– Des thermes de l’Est de Caesarodunum au château de Tours : Le site 3, Recherche sur Tours 9, 50e Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, volume papier 180 p. et en ligne, FERAC, Tours.  Persée ouvrage
                          Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                          Le site

                          Le site

                           | ICERAMM
                          Proposition basée sur

                            Ensemble 20.04

                            • Ensemble 20.04

                            Ensemble 20.05

                            • Ensemble 20.05

                            Ensemble 20.06

                            • Ensemble 20.06

                            Ensemble 20.07

                            • Ensemble 20.07

                            Ensemble 20.08

                            • Ensemble 20.08

                            Ensemble 20.09

                            • Ensemble 20.09

                            Ensemble 20.10

                            • Ensemble 20.10

                            Ensemble 20.11

                            • Ensemble 20.11

                            Ensemble 20.12

                            • Ensemble 20.12

                            Ensemble 20.13

                            • Ensemble 20.13

                            Ensemble 20.14

                            • Ensemble 20.14

                            1.10. TOURS : SITE DE LA PLACE DE LA VICTOIRE

                            Philippe Husi
                            Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                            Le site

                            Le site

                             | ICERAMM
                            Proposition basée sur

                              Ensemble 177.01

                              • Ensemble 177.01

                              Ensemble 177.02

                              • Ensemble 177.02

                              1.11. TOURS : SITE DE LA CATHÉDRALE

                              Philippe Husi
                              Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                              Le site

                              Le site

                               | ICERAMM
                              Proposition basée sur

                                Ensemble 178.01

                                • Ensemble 178.01

                                Ensemble 178.02

                                • Ensemble 178.02

                                Ensemble 178.03

                                • Ensemble 178.03

                                Ensemble 178.04

                                • Ensemble 178.04

                                Ensemble 178.05

                                • Ensemble 178.05

                                Ensemble 178.06

                                • Ensemble 178.06

                                1.12. TOURS : SITE DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

                                Philippe Husi
                                Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                                Le site

                                Le site

                                 | ICERAMM
                                Proposition basée sur

                                  Ensemble 179.01

                                  • Ensemble 179.01

                                  1.13. TOURS : SITE DE LA RUE LAVOISIER

                                  Philippe Husi
                                  Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                                  Le site

                                  Le site

                                   | ICERAMM
                                  Proposition basée sur

                                    Ensemble 180.01

                                    • Ensemble 180.01

                                    Ensemble 180.02

                                    • Ensemble 180.02

                                    1.14. TOURS : SITE DE L’HÔTEL DE POLICE

                                    Philippe Husi
                                    Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                                    Le site

                                    Le site

                                     | ICERAMM
                                    Proposition basée sur

                                      Ensemble 181.01

                                      • Ensemble 181.01

                                      1.15. TOURS : SITE DE LA RUE DES QUATRE VENTS

                                      Philippe Husi
                                      Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                                      Le site

                                      Le site

                                       | ICERAMM
                                      Proposition basée sur

                                        Ensemble 182.01

                                        • Ensemble 182.01

                                        1.16. CHAMBRAY-LÈS-TOURS : LE SITE DE L’ANGUICHERIE

                                        Philippe Husi
                                         

                                        Le site

                                        Le site

                                         | ICERAMM

                                        Le site d’artisanat potier se situe sur la commune de Chambray-lès-Tours au nord du lieu-dit de « l’Anguicherie », dans une zone boisée marécageuse (Responsable d’opération : M.-D. Dalayeun, Inrap). Le diagnostic a révélé la présence d’un four très arasé (F.37, apparition de la structure directement sous la terre végétale). Il est encadré à l’ouest et à l’est de deux structures d’évacuation des eaux (un fossé et un drain maçonné) destinés à protéger l’activité potière par la mise hors d’eau du secteur.

                                        Proposition basée sur

                                          Ensemble 5.01

                                          • Ensemble 5.01

                                          La fosse de travail sub quadrangulaire F.2 mesure 2,20 m de diamètre (profondeur maximale : 0,40 m). La couche de comblement cendreux supérieure a livré l’ensemble du mobilier en céramique (NR : 381 ; NTI : 66), ainsi que des fragments de parois de four présentant des traces de clayonnage et partiellement vitrifiées.

                                          Au nord-ouest de la fosse, la zone rubéfiée oblongue F.32, très arasée, correspond vraisemblablement aux restes de la chambre de cuisson des céramiques (L : 2,3 m ; l : 1,4 m). Adjacente à l’ouest à l’ensemble F.2/F.32, la fosse F.31 mesure 2, 00 m de long pour 1,3 m de large. Son comblement était stérile en mobilier archéologique. À l’est de l’ensemble, le fait F.34, non fouillé, présente un comblement charbonneux (diam : 0,54 m : trou de poteau ?).

                                          L’identification de la fonctionnelle de ce four repose sur les arguments suivants :

                                          • • Présence de 23 tessons de céramique surcuits (clt16m : 4 NTI).
                                          • • Présence d’une dizaine de tessons souscuits en pâte clt06u brune, micro fracturés et/ou délités dans l’épaisseur des tranches, témoignant de problèmes de séchage affectant certaines céramiques.
                                          • • Une grande homogénéité technologique du mobilier, avec seulement deux types de pâtes représentés (pâte orange grossière : clt16m ; pâte fine ocre jaune, orangée ou beige brune : clt06u ; les tessons surcuits gris appartiennent au groupe clt16m). L’ensemble des céramiques a été façonné au tour rapide et toutes ont été cuites en mode oxydant, parfaitement maitrisé (avec une oxydation totale des tranches des tessons dans la très grande majorité des cas, une panse très cuite exceptée).
                                          • • Une absence totale de productions exogènes.
                                          • • Un façonnage des céramiques avec des argiles présentant les caractéristiques des argiles locales orangées de surface.
                                          • • Une absence de traces d’utilisation sur les parois externes des céramiques, à l’exception d’un unique bas de panse présentant des traces de suie externe, alors que les pots à cuire représentent la moitié du NTI.

                                          La production a livré des formes variées. La majorité des céramiques sont des pots à cuire (50 % du NTI), mais on compte également une marmite à oreille percée renforcée et un bord de forme ouverte présentant une attache de manchon plein (poêlon ?). Les formes ouvertes consistent majoritairement en jattes carénées (11 %), en jattes hémisphériques ou bols à lèvres droites (3 %), et une unique jatte à collerette (1 %). On note également des couvercles coniques (3 %). Une unique anse atteste la présence d’un gobelet ansé ou d’une cruche. Les indéterminés représentent 28 % du NTI.

                                          En l’absence de charbons, aucune datation radiocarbone n’a pu être effectuée. La rubéfaction limitée de la chambre de cuisson n’a pas donné lieu à une datation archéomagnétique. La datation s’appuie donc uniquement sur les comparaisons typologiques du mobilier. Il faut par exemple noter que les lèvres éversées en léger oblique à gouttière sommitale 0401 (iso 2-13 ; iso 2-12) sont un type précoce, connu en Île-de-France sur le site des « Tournelles » (Val-d’Oise, 5e-6e s.). Le seul pot à oreilles percées (marmite ?) est doté d’un système de suspension perforé de forme triangulaire grossièrement modelé rajouté au sommet de la lèvre (iso 2-3). Ce type de système de suspension, antérieur au système d’oreille obtenu par déformation de la lèvre du vase, se rencontre sur des productions des ateliers de Saran (Loiret) et est attribué au 6e s. Une datation 6e s. de ce lot est proposée.

                                          La diffusion des productions de l’atelier de « l’Anguicherie » semble être très limitée, puisque les céramiques qui y sont produites, en particulier les pots à cuire ou à oreilles percées de diamètre compris entre 22 et 25 cm, ne se retrouvent ni sur les sites de consommation de Tours, ni sur le site de « la Flottière » à Joué-lès-Tours. Technologiquement parlant, il s’agit d’un lot de transition, où les artisans potiers perpétuent certaines traditions antiques, comme l’épuration de l’argile afin d’obtenir la pâte fine clt06u.

                                          Planches de dessin par ensemble

                                          • Planches de dessin par ensemble

                                          planche 5.01a
                                          planche 5.01b

                                          1.17. JOUÉ-LÈS-TOURS : LE SITE DE LA FLOTTIÈRE

                                          Bouillon Jérôme
                                          Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                          Le site

                                          Le site

                                           | ICERAMM
                                          Proposition basée sur

                                            Ensemble 11.01

                                            • Ensemble 11.01

                                            Ensemble 11.02

                                            • Ensemble 11.02

                                            Ensemble 11.03 et 11.04

                                            • Ensemble 11.03 et 11.04

                                            Ensemble 11.05, 11.09 et 11.12

                                            • Ensemble 11.05, 11.09 et 11.12

                                            Ensemble 11.06

                                            • Ensemble 11.06

                                            Ensemble 11.07

                                            • Ensemble 11.07

                                            Ensemble 11.08

                                            • Ensemble 11.08

                                            Ensemble 11.11

                                            • Ensemble 11.11

                                            Ensemble 11.13

                                            • Ensemble 11.13

                                            1.18. FONDETTES : LE SITE DE LA VERMICELLERIE

                                            Etienne Jaffrot
                                            Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                            Le site

                                            Le site

                                             | ICERAMM
                                            Proposition basée sur

                                              Ensemble 9.01

                                              • Ensemble 9.01

                                              Ensemble 9.02

                                              • Ensemble 9.02

                                              Ensemble 9.03

                                              • Ensemble 9.03

                                              Ensemble 9.04

                                              • Ensemble 9.04

                                              Ensemble 9.05

                                              • Ensemble 9.05

                                              1.19. LE GRAND PRESSIGNY : LE SITE DU CHÂTEAU

                                              Claire Gerbaud et Philippe Husi
                                               

                                              Le site

                                              Le site

                                               | ICERAMM

                                              Le site du château du Grand Pressigny est situé dans le département de l’Indre-et-Loire, à 70 km au sud de la ville de Tours. La rénovation et surtout l’extension des surfaces de présentation ont motivé les recherches archéologiques sur le site, ainsi qu’un projet de restauration de la chemise du donjon conduit par Arnaud de Saint-Jouan, architecte en chef des Monuments historiques (Lacroix 2009). L’étude s’appuie sur le mobilier issu des fouilles de Marie-Christine Lacroix réalisées entre 2005 et 2009 et celles plus anciennes, de 1997, entreprises par Pascal Fruchon (Service d’Archéologie du Département d’Indre-et-Loire). L’un des intérêts majeurs de cette étude est la position géographique du site du Grand Pressigny, qui se situe à l’extrême sud de la Touraine. Il se trouve donc entre la vallée de la Vienne et de la vallée de la Loire moyenne, à l’interface d’un faciès de la céramique de la Touraine et du Poitou.

                                              L’enjeu de cette étude est donc double : d’abord mettre en évidence le faciès céramique de cette région encore méconnue et ensuite de déterminer si le profil observé est plus proche de celui de la vallée de la Vienne ou de celui de la Loire moyenne.

                                              L’étude porte sur trois assemblages de périodes différentes : le premier datable entre la fin du 12e et le 13e s., le deuxième daté entre la fin du 14e et le milieu du 15e s. et le troisième dont la datation est comprise entre la fin du 15e et le milieu du 16e s.

                                              Proposition basée sur

                                                Ensemble 10.01

                                                • Ensemble 10.01

                                                Le premier ensemble quantifié correspond à une fosse F.16, interprétée comme des latrines. Les couches 4 et 9 qui composent cet assemblage comptent 69 tessons pour un nombre minimum de 16 individus.

                                                Ensemble 10.02

                                                • Ensemble 10.02

                                                Le deuxième ensemble est composé de quatre couches traitées ensemble car le mobilier identifié correspond à une même période chronologique comprise entre la fin du 14e et le milieu du 15e s. L’US 1 612 correspond à une phase de démolition alors que les US 1 652, 1 650 et 1 572 sont interprétées comme des remblais d’occupation. Le nombre de tessons mis au jour pour l’ensemble de ces trois couches est de 397 restes, et un nombre minimum de 24 individus.

                                                Ensemble 10.03

                                                • Ensemble 10.03

                                                Le troisième ensemble est constitué de trois couches, les US 1 022, 1 535 et 2 556. Il s’agit de couches n’ayant aucune relation stratigraphique entre elles, mais un faciès présentant des similitudes. On compte 244 tessons pour un nombre minimum de 15 individus.

                                                Le faciès de la céramique mis en évidence tout au long de cette étude a plus de points communs avec la vallée de la Vienne qu’avec la vallée de la Loire moyenne. Ces similitudes transparaissent notamment dans des récipients à pâte blanche dotés d’une glaçure verte (po2f ; po2h). La présence de gourdes ainsi que de tasses polylobées sont à mettre en relation avec celles identifiées à Poitiers mais aussi sur le site de la Chapelle-des-Pots. La céramique du bas Moyen Âge traduit plus fortement l’influence du sud.

                                                Planches de dessin par ensemble

                                                • Planches de dessin par ensemble

                                                Références utiles

                                                • Références utiles

                                                Fruchon 1997
                                                Fruchon P. – Le Grand-Pressigny, Château de Pressigny. Motte et fossé du donjon. Rapport de sondage archéologique, SRA Centre, Orléans, 53 p.

                                                Gerbaud et Husi 2013b
                                                Gerbaud C. et Husi P. – Étude de la céramique du site du Grand Pressigny, in : Lacroix M.-C., en cours.

                                                Lacroix 2009
                                                Lacroix M.-C. – Le château du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire), Revue Archéologique du Centre de la France, 48 [En ligne].

                                                1.20. CHINON : LE SITE DU FORT SAINT-GEORGES

                                                Philippe Husi et Pierre Testard
                                                 

                                                Le site

                                                Le site

                                                 | ICERAMM

                                                L’étude de la céramique du Fort Saint-Georges de Chinon est un complément à celle plus générale consacrée au site, suite à la campagne de fouille de 2004. Il ne s’agit donc pas de revenir sur l’histoire du site et les résultats de la fouille, qui sont explicités dans le rapport, mais d’essayer d’en préciser certains éléments (Dufaÿ et al. 2004). Le principal enjeu de ce travail consiste à préciser les datations de certains contextes et d’essayer de mieux percevoir grâce à la céramique – élément essentiel de la vie quotidienne – les utilisateurs, donc les résidents de cette forteresse durant quelques siècles.

                                                Cette étude s’articule donc autour de trois parties : une première plutôt méthodologique sur le choix des contextes sélectionnés et les techniques d’analyses retenues ; une deuxième révélant les principaux apports chronologiques ; enfin une troisième dans laquelle nous essayerons de présenter la céramique dans sa dimension socio-fonctionnelle.

                                                Le choix du corpus d’étude découle de l’analyse des données stratigraphiques et des données mobilières. Il s’agit de mieux cerner l’évolution du site, à partir de niveaux archéologiques bien identifiés, révélateurs d’un mobilier en céramique suffisamment abondant pour tenter d’asseoir plus précisément la chronologie, d’affiner si possible l’interprétation des contextes, puis de répondre à des questions historiques.

                                                En tenant compte de ces critères, on recense quatre ensembles stratigraphiques qui correspondent à quatre périodes du site.

                                                Proposition basée sur

                                                  Ensemble 7.01

                                                  • Ensemble 7.01

                                                  Il correspond au remplissage du fossé nord-sud à l’est du site et à l’aménagement de la cour. L’assemblage est datable de la fin du Moyen Âge central et le début du bas Moyen Âge (fin 12e au milieu du 13e s.).

                                                  Le vaisselier de cette période est d’une manière générale, dans la région, mais aussi dans un espace plus large, assez restreint. Ici la faible quantité de matériel ne permet que difficilement de savoir si l’éventail des formes est représentatif de la période à Chinon. Les formes les plus courantes, comme les pots de type oule, à lèvres en bandeaux dans des pâtes blanches et sans glaçure (pot 2b/to1k) ou encore les pichets de formes allongées avec une glaçure verte et mouchetée sur une pâte fine rose ou blanche (pichet 1a/to 2c et 7b) sont bien caractéristiques de l’époque. En revanche, il manque certaines formes, notamment les grandes cruches avec des becs tubulaires, très fréquents pour cette période. Il faut souligner également la présence de quelques éléments remarquables, dont la plupart en position de redéposition, datables du 11e-12e s. Il s’agit de quelques fragments recouverts d’une glaçure jaune-claire sur une pâte blanche et fine (CH2k), déjà observé sur le site de Saint-Mexme de Chinon. On remarque que le seul exemplaire de cette production présent en séquence 20, possède une trace d’utilisation au feu sur la tranche. Outre cet indice de redéposition, cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable que les quelques éléments de forme mis au jour, à Chinon ou ailleurs dans la région, sont toujours des cruches de qualité, utiles au service, et non adaptées à la cuisson.

                                                  Il semble donc que le matériel le plus ancien du site soit un peu antérieur au milieu du 12e s. et qu’il révèle quelques éléments d’une production de qualité.

                                                  Ensemble 7.02

                                                  • Ensemble 7.02

                                                  Il correspond à une série de niveaux d’occupation le long du rempart est datables du bas Moyen Âge (deuxième moitié 13e à la fin du 14e s.).

                                                  Le vaisselier de Chinon en comparaison avec celui d’autres sites n’est pas très riche, notamment par l’éventail des formes présentes. Outre les récipients de la période précédente, comme les pichets couverts d’une glaçure verte mouchetée (pichets 1a en to7b ; to2c) ou en pâte fine blanche (to 1k), toujours bien représentés dans la région pour cette période, on recense de nouveaux types caractéristiques du bas Moyen Âge (14e s.) comme les pichets de la Sarthe (pichets 2 en to1j), ou du 15e s. comme les coquemars en pâte fine et rose avec des variantes micro-morphologiques du rebord (pots 11, 12, 13).

                                                  Encore une fois, le matériel de cette période en contexte est faiblement représenté. En revanche, l’examen du matériel du bas Moyen Âge, rédéposé dans les niveaux plus récents permet de compléter cette image. Aucun élément remarquable comme nous avons pu le voir à Tours (pichets décorés), n’existe sur ce site et le matériel exogène n’est pas très important. La céramique ne révèle donc pas un niveau social des utilisateurs élevé ; bien évidemment, l’image des utilisateurs donnée par la culture matérielle n’est pas sans poser problème et doit donc être nuancée. Ce n’est pas l’objet de mon propos de développer ici ces aspects plus généraux.

                                                  Ensemble 7.03

                                                  • Ensemble 7.03

                                                  Il correspond à un aménagement de la cour en relation avec des niveaux de rejets domestiques, datables de la fin du bas Moyen Âge et le début de la période moderne (milieu du 15e s. au début du 16e s.).

                                                  La séquence 57, pouvant être datable du milieu du 15e s. au plus tôt, ne révèle aucun élément de forme. D’une manière plus générale, la période comprise entre la fin du 14e s. et la fin du 15e s. est mal représentée. Il ne s’agit pas d’en déduire une inactivité sur le site, car parfois les périodes d’occupation les plus actives ne laissent que de maigres traces matérielles. Il semble pourtant que le matériel redéposé dans les niveaux de remblais ou d’occupation postérieurs (séquences 101 à 103 et 40 à 44) soit plus fréquemment daté du 14e s. que du 15e s. L’exception qui confirme la règle est la présence de gobelets à parois très fine de la Sarthe datable de la fin du 14e s. et la première moitié du 15e s. (gobelet 3 en to3f) (annexe 4b).

                                                  La présence dans les séquences 101 et 102 d’un grand nombre de tessons avec des traces de feu sur la tranche, donc très vraisemblablement attestés en position redéposée, renforce l’idée d’un dépôt secondaire (remblai) contenant une forte proportion de matériel du Moyen Âge central ou du bas Moyen Âge (que des GT du 13e-15e s. : CH3e ; to7b ; to1j ; to7b ; CH2k).

                                                  Les niveaux d’occupation (de remblais homogènes ???) ou les maigres traces d’occupation dans un remblai attesté (séquences 101 et 102), les mieux représentés sont ceux de la fin du 15e et du début du 16e s. La forte présence de coquemars avec un col cintré et souvent un rebord en gouttière plus ou moins marqué, dans des pâtes fines de couleur orange, le plus souvent sans glaçure, est caractéristique de cette période (pot 13a, b, c en to1c, CH1c : variante micacée). Les récipients, comme les plats ou les pots dans des pâtes blanches plus ou moins fines et munis d’une glaçure monochrome vert-foncé répartie sur toute la surface interne du récipient, sont également habituels durant cette période (to2b ; to2f ; to11d ; to12b). L’éventail des formes est légèrement plus important que précédemment, avec la présence de lèchefrites (CH11d et to11d), d’un fragment de faisselle, d’une lampe et d’un nombre plus important de formes ouvertes que précédemment, comme les plats. (Les fragments de lèchefrites des séquences 101 et 102 sont redéposés car ils appartiennent aux groupes techniques to4b et to7b du bas Moyen Âge) Cependant, ce phénomène d’élargissement du vaisselier est général dans la région et même ailleurs, et semble beaucoup moins spectaculaire sur ce site, que par exemple dans les contextes les plus pauvres de Tours. Seuls quelques maigres indices de récipients très décorés doivent pourtant être signalés (séquence 41). Il s’agit de tessons en pâte fine et rouge, avec un engobe jaune figuratif (fleurs) sous glaçure (to 4d). Ce type de décor représenté sur des pichets (pichets 8a) a déjà été mis au jour à Tours sur le site du château. Il existe aussi (séquence 40), un fragment de décor végétal en relief, réalisé sûrement à partir d’un moule, recouvert d’une glaçure de couleur vert-foncé épaisse sur une pâte blanche (to11d) et qui orne peut-être le fond d’un plat.

                                                  En revanche, la faible proportion de récipients exogènes, qu’il s’agisse de contenants pour d’autres aliments ou de récipients à usage domestique peut être interprétée de deux manières. Soit les grès normands (pot 1 en to 19c) – quasi inexistants dans ces niveaux - sont faiblement exportés au sud de la Loire, soit leur présence n’est pas bien attestée car les habitants du Fort sont peu ouverts sur l’extérieur. La même remarque peut être faite pour les pots lavallois servant également au transport du beurre (pot 6 en to10) ou les coupes en grès du Beauvaisis (coupe 1 en to 21d). Le manque d’autres références proches de Chinon rend difficile le choix d’une hypothèse plutôt que l’autre. Pourtant, la présence assez forte de ce type de production dans un site rural comme celui de Rigny associé aux maigres indices de qualité du matériel du Fort Saint-Georges pour cette période, tend à étayer la seconde hypothèse, avec une population modeste et refermée sur elle-même.

                                                  Ensemble 7.04

                                                  • Ensemble 7.04

                                                  Il correspond au comblement d’une glaçière moderne servant de dépotoir domestique datable du troisième quart 16e s. et du début 17e s.

                                                  Le dernier ensemble étudié correspond au comblement homogène d’une structure interprétée comme une glacière contenant une série intéressante de récipients archéologiquement complets. Le comblement de la glacière doit s’effectuer entre la seconde moitié du 16e s. et le premier quart du 17e s. (F.460). Les fourchettes de datation des groupes techniques datant (référence de Tours) proposées ici sont chronologiquement un peu hautes, puisque les bornes supérieures ne dépassent que rarement le milieu du 16e s. Pour la fin de l’époque moderne, – comme pour le début du haut Moyen-Age –, il existe un biais dans le modèle qui provient du manque de contextes de référence à Tours. Alors que logiquement le modèle ne peut que sous-estimer la partie la plus récente de la fourchette chronologique, c’est la typologie qui confirme l’existence plus tardive et jusqu’au 17e s., de certaines productions (groupes techniques : to11d à to3c). On atteint donc ici une des limites de la modélisation lorsque les références sont trop faibles ; connaître les limites et les expliquer donne toute sa crédibilité à la démarche. Deux groupes techniques, bien représentés, confirment la datation proposée (to2b et to4a). De même, l’absence de grès de la Puisaye va dans le sens d’une datation qui ne doit pas dépasser le milieu du 17e s; car à partir de cette date, ces produits sont fortement utilisés dans le bassin de la Loire.

                                                  Conclusion

                                                  Dans son aspect chronologique, cette étude montre bien qu’aucune trace d’occupation n’est visible avant le 12e s. et que les rares éléments pouvant appartenir à la première moitié du 12e s. sont en position redéposée dans des niveaux de la deuxième moitié de ce même siècle. Le matériel du bas Moyen Âge, quantitativement important, est en majorité redéposé dans des niveaux du début de la période moderne, ces derniers étant bien représentés. On peut imaginer une occupation au 12e et 13e s. puis un remaniement important du site avec une grande partie du matériel domestique du bas Moyen Âge servant de remblais lors d’une occupation attestée au début de l’époque moderne. Il est possible, voire probable, que le remaniement est réalisé à la fin du 15e s., au moment où l’on retrouve des niveaux d’occupation domestique en place. La difficulté est de savoir si le matériel du 14e et 15e s. est rapporté, donc en dépôt secondaire venant de l’extérieur du site ou s’il est brassé sur place ou a proximité immédiate (en fait in situ), ce qui révèlerait une occupation continue, durant toute la séquence chronologique. Il semble que cette seconde hypothèse soit la plus plausible, en sachant que le matériel du bas Moyen Âge – bien qu’homogène dans son faciès – est très fragmenté et ne révèle que peu de collage intra ou inter couches ; le remaniement a sûrement été très important.

                                                  Les rares éléments reflétant des aspects socio-fonctionnels, révèlent une vaisselle plutôt pauvre, surtout pour le bas Moyen Âge et en partie pour l’époque moderne, ce qui tend à montrer que les utilisateurs pouvaient être modestes. Une analyse plus fine de la vaisselle pour ces périodes révèle un éventail de récipients restreint, à contre-courant de ce qui s’observe ailleurs dans le bassin de la Loire, mais aussi en Île-de-France, pour ne citer que des régions proches. Ceci semble traduire un approvisionnement sûrement très local et peu prestigieux, par conséquent de faibles échanges avec l’extérieur. La forte proportion de pots à cuire munis d’une anse verticale, dits aussi coquemar (pot 11 ; 12 ; 13) produits sûrement localement (CH1c ; CH3e), confirme cette hypothèse.

                                                  La quasi-absence de grès normands va dans le même sens, puisqu’à la même époque à Tours, ce produit, servant de contenant pour le beurre, est omniprésent dans les niveaux domestiques. Le biais d’un approvisionnement différent entre Chinon et Tours ne semble pas trop envisageable, car la forte empreinte du grès, dans les contextes de ces périodes, s’observe dans tout l’espace ligérien et plus généralement dans l’ouest de la France (Husi 2003a : 89-90).

                                                  Comme toujours, certaines exceptions viennent confirmer la règle. C’est le cas de quelques récipients originaux comme par exemple un grand plat glaçuré (plat 2-3) mis au jour dans la fosse F.433 et datable de la première moitié du 15e s., forme généralement assez rare avant la fin de ce même siècle. Sans oublier quelques fragments décorés comme un visage humain (FSG_6) ou un décor végétal représentant une feuille (3381_1) exhumé des niveaux de rejets culinaires (séquence 43), style de décors produits à Tours (tessonnière atelier du site 12 de Tours).

                                                  Inversement, les rares indices isolés des niveaux du 12e s. donnent l’image d’une vaisselle d’une plus grande qualité. Pourtant, préjuger d’un rang social élevé des utilisateurs à partir d’aussi maigres indices, semble périlleux. Il faut que d’autres éléments aillent dans le même sens et l’unique témoignage de la céramique est trop mal fondé pour l’attester.

                                                  Références utiles

                                                  • Références utiles

                                                  Husi 2003a
                                                  Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                                                  1.21. CHINON : LE SITE DU CHÂTEAU DU MILIEU

                                                  Marie-Christine Lacroix
                                                   

                                                  Le site

                                                  Le site

                                                   | ICERAMM

                                                  La céramique (poterie) de l’opération réseaux représente près de 2 800 tessons mais seule une petite partie a été sélectionnée pour cette étude, soit environ 20 %. Compte tenu de l’absence d’études sur la céramique du haut Moyen Âge de la forteresse de Chinon, ce sont les lots de cette période qui ont été privilégiés. En effet, des études ont déjà été conduites sur la céramique médiévale et moderne de la forteresse issue des fouilles du fort Saint-Georges (Husi 2005). L’étude ici présentée permet donc un élargissement chronologique du faciès de la céramique de la forteresse.

                                                  Les lots sélectionnés proviennent de contextes particuliers : des ensembles clos localisés sur la moitié ouest du château du Milieu. Il s’agit de 23 silos et de 13 fosses auxquels ont été adjoints quelques autres contextes signifiants comme trois fonds de cabanes présumées, un trou de poteau et trois niveaux de sols, soit un total de 42 contextes ou faits. Ces vestiges témoignent d’une occupation plutôt agraire du site. Ils sont concentrés en contrebas du point culminant de l’éperon du château du Milieu. Cette structuration de l’espace de l’éperon entre une zone d’exploitation, probable « basse-cour », et une zone fortifiée va perdurer durant environ quatre siècles (Dufaÿ et Capron 2012 : 47-49). Seuls deux ensembles fiables chrono-stratigraphiquement et présentant des assemblages suffisants ont été conservés.

                                                  Proposition basée sur

                                                    Ensemble 8.02

                                                    • Ensemble 8.02

                                                    L’ensemble 8.02 est le lot majoritaire avec 63,26 % du corpus (calculé sur le NR, 248 tessons). Il regroupe 22 contextes parmi lesquels six faits disposent d’assemblages de plus de cinq groupes techniques (cf. tableau ci-joint). La datation proposée en première estimation se situe autour des 9e-10e s. Le tableau des assemblages montre une répartition très large des groupes techniques entre le 6e et le 12e s.

                                                    La borne la plus récente, du 12e s., repose en fait sur un unique tesson identifié comme production commune fine (ch01l). Il a été mis au jour dans la couche supérieure (US 8 375) du silo F.860, l’une des structures les plus riches avec 125 NR et 18 NMI. L’assemblage, de 14 groupes distincts, se répartit sur une large fourchette chronologique mais le lot est cohérent puisque les productions les plus abondantes (to01f, to01n, to16b) témoignent d’une période centrée autour des 9e et 10e s. En conséquence, compte tenu de sa position topographique et stratigraphique, l’unité 8 375 peut être interprétée comme un ultime apport de remblai plus tardif afin de combler le silo F.860. L’hypothèse d’une pollution doit également être envisagée.

                                                    L’observation des effectifs par groupe technique permet aussi de resserrer la fourchette chronologique entre le début du 8e et le milieu du 10e s. Hors de ce cadre, les tessons sont en effet peu nombreux (moins de 10 NR). Les groupes les plus anciens, correspondant à des productions datées des 6e-7e s., sont peut-être à considérer comme redéposés car ils ne concernent que trois fragments (GT ch15i, to15q).

                                                    Le cas du GT ch17k, aussi daté 6e-7e s., est peut-être un peu différent avec 5 NR répartis dans trois faits (F.913, F.1128, F.1167). Si l’assemblage de F.913 est peu significatif (to01n et ch17k) celui de F.1167 témoigne de la présence conjointe du GT ch08ab, daté 7e-début 8e s. et du GT to16b plutôt fréquent aux 9e-10e s. Ce fait semble donc bien s’intégrer dans l’ensemble 8.02. Il en est de même pour F.1128, avec la présence du GT ch17l, plutôt fréquent au 9e s. En définitive, la présence du GT ch17k dans l’ensemble 8.02, comme pour l’ensemble 8.03 pourrait relever d’un problème de définition et/ou de datation (voir ci-dessous) plutôt que du phénomène classique de redéposition.

                                                    En définitive, les deux faits les plus riches en mobilier, F.860 et F.1098 orientent la datation de l’ensemble 8.02 vers les 9e-10e s., avec la présence de groupes tardifs tels to16b et ch01q.

                                                    Ensemble 8.03

                                                    • Ensemble 8.03

                                                    Cet ensemble rassemble huit contextes (six silos et deux fosses) atteignant la proportion de 28,06 % NR, soit 110 tessons. Il se caractérise par des productions et des formes spécifiques, datables des 11e-12e s. Deux faits (F.1122 et F.910), qui présentent un assemblage de plus de cinq groupes techniques, illustrent bien le faciès de cet ensemble avec des productions fines (to/ch 01k) et des pots de type 2-2.

                                                    Comme pour l’ensemble 8.02, on note la présence de six tessons appartenant au groupe ch17k (daté 6e-7e s.) répartis dans deux faits (F.1150 et F.1159). L’assemblage de ces faits montre l’association de ce groupe avec des productions plutôt caractéristiques de la fin de la période considérée (ch17m, to01l), soit les 10e-12e s. La question du GT to01f, daté des 8e-9e s., peut aussi être soulevée car il concerne 28 tessons de l’ensemble 8.03, soit un peu plus d’un quart du corpus. Néanmoins, c’est une proportion en nette décroissance par rapport à l’ensemble 8.02 où elle représente 42 %. En outre, la moitié des tessons de l’ensemble 8.03 appartient au GT to01k, dont la diffusion débute au 12e s., marquant le passage d’une production commune à grosses inclusions à une production commune plus finement dégraissée (voir ci-dessous).

                                                    Hors de ces cas, l’ensemble 8.03 est un lot cohérent et témoigne bien d’une occupation active du site entre la fin du 10e s. et le début du 13e s.

                                                    Conclusion

                                                    L’étude de la céramique du haut Moyen Âge issue de l’opération réseaux de la forteresse de Chinon repose sur des effectifs très faibles.

                                                    L’observation des productions, de la quantification et de la typologie de l’ensemble 8.02 permet de proposer une fourchette chronologique entre le début du 8e s. et le début du 10e s. Le répertoire des formes est limité, exclusivement constitué de formes fermées, avec différents modèles de pots à tout faire et des cruches. L’ensemble 8.03 se démarque à la fois par l’apparition de nouveaux groupes techniques, marquant l’évolution vers des pâtes communes plus fines, et d’un type de pot doté d’un petit rebord en bandeau qui le situe entre la fin du 10e s. et le début du 13e s.

                                                    La comparaison avec la céramique provenant de la collégiale Saint-Mexme de Chinon révèle des similitudes mais également des différences notables. La très faible proportion de glaçure paraît être un point signifiant du faciès de la céramique chinonais même si les raisons demeurent à éclaircir. Il se démarque en cela de l’aire tourangelle où ces productions sont bien représentées. En revanche, si la part des productions fines est forte sur les deux sites, l’assemblage est différent. Surtout constitué de céramique lissée-peinte à la collégiale, c’est le décor avec peinture en bande qui est majoritaire à la forteresse.

                                                    En définitive, la quantification et l’évolution des productions livrent l’image sur une longue période d’un site actif, d’un statut social plutôt privilégié, où il est nécessaire de bien gérer l’espace consacré au stockage.

                                                    Planches de dessin par ensemble

                                                    • Planches de dessin par ensemble

                                                    planche 8.02a
                                                    planche 8.02b
                                                    planche 8.03

                                                    Références utiles

                                                    • Références utiles

                                                    Cotté 2012
                                                    Cotté O. – Étude de la faune, in : Dufaÿ B. et Capron F., Forteresse de Chinon, « opération réseaux », Rapport d’opération multicopié, Vol. 3, service de l’archéologie du Conseil général, Tours.

                                                    Dufaÿ et Capron 2012
                                                    Dufaÿ B. et Capron F. – Forteresse de Chinon, « opération réseaux », Rapport d’opération multicopié, vol. 3, service de l’archéologie du Conseil général, Tours.

                                                    ERM 2009
                                                    Études Recherches Matériaux, étude pétrographique de mortiers archéologiques, forteresse royale de Chinon, rapport, Poitiers, janvier 2009.

                                                    Gerbaud et Husi 2012b
                                                    Gerbaud C. et Husi P. – Étude de la céramique, Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire), Z.A de Foujoin, rapport multicopié, CITERES-LAT, université de Tours, Tours, 57 p.

                                                    Husi 2001
                                                    Husi P. – Quantification et datation en céramologie, Les petits cahiers d’Anatole, 6 [En ligne]..

                                                    Husi 2003a
                                                    Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                                                    Husi 2006
                                                    Husi P. – Échelles de temps et chronologie du site jusqu’à la construction de l’église, in : Lorans É. (dir.), Saint-Mexme de Chinon (Ve-XXe siècles), CTHS, Paris : 447-449.

                                                    Jesset, Bouillon et Josset 2007
                                                    Jesset S., Bouillon J. et Josset D. – Étude d’un lot de céramiques du haut Moyen-Âge découvert dans le réseau de l’Abîme (Orléans-La Source) : premier bilan pour la région Centre des productions carolingiennes à engobe argileux couvrant et polissage externe, Revue Archéologique du Loiret, 30-31 : 35-54.

                                                    Verhaeghe 2011
                                                    Verhaeghe F. – La poterie médiévale et moderne en Europe de l’ouest, in : La céramique, Errance, Paris : 211-310 (collection archéologiques).

                                                    1.22. CHINON : LE SITE DE LA COLLEGIALE SAINT-MEXME

                                                    Philippe Husi

                                                    Le site

                                                    Le site

                                                     | ICERAMM
                                                    Proposition basée sur

                                                      Ensemble 6.01

                                                      • Ensemble 6.01

                                                      Ensemble 6.02

                                                      • Ensemble 6.02

                                                      1.23. BARROU : LE SITE DE LA RUE DU MOULIN À VENT

                                                      Sébastien Millet
                                                       

                                                      Le site

                                                      Le site

                                                       | ICERAMM

                                                      La fouille du site du « Moulin à Vent » à Barrou fait suite à un diagnostic survenu à la fin du printemps 2012. Celui-ci avait révélé, outre un quartier de l’agglomération secondaire du Haut-Empire, quelques faits archéologiques du premier haut Moyen Âge (fosse et fossé) ayant livré un mobilier en céramique abondant pour une période généralement caractérisée par la relative rareté de ce type de matériel (au moins en milieu rural). Ce lot offrait un aperçu de la céramique d’époque mérovingienne dans la vallée de la Creuse, à l’extrême sud du département d’Indre-et-Loire, secteur non documenté concernant la céramique de cette période. La fouille a permis la mise au jour d’un probable four de réduction du minerai de fer, employé comme dépotoir après son abandon.

                                                      Proposition basée sur

                                                        Ensemble 4.01

                                                        • Ensemble 4.01

                                                        Au total, la quasi-totalité des tessons provient du comblement terminal du fossé F.2, du comblement du four de réduction F.19 et de la fosse voisine F.33 (NR : 148 ; NMI : 22).

                                                        L’homogénéité de la vaisselle domestique issue de ces trois faits, tous localisés dans un secteur géographique restreint, permet de conclure, d’après les critères morphologiques et technologiques, à une fréquentation courte du site de la « Rue du Moulin à Vent » et conduit à dater la quasi-totalité du lot du premier haut Moyen Âge (époque mérovingienne).

                                                        Les résultats des datations radiocarbones effectuées sur des graines issues de l’US 1 068 du four donnent une datation de 1210±40 BP (Conventionnal radiocarbon age, soit 740, à plus ou moins 40 ans). La datation calibrée à 2 Sigma (95 % de probabilités) est nettement plus large (Cal AD 690 to 900 [Cal BP 1260 to 1060] et Cal AD 920 to 940 [Cal BP 1030 to 1010]). Les productions à pâtes sableuses claires connues pour sur la vallée de la Vienne pour la seconde moitié 8e-10e s. étant totalement absente à Barrou, l’hypothèse basse a été abandonnée. Le croisement des données tendrait donc vers une datation conforme à celle du diagnostic, fin 7e-début du 8e s., voire première moitié du 8e s. (la datation calibrée à 1 Sigma montre un pic entre 730 et 740 AD) : cette hypothèse expliquerait la morphologie hémisphérique des jattes et l’absence remarquée de carène sur les récipients, alors même que les caractéristiques morphologiques des pots cuits en mode réducteur ou en pâte micacée sont clairement d’époque mérovingienne (tendance 6e-7e s.).

                                                        Le lot de céramiques de Barrou est le témoin matériel d’une population de statut sans doute modeste, en tout cas n’ayant pas recours à de la vaisselle ostentatoire, mais résidant au sein d’un vicus ouvert aux échanges commerciaux, ce dont témoigne le grand nombre de groupes techniques observés.

                                                        Planches de dessin par ensemble

                                                        • Planches de dessin par ensemble

                                                        planche 4.01a
                                                        planche 4.01b

                                                        1.24. SAINTE-CATHERINE-DE-FIERBOIS : LE SITE DU PRÉ DE LA FOSSE, LES CLAVAUX

                                                        Etienne Jaffrot
                                                         

                                                        Le site

                                                        Le site

                                                         | ICERAMM

                                                        Succédant à un habitat antique du Haut Empire, l’occupation médiévale du site concerne un habitat composé d’une nécropole regroupant 110 inhumations, utilisée sur une longue durée, du 7e jusqu’au 12e s., et d’un bâtiment religieux, tous les deux situés en marge d’un petit habitat (Ben Kaddour et al. 2015).

                                                        Proposition basée sur

                                                          Ensemble 137.01

                                                          • Ensemble 137.01

                                                          La céramique provenant de l’ensemble du site est homogène d’un point de vue technique et typologique et se place entre le milieu du 7e s. et le milieu du 8e s. Il s’intercale ainsi entre les sites proches de Truyes « les Grandes Maisons » (Coffineau 2005) et de Ligueil au « Moulin d’Épigny » (Bébien et Husi 2009), dont les occupations sont attribuées aux 6e et 7e s., et celui de Sorigny « Nétilly », dont l’occupation principale est datée du 9e au 11e s. (Jesset 2002a). Il est en revanche contemporain de l’occupation mérovingienne marginale décelée sur le site de Sorigny.

                                                          Hormis un fragment de céramique enfumée (to15a) et décorée d’un poinçon, dont la tradition de fabrication remonte au très haut Moyen Âge, et une production très micacée précoce (scf_to17k), l’ensemble du mobilier associe deux tiers de productions grossières de teinte rouge orangé, le plus souvent micacées, et un tiers de céramiques de teinte grise, fines ou grossières. Cette composition révèle la tendance régionale qui s’affiche entre le milieu du 7e s. et le milieu du 8e s., période durant laquelle s’annonce la prédominance des poteries cuites en atmosphère oxydante. En parallèle, cette période voit apparaître les premières cruches à bec tréflé, faiblement représentées dans ce corpus. Parmi la grande diversité micro morphologique des pots, quelques fragments en pâte blanche évoquent la mutation du vaisselier qui se produit à partir de la seconde moitié du 8e s.

                                                          Sur le plan technique, les productions se rapprochent en majorité des céramiques consommées à Tours et ses environs. Toutefois, dans cet ensemble, et c’est là le point important du corpus, se détache un lot de récipients modelés d’origine poitevine, sans conteste, d’après la technique de fabrication, et d’influence occidentale, suivant l’analogie typologique entre ces récipients et les productions du Maine-et-Loire (Dubillot et Valais 2010), de la Vienne et des Deux-Sèvres (Véquaud 2010a). Ces productions grossières, à forte teneur en micas et de teinte brune (scf_po17t), sont de forme globulaire (pot 2a) ou de forme cylindrique (pot 3d), avec une lèvre de même faciès, éversée, à profil rectangulaire et au sommet plat. D’autres pots sont à lèvre en crosse (pot 2d), à lèvre épaisse de section pseudo-triangulaire (pot 2q) ou à lèvre fine triangulaire et tombante (pot 2L). Enfin, la dernière forme non tournée est un pot à oreille pincée et percée pour en permettre la suspension (pot 20a).

                                                          Bien que les comparaisons ne soient pas nombreuses pour cette période et en ce point du territoire, mais au regard des acquis récents pour la fin du haut Moyen Âge (Husi 2013a : 248), le faciès de la céramique de Sainte-Catherine-de-Fierbois permettrait de positionner le site aux confins de deux aires culturelles, celle de la Touraine et celle de la Vallée de la Vienne.

                                                          Planches de dessin par ensemble

                                                          Références utiles

                                                          • Références utiles

                                                          Bébien et Husi 2009
                                                          Bébien C. et Husi P. – Étude du mobilier céramique antique et du haut Moyen Âge, in : De Mauraige G. et al., Ligueil, « Le Moulin d’Épigny », Fouille archéologique sur l’aménagement de la RD31, Rapport final d’opération, Conseil Général d’Indre-et-Loire (SADIL), SRA Centre, Orléans : 40-45.

                                                          Ben Kaddour et al. 2015
                                                          Ben Kaddour C., Marie G. et Sarreste F. – Sainte-Catherine-de-Fierbois (37), Pré de la Fosse – Les Clavaux, Rapport final d’opération archéologique, Éveha – Études et valorisations archéologiques, SRA Centre, Orléans.

                                                          Coffineau 2005
                                                          Coffineau E. – La céramique mérovingienne, in : Tourneur J., L’habitat mérovingien de Truyes, « Les Grandes Maisons » (Indre-et-Loire), Rapport final d’opération, Inrap, SRA Centre, Orléans : 54-60.

                                                          Dubillot et Valais 2010
                                                          Dubillot X. et Valais A. – Le site de potiers de La Frétellière à Trémentines, in : Prigent D. et Tonnerre N.-Y. (dir.), Le haut Moyen Âge en Anjou, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 81-101 (collection Archéologie et Culture).

                                                          Husi 2013a
                                                          Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

                                                          Jesset 2002a
                                                          Jesset S. avec la collaboration de Georges P., Pradat B., Dietrich A. et Hamon T. – Sorigny, « Nétilly » (Indre-et-Loire), échangeur A10, Rapport de fouille de sauvetage, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                          Véquaud 2010a
                                                          Véquaud B. – La céramique du haut Moyen Âge en Poitou-Charentes : état des connaissances (VIe-Xe siècles), in : Bourgeois L. (dir.), Wisigoths et Francs autour de la bataille de Vouillé (507), Recherches récentes sur le haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France, Actes des XXVIIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Vouillé et Poitiers (Vienne, France), 28-30 septembre 2007, Tome XXII des Mémoires publiés par l’AFAM, Saint-Germain-en-Laye : 263-278.

                                                          Véquaud 2013b
                                                          Véquaud B. – Le haut-Poitou : encore la Loire ? in : Husi 2013a : 137-163.

                                                          1.25. SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE : LE SITE DES BATES, LES DOUETTES

                                                          Etienne Jaffrot
                                                           

                                                          Le site

                                                          Le site

                                                           | ICERAMM

                                                          L’établissement médiéval aux lieux-dits les Bates, les Douettes serait une création ex nihilo, dans le courant du 10e s., et de courte durée, jusqu’au milieu du 11e s. Cet habitat est caractérisé dans l’emprise de fouilles par deux unités distantes de 200 m et de fonction différente :

                                                          - une unité d’exploitation de 1 200 m² environ constitue un modèle intéressant de ferme ou de manse comprenant deux espaces fonctionnels distincts, l’un résidentiel et l’autre économique ;

                                                          - une unité spécialisée repérée sur 430 m² se développe hors-emprise. Elle comprend un espace bâti et une aire d’activité liée à un art du feu, signalée durant quatre états chrono-stratigraphiques par des dépôts de charbons et de nodules de terre rubéfiée. En définitive, on argumente que des fours domestiques à usage culinaire se développaient à quelques décimètres au-dessus de la surface de décapage.

                                                          En somme, l’unité spécialisée du site de les Douettes, les Bates relève de la mise en commun de fours domestiques par une communauté nécessairement plus vaste que celle reconnue dans l’emprise des fouilles. À l’unité d’exploitation doivent alors s’ajouter d’autres fermes, formant alors un habitat à plan lâche.

                                                          L’emprise de fouille, étroite, ne permet pas de juger de l’abandon strict du site au milieu du 11e s. d’autant plus que la vocation agricole du site suggère, au contraire, un maintien des exploitations dans le proche territoire de l’agglomération : le site est situé sur l’axe reliant le bourg de Sainte-Maure, constitué autour du château construit sous Foulques Nerra et d’une église mentionnée très tôt, et le prieuré du Louroux, fondé au 10e s. (Jaffrot 2015a).

                                                          Proposition basée sur

                                                            Ensemble 136.01

                                                            • Ensemble 136.01

                                                            La fouille de 204 Faits sur le site a permis la découverte, dans 28 d’entre eux, de 207 tessons de céramique médiévale. On restitue un minimum de 26 individus à l’échelle du site, parmi lesquels 17 individus ont conservé un élément typologique caractéristique, ce qui constitue le NTI (voir tableaux annexes). L’intérêt de ce petit corpus homogène est qu’il est assemblé dans un temps court, entre la seconde moitié du 10e s. et la première moitié du 11e s., ce que confirment trois datations radiocarbones établies dans l’unité d’exploitation, comprises dans l’intervalle 936-1028 AD (probabilité 95 %) et deux datations des charbons de bois de l’unité spécialisée, inclues dans l’intervalle 878-990 AD (probabilité 95 %).

                                                            La position du site, au sud de la Touraine et relativement aux grands centres de consommation que représentent Tours, Poitiers et Châtellerault, pose la question de l’approvisionnement en poterie de ses habitants ou de leur influence culturelle. La non représentativité, au moins quantitative, du corpus ne permettra en aucun cas d’y répondre catégoriquement. Deux indices toutefois peuvent être relevés :

                                                            - le premier indice est manifesté par un corpus composé aux deux tiers par des productions micacées (les groupes sm17 et la variante de sm9f). Ceci ne constitue plus une caractéristique technique des assemblages poitevins à partir du 10e s., ces productions devenant marginales (Véquaud 2013b : 140, 151). À Tours et dans ses environs, à cette période, ces productions deviennent rares ; elles sont en revanche spécifiques de la vallée de la Vienne (Husi 2013a : 237-238, 242-243) ;

                                                            - le second indice est que seul un tiers des productions de Sainte-Maure-de-Touraine se rattache aux référentiels de Poitiers et de Châtellerault tandis que les deux tiers sont rapprochés du référentiel tourangeau. Sur le site proche de Sainte-Catherine-de-Fierbois, la consommation potière aux 7e et 8e s. certifie l’influence poitevine, même minoritaire (Jaffrot 2015b). Il pourrait en être ainsi aux 10e et 11e s. à Sainte-Maure-de-Touraine qui, par sa position géographique, se trouverait aux confins de l’ « aire de la céramique » tourangelle (Husi 2013a : 242-252) et profiterait d’autres traditions de fabrication sinon d’un approvisionnement plus varié.

                                                            Les récipients du site, tous de forme fermée, sont en majorité des pots munis d’une lèvre « éversée et étirée à parement oblique » (pot 2a), attribuables à la seconde moitié du 10e s. et au début du 11e s., et tels qu’ils sont représentés sur le site proche du Prézault à Parçay-sur-Vienne (Joly, Jesset et Dabek 2008 : 43). Ensuite ces pots, à cuire d’après les traces de feu fréquemment observées, sont munis de lèvre à bandeau court (pot 2b), tels qu’ils se retrouvent au Prézault, à la même période.

                                                            Les quelques exemplaires de cruches sur le site de les Bates, les Douettes, sont d’abord attestés par des fragments d’anses larges et plates et, dans un cas, par un fragment de bec tubulaire. On les rapproche des cruches à bec tubulaire tangent à la lèvre et deux anses opposées (cruche 1a) qui apparaissent à la fin du 10e s. ou au début du 11e s. (Husi 2013a : 32).

                                                            Un fragment de récipient, dont le col et le sommet de la lèvre sont peints, pourrait correspondre à une cruche (V410.3). L’état de conservation n’offre pas de possibilité de comparaison, ni de la forme ni du décor, avec le site proche de Sorigny Nétilly dont le mobilier en céramique n’excède d’ailleurs pas le début du 10e s. (Jesset 2002a). On note que la fosse-cendrier F.463 livre un fragment de couvercle et une probable forme ouverte. Il s’agit d’un récipient d’un diamètre de 30 cm à l’ouverture muni d’une lèvre éversée à parement oblique, là encore, et pourvu d’une gouttière (V463.1). On ne connaît pas son profil. On peut le rapprocher de la catégorie des plats, dont la référence géographique et chronologique la plus proche est un exemplaire des 11e-12e s. découvert à Angers (Moréra-Vinçotte 2003 : 17, 22). À Tours et Poitiers, les plats de forme tronconique (plat 1b) apparaissent aux 13e-14e s. On peut sinon les rapprocher des vases réserves de forme hémisphérique (vase réserve 6), plus courants pour la période.

                                                            Planches de dessin par ensemble

                                                            • Planches de dessin par ensemble

                                                            planche 136.01

                                                            Références utiles

                                                            • Références utiles

                                                            Husi 2013a
                                                            Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

                                                            Jaffrot 2015a
                                                            Jaffrot É. – « Les Bates, Les Douettes », Sainte-Maure-de-Touraine (37) : deux unités d’un habitat rural médiéval (Xe-XIe s.), Rapport final d’opération archéologique (fouille préventive), Éveha, SRA Centre, Saint-Avertin, Orléans.

                                                            Jaffrot 2015b
                                                            Jaffrot É. – La céramique du haut Moyen Âge, in : Ben Kaddour C. et al., Sainte-Catherine-de-Fierbois, « Les Prés de la Fosse/Les Clavaux » : établissements ruraux de la fin de la Tène, de l’Antiquité et du haut Moyen Âge, édifice cultuel (fin VIIe-IXe siècles) et nécropole (VIIe-XIIe/XIIIe siècles), Rapport final d’opération archéologique (fouille préventive), Éveha, SRA Centre, Saint-Avertin, Orléans : 340-350.

                                                            Jesset 2002a
                                                            Jesset S. avec la collaboration de Georges P., Pradat B., Dietrich A. et Hamon T. – Sorigny, « Nétilly » (Indre-et-Loire), échangeur A10, Rapport de fouille de sauvetage, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                            Joly, Jesset et Dabek 2008
                                                            Joly S., Jesset S. et Dabek P. – Aux environs de l’an mil à Parçay-sur-Vienne, « Le Prézault » (Indre-et-Loire) : une aire d’ensilage isolée ?, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, LIV : 29-47.

                                                            Moréra-Vinçotte 2003
                                                            Moréra-Vinçotte I. – Chrono-typologie de la céramique d’Angers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 15-22.

                                                            Véquaud 2013b
                                                            Véquaud B. – Le haut-Poitou : encore la Loire ? in : Husi 2013a : 137-163.

                                                            1.26 SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE : LE SITE DE LA CRONERAIE

                                                            Jérôme Bouillon
                                                             

                                                            Le site

                                                            Le site

                                                             | ICERAMM

                                                            L’occupation médiévale de ce site n’est attestée qu’à travers la mise au jour d’un unique puits (F.225). Sa fouille exhaustive a permis de réunir un fort corpus totalisant 3 293 tessons parmi lesquels 112 NMI ont pu être recensés.

                                                            Proposition basée sur

                                                              Ensemble 170.01

                                                              • Ensemble 170.01

                                                              Le contexte de découverte offre un registre typologique où les cruches (Cruche 1a) et les pichets (Pichet 1a, Pichet 2a, Pichet 3b, Pichet 10b et Pichet 13a) sont quasi exclusifs. Ces formes sont façonnées dans des groupes techniques homogènes régulièrement attestés dans ce secteur géographique situé à l’interconnexion des aires d’influences que sont les zones de diffusion de Tours et de Poitiers.

                                                              Au terme de l’examen, et après rapprochement fait entre les différents groupes techniques et le répertoire typologique en présence, l’assemblage appartient à un contexte cohérent et homogène de la seconde moitié du 13e s.

                                                              Références utiles

                                                              • Références utiles

                                                              Baguenier 2017
                                                              Baguenier J.-P. – Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire), « La Croneraie », LGV SEA, « L’Établissement laténien rural de La Croneraie », Rapport de fouille archéologique, SRA Centre-Val de Loire, Orléans, 547 p.

                                                              1.27. VERNOU-SUR-BRENNE : LE SITE DE FOUJOUIN

                                                              Claire Gerbaud et Philippe Husi
                                                               

                                                              Le site

                                                              Le site

                                                               | ICERAMM

                                                              Le site de Vernou-sur-Brenne (ZAC de Foujoin) est un établissement rural du haut Moyen Âge dont la datation oscille entre le début du 7e et le début du 10e s. Ce site se compose de plusieurs ensembles spatiaux (bâtiments, silos, fosses) ainsi que d’un chemin. Cette fouille préventive a été réalisée par le Service Archéologique du Département d’Indre-et-Loire (SADIL) sous la direction du responsable d’opération Vincent Hirn (Hirn et al. 2013 ; 2017).

                                                              Ont été retenus ici huit ensembles chrono-fonctionnels composés presque exclusivement de batteries de silos utilisés comme dépotoirs et regroupés selon leur proximité spatio-temporelle. Ils s’échelonnent entre le début du 7e s. ; et la fin du 9e s. (Gerbaud et Husi 2013c).

                                                              Proposition basée sur

                                                                Ensemble 22.01

                                                                • Ensemble 22.01

                                                                Ensemble 22.02

                                                                • Ensemble 22.02

                                                                Ensemble 22.03

                                                                • Ensemble 22.03

                                                                Ensemble 22.04

                                                                • Ensemble 22.04

                                                                Ensemble 22.05

                                                                • Ensemble 22.05

                                                                Ensemble 22.06

                                                                • Ensemble 22.06

                                                                Ensemble 22.07

                                                                • Ensemble 22.07

                                                                Ensemble 22.08

                                                                • Ensemble 22.08

                                                                Références utiles

                                                                • Références utiles

                                                                Gerbaud et Husi 2013c
                                                                Gerbaud C. et Husi P. – La céramique, in : Hirn V. (dir.), Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire) : un habitat de courte durée à « Foujouin ». Une occupation du milieu du 8e au milieu du 9e siècle à l’écart de Vernao, Rapport de fouille archéologique, Conseil général d’Indre-et-Loire, Tours : 149-156.

                                                                Hirn et al. 2013
                                                                Hirn V., Gaultier M., Aunay C., Husi P., Laruaz J.-M. et al. – Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire) : un habitat de courte durée à « Foujouin ». Une occupation du milieu du 8e au milieu du 9e siècle à l’écart de Vernao, Rapport de fouille archéologique réalisé du 2 mai au 14 août 2012 et correspondant à la prescription n°11/0243 du 10 mai 2011. [Rapport de recherche] Conseil général d’Indre-et-Loire. 2013. [HAL-SHS : halshs-01092170]

                                                                Hirn et al. 2017
                                                                Hirn V., Gaultier M., Aunay C., Génies C., Gerbaud C., Husi P. et Sarreste F. – Un habitat du haut Moyen Âge à « Foujouin » (Vernou-sur-Brenne, Indre-et-Loire), Revue Archéologique du Centre de la France, 56 [En ligne].

                                                                1.28A. LOCHES : LE SITE DE LA FORTERESSE

                                                                Pierre Testard et Philippe Husi
                                                                 

                                                                Le site

                                                                Le site

                                                                 | ICERAMM

                                                                La forteresse de Loches, située sur un éperon rocheux, fait l’objet de fouilles programmées depuis 2013 dirigées par Pierre Papin du Service Archéologique Départemental d’Indre-et-Loire. Ces opérations ont pour objectif la compréhension de l’éperon rocheux dans la longue durée : implantation topographique, constructions, vie quotidienne, activités anthropiques…

                                                                En 2013, quatre sondages ont été effectués dans l’emprise de la forteresse. Dans le sondage numéro trois, localisé au nord-ouest du Logis Louis XII, une aile supplémentaire du palais de la fin du 14e s. ainsi que la chapelle dédiée à Saint-Louis ont été mis au jour. Devant l’importance de ces découvertes, la fouille programmée de 2014 c’est a concerné uniquement ce secteur (Papin 2015 : 35, 39).

                                                                Quelques rares fragments de poterie attestent des occupations anthropiques de l’éperon du Néolithique à la première moitié du 9e s. À partir de la seconde moitié du 9e s. et jusqu’à la fin du 17e s., les occupations anthropiques sont plus nombreuses et ont livré de nombreux fragments de vases en terre cuite. De la fin du haut Moyen Âge à l’époque moderne, cinq ensembles ont été identifiés.

                                                                Proposition basée sur

                                                                  Ensemble 135.01

                                                                  • Ensemble 135.01

                                                                  Ce premier ensemble daté de la seconde moitié du 9e s. à la première moitié du 10e s. regroupe 37 couches archéologiques dont plusieurs niveaux d’occupations extérieures, des sols et des niveaux de chantier ainsi que le comblement d’un silo (F.145 US 2 241, 2 282, 2 281 et 2 240), celui d’un trou de poteau (F.153 US 2 268) et de ceux de cinq fosses (F.50 US 1 251, F.51 US 1 253, F.53 US 2 221, F.143 US 2 224 et F.148 US 2 246). Deux objets y ont été exhumés : un fer d’équidé (US 2 220, Soulat 2015 : 144) daté du 10e à la première moitié du 11e s. et une agrafe ornementale à double crochet (US 2 237, Soulat 2015 : 145) datée du 9e ou du 10e s. Un peu plus de 30 % de la céramique recueillie est hors contexte.

                                                                  Les groupes techniques utilisés sont fins ou grossiers, parfois légèrement micacés, ou mécaniquement fragiles ou encore avec de gros nodules de calcaire et de couleur blanche, rose, orangée, ocre ou beige (lo8L, lo9h, lo8h, lo8m, lo16b lo16c et lo17u). Deux autres groupes techniques grossiers et de couleur beige ou ocre sont décorés par des bandes de peintures ocre ou rouge (to8r et to17m).

                                                                  Une production grossière brune avec un engobe rouge, peut-être déjà redéposée ou en fin d’utilisation et ressemble aux productions des ateliers de Saran (Jesset 2013a : 99 et 113) ou de Touraine (lo16j). Enfin, les trois derniers groupes techniques sont fins ou grossiers, roses ou beiges et couverts par une glaçure monochrome jaune ou verte (lo2k, lo11f et lo11L).

                                                                  La morphologie des récipients en usage n’est pas très diversifiée pour cette fin du haut Moyen Âge, avec des pots globulaires et des cruches à bec ponté ou pincé.

                                                                  Les pots ont une lèvre déjetée, parfois carrée, avec un léger col et sont très communs durant tout le haut Moyen Âge dans le Bassin de la Loire moyen (Husi 2013b : 35) (planche 135.01a - figure 1 : pot 2-1 : ZF-116, ZF-139, ZF-121, ZF-144, ZF-145 et ZF-221). Un deuxième pot, en usage en Touraine entre le 7e et le 9e s. (Husi 2013b : 35), est morphologiquement proche du précédent si ce n’est l’absence d’un col entre la lèvre et la panse (pot 2-6 : ZF-112 et ZF-146).

                                                                  Le dernier pot, très représenté dans les ensembles étudiés, a une lèvre en gouttière plus ou moins prononcée (pot 2-7 : ZF-93, ZF-94, ZF-109, ZF-111, ZF-119, ZF-120, ZF-122, ZF-140, ZF-141, ZF-147, ZF-148, ZF-150, ZF-152, ZF-154, ZF-155, ZF-156, ZF-220 et ZF-222). Ces récipients apparaissent au 8e s. et sont remplacés par des pots à lèvres en bandeau au 12e s. (Husi 2013b : 35) en Touraine.

                                                                  Trois formes de cruches sont en usage de la fin du 9e au 11e s. à Loches. La première de forme ovoïde avec une lèvre déjetée et un bec ponté est employée à Tours (Husi 2013b : 36) du 9e au 10e s. et à Poitiers (Véquaud 2013b : 160) jusqu’au 11e s. (planche 135.01b - figure 2 : cruche 3-1 : ZF-114, ZF-118, ZF-142). La deuxième cruche a une lèvre droite arrondie, une collerette et un probable bec ponté, disparu sur les exemplaires lochois (cruche 3-2 : ZF-92, ZF-106, ZF-107, ZF-108). Ce récipient est utilisé en Touraine aux 9e et 10e s., comme l’atteste l’exemplaire mis au jour dans les fouilles de la chapelle Saint-Libert (Husi 2013b : 36et Gerbaud et Husi 2014a : 10 et 11). Enfin, la dernière cruche avec une arête bien marquée et un bec verseur fait par déformation de sa lèvre déjetée, est comparable aux récipients du Blésois datés de la fin du 9e au 11e s. (Aubourg et Josset 2013 : 78) (cruche 6-1 : ZF-117).

                                                                  Les autres récipients peuvent appartenir à des cruches ou à des pots à cuire (ZF-113, ZF-115, ZF-123, ZF-124, ZF-125, ZF-126, ZF-143, ZF-149, ZF-151, ZF-153, ZF-157).

                                                                  Ensemble 135.02

                                                                  • Ensemble 135.02

                                                                  Cet ensemble daté de la seconde moitié du 10e s. à la première moitié du 12e s. regroupe des niveaux liés à la construction de la courtine (Papin 2015 : 76-77), comme des sols (F.123 US 2 006 qui est un empierrement et US 2 115 un niveau de piétinement.), deux comblements de tranchées ou de fondation de maçonnerie (F.161 US 2 170 et 2 160 lié à la maçonnerie M124 et F.160 US 2 228 dont la maçonnerie est hypothétique), le comblement d’un foyer (F.138 US 2 194, comblement d’abandon, aucun tesson n’est brûlé) et celui d’un trou de poteau (F.131 US 2 194). Un fer d’équidé (US 2 192, Soulat 2015 : 143) et plusieurs clous de maréchalerie (US 2 190, Soulat 2015 : 144), datés de la seconde moitié du 11e et du 12e s., ont été mis au jour. De même, une boucle d’éperon (US 2 217, Soulat 2015 : 145) datée du début du 13e s. par comparaison avec des artefacts londoniens a été exhumée. Moins de 30 % de la céramique de cette période est hors contexte.

                                                                  Les groupes techniques en usage sont fins ou grossiers, parfois bien cuits ou micacés et de couleur rose, blanche ou beige (lo8f, lo17u, lo1L, lo1k et lo8m). Un dernier groupe technique fin et de couleur rose est couvert par une glaçure monochrome jaune ou verte (lo2k).

                                                                  Comme à la période précédente, la morphologie des récipients n’est pas diversifiée et ils se différencient entre eux par le profil de leur lèvre. Aux pots globulaires et cruches observés, s’ajoutent les pichets élancés destinés à la consommation sur la table.

                                                                  Le pot globulaire à lèvre en « proto-bandeau » ressemble à deux récipients des 10e et 11e s. exhumés dans l’abbaye de Marmoutier (Husi et Testard 2014 : 81et Fig. 78) (planche 135.02a - figure 3 : pot 2-29 : ZF-169). Les pots à lèvre en bandeau court, qui sont utilisés de la fin du 10e s. au 13e s. en Touraine (Husi 2013b : 35et Gerbaud et Husi 2014b : 60), sont essentiellement produits dans un groupe technique fin et bien cuit, lo8f (pot 2-2 : ZF-76, ZF-77, ZF-78, ZF-164, ZF-166, ZF-168, ZF-171, ZF-192, ZF-224, ZF-233). Les derniers pots globulaires observés, ont une lèvre en gouttière et sont utilisés du 8e s. au 12e s. (Husi 2013b : 35) (pot 2-7 : ZF-79, ZF-161, ZF-193, ZF-195, ZF-223, ZF-225, ZF-226). Quelques autres vases sont trop fragmentés pour pouvoir être déterminés (ZF-159, ZF-163, ZF-165, ZF-170, ZF-172, ZF-173, ZF-234).

                                                                  Les cruches sont ovoïdes et probablement toutes avec un bec tubulaire, même s’ils sont rarement observés. Un récipient avec une lèvre déjetée ressemble aux cruches datées des 12e et 13e s. en Touraine (Husi 2003b : 36) (planche 135.02b - figure 4 : cruche 1-1, ZF-162). Une autre cruche avec une lèvre à inflexion externe en gouttière a deux anses plates et un verseur fait par perforation de la panse (ZF-158). La forme générale n’est pas sans rappeler la cruche précédente.

                                                                  Un récipient à lèvre avec une légère inflexion externe doit probablement correspondre aux pichets qui apparaissent en Touraine au 12e s. (Husi 2003b : 35) (pichet 1 ou 10 : ZF-194).

                                                                  Deux lampes, très incomplètes, ont un pied creux et une coupelle intermédiaire sans comparaison possible avec d’autres sites de consommation (ZF-232 et ZF-174).

                                                                  Un vase de fort diamètre, destiné au stockage, a une lèvre déjetée décorée d’une bande digitée (vase réserve : ZF-160).

                                                                  Enfin, un tesson en pâte fine blanche bien cuite est décoré d’une molette en losange (molette A : ZF-175). Si ce type de décor caractérise plutôt le haut Moyen Âge, il est utilisé jusqu’à la première moitié du 12e s. (Husi 2013b : 39).

                                                                  Ensemble 135.03

                                                                  • Ensemble 135.03

                                                                  Cet ensemble daté de la seconde moitié du 12e s. au début du 14e s. regroupe des occupations à l’intérieur de la forteresse, comme des niveaux de sol antérieurs à la construction de la chapelle (US 2 132). Un fer d’âne (US 2 018, Soulat 2015 : 143) et un autre d’équidé (US 2 137, Soulat 2015 : 143) datés de la seconde moitié du 11e et du 12e s. ont été exhumés. Moins de 20 % de la céramique étudiée est hors contexte.

                                                                  Les groupes techniques en usage sont fins et de couleur blanche, rose ou beige avec parfois des traces de tour très marquées (lo8f, lo1L, lo1k et lo1k (tt)). Cinq autres productions sont fines et bien cuites, de couleur rose ou beige et couvertes par une glaçure monochrome ou mouchetée (lo2k, lo2a, lo7p, lo2c et lo7b).

                                                                  La morphologie des récipients est très similaire à celle de la période précédente.

                                                                  Les pots sont encore globulaires et sans anses, bien que sur un exemplaire une trace d’arrachement soit visible (planche 135.03a - figure 5 : pot 4 ou cruche 1 : ZF-85). Les pots à lèvre en bandeau court sont encore en usage jusqu’à la fin du 13e s., comme sur le site voisin du Grand-Pressigny (Gerbaud et Husi 2014b : 60) (pot 2-2 : ZF-90, ZF-180, ZF-187, ZF-227). En parallèle à ces derniers, un autre type de pot à lèvre en bandeau à profil plus fin et anguleux fait son apparition (pot 2-3 : ZF-80, ZF-84, ZF-86, ZF-176, ZF-182, ZF-183, ZF-184, ZF-189, ZF-191). Ces pots sont utilisés au 13e et 14e s. en Touraine (Husi 2003b : 33), au 13e s. à Poitiers (Véquaud 2003 : 75) et à Bourges (Notice de la ZAC Avaricum sur ICERAMM par Finet A. Consultée le 18 mars 2015). Enfin les derniers pots à cuire ne sont typologiquement pas identifiables (ZF-177 et 188).

                                                                  Les cruches sont ovoïdes avec une lèvre à inflexion externe et un bec ponté (planche 135.03b - figure 6 : cruche 3-15 : ZF-185 et ZF-190). Cette forme est inédite pour la seconde moitié du 12e et le 13e s. en Touraine, les cruches à bec ponté datant plutôt des 9e et 11e s. (Husi 2013b : 36). Mais les deux productions fines, beiges et roses, employées pour sa réalisation confirme bien une datation tardive du 12e et 13e s. (lo1k et lo1L).

                                                                  Les pichets, datés des 12e-13e s., sont élancés avec une lèvre légèrement marquée triangulaire et une probable anse plate rattachée sur le col (Husi 2003b : 35 ; Husi 2014b : 74) (pichet 1 : ZF-178, ZF-179, ZF-196, ZF-228, ZF-229). D’autres pichets, aussi élancés, ont une lèvre arrondie et des traces de tour très marquées (pichet 10-2 : ZF-81, ZF-83, ZF-88).

                                                                  Les trois derniers récipients sont minoritaires dans cet ensemble. Une coupe est hémisphérique avec une lèvre à inflexion externe sans comparaison avec les coupes du 13e s. à Tours (Husi 2003b : 37) (coupe ZF-82). Une lèvre triangulaire de fort diamètre appartient à un vase de stockage dont la forme générale est assez proche d’exemplaires poitevins du 13e s. (Véquaud 2003 : 78) (vase réserve 6 ZF-181). Enfin, la dernière forme identifiée est une lampe à pied creux très fragmentée (lampe ZF-87).

                                                                  Ensemble 135.04

                                                                  • Ensemble 135.04

                                                                  Les couches immédiatement postérieures aux précédentes n’ont pas livré de fragments de poterie de la première moitié du 14e s. Les productions fines rouges des ateliers de Dourdan ou blanches ou roses des ateliers de Saint-Jean-de-la-Motte n’ont pas été identifiées (5b et 1j). Elles sont un bon marqueur pour la première moitié du 14e s. ; leur absence est peut-être à mettre en relation avec l’arasement du secteur pour la construction du logis à la fin du 14e s. (Papin 2015 : 90), ou à un approvisionnement différent à cette période par rapport aux référentiels établis pour la ville de Tours, ou encore à une insuffisance dans le référentiel local en cours de constitution.

                                                                  Les couches de cet ensemble sont datées de la seconde moitié du 14e s. à la première moitié du 16e s. et sont des niveaux de construction en relation avec l’édification de la chapelle Saint-Louis attribuée au programme palatial de Louis Ier d’Anjou en 1377 (Papin 2015 : 91) ou des niveaux de construction associés au logis (US 2 095), ou une occupation extérieure (US 2 096), un sol (F.127 US 2 143), le comblement de deux fosses (F.116 US 2 087 et F.117 US 2 089) ou encore la sépulture d’un chien (F.115 US 2 085). Une guimbarde (US 2 136, Soulat 2015 : 148) en alliage cuivreux datée du 14e ou du 15e s. a été exhumée dans un niveau. Le matériel hors contexte représente 40 % des individus observés, entre autres les pots à lèvre en bandeau court ou à lèvre en gouttière (pot 2-2 et 2-7).

                                                                  Les groupes techniques utilisés à cette période sont fins et bien cuits de couleur rose, blanche, rouge ou beige, parfois avec une glaçure monochrome ou mouchetée, ou grossiers et rouges, beiges, orange ou ocre avec une glaçure monochrome (dans l’ordre lo1c, lo2a, lo2e, lo2f, lo2h, lo3e, lo4a, lo5a, lo6a, lo7b, lo11d, lo5c, lo8c, lo9b et lo11a). La production fine de couleur blanche avec une glaçure monochrome opaque verte pourrait provenir du Poitou (Husi 2003b : 30) (lo2h). Une autre production est brune avec un engobe rouge et provient de l’Orléanais ou du Blésois (lo5a) (Husi 2003b : 29 et 30). Les deux dernières productions sont des importations, l’une est un grès du Domfrontais qui apparaît en Touraine dans le courant du 15e s. (Husi 2003b : 32), et l’autre, très fine et orange, provient des ateliers sarthois de Ligron pour tourner des gobelets en usage aux 14e et 15e s. (Husi 2003b : 36) (19c et 3f).

                                                                  Cette période à la transition entre l’époque médiévale et l’époque moderne se caractérise par des modifications morphologiques dans la batterie de cuisine en terre cuite (planche 135.04 - figure 7).

                                                                  Les pots sont désormais ovoïdes avec une anse et une lèvre à gorge interne marquée ou en inflexion interne ou encore en inflexion externe plus ou moins marquée et sont datés du 15e au début du 16e s. sur les sites de Tours et de Chinon (Husi 2003b : 29 ; Husi 2014b : 74-75 ; Gerbaud et Husi 2014b : 62) (pot 11-1 : ZF-127, pot 11 : ZF-103, ZF-104, ZF-202 et pot 12 : ZF-200, ZF-204 et ZF-207). Un autre pot avec une lèvre plus prononcée est daté de la seconde moitié du 15e au 16e s., comme l’attestent les exemplaires exhumés à Tours, Chinon et au Grand-Pressigny (Husi 2003b : 33 ; Husi 2014b : 75 ; Gerbaud et Husi 2014b : 63) (pot 13-1 : ZF-209). Un pot à beurre en grès normand (Husi 2003b : 34) a une lèvre en inflexion externe (pot 1 : ZF-208). Quelques lèvres très fragmentées ne sont pas identifiées avec certitude (pot 12 ou 13 : ZF-201, ZF-205 et ZF-206).

                                                                  Les pichets, très fragmentés, ont une anse plate rattachée sur le col et une lèvre plus ou moins triangulaire (pichet 1 ou 8: ZF-128, ZF-129, ZF-131, ZF-132, ZF-134, ZF-135, ZF-136, ZF-198). Ces récipients sont assez proches des exemplaires mis au jour à Tours, à Marmoutier et à Chinon (Husi 2003b : 35 ; Husi et Testard 2014 : Fig. 86 et 87 ; Husi 2014b : 76) entre le 13e et le 15e s. Un autre pichet a une lèvre plate rentrante et un dernier une lèvre déjetée presque horizontale (pichet : ZF-130 et ZF-197). Aucune comparaison n’a été trouvée pour ces deux formes.

                                                                  Un couvercle, assez incomplet, est plat avec un probable tenon de préhension et ressemble à des exemplaires mis au jour à Tours pour les 15e et 16e s. (Husi 2003b : 37) (annexe 12 : couvercle 1 : ZF-203). Un fond à pied peut être associé aux gobelets produits à Ligron au 14e et 15e s. (Husi 2003b : 36).

                                                                  Enfin, une lèvre en bourrelet avec des traces de feu associée à un fond plat appartient à une lèchefrite dont le groupe technique est daté des 14e et 15e s. (lèchefrite : ZF-199, lo4b)

                                                                  Ensemble 135.05

                                                                  • Ensemble 135.05

                                                                  Cette période, de la seconde moitié du 16e s. à la fin du 17e s., se caractérise par un abandon progressif de la chapelle avec une élévation du niveau des sols extérieurs qui contraint au bouchage de son portail occidental (Papin 2015 : 109, F.169 US 1 220 et 1 209). Ce bouchage a livré quelques fragments redéposés de poterie et de verre à pied datés des 14e et 15e s. (Aunay 2014 : 131) Une fosse dépotoir à l’extérieur de la chapelle, contre le mur M21, constitue l’essentiel de l’occupation (F.38 US 1 201) des 16e et 17e s. La céramique hors contexte représente 27 % des individus observés.

                                                                  Les groupes techniques en usage sont presque tous recouverts par une glaçure monochrome et sont fins de couleur blanche, ocre ou beige (lo2b, lo2f, lo4a et lo11d). Les grès proviennent soit du Domfrontais, soit de La Puisaye ou de La Borne (19c et 21c). Enfin, quelques fragments assez grossiers de couleur orange et grise attestent l’utilisation des productions lavalloises (10a).

                                                                  Peu de récipients ont été observés dans les couches de cette période (planche 135.05 - figure 8).

                                                                  Un pot daté du 16e s. a une lèvre à inflexion externe (pot 11 : ZF-213) (Husi 2003b : 34). Le pot lavallois avec une lèvre plate assez importante est semblable aux récipients exhumés à Tours et à Chinon (Husi 2003b : 34 ; Husi 2014b : 78) aux 16e et 17e s. (pot 6-3 : ZF-210). Les pots à beurre du Domfrontais, de la fin du 16e et au début du 17e s. (Husi 203 b : 34), ont une lèvre plate et biseauté avec une liaison col/panse anguleuse (pot 1-3 : ZF-214, ZF-216, ZF-217).

                                                                  Un unique plat hémisphérique avec une lèvre dans le prolongement de la panse est couvert par une glaçure interne totale (plat 1 : ZF-215).

                                                                  Enfin, une lèvre carrée n’est pas identifiable, et un pied creux conique peut appartenir à une lampe ou un réchaud (ZF-212 et ZF-211).

                                                                  Conclusion

                                                                  L’analyse de la céramique mise au jour en 2013 et 2014 sur le site de la forteresse de Loches a permis de mieux appréhender la chronologie des différentes occupations du 8e au 20e s. et notamment de mettre en évidence un arasement général des niveaux de la première moitié du 14e s. conséquence du programme palatial de Louis 1er d’Anjou. Cette étude a aussi permis la constitution des référentiels typologiques pour la ville de Loches qui seront intégrés au site ICERAMM.

                                                                  Enfin, en relation avec le Projet Collectif de Recherche sur la céramique du bassin de la Loire moyenne (Husi 2003a ; Husi 2013a), elle vient compléter le maillage territorial pour la construction des aires culturelles régionales dans la longue durée et pour une ville qui manquait jusqu’alors de référence. Le faciès de la céramique de Loches s’intègre bien à celui de la Touraine, et particulièrement de Tours et de Chinon ; toutefois, quelques récipients se rapprochent par leurs formes du répertoire poitevin. Sommes-nous ici dans un espace du sud de la Touraine en relation avec le haut Poitou ? Sans étonnement, il semble que oui, mais cela reste à confirmer, certaines périodes restant encore très mal représentées.

                                                                  On note pourtant quelques particularités qu’il restera à analyser à partir du mobilier des futures campagnes de fouilles. Outre le hiatus du 14e s., qui devra être confirmé, la question plus surprenante est la quasi-absence de céramique peinte en bandes à la fin du haut Moyen Âge qui caractérise généralement cette période en Touraine, alors que la présence de céramique glaçurée est, toute proportion gardée, non négligeable. Par comparaison avec d’autres sites castraux ou monastiques de la région, comme à Tours, à Blois ou à Chinon, ces deux techniques décoratives, surtout les récipients glaçurés, sont de bons marqueurs de la présence d’une élite sociale. Il est donc étonnant d’attester à Loches l’existence du meilleur marqueur, la glaçure, et l’absence de récipients peints, certes de qualité, mais qui se retrouvent aussi dans des sites bien moins prestigieux, voir tout à fait ordinaires. En l’état de la recherche, il est prématuré d’en tirer des conclusions hâtives, mais il faudra garder à l’esprit l’existence de cette originalité dans le faciès de la céramique de Loches et voir si cette absence se confirme ou s’il ne s’agit que d’un effet de sources.

                                                                  Références utiles

                                                                  • Références utiles

                                                                  Aubourg et Josset 2013
                                                                  Aubourg V. et Josset D. – Le Blaisois : caractérisation d’un faciès céramique original utile à une meilleure appréhension des interprétations socio-fonctionnelles du mobilier archéologique, in : Husi 2013a : 69-94.

                                                                  Aunay 2014
                                                                  Aunay C. – Le mobilier en verre des logis royaux de Loches, in : Papin P., Loches, première campagne de fouilles sur la forteresse : rapport de sondages archéologiques, SADIL, SRA Centre, Orléans : 129-138.

                                                                  Bouillon 2013
                                                                  Bouillon J. – Joué-lès-Tours : synthèse chrono-typologique de la céramique du site de La Flottière au sud-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 40-50.

                                                                  Galinié et al. 2005
                                                                  Galinié H., Husi P., Rodier X., Theureau C. et Zadora-Rio É. – ARSOL, La chaîne de gestion des données de fouilles du laboratoire Archéologie et Territoires, Les petits cahiers d’Anatole, 17, 27/05/2005, 36772 signes, [pdf]

                                                                  Gerbaud et Husi 2012a
                                                                  Gerbaud C. et Husi P. – Étude de la céramique, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2012, CITERES-LAT, Vol. 1 : 43-51 ; Vol. 2 : fig. 58 à 59.

                                                                  Gerbaud et Husi 2014a
                                                                  Gerbaud C. et Husi P. – Tours : Le site Saint Libert, in : Husi 2014a : 9-12.

                                                                  Gerbaud et Husi 2014b
                                                                  Gerbaud C. et Husi P. – Le Grand Pressigny : le site du château, in : Husi 2014a : 58-66.

                                                                  Husi 2003a
                                                                  Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                                                                  Husi 2003b
                                                                  Husi P. – Chrono-typologie de la céramique de Tours et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 23-38.

                                                                  Husi 2013b
                                                                  Husi P. – Tours : chrono-typologie de la céramique et ouverture économique, in : Husi 2013a : 25-39.

                                                                  Husi 2013c
                                                                  Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France : transformation des aires culturelles dans la longue durée (6e-19e s.), Rapport d’activité 2013, CITERES-LAT, SRA Centre, Orléans, 241 p.

                                                                  Husi 2014a
                                                                  Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France : transformation des aires culturelles dans la longue durée (6e-19e s.), Rapport d’activité 2014, CITERES-LAT, SRA Centre, Orléans, 232 p.

                                                                  Husi 2014b
                                                                  Husi P. – Chinon : le site du Fort Saint Georges, in : Husi 2014a : 67-80.

                                                                  Husi et Rodier 2011
                                                                  Husi P. et Rodier X. – ArSol: An archaeological data processing system, in : Jerem E., Redö F. et Szeverényi V., On the road to reconstruct the past, Computer Application and Quantitative Methods in Archaeology (CAA), Proceedings of the 36th International Conference (Budapest, April 2-6 2008), Archaeoligua, Budapest : 86-92.

                                                                  Husi et Testard 2014
                                                                  Husi P.et Testard P. – La céramique médiévale, in : Lorans É. et Creissen Th., Le site de l’Abbaye de Marmoutier (Tours, Indre-et-Loire), Rapport 2014, CITERES-LAT, Vol. 1 : 75-96 et Vol. 2 : fig. 77 à 87.

                                                                  Husi et Testard 2015a
                                                                  Husi P.et Testard P. – La céramique médiévale et moderne de la forteresse de Loches. Indre-et-Loire (37), Rapport d’analyse céramologique, CITERES-LAT, Tours, 78 p.

                                                                  Jesset 2013a
                                                                  Jesset S. – Saran et Orléans : chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge de l’Orléanais, in : Husi 2013a : 95-116.

                                                                  Lefèvre et Meyer 1988
                                                                  Lefèvre A. et Meyer N. – Les lampes en céramiques des fouilles urbaines des Saint-Denis, Archéologie Médiévale, 18 : 73-111.

                                                                  Marteaux 2013
                                                                  Marteaux F. – Tours : le mobilier céramique du XIXe siècle du site de la Chapelle Saint-Libert, point sur l’étude en cours, in : Husi 2013c : 37-78.

                                                                  Papin 2014
                                                                  Papin P. – Loches, première campagne de fouilles sur la forteresse, Rapport de sondages archéologiques, Conseil général d’Indre-et-Loire, SRA Centre, Tours, Orléans, 258 p.

                                                                  Papin 2015
                                                                  Papin P. – Loches, deuxième campagne de fouilles sur la forteresse, Rapport de fouille archéologique programmée, Conseil général d’Indre-et-Loire, SRA Centre, Tours, Orléans, 220 p.

                                                                  Soulat 2015
                                                                  Soulat J. – Pré-étude du petit mobilier, in : Papin P., Loches, deuxième campagne de fouilles sur la forteresse, Rapport de fouille archéologique programmée, Conseil général d’Indre-et-Loire : 140-151.

                                                                  Véquaud 2003
                                                                  Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.

                                                                  Véquaud 2013b
                                                                  Véquaud B. – Le haut-Poitou : encore la Loire ? in : Husi 2013a : 137-163.

                                                                  1.28B. LOCHES : LE SITE DE LA FORTERESSE

                                                                  Chloée Leparmentier et Philippe Husi
                                                                   

                                                                  Le site

                                                                  Le site

                                                                   | ICERAMM

                                                                  Il s’agit des quatrième et cinquième campagnes de fouilles programmées dans le parc des logis royaux du château de Loches. Elles ont été dirigées par Pierre Papin, du Service Archéologique Départemental d’Indre-et-Loire. Elles consistaient à poursuivre l’exploration d’un secteur déjà abordé en 2013 par deux sondages exploratoires, se situant à environ 100 m au sud-ouest du bâtiment des logis royaux. La céramique issue de ces deux sondages a déjà fait l’objet d’une étude en 2015 (Husi et Testard 2015a). Les objectifs étaient de mieux documenter, d’une part, un bâtiment interprété comme une grande salle du 11e s, et d’autre part, analyser le système des fortifications médiévales en lien avec cette salle. Du très haut Moyen Âge à l’époque moderne, sept ensembles ont été identifiés.

                                                                  Proposition basée sur

                                                                    Ensemble 135.06

                                                                    • Ensemble 135.06

                                                                    Cet ensemble est daté du début du 5e s. à la seconde moitié du 6e s. Il regroupe 12 couches archéologiques qui correspondent à la construction du castrum et à une phase d’occupation. Cela donne 159 tessons dont 16 % est hors-contexte.

                                                                    Dans les groupes techniques utilisés, on observe la présence de productions particulières comme la DSP (pour Dérivée de Sigillée Paléochrétienne), la sigillée d’Argonne ou la céramique brossée (DSP1, sg4a, 1d3). Deux productions ne sont pas tournées, l’une est noire et lissée (lo45c), l’autre grise ou noire et très micacée (lo17ai). Beaucoup de productions sont polies, leurs pâtes de couleur grises ou brunes peuvent être fines ou semi-fines (lo15h, lo15s, lo15v). Une seule production est lissée, de couleur grise (lo15k). Enfin, les autres productions ne possèdent aucun traitement de surface. Trois groupes techniques sont très micacés, leurs pâtes sont grossières beiges, brunes ou oranges et fines (lo17k, lo17t, lo6w). Les trois dernières productions sont rugueuses au toucher, l’une en pâte grossière de couleur grise, et les deux autres fines, grises ou oranges (lo15q, lo6d et lo6r).

                                                                    Trois formes sont identifiées pour cette période. Les deux premières sont des formes fermées, des pots. Le premier muni d’une lèvre déjetée en crosse et d’un col court tandis que le second avec la même lèvre en possède un moins important (pot 2-4 et pot 2-1). Le premier type de pots s’observe à Tours durant la seconde moitié du 5e s. et perdure jusqu’à la première moitié du 7e s. (puisqu’il semble apparaître dès le 4e s. à Joué-lès-Tours (Bouillon 2013 :46)). Le second semble apparaître en même temps que le pot 2-4 et disparaître au 10e s. (Husi 2013b : 29-30).

                                                                    Ensemble 135.07

                                                                    • Ensemble 135.07

                                                                    Peu de céramiques des 8e et 9e s. ont été mises au jour, aucune production peinte n’a été retrouvée, témoignant de l’absence d’occupation sur ce site à la fin du haut Moyen Âge. Cet ensemble est daté de la fin du 9e s. jusqu’au début du 11e s. et regroupe 20 US. Il s’agit majoritairement de niveaux d’occupation antérieure à la construction de la grande salle. Plus de 30 % de la céramique de cette période est hors-contexte pour un total de 420 tessons.

                                                                    Plusieurs groupes techniques sont en usage, dont une pâte fine légèrement micacée (lo17u). Il y a aussi des pâtes fines roses, ou blanches, ainsi que des pâtes grossières orangées (lo9h, lo1l, lo8f, et lo16c). Une seule de ces pâtes est recouverte par de la peinture ocre (lo8r). Enfin, les deux dernières productions sont couvertes par une glaçure monochrome jaune ou verte. Ce sont des pâtes fines roses ou beiges (lo2k et lo11f).

                                                                    Les récipients identifiés sont des pots ou des cruches. Les pots sont globulaires, sans anses et avec une lèvre en gouttière (pot 2-7). Ce type de forme apparaît dès le 8e s. et sera remplacé à partir du 12e s. par des récipients à lèvre en bandeau (Husi 2013b : 35). Une forme de cruche a été vue, avec une lèvre droite arrondie et une collerette. Un bec ponté pouvait être apposé sur ce type de récipient, mais un tel système de verseur n’a pas été retrouvé sur cet exemplaire lochois. On les retrouve fréquemment en Touraine durant les 9e et 10e s (Husi 2013b : 36).

                                                                    Ensemble 135.08

                                                                    • Ensemble 135.08

                                                                    Cet ensemble est daté du début jusqu’au troisième quart du 11e s. Il est représenté par 55 US. C’est durant cette période que s’effectue la construction de la grande salle, ainsi que sa première occupation. Moins de 20 % de la céramique étudiée est hors contexte.

                                                                    Les groupes techniques en usage sont des pâtes fines beiges micacées, blanches ou roses ainsi que des pâtes orangées grossières (lo17u, lo8f, lo1k, lo8h, lo1l, lo9h et lo16c). Enfin, une production fine et rose est couverte par une glaçure monochrome jaune ou verte (lo2k).

                                                                    Les formes sont très fragmentées, mais elles donnent tout de même un aperçu des récipients en usage lors de ce 11e s. Les pots sont sans anse, globulaires avec une lèvre en gouttière, comme lors de la période précédente (pot 2-7). Pour 5 récipients, étant donné l’état de fragmentation important, il est difficile de savoir s’il s’agit de pots à lèvre en bandeau, ou avec une lèvre en gouttière (pot 2-2 ou de pot 2-7). Les cruches ont une forme ovoïde, avec des lèvres déjetées et carrées. Elles peuvent avoir des becs tubulaires, ou pontés, mais aucun exemplaire n’a été retrouvé en place. On observe une lèvre correspondant à une bouteille, petit récipient avec une lèvre en goulot, elle aussi, produite dans une production blanche (lo8f). Enfin les autres récipients peuvent appartenir aussi bien à des cruches qu’à des pots.

                                                                    Ensemble 135.09

                                                                    • Ensemble 135.09

                                                                    Cet ensemble correspond à une période de restauration, ainsi qu’une deuxième phase d’occupation de la salle. D’après le mobilier en céramique présent, cette période peut être divisée en deux. Les couches les plus anciennes correspondent toujours au dernier quart du 11e s. Les couches les plus récentes peuvent être datées du 12e s.

                                                                    Le dernier quart du 11e s. est représentée par 48 US et plus de 20 % de la céramique est hors-contexte. Les productions sont similaires à celles de la période précédente. On retrouve des productions fines blanches ou roses (lo8f, lo1k, lo1l, lo8h, lo9h). Les pâtes fines beiges micacées et grossières orangées (lo17u et lo16c). De nouvelles productions glaçurées mouchetées apparaissent sur des pâtes rouges ou blanches (lo7j et lo7b) et la production à pâte rose avec une glaçure verte ou jaune est toujours présente (lo2k).

                                                                    Peu d’éléments de formes appartiennent à cette période. Un seul type de pot a été retrouvé, caractérisé par une lèvre en bandeau (pot 2-2). Cette forme peut se retrouver dès le milieu du 11e s. dans des villes comme Tours alors qu’elle ne semble apparaître qu’au début du 12e s. à Poitiers (Husi 2003b : 23 et Véquaud 2003 : 75). La majorité des formes présentes sont des cruches. Leur état de fragmentation rend difficile leur identification. Un récipient produit dans une pâte blanche doit probablement correspondre aux premiers pichets élancés que l’on retrouve en Touraine à la fin du 11e s. et surtout au début du 12e s (pichet 1) (Husi 2003b : 24).

                                                                    Le 12e s. est représenté par 30 US, moins de 30 % de la céramique est hors-contexte. Les productions utilisées sont moins nombreuses par rapport à celles du 11e s. Elles sont toutes fines, soit blanches, soit roses (lo1k, lo8f, lo1l). Une pâte blanche est recouverte d’une glaçure mouchetée verte (lo7b).

                                                                    La diversité des formes de récipients est restreinte. Plusieurs pots, une cruche et un pichet ont été retrouvés. Les pots sont toujours globulaires et sans anse. Les plus fréquents sont les pots en bandeau court (pot 2-2). Cette forme d’oule est en usage jusqu’au 13e s (Husi 2003b : 23). Le seul exemplaire de cruche ovoïde est réalisé dans une pâte blanche et possède un bec tubulaire (cruche 1-1). Ce type de récipient est daté des 12e et 13e s. en Touraine (Husi 2003b : 36). Les pichets ne sont pas typologiquement bien identifiés. Ils ont une forme élancée avec une lèvre triangulaire et une probable anse plate (pichet 1).

                                                                    Ensemble 135.10

                                                                    • Ensemble 135.10

                                                                    Les couches immédiatement antérieures n’ont pas livré de tessons du 13e ou de la première moitié du 14e s. Il n’y a aucun pot avec une lèvre en bandeau très développée (pot 2-3), forme fréquemment mise au jour au 13e s. De même, certaines productions, pourtant bon marqueur du 14e s. comme les productions de Saint-Jean-de-la-Motte ou celle de Dourdan (1j et 5b) sont absentes. Il y a par conséquent, très certainement, un hiatus chronologique correspondant aux 13e s. et aux trois premiers quarts du 14e s. Celui-ci pourrait probablement être dû à un abandon de ce secteur durant ces périodes.

                                                                    Le dernier quart du 14e s. est représentée dans la grande salle par 21 US avec 72 % du mobilier hors contexte, daté du 12e s. Ce taux important provient du comblement d’une glacière et d’un remblai de déchets de taille (US : 3 336, 3 321, 3 316, 3 296, 3 284, 3 264, 1 125, 3 004, 1 019, 3 012 et 3 002). Certaines productions sont cependant identifiées comme étant en contexte. Elles sont bien cuites, de couleur beige ou orangée, ou grossière de couleur orangée (lo1c, lo3e, lo9b). Une production pourrait provenir de l’Orléanais ou du Blésois : elle est brune avec un engobe rouge (lo5a) (Husi 2003b : 29-30 et Orssaud 1985 : 107). Une autre est importée, et provient des ateliers sarthois de Ligron (3f). Enfin les derniers sont tous glaçurés, soit verts et mouchetés sur des pâtes fines blanches ou roses (lo7b, lo2c et lo2e), ou monochromes et translucides sur des pâtes rouges (lo4b).

                                                                    À cette période s’observe un changement morphologique. Les pots, bien que toujours ovoïdes, sont désormais munis d’une anse. Leur lèvre possède une inflexion arrondie ainsi qu’une gorge interne bien marquée (pot 11-1). Ce type de forme s’observe en Touraine, dès cette période, et perdure jusqu’au 16e s (Husi 2003b : 23-24). Un des récipients avec une lèvre en bourrelet ainsi qu’un fond plat correspond à une lèchefrite.

                                                                    Ensemble 135.11

                                                                    • Ensemble 135.11

                                                                    Cet ensemble est daté du début du 15e s. jusqu’à la seconde moitié du 16e s. Il est en lien avec la construction du logis du fou. La part de récipient hors contexte est de 27 %.

                                                                    Les groupes techniques utilisés sont des pâtes fines bien cuites beiges ou orangées, ou des pâtes plus grossières orangées ou blanches (lo1c, lo3e, lo9b et lo8c). La production brune, engobée rouge, déjà présente à la fin du 14e s. s’observe également dans ce contexte du début de l’époque moderne. De nombreuses productions sont glaçurées. La plupart sont fines, de couleur blanche ou rose, avec une glaçure monochrome verte (lo11d, lo2f, lo2e). Une autre est orangée grossière verte (lo11a), et la dernière est fine orangée, avec une glaçure plombifère mouchetée verte ou translucide. Enfin les derniers groupes techniques mis au jour sont des importations, des grès du Domfrontais, ainsi que des productions Lavalloise. Des importations des ateliers sarthois de Ligron sont également présentes (19c, 10a, 3f).

                                                                    Beaucoup de formes peuvent être associées à ces productions. Les pots sont nombreux, tous munis d’une ou de plusieurs anses, avec plusieurs variantes micromorphologiques. Pour la majorité, il s’agit de pots avec une lèvre à inflexion interne (pot 11 et pot 11-1). D’autres ont une lèvre déjetée et un col cintré (pot 13 et pot 13-1). Un type de pot, réalisé uniquement dans la production lavalloise, possède une lèvre triangulaire rentrante (pot 6-1). Enfin, on recense un exemplaire de pot à beurre, réalisé en grès normand, (pot 1-3). Le dernier est un vase de stockage, avec une bande digitée horizontale, comparable à certains exemplaires retrouvés au fort Saint-Georges de Chinon datable des 15e et 16e s. (Husi et Testard 2015a : 32) (pot 8-1). Plusieurs formes de pichets composent aussi cet ensemble. La majorité n’est morphologiquement pas identifiable. Cependant, deux d’entre eux, réalisés dans des productions glaçurées (lo4b et lo2f), sont reconnaissables avec une lèvre comportant une petite gorge interne et un long col (pichet 8-2). Des formes ouvertes sont également présentes, comme des petites coupes ou un vase à réserve, réalisées dans une production à pâte beige fine (lo1c). Enfin, la dernière forme identifiable, est une lèchefrite en production orange, avec une glaçure translucide (lo4b), munie d’une petite lèvre arrondie rentrante, ainsi que des traces de feu liées à son utilisation.

                                                                    Ensemble 135.12

                                                                    • Ensemble 135.12

                                                                    Les couches de cette période ont livré 14 récipients dont 72 % hors contexte. Les groupes techniques en usage sont fins, de couleur orangée, et grossiers de couleur rose avec une glaçure au manganèse (lo5d et lo12b). Un fragment de faïence sans décor sur une pâte beige a aussi été observé (lo12i). Enfin des grès provenant de La Borne ou de la Puisaye sont présents (21c).

                                                                    Les deux récipients identifiés sont des plats. L’un avec une lèvre très arrondie, tandis que l’autre est avec une embouchure presque fermée. Ces formes sont attestées en Touraine au 17e s. (Husi 2003b : 37) (plat 5-2).

                                                                    Conclusion

                                                                    L’analyse de la céramique issue des fouilles de la grande salle des comtes d’Anjou a permis de préciser la chronologie du site, qui s’étend du 5e s. au 20e s. Elle a démontré, par la présence d’un hiatus chronologique, l’abandon de l’occupation de ce secteur durant le 13e s. et les trois premiers quarts du 14e s. La céramique peinte, largement présente en Touraine, est inexistante à Loches, absence également déjà identifiée lors de l’étude précédente de 2015. Un tel manque, alors que ces productions peintes sont fréquemment mises au jour sur des sites castraux, monastiques mais également plus ordinaires, ne peut pas s’expliquer par la nature du contexte, mais plutôt par l’absence d’occupation sur ce site à la fin du haut Moyen Âge. Ainsi, il semble que les rares témoins matériels d’une présence humaine à cette époque résultent plus d’une occupation éphémère que permanente des lieux. Cependant cette hypothèse reste à démontrer.

                                                                    D’une manière générale, la vaisselle est réalisée dans des pâtes fines ; les récipients sont bien tournés, et la finition est de qualité. L’éventail des formes est majoritairement composé de pots, sur lesquels certaines traces de feu attestent une fonction de cuisson, alors que la vaisselle de table est peu présente, comparé à la céramique de la résidence des comtes d’Anjou de Tours avec une présence régulière de récipients ostentatoire, ici aucun récipient de ce type n’a été mis au jour, comme on aurait pu s’y attendre en regard de la fonction des lieux.

                                                                    Références utiles

                                                                    • Références utiles

                                                                    Bouillon 2013
                                                                    Bouillon J. – Joué-lès-Tours : synthèse chrono-typologique de la céramique du site de La Flottière au sud-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 40-50.

                                                                    Galinié et al. 2005
                                                                    Galinié H., Husi P., Rodier X., Theureau C. et Zadora-Rio É. – ARSOL, La chaîne de gestion des données de fouilles du laboratoire Archéologie et Territoires, Les petits cahiers d’Anatole, 17, 27/05/2005, 36772 signes, [pdf]

                                                                    Husi 2003a
                                                                    Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                                                                    Husi 2003b
                                                                    Husi P. – Chrono-typologie de la céramique de Tours et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 23-38.

                                                                    Husi 2003d
                                                                    Husi P. – Préliminaire à une synthèse chrono-typologique régionale à partir des sites étudiés (11e s.-17e s.), in : Husi 2003a : 79-81.

                                                                    Husi 2013a
                                                                    Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

                                                                    Husi 2013b
                                                                    Husi P. – Tours : chrono-typologie de la céramique et ouverture économique, in : Husi 2013a : 25-39.

                                                                    Husi et Rodier 2011
                                                                    Husi P. et Rodier X. – ArSol: An archaeological data processing system, in : Jerem E., Redö F. et Szeverényi V., On the road to reconstruct the past, Computer Application and Quantitative Methods in Archaeology (CAA), Proceedings of the 36th International Conference (Budapest, April 2-6 2008), Archaeoligua, Budapest : 86-92.

                                                                    Husi et Testard 2015a
                                                                    Husi P.et Testard P. – La céramique médiévale et moderne de la forteresse de Loches. Indre-et-Loire (37), Rapport d’analyse céramologique, CITERES-LAT, Tours, 78 p.

                                                                    Orssaud 1985
                                                                    Orssaud D. – Archéologie de la ville. Orléans 2. La céramique médiévale, Revue archéologique du Loiret, 11 : 1-154.

                                                                    Papin 2017
                                                                    Papin P. – Loches-le château, quatrième campagne de fouilles programmées – la grande salle des comtes d’Anjou, Conseil général d’Indre-et-Loire, SRA Centre-Val de Loire, Tours, Orléans, 187 p.

                                                                    Véquaud 2003
                                                                    Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.

                                                                    1.29. NEUVY-LE-ROI : LE SITE DE LA MARMAUDIÈRE

                                                                    Emmanuelle Coffineau
                                                                    Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                    Le site

                                                                    Le site

                                                                     | ICERAMM
                                                                    Proposition basée sur

                                                                      Ensemble 13.01

                                                                      • Ensemble 13.01

                                                                      Ensemble 13.02

                                                                      • Ensemble 13.02

                                                                      Ensemble 13.03

                                                                      • Ensemble 13.03

                                                                      Ensemble 13.05

                                                                      • Ensemble 13.05

                                                                      Ensemble 13.07

                                                                      • Ensemble 13.07

                                                                      Ensemble 13.08

                                                                      • Ensemble 13.08

                                                                      Ensemble 13.09

                                                                      • Ensemble 13.09

                                                                      Ensemble 13.10

                                                                      • Ensemble 13.10

                                                                      Ensemble 13.11

                                                                      • Ensemble 13.11

                                                                      Ensemble 13.12

                                                                      • Ensemble 13.12

                                                                      Ensemble 13.14

                                                                      • Ensemble 13.14

                                                                      Ensemble 13.16

                                                                      • Ensemble 13.16

                                                                      Ensemble 13.17

                                                                      • Ensemble 13.17

                                                                      Ensemble 13.18

                                                                      • Ensemble 13.18

                                                                      Ensemble 13.19

                                                                      • Ensemble 13.19

                                                                      Ensemble 13.20

                                                                      • Ensemble 13.20

                                                                      Ensemble 13.23

                                                                      • Ensemble 13.23

                                                                      Ensemble 13.24

                                                                      • Ensemble 13.24

                                                                      Ensemble 13.27

                                                                      • Ensemble 13.27

                                                                      Ensemble 13.28

                                                                      • Ensemble 13.28

                                                                      1.30. TRUYES : LE SITE DES GRANDES MAISON

                                                                      Emmanuelle Coffineau
                                                                      Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                      Le site

                                                                      Le site

                                                                       | ICERAMM
                                                                      Proposition basée sur

                                                                        Ensemble 21.03

                                                                        • Ensemble 21.03

                                                                        Ensemble 21.04

                                                                        • Ensemble 21.04

                                                                        Ensemble 21.05

                                                                        • Ensemble 21.05

                                                                        Ensemble 21.06

                                                                        • Ensemble 21.06

                                                                        Ensemble 21.07

                                                                        • Ensemble 21.07

                                                                        Ensemble 21.08

                                                                        • Ensemble 21.08

                                                                        Ensemble 21.10

                                                                        • Ensemble 21.10

                                                                        1.31. RIGNY : LE SITE DE L’ÉGLISE ET SES ABORDS

                                                                        Philippe Husi
                                                                        Zadora-Rio É. et Galinié H. avec la collaboration de Husi P., Motteau J., Rodier X., Sénégas M.-L., Theureau Ch. et al. 2020 – L’église de Rigny et ses abords. De la colonia de Saint-Martin de Tours au transfert du centre paroissial (600-1865) [En ligne].

                                                                        Le site

                                                                        Le site

                                                                         | ICERAMM
                                                                        Proposition basée sur

                                                                          Ensemble 14.01

                                                                          • Ensemble 14.01

                                                                          Ensemble 14.02

                                                                          • Ensemble 14.02

                                                                          Ensemble 14.03

                                                                          • Ensemble 14.03

                                                                          Ensemble 14.04

                                                                          • Ensemble 14.04

                                                                          Ensemble 14.05

                                                                          • Ensemble 14.05

                                                                          Ensemble 14.06

                                                                          • Ensemble 14.06

                                                                          Ensemble 14.07

                                                                          • Ensemble 14.07

                                                                          Ensemble 14.08

                                                                          • Ensemble 14.08

                                                                          1.32. AMBOISE : LE SITE PLACE SAINT-DENIS

                                                                          Philippe Husi
                                                                          Husi P. (dir.) 2003a – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne]. 

                                                                          Le site

                                                                          Le site

                                                                           | ICERAMM
                                                                          Proposition basée sur

                                                                            Ensemble 187.01

                                                                            • Ensemble 187.01

                                                                            2. Le Blésois

                                                                            2.1. SOUGE-SUR-BRAYE : LE SITE DU BOURG

                                                                            Sébastien Millet
                                                                             

                                                                            Le site

                                                                            Le site

                                                                             | ICERAMM

                                                                            La fouille archéologique réalisée en août et septembre 2007 aux abords immédiats du bourg de Sougé-sur-Braye (Loir-et-Cher) a permis la mise au jour d’un enclos délimitant une implantation du début du premier Moyen Âge à vocation artisanale. L’artisanat du fer, manifestement pratiqué sur le site est essentiellement attesté par la présence de trois foyers, d’une fosse d’atelier, de déchets de réduction et de battitures. Toutefois, l’absence de certains éléments (enclumes, bacs de trempage, éléments de tuyère ou débris métalliques) ne permet pas de préciser la vocation métallurgique de l’enclos. Au 14e s. et au 17e s., une activité de tannerie s’implante sur la partie occidentale de l’emprise (cuves et bâtiments à bassins (Carlier 2008).

                                                                            L’enclos se développe en fer à cheval sur les trois côtés est (fossés F.99/F.88 et F.87), sud (tronçons F.151/F.53, F.88/F.154 et F.67) et ouest (fossé F.5). La limite nord de l’enclos est hors emprise de fouille. La plupart des structures en creux liées à l’occupation (trous de poteau, fosses, foyers, structure d’atelier F.49/F.50, fossés F.18 et F.10 sont localisées à l’intérieur de l’enclos. L’occupation se développe néanmoins en dehors à l’extrémité nord-est de l’emprise (fosses F.100, F.130, et F.133, entre autres). Concernant les structures rattachées à la phase d’occupation du premier Moyen Âge, les recoupements sont très rares, confirmant pour cette phase une durée d’occupation relativement courte (la fosse F.52 coupe le fossé F.5 ; la relation entre la fosse F.160 et le fossé F.99 est incertaine). Le seul bâtiment sur poteaux plantés clairement identifié (structure 3, de plan rectangulaire ; 2,75 m sur 5,5 m) est établi à proximité immédiate et parallèlement au fossé oriental de l’enclos. Les rejets de céramiques domestiques les plus nombreux sont localisés dans les tronçons de fossés à proximité immédiate de ce petit bâtiment (fossé F.87, NR : 146 ; fossé F.99, NR : 58 ; fossé F.88, NR : 31).

                                                                            Proposition basée sur

                                                                              Ensemble 159.01

                                                                              • Ensemble 159.01

                                                                              La céramique étudiée est issue d’assemblages provenant de cinq faits archéologiques (F.5, F.76, F.100, F.120, F.131).

                                                                              La part des tessons ayant subi une post cuisson réductrice est particulièrement importante. Certaines, présentant des teintes de surfaces grises ardoisées, ont vraisemblablement subi un enfumage en fin de cuisson. Au total, ce sont 441 restes sur 577, soit 76,5 % du NR et 70 NMI sur 87 (80,5 % du NMI) qui sont concernés par le mode de cuisson post réducteur. Ces rapports sont à rapprocher de ceux rencontrés pour différents sites des 6e-7e s. d’Indre-et-Loire, comme Neuvy-le-Roi « la Marmaudière », et Truyes « les Grandes Maisons », qui ont livré des taux voisins de 75 % de céramiques de cette période cuites en atmosphère réductrice (Coffineau 2004 : 71 ; Coffineau 2005 : 53).

                                                                              Les productions cuites post cuisson réductrices, blanches à grises sont très dominantes, en particulier le groupe technique GT 2-81-1 et sa version à surfaces enfumées GT 2-81-4 (respectivement 19 NMI et 4 NMI). Les groupes techniques GT 2-85-1 et 2-85-4 leur sont apparentés (respectivement 6 NMI et 3 NMI), de même que les productions GT 2-90-1 et GT 2-90-4, cette dernière anecdotique. Les productions GT 2-41-1, 2-82-1, 2-83-1, 2-84-1/4, 2-87-1/4, 2-91-1 et 2-96-1/4 présentent des teintes beiges tirant vers le brun. Le groupe technique rare GT 2-86-1 se distingue par sa teinte rose à cœur. Les productions sableuses ocre à grises concernent les groupes techniques GT 2-42-1, GT 2-88-1/4 et GT 2-89-1/4. Ces deux dernières sont clairement apparentées (respectivement 5 NMI et 6 NMI). La pâte grise GT 2-40-1 est caractérisée par de fréquentes inclusions grossières blanches.

                                                                              Les productions cuites en mode oxydant à pâtes claires blanc beige rassemblent les groupes techniques GT 1-81-1, GT 1-85-1 (bien attestées avec respectivement 5 NMI et 4 NMI), et GT 1-90-1. Les pâtes ocre très micacées et/ou sableuses concernent les groupes techniques GT 1-92-1, GT 1-93-1 et GT 1-88-1. Les deux premières présentent des similitudes évidentes avec les productions micacées tourangelles. La production GT 1-99-1 présente des teintes de surfaces roses à orangées.

                                                                              L’ensemble du corpus concerne des productions tournées. Les formes sont classiques pour la période. Le nombre typologique d’individu (NTI) s’établit à 66. Les formes fermées apparentées aux pots à cuire sont au nombre de 46 et représentent 69,7 % des formes identifiées. Ils présentent généralement les traces classiques d’utilisation liées à leur usage culinaire (traces de suie sur les parois externes et/ou dépôts calcaires ou autres sur les parois internes). Un tesson présente un dépôt interne de couleur « lie de vin », substance tinctoriale qui pourrait avoir été laissée par de la garance ou du fruit rouge. Les formes à liquide sont au nombre de trois individus vases (4,5 % du total). Les formes ouvertes sont principalement des coupes ou jattes (dix individus), auxquels s’ajoutent deux plats et deux couvercles (21,2 % du NTI). Trois indéterminés complètent le corpus.

                                                                              Les pots 2d dominent nettement en nombre le corpus des formes fermées (NTI : 17), devant les pots 2g et apparentés (NTI : 6 ; planche 159.01a) et les pots 2a (NTI : 4). Les pots 2f, 2n, 2q, 2L sont représentés à hauteur de deux individus chacun (planches  159.01b et 159.01c). Les pots 2p, 2u, 2-33 ou 2t n’ont livré qu’un unique exemplaire. C’est également le cas du pot 20a à large ouverture (planche 159.01c) dont la déformation de la lèvre indique la présence initiale d’une oreille percée tirée qui ne nous est pas parvenue. En Région Centre-Val de Loire, , ce mode de suspension n’est pas signalé sur des productions tournées avant la fin du 6e-début du 7e s. (Jesset et Bouillon 2014 : 19). La rareté des pots 2a à lèvres en S, du type de celle de l’iso 1107-1 (planche 159.01b) semble exclure une datation de la première moitié du 6e s. (ce type de pot est au contraire fréquent sur le site de Pithiviers-le-Vieil « les Jardins du Bourg », attribué à la seconde moitié du 5e-première moitié du 6e s. ; Millet 2011a : 426 et 431). La morphologie des pots 2d iso 1128-2 et iso 1112-3 (planche 159.01a) se retrouve dans des pots de petit calibre produits par le petit atelier de « l’Anguicherie » à Chambray-lès-Tours au 6e s. (Indre-et-Loire ; Millet 2012 : 55).

                                                                              Les gobelets biconiques à lèvres droites, moulurées ou non, et parfois décorés à la molette au niveau de l’épaule, comme l’iso 1160-1, semblent relativement bien représentés (pot 19a et 19d, planche 159.01c).

                                                                              Les vases à liquides sont très mal attestés. On note la présence d’un pichet 17a, équipé d’une anse plate épaisse asymétrique à repli. Un bec tubulaire à embouchure mouluré atteste l’existence d’au moins une cruche. Le vase le plus remarquable reste la petite bouteille à épaule rainurée qui nous est parvenue intacte (planche 159.01d). Elle présente des traces de chauffe externes discrètes sur un côté, au niveau du bas de panse. Issue de la fosse F.160, elle appartient à un assemblage du 6e s.

                                                                              Les formes ouvertes les plus fréquentes sont des coupes à carène haute, à partie supérieure parfois rentrante (coupes 6i/6h, planche 159.01e), ou à ouverture plus évasée et lèvre épaissie (coupe 6i, planche 159.01e) dont la présence est attestée dans la seconde moitié du 6e s. ou au début du siècle suivant sur le site potier de Saran « la Guignace ». La coupe 6h présente un profil relativement proche d’une coupelle 5 attribuée au 7e s. (Jesset et Bouillon 2014 : 18-19 et 31). Il faut signaler la présence de trois coupes à collerette 8c très fragmentaires et de coupes 8a (planche 159.01e). Les iso 1129-4 et iso 1049-2 présentent des décors à la molette de carrés pour l’un, de croix pour l’autre sur les surfaces externes des lèvres à collerette de ces deux vases. Les plats 11a (planche 159.01e) sont imités des plats Rigoir 4 des dérivées des sigillées paléochrétiennes (DSP), ces dernières productions du 5e-6e s. n’étant pas attestées sur le site de Sougé. Concernant les rares couvercles, outre la lèvre de couvercle 4d iso 1133-1 et le fond perforé iso 1124-1 (planche 159.01d), il faut remarquer l’usage de coupe comme couvercle de pot à cuire. Le cas le plus net est celui de la coupe 8a iso 1049-2 (planche 159.01e) dont seule la lèvre en collerette décorée d’une molette I érodée présente des traces de suie, témoignant de son utilisation renversée.

                                                                              Les fonds à base épaisse en disque ou à base débordante sont généralement décrochés à la ficelle. Aucun pied annulaire, encore relativement commun aux 5e-6e s., n’est à signaler.

                                                                              Concernant les décors, il faut souligner le soin pris à marquer les éléments morphologiques, comme les carènes, particulièrement mises en relief par des baguettes et des ressauts (coupe 6e, 6i et 6i/6h, planche 159.01e). Par ailleurs, de nombreux cols de vases sont moulurés (pot 2t et pot 19d, planche 159.01c). Les décors à la molette sont rares (12 exemplaires), très fragmentés et présentent des motifs simples : bâtons verticaux sur deux niveaux (motif C, le plus fréquent avec trois cas ; iso 1034-4, planche 159.01d), carrés sur une ligne ou deux niveaux (motifs F et G ; iso 1129-7 et 1129-8, planche 159.01d), voire sur cinq niveaux (molette P, obtenu par multiple passages de la molette, iso 1112-11, planche 159.01c), losanges (motif A, douteux), hachures obliques (motif M, iso 1129-3, planche 3), croix (motif I)… ou combinés : bâtons et triangles (motif CD, iso 1112-13, planche 159.01d) ou carrés et triangles (molette DF appliquée au dessus de la carène du pot 19d, planche 159.01c). Un seul exemplaire de poinçon à décor de palmette à nervure en relief a été mis au jour (iso 1075-2, planche 159.01e).

                                                                              En définitive, les comparaisons régionales, ainsi que le croisement des données morphologiques et technologiques montrent que la céramique domestique de Sougé-sur-Braye « le Bourg » est à dater du début de la période mérovingienne, et plus précisément de la seconde moitié du 6e-première moitié du 7e s. Ce petit lot offre un panorama remarquable de la céramique de la moyenne vallée du Loir au tournant de ces deux siècles.

                                                                              Planches de dessin par ensemble

                                                                              Références utiles

                                                                              • Références utiles

                                                                              Carlier 2008
                                                                              Carlier M. (dir.) – Sougé-sur-Braye, « Le Bourg » (Loir-et-Cher), Rapport final d’opération de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                              Coffineau 2004
                                                                              Coffineau E. – Le mobilier céramique, in : Tourneur J. (dir.), Un habitat rural du haut Moyen-Âge : le site de Neuvy-le-Roi, « La Marmaudière » (Indre-et-Loire), Document Final de Synthèse, SRA Centre, Orléans : 66 à 91.

                                                                              Coffineau 2005
                                                                              Coffineau E. – La céramique mérovingienne, in : Tourneur J., L’habitat mérovingien de Truyes, « Les Grandes Maisons » (Indre-et-Loire), Rapport final d’opération, Inrap, SRA Centre, Orléans : 54-60.

                                                                              Jesset et Bouillon 2014
                                                                              Jesset S. et Bouillon J. – Saran « La Guignace » (45.302.030 AH). Étude de mobilier céramique, Rapport final sur le mobilier céramique, SRA Centre, Orléans.

                                                                              Millet 2008a
                                                                              Millet S. et Jesset S. (coll.) – Le mobilier céramique du haut Moyen-âge, médiéval et moderne, in : Carlier M. et Ladureau P., Sougé-sur-Braye « Le Bourg » (Loir-et-Cher), Rapport final d’opération de fouille archéologique, Inrap, SRA Centre, Tours, Orléans, Vol. 1 : 34-59 ; Vol. 2 : 58-65.

                                                                              Millet 2011a
                                                                              Millet S. – Annexe 3 : étude du mobilier céramique médiéval, in : Salé P. (dir.) – Pithiviers-le-Vieil (Loiret), « Les Jardins du Bourg » (Lot 51) : Un quartier périphérique de l’agglomération secondaire, Rapport de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans : 419-444.

                                                                              Millet 2012
                                                                              Millet S. avec la collaboration de Gardère P. – Étude du mobilier céramique issu du four F.37, in : Dalayeun M.-D. et al., Chambray-lès-Tours, Saint-Avertin, Indre-et-Loire, section Tours/Angoulème. LGV SEA 2 – Phase 88, Rapport d’opération de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans : 46-58.

                                                                              2.2. SAINT-AIGNAN : LE SITE DE LA BACHAUDIÈRE : PHASE 1

                                                                              Sébastien Millet
                                                                               

                                                                              Le site

                                                                              Le site

                                                                               | ICERAMM

                                                                              Â l’automne 2013, la première phase du diagnostic réalisée à Saint-Aignan au lieu-dit « la Bachaudière », préalablement à l’extension du ZooParc de Beauval, a révélé la présence d’un four de potier. La phase 2 menée en septembre 2014 a depuis confirmé l’existence d’un atelier de potier au sein d’un secteur artisanal (fours de réduction de minerai).

                                                                              Proposition basée sur

                                                                                Ensemble 139.01

                                                                                • Ensemble 139.01

                                                                                Le four F.2 a été intégralement fouillé. Creusé dans la roche calcaire, il mesure 3,32 m de long, et se subdivise en trois parties distinctes : une très courte fosse d’accès au sud-ouest, un alandier et une chambre de cuisson au nord-est. L’ensemble confère au four une forme en « 8 » dissymétrique. La fosse d’accès et l’alandier présentent tous deux une largeur d’environ 1,00 m. La largeur de la chambre de cuisson grossièrement circulaire est d’environ 1,50 m. Une languette axiale réservée dans le calcaire sépare le volume de la chambre en deux carneaux. La profondeur maximale atteint 0,66 m. Les parois calcaires sont intégralement rubéfiées, hormis au sommet des parois de l’alandier, où un léger encorbellement annonce l’emplacement de la voûte disparue.

                                                                                Le comblement du four a fourni un lot céramique particulièrement homogène. Le nombre de restes (NR) est de 1 899. Le nombre typologique d’individus (NTI), établi à partir des bords de céramiques identifiés, est de 122. Le travail de remontage de la céramique n’étant pas achevé, compte tenu de la masse de mobilier à disposition, de son taux de fragmentation et du temps imparti pour un travail de post fouille de diagnostic archéologique préventif, ce nombre est surévalué, et sera vraisemblablement revu à la baisse une fois l’étude finalisée. Un faible nombre de tessons présente des marques d’utilisation sur leur paroi externe (traces de chauffe), témoignant de la présence limitée de céramique domestique au sein de ce lot, majoritairement constitué de rebuts de cuisson.

                                                                                Les groupes techniques
                                                                                La production associée au four

                                                                                Il s’agit de céramiques tournées, à pâte sableuse fine, granuleuse au toucher. Elles présentent des teintes très variables : blanche, beige, rose, orange ou brune. La production semble préférentiellement cuite en mode oxydant (GT 1-102-1/pâtes sta01t, sta01r et sta09e). La plupart des tessons présentant des tons gris sombre (GT 2-102-1/pâte sta08ab) sont majoritairement des surcuits. Toutefois, quelques tessons présentant des teintes gris bleuté pourraient avoir subi une cuisson en mode réducteur. L’observation des tranches à la loupe binoculaire montre de fines inclusions siliceuses translucides ou opaques, incolores, noires ou ocre rouges (oxydes). Ces inclusions très abondantes mais rarement jointives sont classées (isométriques), et présentent des angles émoussés. On note également la présence de quelques nodules d’oxydes de fer. Les seules inclusions visibles à l’œil nu sont blanches (feldspath ? Photo 1, planche 139.01a). Quel que soit le mode de cuisson considéré, 1 876 tessons sont rattachés à cette production (NTI : 120).

                                                                                Les ratés de cuisson les plus fréquents sont les céramiques surcuites, à teintes gris sombre, tirant parfois vers le brun rouge (GT 2-102-1/pâte sta08ab). D’autres rebuts se signalent en plus par des fissures sur des tessons surcuits (photo 2, planche 139.01c), ainsi que par des effondrements de matière et des déformations. Le pot iso 2.4, en pâte beige orangé se signale par la fracturation de sa panse, particulièrement au niveau de l’épaule, due à un retrait de matière trop important lors de la phase de séchage (les expérimentations ont montré qu’au cours du séchage, des déformations importantes pouvaient se produire « occasionnant des fissurations verticales dans les zones faibles » ; Jesset 2001 : 212).

                                                                                De nombreuses céramiques présentent des pointes et/ou des coulures de glaçure accidentelle (on en remarque également sur les tranches de certains tessons). Aucun raté de cuisson à décor de glaçure volontaire n’est identifiable. Celles-ci présentent des teintes variant d’un jaune verdâtre à un vert foncé.

                                                                                Les productions exogènes

                                                                                Elles sont rares, limitées à deux groupes distincts. Il s’agit premièrement de tessons de céramique tournée en pâte ocre orangée fine identifiable avec la pâte commune blésoise bl08e (NR : 5 : NTI : 1) et deuxièmement de fragments de céramiques en pâte fine compacte, le plus souvent blanche, plus rarement bicolore blanc/rose (GT 1-103-1/pâte sta01a). Les surfaces externes sont fréquemment craquelées (thermo fraction). Â l’œil nu, elle semble dénuée de tout dégraissant. L’observation à la loupe binoculaire révèle des inclusions éparses de quartz incolores et opaques non classées. Du point de vue des restes comptabilisés, cette production clairement exogène est la seconde en importance (18 tessons ; NTI : 1). Une origine tourangelle (ou berrichonne ?) est l’hypothèse de provenance la plus probable.

                                                                                Répertoire typologique
                                                                                Les pots

                                                                                Concernant les productions de l’atelier, les pots à lèvres éversées en gouttière (pot 2g) dominent le répertoire avec un NTI de 84. Les profils des vases sont ovoïdes, avec un extremum, plus ou moins marqué, situé au-dessus du milieu de panse. Les fonds sont plats ou légèrement bombés. Plusieurs sous-types sont déterminables à partir des variations micro morphologiques observables sur les lèvres. Les plus représentatifs de la production présentent des lèvres à profil trapézoïdal allongé (iso 2-5, planche 139.01a) ou des lèvres redressées, grossièrement triangulaires, avec un sommet de lèvre quasiment horizontal, se rapprochant du profil en sabot (iso 2-4, planche 139.01a). Les sous-types à lèvre allongée et méplat interne (iso 2-18, planche 139.01a), à parement arrondi (iso 2-3, planche 139.01a), ou à lèvre tendant vers un profil en « S » (iso 2-53, planche 139.01a) sont beaucoup plus rares, voire représentés par un unique exemplaire. Les pots à lèvre éversée quasiment à l’horizontale et profil en crosse (pot 2a, iso 2-1, planche 139.01a) sont tout aussi rares, de même que les pots 2q (iso 2-13, planche 139.01a). Les productions exogènes comptent un pot 2g en pâte blésoise bl08e et un pot 2a en pâte 1-103-1.

                                                                                Les cruches

                                                                                Le corpus des vases à liquide est plus diversifié que celui des pots. Les profils des vases sont ovoïdes, avec un extremum, situé à mi-panse. Les fonds sont plats ou très légèrement bombés. Le type dominant est celui de la cruche 3a doté d’un bec verseur ponté (NTI : 6). Ces cruches présentent soit une anse plate unique opposée au verseur, soit deux anses opposées (iso 2-11, planche 139.01b). Le type 3b à lèvre en collerette et deux anses opposées et la cruche 3c à anse plate opposée au bec ponté sont chacun représentés par unique individu archéologiquement complet (iso 2-15 et iso 2-9, planche 139.01b). Les cruches à bec pincé sont beaucoup plus rares (cruche 6a ; NTI : 3). Nombre de probables cruches ne pourront être rattachées à l’un ou l’autre de ces types qu’après la fin des remontages et/ou le calcul de leur diamètre d’ouverture (NTI : 19).

                                                                                Les formes ouvertes

                                                                                Elles se limitent à un individu tourné, très fracturé et incomplet. Il s’agit d’un grand vase attesté par un unique bord délité dans l’épaisseur de sa paroi et reconstitué avec six fragments (pot 8a, iso 2-19, photo 4, planche 139.01c). Il est doté d’une lèvre en sabot à gorge sommitale et d’un diamètre d’ouverture de 32 cm. L’épaule présente un ressaut digité. Le sommet de la lèvre est peint à l’ocre rouge (pâte sta01r). Le soin apporté à la décoration de ce grand récipient pourrait conduire à y voir un récipient de présentation des mets, plutôt qu’un vase de stockage. Des pointes de glaçure jaune sont déposées sur les parois externes et sur une tranche, malgré le remontage, démontrant que le dépôt accidentel de glaçure est postérieur à la cassure.

                                                                                Les décors

                                                                                Ils sont rares et se réduisent à trois types. Deux panses en pâte blanche présentent de courtes bandes peintes à l’ocre brun, disposées horizontalement ou en léger oblique (planche 139.01c, photo 3, bas de panse iso 2-17 et panse fine cannelée iso 2-18, en pâte sta01r). Ce type de décor instinctif par application se rencontre à Poitiers sur des cruches peintes de la première moitié du 11e s. Le second type se rencontre sur une panse surcuite (GT 2-102-1/sta08ab) présentant des bandes rapportées verticales digitées, destinées à renforcer la résistance de la paroi relativement peu épaisse d’un vase de grand volume. Pour finir, le pot 8a décrit ci-dessus présente des digitations disposées horizontalement sur le ressaut de son épaule, tandis que la gorge sommitale de la lèvre présente une peinture à l’ocre rouge (photo 3, planche 139.01c).

                                                                                Les objets en céramiques

                                                                                En dehors des vases à usage domestique, un seul objet en céramique a été mis au jour dans le comblement inférieur du four : il s’agit d’une embouchure de tube courbe grossièrement modelé, en pâte sta09e orangée, dont la fonction n’est pas, pour l’heure, assurée. Le conduit interne, circulaire, (large de 1,8 cm au niveau de l’embouchure et de 2,00 cm au niveau de sa cassure) a été régularisé avec un outil métallique qui y a laissé des traces longitudinales au niveau de l’embouchure de l’objet. Il pourrait s’agir des fragments d’une trompe d’appel de grand gabarit, mais l’aspect grossier de ses surfaces et de son embouchure conduit à la prudence quant à son utilisation (iso 2-20, planche 139.01c).

                                                                                Attribution chronologique

                                                                                La datation découle des comparaisons avec les corpus de céramiques des régions voisines. L’absence de cruches à becs tubulaires tangents à la lèvre (cruche 1e), qui apparaissent en Touraine dès la fin du 10e s. ou au début du siècle suivant, est un fait qui, conjoint au profil général des pots, très majoritairement ovoïdes, et à l’absence de proto bandeaux, permet d’exclure une datation de la fin du 10e s.-première moitié du 11e s. (Husi 2013b : 32). L’absence des productions de « la Bachaudière » sur le site voisin de Saint-Romain, pour la phase d’occupation du 9e s. permet d’attribuer la production à une date postérieure à cette occupation (toutefois deux lèvres en gouttière très fragmentaires, peuvent être résiduelles, peuvent être attribuées à la seconde moitié du 9e-première moitié du 10e s. ; Bouillon et Jesset 2004). Ceci est conforme avec la présence de lèvres rectangulaires éversées à l’horizontale dotées de gorges sommitales, qui équipent les cruches dès la fin du 9e s. Le bord de pot 2g (iso 2-53) dans le comblement terminal du four annonce la morphologie des lèvres à profil en « S » de la seconde moitié du 10e s.-première moitié du 11e s. Le décor peint de type « instinctif » se rencontre en Touraine au 10e s. et disparaît au milieu du 11e s. au plus tard. On remarquera qu’à Tours, le système de préhension à deux anses opposées n’est pas attesté, pour l’heure, avant la fin du 11e s., alors que ce système est déjà fréquent sur les cruches de « la Bachaudière », comme il l’est à Poitiers, pour les cruches, dès le 10e s. (Véquaud 2013c : 152 et 160). En conséquence, le corpus de céramique du four F.2 est caractérisé par un faciès le rattachant à la première moitié du 10e s. Toutefois, un individu présentant une morphologie attribuable à la seconde moitié 10e-première moitié 11e s. pourrait indiquer une datation du milieu du 10e s.

                                                                                Planches de dessin par ensemble

                                                                                • Planches de dessin par ensemble

                                                                                planche 139.01a
                                                                                planche 139.01b
                                                                                planche 139.01c

                                                                                Références utiles

                                                                                • Références utiles

                                                                                Aubourg et Josset 2008
                                                                                Aubourg V. et Josset D. – Blois : Chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge et approvisionnement, in : Husi P. (dir.), La céramique du haut Moyen Âge de la vallée de la Loire moyenne (Centre-ouest de la France), Rapport d’activité 2008, UMR 6173 CITERES-LAT, SRA Centre, Tours, Orléans : 148-173.

                                                                                Bouillon et Jesset 2004
                                                                                Bouillon J. et Jesset S. – La céramique médiévale des sites 23 et 25 de Saint-Romain-sur-Cher (texte et inventaire), in : Salé P. et Fournier L., Saint-Romain-sur-Cher « Les Cormins » (Loir-et-Cher), Autoroute A.85, Sites 25-26, Rapport final d’opération, SRA du Centre, Orléans, Vol. 3. Annexes : Annexe 7.

                                                                                Gerbaud et Husi 2013b
                                                                                Gerbaud C. et Husi P. – Étude de la céramique du site du Grand Pressigny, in : Lacroix M.-C., en cours.

                                                                                Jesset 1999
                                                                                Jesset S. – Le mobilier céramique médiéval et moderne, in : Massat T. (dir.), Orléans, îlot de la Charpenterie, Document Final de Synthèse, Vol. 4, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                                                Jesset 2001
                                                                                Jesset S. – Saran (Loiret), « Z.A.C. des Vergers », Rapport préliminaire. Document de fouille de sauvetage archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                Véquaud 2013c
                                                                                Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers, in : Husi 2013a : 147-163.

                                                                                2.3. SAINT-AIGNAN : LE SITE DE LA BACHAUDIÈRE : PHASE 2

                                                                                Sébastien Millet
                                                                                 

                                                                                Le site

                                                                                Le site

                                                                                 | ICERAMM

                                                                                Â l’automne 2014, une seconde phase de diagnostic réalisée à Saint-Aignan au lieu-dit « la Bachaudière », sur une zone d’extension du ZooParc de Beauval, a révélé l’existence d’un quartier artisanal associant fours de réduction de minerai de fer et structures typiques d’une officine de potiers (Dalayeun 2014). Un an auparavant, le secteur immédiatement au nord de l’emprise avait déjà livré un four de potier, intégralement fouillé à l’occasion de ce diagnostic (four F.2 ; Kildea, Millet et Deloze 2014). La production associée a déjà été décrite précédemment et ne sera évoquée que ponctuellement (Millet 2016 ; ensemble 139.01). Le projet d’extension ayant été abandonné dans ce secteur du zooparc, les données des diagnostics sont les seules à disposition pour l’heure. L’occupation, caractérisée par une quarantaine de structures archéologiques (fosses, trous de poteau, bas-fourneaux, four et tour de potier) est établie sur les pentes nord d’un ruisseau, le Traîne-feuilles, et celles d’un vallon sec situé à l’est.

                                                                                La seconde phase de diagnostic a livré un total de 793 restes de céramiques. Un lot de 764 tessons a été considéré pour le présent rapport. Le nombre minimal d’individu (NMI) est de 60 et le nombre typologique d’individus (NTI) de 55. Ces céramiques ont été réparties selon trois ensembles distincts. Le premier se limite aux productions associées au four de potier F.502 (ensemble 26.02 ; 150 fragments ; NMI : 11 ; NTI : 10). Le second rassemble les céramiques de treize lots, dont six principaux, et totalise 381 restes (ensemble 26.03 ; NMI : 29 ; NTI : 25). Le troisième ensemble (26.04) totalise 237 tessons (ensemble 26.04 ; NTI : 20). Ces derniers sont répartis entre les faits F.511 et F.542 et présentent des caractéristiques morphologiques permettant de les attribuer à la fin de l’occupation du site, en l’état actuel des données.

                                                                                Les groupes techniques (GT)

                                                                                La pâte sableuse principale (pâte 102 du rapport) est fine, granuleuse au toucher, présentant des teintes très variables, blanche, beige, rose (sta01t) ou orange à brune (sta09e). Elle semble préférentiellement cuite en mode oxydant. La plupart des tessons présentant des tons gris sombre (sta08ab) sont majoritairement des surcuits. Toutefois, un individu présentant des surfaces grises pourrait avoir subi une cuisson en mode réducteur. L’observation des tranches à la loupe binoculaire montre de fines inclusions siliceuses translucides ou opaques, incolore, noires ou ocre rouge (oxydes). Ces inclusions, très abondantes mais rarement jointives, sont classées (isométriques), et présentent des angles émoussés. On note également la présence de quelques nodules d’oxydes de fer. Les seules inclusions visibles à l’œil nu sont blanches (feldspath ?). Certaines céramiques présentent des coulures et pointes de glaçure accidentelles de teinte verte. Cette pâte sableuse est strictement identique à celle associée aux céramiques du four F.2 (phase 1, Kildea, Millet et Deloze 2014 : 50).

                                                                                Les autres productions identifiées sont dominées par la pâte siliceuse sta06a aux teintes beige rose à ocre orangé. Cette céramique se distingue des pâtes sta01t et sta09e par un aspect nettement moins granuleux.

                                                                                Les productions présentant des pâtes à structures compactes se répartissent en pâte sta09f rouge à surfaces rosées, et sta01n à pâte fine beige ou beige rosée. Dans l’ensemble 26.03, deux formes en pâte gris clair à structure compacte et surfaces craquelées semblent avoir subi une post cuisson réductrice. Les productions à pâtes ocre beige à orangées sont rares, illustrées par deux NMI (sta16c, à pâte grossière et semi fine à cœur gris).

                                                                                Trois autres productions, très rares sur le site, sont mieux connues. La pâte blésoise bl08e était déjà attestée par une forme redéposée au sein du four F.2. L’ensemble 26.03 en a livré de nouveaux fragments (NTI : 2). Par ailleurs, une panse retaillée en jeton de production engobée à polissage externe partielle bl03h est attestée dans l’ensemble 26.02. Ces productions d’époque carolingienne, les plus fréquemment rencontrées à Blois et dans ses environs (Aubourg et Josset 2013 : 82), sont bien attestées à Saint-Romain-sur-Cher « les Cormins » pour la seconde moitié du 9e s. (Salé et Fournier 2004 : 4), site distant de six kilomètres vers le nord, mais anecdotiques sur le site de « la Bachaudière ». Une dernière production n’est attestée que par un unique fond plat de pot à cuire. C’est une pâte fine blanche, présentant de petites inclusions siliceuses translucides très fréquentes, auxquelles des oxydes confèrent une teinte ocre rouge (sta01p). Cette production est apparentée aux pâtes 60/61 des deux fouilles de Sublaines « le Bois Gaulpied-Le Grand Ormeau » et de celle de La Croix-en-Touraine « la Pièce du Thé », sites distants d’environ dix kilomètres à l’est de l’Indre-et-Loire, à proximité de la vallée du Cher. La céramique du premier site est attribuable à la seconde moitié du 11e-début 12e s. (Millet in Chaudriller 2013 : 137). Celle du second est à caler dans le courant du 10e s. (Millet in Dalayeun 2015 : 111, faciès 2).

                                                                                Proposition basée sur

                                                                                  Ensemble 26.02

                                                                                  • Ensemble 26.02

                                                                                  Le four de potier F.502 et les productions céramiques associées (ensemble 26.02 ; planche 26.02).

                                                                                  Celui-ci présente un plan en « 8 » dissymétrique, une longueur d’environ 3,2 m et une largeur d’1,55 m au niveau de la chambre de cuisson, l’ensemble de ces caractéristiques étant comparables à celle du four F.2 mis au jour et intégralement fouillé lors de la première phase du diagnostic, en 2013. La fouille a concerné moins d’un tiers de la surface de la chambre de cuisson, mais cette faible emprise de sondage a toutefois livré un total de 148 fragments.

                                                                                  L’échantillonnage céramique collecté dans la couche d’abandon du four (US 5) est très homogène, tant au niveau technologique que morphologique, et présente de fréquents remontages. Aucune forme archéologiquement complète n’a cependant pu être reconstituée. Les productions présentent les mêmes caractéristiques technologiques que celles mises au jour dans le comblement du four F.2. La totalité des ratés de cuisson est en pâte sableuse (pâte 102 du rapport de diagnostic), présentant soit des teintes beige claire ou rosées (sta01t, rares dans ce contexte), soit des couleurs brunes, plus fréquentes, parfois beiges à cœur (sta09e). Ces derniers ratés permettent d’observer des cas de délitements dans l’épaisseur des parois des céramiques (iso 502-5-3, par exemple). Les rebuts de cuisson surcuits montrent des teintes grises, qui se limitent parfois aux surfaces des céramiques (sta08ab).

                                                                                  L’échantillonnage n’a livré que des formes fermées. La typologie des pots est très homogène. Quelques pots 2g sont équipés de lèvres en gouttière étirées à l’horizontale et dotés de profil en crosse (iso 502-5-2, planche 26.02, mais la plupart des pots voient leur lèvre plus ou moins redressée évoluer vers un profil en « esse » (pots 2g/2a ; iso 502-5-3, iso 502-5-5 et iso 502-4-1, planche 26.02). Ces types de profils de pots se retrouvent à Saint-Gervais-la-Forêt « le Tertre », particulièrement au sein de l’assemblage livré par F.559, attribué à la période 3 de ce site, et qui a également livré une cruche à deux anses opposées, comme celles du four F.2 (seconde moitié 10e s. ; Millet in Roy 2015 : 190 ; Millet 2016 : 94). Les éléments de probables vases à liquide sont plus fragmentaires. L’iso 502-5-6 en pâte rosée sta01r présente une surface peinte non totalement couvrante (planche 26.02). Une lèvre en gouttière fragmentaire en pâte beige clair sta01t présente une anse plate accrochée à son parement. Le seul individu en pâte sta09f rose est équipé d’une lèvre rectangulaire à gouttière sommitale, surmontant un col court (cruche 3a ?, planche 26.02).

                                                                                  Ensemble 26.03

                                                                                  • Ensemble 26.03

                                                                                  Les céramiques rattachées à l’ensemble 26.03 (planche 26.03)

                                                                                  C’est un lot relativement hétérogène, qui ne comprend que peu de correspondances avec la typologie des formes observées dans les ensembles clos 1 et 2, livrés respectivement par les comblements des fours F.2 et F.502. Le lot le mieux documenté est issu du comblement du creusement F.501, aménagement destiné à accueillir un tour de potier, fouillé par moitié, et qui vient recouper le four de potier F.502. Les douze autres lots proviennent notamment des structures en creux ayant livré des déchets de réduction du minerai de fer en liaison avec l’atelier métallurgique du site (fours de réduction F.517 et F.547, fosse F.548). L’ensemble comprend des céramiques domestiques, dont certaines présentent les traces habituelles attestant leur emploi comme poteries culinaires, ainsi que des ratés de cuisson surcuits (sta08ab), et nombre de tessons recuits au contact des bas fourneaux (ces fragments sont attestés en F.509, F.519, F.528, F.539 et F.549). Aucune céramique à vocation artisanale de type creuset n’a été indubitablement mise en évidence.

                                                                                  Le corpus céramique est dominé par les pots équipés de lèvres éversées en gouttière de type 2g, qui ne présentent des traces de chauffe externes attestant leur fonction de pots à cuire que dans quelques cas (iso 501-2-5 et iso 501-2-1, fond en pâte 61 issu de F.520). Une série de lèvres à développement oblique présentent des gorges étirées (iso 517-1 à parement infléchi ; iso 549-2 à parement arrondi ; iso 501-2-1 à parement triangulaire). L’iso 501-2-2 présente un profil à parement rectangulaire analogue à celui d’un pot à cuire du site de La Croix-en-Touraine « les Pièces du Thé » (Indre-et-Loire, situé à une dizaine de kilomètres en aval de « la Bachaudière »). De nombreuses autres formes trouvent des parallèles évidents sur ce même site. C’est particulièrement le cas de l’iso 501-2-4 à parement plus arrondi, de l’iso 539-3, doté d’un profil anguleux losangique et des pots iso 516-2 et 516-1, caractérisés par des lèvres éversées très massives contrastant fortement avec la finesse des parois de ces vases (Millet in Dalayeun 2015 : 106-107, faciès 2, attribué à la première moitié du 10e s.). Les fonds des productions en pâte sableuse (sta09e, sta01t, sta08ab) ou sta06a sont légèrement bombés. Le fond de pot à cuire en pâte blanche sta01p est en revanche plat et légèrement marqué.

                                                                                  Les vases à liquide sont dotés de cols courts et surmontés de lèvres horizontales rectangulaires à gorge sommitale (iso 516-3 et iso 502-2-3, planche 26.03). Sur ces exemplaires, les systèmes ajoutés de préhension ou verseurs ne sont pas conservés. Le comblement du tour de potier F.501 a cependant livré un bec ponté de cruche 3a ou 3c. Des fragments de becs pincés sont également à signaler. Les cruches 3a et 3c font partie du corpus céramique associé au four de potier F.2 (Millet 2016 : 94).

                                                                                  L’unique forme ouverte de la phase 2 est un bouton de préhension de couvercle tronconique à paroi épaisse (iso 516-4, planche 26.04 ; couvercle 2 : Châtellerault « Pouthumé », 9e s. ; Véquaud 2013d : 145 ; Nevers, 10e s., Ravoire 2013 : 133 ; Aubourg et Josset 2013 : 79, seconde moitié 10e-première moitié 11e s.).

                                                                                  Deux fragments de lampes en céramique ont été identifiés. Le premier est un fragment plein de hampe de préhension à cannelures peu marquées conservant l’amorce de la base de la coupelle réceptrice (pâte rose sta06f ; iso 517-2, planche 26.04). Ce type de lampe de la seconde moitié du premier Moyen Âge est particulièrement fréquent au 10e-11e s. Le second, iso 549-1 (planche 26.04), est une lèvre droite de très petite forme ouverte hémisphérique (diamètre d’ouverture de 7 cm) probablement identifiable à un godet de lampe à huile du même type (Type C3, Lefèvre et Meyer 1988 : 78 et 98, n°2 et 3). Ces deux artefacts sont issus de la zone de réduction de minerai.

                                                                                  Ensemble 26.04

                                                                                  • Ensemble 26.04

                                                                                  Les céramiques rattachées à l’ensemble 26.04 (planche 26.04).

                                                                                  L’essentiel de cet ensemble est constitué par les 232 restes céramiques, globalement très fragmentés, issu du niveau F.511. Ce niveau de sol argileux sombre, est observé en tranchée sur 7 m de long et 10 cm d’épaisseur, directement sous la terre végétale. Il est localisé 20 m au sud du four de potier F.502. La fragmentation insuffisante de même que le niveau très inégal de l’usure des tessons plaident pour une interprétation comme tessonnière ou tas de ratés postérieurement étalé par l’activité hydrographique et érosive du secteur, plutôt que comme niveau de circulation (Dalayeun 2015 : 54). On notera toutefois la présence au sein de cet assemblage de deux individus utilisés comme pots à cuire (iso 511-1 et iso 511-4).

                                                                                  Au sein de cet assemblage, les pots 2a à lèvre horizontale et gorge sommitale sont bien attestés (iso 511-4 et iso 511-5). Le pot 2g en pâte sableuse sta01t présente un type qu’on retrouve sur le site de Saint-Gervais-la-Forêt « le Tertre » dès la fin du 9e et dans la première moitié du 10e s., mais encore à Saint-Laurent-Nouan « Ganay », où il est produit dans la seconde moitié du 10e s., dans une variante à lèvre plus courte mais dont la gouttière interne présente le même ressaut très saillant (Millet in Roy 2015 : 192 ; Jaffrot in Ben Kaddour 2016 : 74). Deux exemplaires de pots 2g à parement quadrangulaire de profils identiques en pâte claire sta06a sont observés (iso 511-7). Le pot 2g à parement ogival en pâte rouge sta09f est plus classique (iso 511-4). Par rapport aux pots 2g à gouttière étirée et parement triangulaire de l’ensemble 26.03 (cf. iso 501-2-1, planche 26.03), on note deux individus présentant un redressement du col tel que les lèvres présentent désormais un sommet plat (iso 511-3, pots 2g/2q en pâtes sta01t et sta08ab). L’iso 511-2 équipé d’une lèvre rectangulaire pourrait également être attribué à un pot 2g, à moins qu’il ne s’agisse d’une cruche. Il présente une bande peinte à l’ocre orange sur sa partie sommitale et sa gorge interne.

                                                                                  Les deux formes déterminantes pour l’attribution chronologique de cet ensemble 26.04 sont deux lèvres à proto bandeaux de pots 2b. La première équipe un pot à cuire et est tournée en pâte blésoise bl08e (iso 511-1). Elle présente un bandeau très court et très divergeant, caractéristique des pots 2b les plus précoces. Certaines céramiques du site de Parçay-sur-Vienne « le Prézault » (Indre-et-Loire) présentent ces mêmes caractéristiques (Joly, Jesset et Dabek 2008 : 43-44, n°Str.5-1). Le second, iso 542-1, est tourné en pâte beige rosé sta06a et présente un bandeau très court à parement mouluré. Une datation de la seconde moitié 10e, début 11e s. au plus tard (et moins probablement), est proposée pour les céramiques de l’ensemble 26.04.

                                                                                  Conclusion

                                                                                  La seconde phase du diagnostic réalisé sur le site de « la Bachaudière » est venue confirmer l’existence d’une officine potière de la fin du premier Moyen Âge, associée à un secteur d’activité métallurgique (activité de réduction du minerai de fer). La céramique de cet atelier de potiers illustre cette période de transition couvrant les 10e-11e s. Les rebuts de cuisson de l’ensemble 26.02, essentiellement issus du sondage de la chambre de cuisson du four F.502 sont attribués à la première moitié du 10e s. Une datation de la première moitié/troisième quart du 10e s. est proposée pour l’ensemble 26.03, plus hétérogène. L’ensemble 26.04 a livré des formes caractéristiques de la seconde moitié du 10e s., ou du début du 11e s. au plus tard. La présence attestée de productions céramiques exogènes à l’officine témoigne d’une population d’artisans ayant accès à des produits diversifiés (céramiques domestiques blésoises à parois brutes bl08e ou engobées bl03h ; poteries culinaires en pâte sta01p et sta01a). Pour l’heure, la zone de diffusion des productions de cet atelier, non hégémonique, n’est pas établie.

                                                                                  Planches de dessin par ensemble

                                                                                  • Planches de dessin par ensemble

                                                                                  planche 26.02
                                                                                  planche 26.03
                                                                                  planche 26.04

                                                                                  Références utiles

                                                                                  • Références utiles

                                                                                  Aubourg et Josset 2013
                                                                                  Aubourg V. et Josset D. – Le Blaisois : caractérisation d’un faciès céramique original utile à une meilleure appréhension des interprétations socio-fonctionnelles du mobilier archéologique, in : Husi 2013a : 69-94.

                                                                                  Ben Kaddour 2016
                                                                                  Ben Kaddour C. (dir.) – Saint-Laurent-Nouan (41) Ganay (Tranche 2). Une occupation Bronze final/Hallstatt. Un vaste habitat rural (VIIIe-XIe s. apr. J.-C.). Deux petites productions potières (450-550 puis 950-1000 apr. J.-C.), Rapport final d’opération archéologique, Evéha, SRA Centre Val-de-Loire, Limoges, Orléans, 3 vol.

                                                                                  Chaudriller 2013
                                                                                  Chaudriller S. (dir.) – Sublaines, Indre-et-Loire, Le Bois Gaulpied, Le grand Ormeau, Zone 4, lot 2. Un souterrain aménagé des Xe-XIe siècles, Rapport de fouille, SRA Centre, Orléans.

                                                                                  Dalayeun 2014
                                                                                  Dalayeun M.-D. – Agrandissement du ZooParc de Beauval (Phase 2), Saint-Aignan, Loir-et-Cher, La Bachaudière, Un quartier artisanal de productions potière et métallurgique de la fin du haut Moyen Âge, Rapport de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                  Dalayeun 2015
                                                                                  Dalayeun M.-D. – La Croix-en-Touraine, Indre-et-Loire, Les Pièces du Thé. Une occupation agro-pastorale des IXe-Xe siècles, Rapport de fouille, SRA Centre, Orléans.

                                                                                  Jesset 1999
                                                                                  Jesset S. – Le mobilier céramique médiéval et moderne, in : Massat T. (dir.), Orléans, îlot de la Charpenterie, Document Final de Synthèse, Vol. 4, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                                                  Joly, Jesset et Dabek 2008
                                                                                  Joly S., Jesset S. et Dabek P. – Aux environs de l’an mil à Parçay-sur-Vienne, « Le Prézault » (Indre-et-Loire) : une aire d’ensilage isolée ?, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, LIV : 29-47.

                                                                                  Kildea, Millet et Deloze 2014
                                                                                  Kildea F., Millet S. et Deloze V. – Extension du ZooParc de Beauval et aménagement de la zone africaine (Phase 1), Saint-Aignan (41), La Bachaudière, Rapport de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                  Lefèvre et Meyer 1988
                                                                                  Lefèvre A. et Meyer N. – Les lampes en céramiques des fouilles urbaines des Saint-Denis, Archéologie Médiévale, 18 : 73-111.

                                                                                  Millet 2016
                                                                                  Millet S. – Saint-Aignan, site de La Bachaudière (Loir-et-Cher) : la céramique d’époque carolingienne associée au four de potier F.2, in : Husi P. (dir.), La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France, transformation des aires culturelles dans la longue durée (6e-19e siècle), Rapport d’activité 2016, CITERES-LAT, SRA Centre-Val de Loire, Tours, Orléans : 88-95.

                                                                                  Ravoire 2013
                                                                                  Ravoire F. – Nevers : Chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge du site de l’Abbaye Saint-Genest, in : Husi 2013a : 123-136.

                                                                                  Roy 2015
                                                                                  Roy G. – Saint-Gervais-la-Forêt « Le Tertre » (Loir-et-Cher). Un habitat rural privilégié de l’époque carolingienne. Rapport de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans : 170-221.

                                                                                  Salé et Fournier 2004
                                                                                  Salé P. et Fournier L. (dir.) – Saint-Romain-sur-Cher, « les Cormins » (Loir-et-Cher) - Autoroute A.85, Sites 25-26, Rapport de fouilles archéologiques, Rapport final d’opération, SRA Centre, Orléans.

                                                                                  Véquaud 2013d
                                                                                  Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique d’un site rural du haut Moyen Âge : Pouthumé à Châtellerault (Vienne), in : Husi 2013a : 137-146.

                                                                                  2.4. SUÈVRES : LE SITE DU QUARTIER DES SABLES (LOIR-ET-CHER)

                                                                                  Jérôme Bouillon
                                                                                   

                                                                                  Le site

                                                                                  Le site

                                                                                   | ICERAMM

                                                                                  Ce mobilier céramique émane des investigations archéologiques entreprises sur le lieu-dit « Quartier Des Sables » dans la commune de Suèvres (Loir-et-Cher) (Couderc 2008). Cette fouille fait suite à une phase de diagnostic archéologique réalisée en février 2006 (Scaon 2006).

                                                                                  Au terme de l’analyse, 692 tessons médiévaux, d’un poids total de 17 588 g, et parmi lesquels 139 NMI ont été individualisés, ont pu être identifiés. L’ensemble se répartit dans 78 US appartenant à 61 faits archéologiques.

                                                                                  On recense une occupation du premier Moyen Âge qui s’étend principalement de la période carolingienne (seconde moitié 8e s.) au début du Moyen Âge classique (11e s.).

                                                                                  Du mobilier résiduel plus ancien est par ailleurs ponctuellement associé aux ensembles de ce contexte, il s’agit de quelques tessons protohistoriques, gallo-romains ou mérovingiens.

                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                    Ensemble 127.01

                                                                                    • Ensemble 127.01

                                                                                    L’étude du mobilier céramique du site « Quartiers des Sables » à Suèvres a permis de mettre en évidence une occupation de la période carolingienne principalement située entre le 9e et la première moitié du 10e s. Quelques rares indices d’une occupation antérieure (8e s.) et postérieure (deuxième moitié du 10e-première moitié du 11e s.) sont attestés. Ces derniers restent cependant relativement diffus et témoignent vraisemblablement d’implantations dont l’épicentre se situe en dehors de la surface de fouille.

                                                                                    L’intérêt du corpus d’analyse porte principalement sur son contexte de découverte, avec des lots issus d’ensembles clos de type puits (F.30 et F.59) ou silos (F.180, F.181, F.182, F.192, F.194, F.195, F.196, F.203 et F.204), favorisant la cohérence et l’homogénéité des assemblages (Ensemble 127.01).

                                                                                    Cet ensemble est relativement bien documenté d’un point de vue technologique, avec des productions en pâte commune Blaisoise (Bl 08e), parfois légèrement micacée (Bl 17c), dont les surfaces peuvent supporter un engobe (Bl 16j) ou un décor peint à l’ocre (Bl 08ah). Cette consommation en produits locaux, ne doit cependant pas occulter un approvisionnement ponctuel auprès des ateliers de Touraine (Indre-et-Loire), Saranais (Loiret), voire de l’Essonne.

                                                                                    Le répertoire typologique s’agrémente de formes archéologiquement complètes, les cruches 1e et 3b, extraites des niveaux de fonctionnement du puits F.59, en composant les registres principaux. À ces typologies s’ajoutent tout un éventail de pots à cuire (pot 2a, pot 2b, pot 2n, pot 2g et pot 15a) et une lampe à huile (lampe 2a). Leur présence parmi les niveaux de condamnation de ces structures de stockage et d’approvisionnement en eau témoigne d’une fonction de rejet domestique préférentiel de ces structures situées en périphérie du secteur d’habitat.

                                                                                    Les décors sont majoritairement associés à des formes fermées de type cruche et se présentent essentiellement sous la forme de bandes repoussées dans le prolongement de l’anse. On recense également, associés aux cruches, quelques cas de décors à la peinture ocre-rouge sur pâte claire. Les molettes, registre décoratif habituellement fréquent sur les pots à cuire de cette période, sont ici quasiment inexistantes.

                                                                                    Planches de dessin par ensemble

                                                                                    Références utiles

                                                                                    • Références utiles

                                                                                    Couderc et al. 2008
                                                                                    Couderc A. – Suèvres (Loir-et-Cher), « Les Sables », Rapport de fouille, Inrap-Pantin CIF, SRA Centre-Orléans, 2 vol. (130 p.-85 p. de pl.).

                                                                                    Scaon et al. 2006
                                                                                    Scaon C. – Suèvres (Loir-et-Cher), « Quartier des Sables », DFS de diagnostic archéologique, Inrap-Pantin CIF, SRA Centre-Orléans, 76 p., ill.

                                                                                    2.5. VENDÔME : LE SITE DU QUARTIER ROCHAMBEAU, PHASE 2

                                                                                    Jérôme Bouillon
                                                                                     

                                                                                    Le site

                                                                                    Le site

                                                                                     | ICERAMM

                                                                                    Il s’agit d’un corpus d’étude qui complète une précédente phase de diagnostic réalisée sur le « Quartier Rochambeau » (phase 1) entre septembre et octobre 2015 (Blanchard 2016a). Au-delà de la zone géographique couverte, la documentation céramique sur la commune de Vendôme étant peu étoffée, c’est le contexte de fouille qui retiendra l’attention.

                                                                                    Il s’agit en effet de sondages réalisés sur l’implantation, dès le 11e s., de l’ancienne abbaye de la Trinité dont les parties annexes se développent au bas Moyen Âge. Les assemblages céramiques les plus précoces renvoient à des niveaux d’occupation des 12e-13e s. jusqu’à la fin du 18e s., période où l’édifice monastique périclite. Cet espace donne lieu, au cours du 19e s., à l’établissement d’une garnison militaire dont la période d’occupation est également illustrée de quelques ensembles céramiques caractéristiques.

                                                                                    La pertinence du corpus céramique choisi s’appuie principalement sur les assemblages les plus homogènes et les mieux documentés se rapportant respectivement aux différentes phases d’occupation de l’édifice religieux et militaire. Quatre ensembles ont été privilégiés : Ensemble 183.02 (US.16 009 et US.16 014), Ensemble 183.03 (F.18-US.18 070), Ensemble 183.05 (US.17 035) et Ensemble 183.06 (US.17 006).

                                                                                    Les contextes du bas Moyen Âge (14e-15e s.) apparaissent les plus documentés sur ce secteur. Les grès ne cessent d’être présents dans les assemblages postérieurs à la fin du 15e s. Pot à beurre en grès sombre normand, faisselle et égouttoir en grès du Berry alimentant l’essentiel du répertoire. La fin de la période moderne restitue des fragments de faïence et de grès en provenance aussi bien du Beauvaisis, que du Berry ou de Normandie. Le répertoire s’élargit à des cruches à anse « panier » et de probables terrines (laitière). Les faciès technologiques sont relativement semblables pour les contextes tardifs de la fin du 18e-19e s., à ceci près que les faïences de type « cul-brun » sont omniprésentes parmi les assemblages.

                                                                                    Un large spectre typologique fût appréhendé dans ces différents contextes réunissant aussi bien ustensiles de cuisson (coquemars, poêlons…), service des liquides (cruches, pichets...), de préparation ou de transport de denrées (terrines, plats, pot à beurre), de consommation (assiettes, tasses, lampe à huile…) et de stockage (bonbonne : vinaigrier, saloir, huile, eau de vie, eau…). Les gabarits de certains sont en corrélation avec l’occupation à caractère communautaire qui se développe sur ce secteur de Vendôme.

                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                      Ensemble 183.02

                                                                                      • Ensemble 183.02

                                                                                      Ensemble 183.03

                                                                                      • Ensemble 183.03

                                                                                      Ensemble 183.05

                                                                                      • Ensemble 183.05

                                                                                      Ensemble 183.06

                                                                                      • Ensemble 183.06

                                                                                      Planches de dessin par ensemble

                                                                                      Références utiles

                                                                                      • Références utiles

                                                                                      Blanchard 2016a
                                                                                      Blanchard P. – « Quartier Rochambeau » (phase 1), Vendôme (Loir-et-Cher), Rapport de diagnostic archéologique, Inrap, SRA Centre, Orléans, 214 p.

                                                                                      Blanchard 2016b
                                                                                      Blanchard P. – « Quartier Rochambeau » (phase 2), Vendôme (Loir-et-Cher), Rapport de diagnostic archéologique, Inrap, SRA Centre-Val de Loire, Orléans, 166 p.

                                                                                      2.6. BLOIS : SITE DE LA COUR DU CHÂTEAU

                                                                                      Viviane Aubourg et Didier Josset
                                                                                      Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                      Le site

                                                                                      Le site

                                                                                       | ICERAMM
                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                        Ensemble 23.01

                                                                                        • Ensemble 23.01

                                                                                        Ensemble 23.02

                                                                                        • Ensemble 23.02

                                                                                        Ensemble 23.03

                                                                                        • Ensemble 23.03

                                                                                        Ensemble 23.04

                                                                                        • Ensemble 23.04

                                                                                        Ensemble 23.05

                                                                                        • Ensemble 23.05

                                                                                        2.7. BLOIS : SITE DE LA MAISON DE LA MAGIE

                                                                                        Viviane Aubourg et Didier Josset
                                                                                        Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                        Le site

                                                                                        Le site

                                                                                         | ICERAMM
                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                          Ensemble 24.01

                                                                                          • Ensemble 24.01

                                                                                          Ensemble 24.02

                                                                                          • Ensemble 24.02

                                                                                          Ensemble 24.03

                                                                                          • Ensemble 24.03

                                                                                          Ensemble 24.04

                                                                                          • Ensemble 24.04

                                                                                          Ensemble 24.05

                                                                                          • Ensemble 24.05

                                                                                          Ensemble 24.06

                                                                                          • Ensemble 24.06

                                                                                          Ensemble 24.07

                                                                                          • Ensemble 24.07

                                                                                          Ensemble 24.08

                                                                                          • Ensemble 24.08

                                                                                          Ensemble 24.09

                                                                                          • Ensemble 24.09

                                                                                          Ensemble 24.10

                                                                                          • Ensemble 24.10

                                                                                          Ensemble 24.11

                                                                                          • Ensemble 24.11

                                                                                          2.8. BLOIS : SITE 2-4 RUE ROBERT HOUDIN

                                                                                          Viviane Aubourg et Didier Josset
                                                                                          Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                          Le site

                                                                                          Le site

                                                                                           | ICERAMM
                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                            Ensemble 25.01

                                                                                            • Ensemble 25.01

                                                                                            Ensemble 25.02

                                                                                            • Ensemble 25.02

                                                                                            2.9. SAINT-LAURENT-NOUAN (NOUAN-SUR-LOIRE) : LE SITE DE GANAY

                                                                                            Etienne Jaffrot
                                                                                             
                                                                                            Ce site a été intégré trop tardivement à cette publication pour être inclus dans les traitements statistiques. Cependant, il vient conforter les résultats de certaines propositions notamment concernant les décors du haut Moyen Âge, comme les molettes.

                                                                                            Le site

                                                                                            Le site

                                                                                             | ICERAMM

                                                                                            Les fouilles menées en 2014 sur le site de « Ganay » à Saint-Laurent-Nouan (41), dans le cadre du projet d’aménagement du golf des Bordes, ont porté sur une surface de 2,58 ha (Ben Kaddour 2016). Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges d’habitats datant de la fin de l’âge du Bronze ou du début du premier âge du Fer, de l’Antiquité gallo-romaine et du haut Moyen Âge. À la transition entre la fin de l’Antiquité et le premier Moyen Âge, deux petits fours pourraient avoir servi à cuire de la céramique. Le premier four F.1289, assez bien conservé et construit exclusivement avec des fragments de tuiles, comporte un laboratoire circulaire de 1 m de diamètre externe, les restes d’une sole perforée et un alandier de 1 m de long. Le second four F.701 est très lacunaire. Son laboratoire, construit en tuiles et en petits blocs calcaires est quadrangulaire, d’un peu plus de 1 m de côté, avec un alandier de 1,60 m de long. Leurs comblements d’abandon, ainsi que leurs abords, révèlent une production potière matérialisée par 6 500 tessons environ, pour un poids dépassant les 85 kg et attestée par un nombre important de fissures, de desquamations, d’éléments surcuits ou présentant parfois des coups de flamme, ainsi que par la fréquence des éclats de surface retrouvés dans l’assemblage. Les notices en ligne portent sur deux ensembles.

                                                                                            Proposition basée sur

                                                                                              Ensemble 186.01 et 186.02

                                                                                              • Ensemble 186.01 et 186.02

                                                                                              Données | Notices ICERAMM [1][2]

                                                                                              - le premier ensemble (186.01) regroupe la stratification des fosses F.1280, F.1284, F.1285, F.1297, F.1303, F.1307 et principalement de la fosse F.755 et des deux structures de combustion F.701 et F.1289. Le mobilier est homogène sur les plans technologique, typologique et décoratif de bas en haut de la séquence, ce qui plaide en faveur d’une production courte. La présence de mobilier dans une fosse antérieure aux fours prouve que l’atelier s’étend hors emprise ;

                                                                                              - le second ensemble (186.02) est composé de la fosse F.720, située à 20 m du précédent, accueillant un rejet très peu fragmenté et vraisemblablement direct de poteries complètes.

                                                                                              Au total, le corpus rassemble 1 123 individus céramiques au minimum dont 1 113 formes sont identifiées. De plus, les techniques décoratives sont renseignées par 304 exemplaires, rarement complets.

                                                                                              La production

                                                                                              Répertoire technologique

                                                                                              La production se décline en sept Groupes techniques, tous tournés, tous micacés. Les pâtes sont grossières dans 58 % des cas et sont cuites en atmosphère oxydante (sln17n) ou réductrice (sln17b). Les pâtes sont fines et sans traitement de surface dans 25 % des cas, de couleur orangée (sln03m-B) ou grise (sln15n). Enfin les 17 % restants sont des pâtes fines partiellement lustrées, de teinte orangée (sln03m-L) ou grise parfois enfumées (sln15s) et enfin peut-être engobées (sln03m-E). On note au total que les trois quarts de la production sont de couleur claire, orangée, ce qui la démarque du mobilier des contextes de consommation de l’Antiquité tardive, le plus souvent de teinte sombre, grise ou noire.

                                                                                              Aucune de ces pâtes ne trouve de correspondance stricte dans les lots alentour, et notamment pas dans l’assemblage de référence de Chilleurs-aux-Bois (Bouillon 2010a). En revanche, la description textuelle des « productions de couleur brun orangé à nombreuses inclusions moyennes de quartz, de feldspaths et de micas », découvertes à Blois, place de la Magie (Aubourg, Josset et Ruffier 1994), dans les contextes de transition entre le Bas-Empire et la période mérovingienne (période 2), est analogue à celle des productions grossières claires de Saint-Laurent-Nouan.

                                                                                              Répertoire typologique

                                                                                              Les trois quarts des formes ouvertes sont réalisées dans les pâtes fines. Si l’on exclut les coupes à collerette dont on présume la fonction culinaire, ce sont 85 % des coupes qui sont fines, souvent lustrées et souvent décorées. À l’inverse, les trois quarts des formes fermées, dont plus de 70 % de pots, sont de texture grossière. Les catégories de vaisselle de présentation et de récipient culinaire ou de stockage se manifestent ainsi dans le choix des matériaux.

                                                                                              La production de Saint-Laurent-Nouan se compose :

                                                                                              - de pots globulaires et ovoïdes (pot 2a), de contenance variable mais presque toujours tournés dans la pâte grossière orangée (sln17n), très majoritaires dans la production (plus de 70 %) ;

                                                                                              - de pots carénés à pâte fine et parfois décorés dont la forme est standardisée (pot 19a) ;

                                                                                              - de cruches à bec tubulaire (cruche 1c), parfois ponté (cruche 3d) ou à bec pincé (cruche 6a) ;

                                                                                              - de pots à oreille (pot 20b) qui, comme les pots carénés, symbolisent la tradition médiévale ;

                                                                                              - d’autres formes anecdotiques dont on n’a retrouvé que des fragments : des bouteilles, des vases à fond percé et des couvercles coniques (couvercle 6a) ;

                                                                                              - de coupes carénées (coupes 6c et 6i) en pâte fine et assez souvent décorées ;

                                                                                              - de coupes à collerette (coupes 8a et 8b) qui, à l’inverse, pour des raisons fonctionnelles, sont brutes et presque toujours réalisées dans une pâte grossière ;

                                                                                              - de bols qui évoquent les traditions de fabrication antique en référence à la typologie Rigoir des Dérivées de Sigillée Paléochrétienne (coupe 17a et 17b) ;

                                                                                              - de plats larges (plat 11/Rigoir 4), qui illustrent là encore la tradition antique d’un point de technique et décoratif ;

                                                                                              - de formes profondes à tenons (pot 8i), de forme inédite pour cette période.

                                                                                              Répertoire des décors

                                                                                              Les motifs représentatifs de la production sont composés de casiers alternant des lignes de carrés et des compositions géométriques diverses : croix (motif IP), losange et rond (motif CPAZ), triangles et rond (motif AHJ), croix et rond (motifs PIZ et CPIZ). D’autres motifs sont composés de lignes ondées (motifs J et JZ), un motif de bâtonnets, de losanges et de croix (motif CAI). Cinq poinçons différents ont été imprimés sur des formes ouvertes : deux différents motifs de palmette (palmette D), un décor de colonnette (colonnette A) et un poinçon carré (poinçon carré A).

                                                                                              D’autres techniques décoratives sont employées, dans une moindre mesure : le guillochis, les incisions ondées, le lustrage et l’engobe.

                                                                                              Datation

                                                                                              L’ancrage du mobilier dans la tradition antique est marqué par la présence d’imitation de Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes, le lustrage fréquent des surfaces, les 10 % de décors au guillochis et par la distinction nette entre la vaisselle culinaire, grossière, et la vaisselle de service, fine et décorée. À l’inverse, les caractères mérovingiens s’affirment par la forte proportion de formes carénées, par la prédominance des décors à la molette et, de manière plus emblématique encore, par la production de pots à oreilles. L’absence des pots à lèvre en crosse et des décors à la molette d’oves ou de chevrons, la présence d’un tiers de fonds marqués et non systématiquement de fonds plats, pourtant récurrents dans les contextes de consommation et de production de la région, pourraient marquer la précocité de l’atelier de Saint-Laurent-Nouan. Ces caractéristiques typologiques et décoratives permettent de fixer un terminus post quem à la deuxième moitié du 5e s., d’après la présence remarquable de pots biconiques et de décors à la molette (Chambon 2014).

                                                                                              Deux datations par thermoluminescence réalisées sur les deux fours artisanaux offrent un terminus ante quem vraisemblable au deuxième tiers du 6e s.

                                                                                              Comparaisons régionales et extra-régionales.

                                                                                              Les lots céramiques de la deuxième moitié du 5e s. à la fin du 6e s. dans le Loir-et-Cher sont rares et, de fait, absents des synthèses récentes (Aubourg et Josset 2013). Aussi faut-il élargir le champ des comparaisons aux espaces aux alentours de la région Centre-Val de Loire au moins.

                                                                                              Sur le plan technologique, la production de Saint-Laurent-Nouan, majoritairement cuite en atmosphère oxydante, se démarque du mobilier découvert en contexte de consommation. En effet, de la fin du 5e s. à la fin du 6e s., la consommation de récipients en post-cuisson réductrice est majoritaire voire exclusive dans l’espace tourangeau (Bouillon 2013 ; Coffineau 2013), jusqu’à l’apparition et la prédominance des productions en post-cuisson oxydante, grossières et très micacées de la seconde moitié du 6e s. au milieu du 7e s. (Husi 2013a : 29). À Gellainville, près de Chartres, sur le site du Radray, la majorité du mobilier attribué à cette période est cuite en atmosphère réductrice (Simon et Wavelet 2008). En Orléanais, l’étude des contextes de consommation de la deuxième moitié du 5e s. au début du 6e s. montre que les deux tiers de poteries consommées sont de cuisson réductrice (Chambon 2014). De même, le four de Saran le plus ancien (four A), actuellement daté de la seconde moitié du 5e-première moitié 6e s., contient quelques tessons, cuits en mode réducteur (Jesset 2015d). Toutefois, un changement s’opère à partir du milieu du 6e s., lorsque les ateliers de Saran ne produisent plus que des poteries de teinte claire et approvisionnent tous les sites de l’Orléanais (Jesset 2013a).

                                                                                              De plus, dans la région, d’autres ateliers que Saran sont mentionnés pour les 6e et 7e s. (Bouillon 2015) : dans le Loiret, à Ingré au lieu-dit Selliers, les poteries sont cuites exclusivement en mode oxydant (Fortin à paraître) ; dans le Loir-et-Cher, à Pierrefitte-sur-Sauldre, la production est majoritairement en cuisson réductrice (Amelin et Riquier 1995), au contraire de l’atelier de Fréteval (Aubourg, Josset, Ruffier 1994) ; dans le Cher, une production de céramiques de couleur rouge est signalée à La Chapelle-Saint-Ursin (É. Marot, Bourges Plus, comm. pers.) ; dans l’Indre, un four à Issoudun livre du mobilier cuit en majorité en cuisson réductrice (Bryant 1995) et les productions de Martizay sont grises (Benarrous 2010) ; enfin, en Indre-et-Loire, les productions du four de « l’Anguicherie » à Chambray-lès-Tours sont toutes de cuisson oxydante (Millet 2012).

                                                                                              On constate donc le décalage des teintes entre les contextes de consommation, sombres en grande majorité, et les contextes de production, où la situation est moins tranchée et ce dans l’ensemble de la région. L’hypothèse que les rebuts de teinte claire ne reflètent pas la teinte souhaitée par le potier n’est pas soutenue par l’homogénéité de la cuisson de presque tous les produits. Les ateliers ayant produit des poteries de teinte claire ont-ils moins diffusé, à l’exception de Saran ? Il est vrai que les poteries issues de Fréteval n’ont pas été retrouvées alentours. Plus surprenant encore, les pots à oreilles produits à Chambray-les-Tours sont totalement absents des contextes tourangeaux. Une dernière hypothèse pointe le biais méthodologique qui consisterait, par habitude, en une datation trop basse des produits de teinte claire.

                                                                                              La typologie des productions de Saint-Laurent-Nouan correspond aux assemblages découverts en Orléanais, datés de la seconde moitié du 5e et du début du 6e s., notamment à Chilleurs-aux-Bois (Bouillon 2010a ; Chambon 2010), à Mareau-aux-Bois (Fournier 2009) et, semble-t-il, à Boynes (Fichtl, Noël et Roux 2010, étude en cours M.-P. Chambon). On retrouve ainsi, de manière synthétique (Chambon 2014), des gobelets ou pots biconiques décorés, des jattes décorées, des mortiers à collerette haute et de rares cruches. Surtout, la vaisselle comprend des pots à ouverture évasée à lèvre en gouttière et en pâte grossière ou granuleuse. Ces pots sont aussi une caractéristique des assemblages de la périphérie chartraine (Simon et Wavelet 2008) et de l’Île-de-France, dans les contextes de transition entre le Bas-Empire et la période mérovingienne (Lefèvre et Mahé 2004 : 111-112).

                                                                                              Une petite part de la production est consacrée à des pots à oreille ou marmite à suspension, en pâte grossière surtout. Ce type de récipient apparaît précocement, dès la fin du 5e s., en Île-de-France (Lefèvre, Mahé 2004 : 111-112), notamment en Seine-et-Marne (Bertin et al. 2003) et sont signalés dans les contextes de la fin du 5e s. au début du 7e s. en Haute-Normandie (Adrian 2011). Ils sont produits et modelés de la fin du 5e s. au 8e s. dans l’atelier de « la Frételière » à Trémentines (Dubillot, Valais 2010). En région Centre, à l’exception de la périphérie tourangelle où l’on n’en retrouve pas, ces formes sont datées au plus tôt du 6e s., notamment dans les ateliers de « l’Anguicherie » à Chambray-lès-Tours (Millet 2012 : 51), de « la fosse des Forges » à Martizay (Benarrous 2010) et de « la Médecinerie » à Saran (Jesset 1999 : 78). À Chilleurs-aux-Bois, leur présence dans les contextes de la fin du 5e s. ou du début du 6e s. est peut-être intrusive et proviendrait le cas échéant de l’occupation des 6e-8e s. (Chambon 2010 : 177). Ailleurs, les pots à oreilles sont caractéristiques des occupations de la fin du 6e au 7e s. : en Basse-Normandie (Hincker 2006) et dans les Pays de la Loire (Moréra-Vinçotte 2012).

                                                                                              Enfin, on retient le nombre relativement important de poinçons et de guillochis parmi les décors de Saint-Laurent-Nouan car ils sont peu représentés en Orléanais : quelques essais de guillochis semblent avoir été tentés à l’atelier de Saran d’après les ratés de cuisson du four A, attribués de la fin du 5e au début du 6e s. (Jesset 2013a : 217), quelques exemplaires de poinçons sont connus dans les contextes de la deuxième moitié du 5e et la première moitié du 6e s. à Orléans (Jesset 2002b) et seul l’atelier situé à Ingré a produit, aux 6e-7e s., des décors circulaires et de palmette, au poinçon (Jesset 2013a : 111). Du côté de la Touraine, l’on recense, au 6e s. et jusqu’au début du siècle suivant, un grand nombre de décors en poinçon circulaire, de molettes en casiers et des guillochis sur des imitations locales de DSP (Husi 2013a : 29). Les exemplaires chartrains de pots biconiques, datés de la transition entre le 5e et le 6e s., dont le décor au poinçon est agencé en zig-zag (Simon et Wavelet 2008 : 485), évoquent le pot biconique décoré de colonnettes et de poinçons carrés découvert à Saint-Laurent-Nouan.

                                                                                              Une deuxième production laurentaise

                                                                                              La reprise ou la continuité de l’activité potière à Saint-Laurent-Nouan se manifeste par un nouveau rejet céramique à la fin du 10e s., au nord du site, composé de 23 individus réalisés dans une seule et même pâte de texture fine, à grains fins, micacée et dont la couleur varie du brun orangé au gris d’après les rebuts disponibles (sln06e).

                                                                                              Cette production se compose de 40 % des pots à lèvre en gouttière (pot 2g) ou à lèvre horizontale plate (pot 2a) et de 60 % des cruches à bec ponté (cruche 3a).

                                                                                              Quelques exemplaires sont décorés à la molette, à motif de losanges (motif A) ou de carrés (motif G).

                                                                                              Sur les plans technique, typologique et décoratif, cette production se rapproche beaucoup des poteries consommées à Blois. Elles s’en distinguent toutefois par la présence parfois importante de mica dans la pâte. Enfin, on dira que la qualité de cette production nous laisse croire qu’il ne s’agit pas d’une production domestique mais au contraire que l’atelier pourrait s’étendre.

                                                                                              Planches de dessin par ensemble

                                                                                              Références utiles

                                                                                              • Références utiles

                                                                                              Adrian 2011
                                                                                              Adrian Y.-M. – Production céramique, in : Carré F. (dir.), L’archéologie en Haute-Normandie, Bilan des connaissances : le haut Moyen Âge, Publications des Universités de Rouen et du Havre, Mont-Saint-Aignan : 72-85.

                                                                                              Amelin et Riquier 1995
                                                                                              Amelin P. et Riquier S. – Pierrefitte-sur-Sauldre, « Les Vesvres », notice de présentation, SRA Centre, Orléans.

                                                                                              Aubourg et Josset 2013
                                                                                              Aubourg V. et Josset D. – Le Blaisois : caractérisation d’un faciès céramique original utile à une meilleure appréhension des interprétations socio-fonctionnelles du mobilier archéologique, in : Husi 2013a : 69-94.

                                                                                              Aubourg, Josset et Ruffier 1994
                                                                                              Aubourg V., Josset D. et Ruffier O. – Blois, 1 place du Château (Maison de la Magie), Rapport d’opération, SRA Centre, Orléans.

                                                                                              Ben Kaddour 2016
                                                                                              Ben Kaddour C. (dir.) – Saint-Laurent-Nouan (41) Ganay (Tranche 2). Une occupation Bronze final/Hallstatt. Un vaste habitat rural (VIIIe-XIe s. apr. J.-C.). Deux petites productions potières (450-550 puis 950-1000 apr. J.-C.), Rapport final d’opération archéologique, Evéha, SRA Centre Val-de-Loire, Limoges, Orléans, 3 vol.

                                                                                              Benarrous 2010
                                                                                              Benarrous R. – Étude archéologique et historique du canton de Tournon-Saint-Martin, Rapport d’activité, SRA Centre, PNR de la Brenne, Orléans, Rosnay.

                                                                                              Bertin et al. 2003
                                                                                              Bertin P., Clavel B., Mahe N. et Yvinec J.-H. – Une occupation mérovingienne précoce du site de Vignely « La Noue Fenard » (Seine-et-Marne), in : Ouzoulias P. et Van Ossel P. (éd.), L’époque romaine tardive en Île-de-France, Diocesis Galliarum, Document de travail n° 6, Paris.

                                                                                              Bouillon 2010a
                                                                                              Bouillon J. – Étude céramique médiévale, in : Fournier L. (dir.), Chilleurs-aux-Bois (Loiret), « La Rouche », « Les Tirelles ». Une occupation du Mésolithique à l’époque moderne en Beauce (45.095.031 AH), Vol. 2 : Études et catalogues, Rapport final d’opération de Fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Orléans : 195-216.

                                                                                              Bouillon 2013
                                                                                              Bouillon J. – Joué-lès-Tours : synthèse chrono-typologique de la céramique du site de La Flottière au sud-ouest de Tours, in : Husi 2013a : 40-50.

                                                                                              Bouillon 2015
                                                                                              Bouillon J. – Les cadres de productions potiers du haut Moyen Âge en région Centre : état des lieux, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 195-211 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

                                                                                              Bryant 1995
                                                                                              Bryant S. – Issoudun (Indre) – « rue Nouvelle du Château/rue Saragosse », DFS de sauvetage urgent, AFAN, DRAC Centre, Orléans.

                                                                                              Chambon 2010
                                                                                              Chambon M.-P. – Le mobilier céramique antique, in : Fournier L., Chilleurs-aux-Bois (Loiret), « La Rouche, Les Tirelles » : une occupation du Mésolithique à l’époque moderne en Beauce, Rapport d’opération (fouille archéologique), Inrap Centre-Île-de-France, SRA Centre, Orléans pp. -184

                                                                                              Chambon 2014
                                                                                              Chambon M.-P. – Prémices d’une typologie des répertoires céramiques dans la cité des Aureliani (deuxième moitié du Ve s.-début du VIe s.), in : SFECAG, Actes du Congrès de Chartres, 29 mai – 1er juin 2014 : 156-162.

                                                                                              Coffineau 2013
                                                                                              Coffineau E. – Neuvy-le-Roi et Truyes : chrono-typologie de la céramique des sites de La Marmaudière et des Grandes Maisons dans la Touraine du nord et du sud, in : Husi 2013a : 56-67.

                                                                                              Dubillot et Valais 2010
                                                                                              Dubillot X. et Valais A. – Le site de potiers de La Frétellière à Trémentines, in : Prigent D. et Tonnerre N.-Y. (dir.), Le haut Moyen Âge en Anjou, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 81-101 (collection Archéologie et Culture).

                                                                                              Fichtl, Noël et Roux 2010
                                                                                              Fichtl S., Noël L. et Roux É. – Boynes, « La Porte des Puiseaux » (Loiret) : habitat rural gaulois et habitat du haut Moyen Âge, Rapport de fouilles archéologiques programmées, Université François-Rabelais de Tours, SRA Centre, Orléans.

                                                                                              Fortin à paraître
                                                                                              Fortin P. – Ingré (Loiret), « Selliers », DFS de diagnostic archéologique, Bureau d’études, recherches et applications, DRAC Centre, Orléans, à paraître.

                                                                                              Fournier 2009
                                                                                              Fournier L. – Mareau-aux-Bois (Loiret) « Atouas », site A19-E6, Rapport de fouilles archéologiques, SRA Centre, Orléans.

                                                                                              Hincker 2006
                                                                                              Hincker V. – Évolution des corpus céramiques en usage au haut Moyen Âge en Basse-Normandie à travers l’étude des rejets domestiques en contexte rural, in : Hincker V. et Husi P. (coord.), La céramique du haut Moyen Âge dans le Nord-Ouest de l’Europe, Ve-Xe siècles, Actes du colloque international de Caen (18-20 mars 2004), Éditions NEA, Condé-sur-Noireau : 131-157.

                                                                                              Husi 2013a
                                                                                              Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

                                                                                              Jesset 1999
                                                                                              Jesset S. – Le mobilier céramique médiéval et moderne, in : Massat T. (dir.), Orléans, îlot de la Charpenterie, Document Final de Synthèse, Vol. 4, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                                                              Jesset 2002b
                                                                                              Jesset S. – Éléments de datation céramique, in : Massat T. (dir.), Orléans (Loiret), Îlot de la Charpenterie (2e campagne), Document Final de Synthèse, SRA Centre, Orléans.

                                                                                              Jesset 2013a
                                                                                              Jesset S. – Saran et Orléans : chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge de l’Orléanais, in : Husi 2013a : 95-116.

                                                                                              Jesset 2015d
                                                                                              Jesset S. – Les ateliers de potiers du haut Moyen Âge autour d’Orléans (Loiret) : caractérisation, organisation et production, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 227-246 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

                                                                                              Lefèvre et Mahé 2004
                                                                                              Lefèvre A. et Mahé N. – La céramique du haut Moyen Âge en Île-de-France à travers la fouille des habitats ruraux (VIe-XIe siècles). État de la question et perspectives de recherches, Revue Archéologique de Picardie, 3-4 : 105 149.

                                                                                              Millet 2012
                                                                                              Millet S. avec la collaboration de Gardère P. – Étude du mobilier céramique issu du four F.37, in : Dalayeun M.-D. et al., Chambray-lès-Tours, Saint-Avertin, Indre-et-Loire, section Tours/Angoulème. LGV SEA 2 – Phase 88, Rapport d’opération de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans : 46-58.

                                                                                              Moréra-Vinçotte 2012
                                                                                              Moréra-Vinçotte I. – Premières synthèses sur les productions céramiques de sites de consommation en milieu rural en Pays de la Loire du Ve au XVe siècle », in : Valais A. (dir.), L’habitat rural au Moyen Âge dans le Nord-Ouest de la France, Vol. 1 Les synthèses, Presses Universitaires de Rennes : 177-224 (collection Archéologie et Culture).

                                                                                              Simon et Wavelet 2008
                                                                                              Simon J. et Wavelet D. – La transition entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge : l’exemple de l’évolution du répertoire des céramiques entre les IVe et VIe s. sur le site du Radray à Gellainville (Eure-et-Loir), in : SFECAG, Actes du Congrès de l’Escala-Empúries, 1er mai-4 mai 2008, SFECAG, Marseille : 477-494.

                                                                                              3. L’Orléanais

                                                                                              3.1. ARTENAY : LE SITE DE LA ROUTE DE PATAY

                                                                                              Aurore Noël
                                                                                               

                                                                                              Le site

                                                                                              Le site

                                                                                               | ICERAMM

                                                                                              Le site d’Artenay « la route de Patay » a été fouillé en 2011 sous la direction de Pascal Rieunier (ArchéoLoire). Le rapport final d’opération étant en cours de réalisation, seules des observations générales peuvent être exprimées. Cette fouille a permis la mise au jour d’un espace à la périphérie d’un habitat rural, occupé depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Il prend la forme d’une série de fossés d’enclos aux 5e-6e s. puis de réseaux parcellaires aux siècles suivants. Entre le milieu du 10e s. et le milieu du 12e s., l’occupation se matérialise par de nombreuses fosses de stockage ainsi que par des réaménagements du parcellaire. Les 13e et 14e s. sont représentés par des niveaux de construction et de récupération de maçonnerie principalement. Les traces anthropiques deviennent plus ténues après le 14e s., seules quelques fosses correspondent à la fin du Moyen Âge et à l’époque Moderne.

                                                                                              Cinq ensembles répartis entre le 5e et le 14e s. ont été sélectionnées pour leur mobilier quantitativement ou qualitativement intéressant. Tous ces lots proviennent de niveaux de comblement liés à l’abandon des structures ; aucun niveau d’occupation n’a livré de céramique.

                                                                                              Proposition basée sur

                                                                                                Ensemble 27.01

                                                                                                • Ensemble 27.01

                                                                                                Les 5e-6e s.

                                                                                                Les productions présentes sont en pâtes assez fines, orangées et à inclusions de taille moyenne. Ar 08b et 09e pourraient être attribuées à des productions précoces de Saran. Ar 15w est une pâte cuite en post-cuisson réductrice. Elle présente un dégraissant sableux fin et très nombreux. Il est probable qu’elle provienne de l’Essonne toute proche. Les récipients sont majoritairement des pots. Le pot 2d/2u possède une lèvre en crosse soulignée par une légère cannelure à la liaison avec la panse. Les pots 2L possèdent une lèvre de forme triangulaire et légèrement concave ; leurs faces internes ne présentent aucune rupture avec la panse. Le pot 2p a une lèvre en baguette simple. Le pot 2d possède une panse trapue, presque carénée, et une lèvre simple éversée.

                                                                                                La coupe 9 est la seule forme ouverte connue pour cette période sur le site. De forme simple, elle possède un profil hémisphérique et une lèvre légèrement plus épaisse que la panse. Son méplat est peu marqué. La panse du récipient est décorée de bandes horizontales lissées.

                                                                                                Ensemble 27.02

                                                                                                • Ensemble 27.02

                                                                                                Les 7e-9e s.

                                                                                                Cette période se caractérise par la présence des pâtes fines orangées à cœur non ré-oxydé gris à surfaces brutes ou peintes et lissées typiques de l’aire d’ateliers de Saran (Ar 8ad et 16b). Le pot 2d présente une lèvre déjetée en crosse sans rupture marquée avec la panse. Le pot 2L, dont la lèvre en bourrelet forme une légère baguette surmontant un col court et droit. Il est fabriqué dans la pâte GT 8ad des ateliers de Saran.

                                                                                                Ensemble 27.03

                                                                                                • Ensemble 27.03

                                                                                                Seconde moitié 10e- 11e s.

                                                                                                La majorité des productions sont des pâtes fines beiges à orangées provenant de l’Orléanais, probablement de la région de Saran, bien que cette hypothèse reste à démontrer (Ar 01k et 09e). Ces productions sont attestées du milieu du 10e s. jusque dans le courant du 12e s. Le GT 16c, également de l’Orléanais, semble quant à lui être produit entre la fin du 9e et le 10e s. Elles sont complétées par quelques productions sableuses de l’Essonne (GT 01d et 06e), attestées aux 11e et 12e s. sur les sites de Bullion et Sonchamp. La pâte fine brun-noir à surface lissée 15j est également une production du sud de l’Île-de-France. Elle est attribuée à la fin du 8e et au 9e s. au moins. Sa présence parmi ce lot, somme toute relativement homogène, pourrait suggérer qu’elle perdure pendant le 10e s. Un tesson à glaçure verte mouchetée est également présent (Ar 02c). Quelques tessons d’autres productions datant des périodes antérieures semblent être redéposés (Ar 08b, 15w, 16b).

                                                                                                Les formes sont uniquement fermées. Les pots à cuire sans anse sont présents en grand nombre (66 %), ils sont majoritairement à lèvre en bandeau (pot 2b et 2c). Les bandeaux sont courts et à cannelures peu marquées. Les rebords présentent parfois une gorge interne profonde, sans doute destinée à recevoir un couvercle, ainsi que d’une surface supérieure plate et large. Les pots 2b et 2c fabriqués en GT 01d possèdent un bandeau aux angles plus arrondis que les récipients en GT 01k. Ce type de récipient apparaît à Orléans dans la seconde moitié du 10e s.

                                                                                                Les cruches représentent 20 % des récipients attribuables à cette période. De forme plutôt ovoïde, elles possèdent un bec tubulaire tangent à la lèvre et deux anses plates. Leur rebord est rectangulaire et plat avec une légère gorge interne (cruche 1a). Ce type de récipient à deux anses est présent sur l’atelier de potier de Saint-Maurice-Montcouronne pour la fin du 11e-début du 12e s. Un seul récipient muni d’un bec pincé (cruche 6) complète cette catégorie. Il pourrait également s’agir d’un pot verseur comme on en trouve en Île-de-France à cette période.

                                                                                                Enfin, quelques éléments appartenant à des lampes à pied creux et coupelle intermédiaire sont présents. Ces ustensiles se retrouvent couramment entre la période carolingienne et le 12e s. sur les sites de la région. Une autre lampe a été mise au jour. Il s’agit d’un peson en terre cuite dont la base a été creusée pour servir de réservoir. Son réemploi est attesté par les traces liées au feu présentes à l’intérieur du bord du réceptacle. Un couvercle 6 hémisphérique à lèvre confondue termine la catégorie des ustensiles.

                                                                                                Ensemble 27.04

                                                                                                • Ensemble 27.04

                                                                                                Première moitié du 12e s.

                                                                                                Les groupes techniques présents précédemment (Ar 01d et 06e pour les productions de l’Essonne, 01k, 09e, 16e de l’Orléanais) occupent toujours une bonne part de ce lot. Ils sont rejoints par la production fine sableuse rouge de Dourdan (GT 05b), production apparaissant pendant la première moitié du 12e s. Quelques tessons d’autres productions datant des périodes antérieures semblent être redéposés (GT 8b, 8ad et 16b).

                                                                                                Les formes fermées demeurent la quasi-exclusivité de ce lot. Les pots à cuire sans anse représentent 76 % du corpus. La lèvre en bandeau est toujours en vigueur (pot 2b). Les pots de productions orléanaises de notre corpus évoluent peu, si ce n’est que la gorge interne se fait moins profonde. Les pots 2b de l’Essonne possèdent un bandeau plus marqué qu’à la période précédente, les arrêtes sont plus saillantes. Les pots à lèvre en bandeau produits en pâte rouge de Dourdan présentent un rebord plus grand et plus fin que ceux des autres productions. Une oule verseuse fait partie de ce corpus. Il s’agit d’un récipient globulaire à fond plat, muni d’une lèvre rectangulaire dans laquelle un bec pincé a été façonné. Ce type de récipient produit dans les pâtes claires de l’Essonne semble apparaître dans la région dès la seconde moitié du 11e s.

                                                                                                Une cruche 1a complète cet ensemble. Ce récipient légèrement trapu possède un bec tubulaire tangent à la lèvre rectangulaire à gorge interne. Deux anses plates s’attachent sur le rebord. Le col est court et ponctué d’un petit ressaut. Ce récipient se termine par un fond plat peu épais. Un autre rebord doit appartenir à une cruche. Il se compose d’une lèvre en bourrelet éversée et d’un col long. Un ressaut marque le passage à la panse. Un petit bec pincé souligné par une digitation a été façonné dans la lèvre. Un récipient similaire provient de l’atelier de Sarry à Saran, il est daté de la première moitié du 9e s. Un couvercle à bord plat marqué et un fragment de coupelle de lampe à pied complètent ce lot.

                                                                                                Ensemble 27.05

                                                                                                • Ensemble 27.05

                                                                                                Les 13e-14e s.

                                                                                                Les productions fines blanches à rouges de l’Essonne (Ar 01d, 06e et GT 05b) sont toujours présentes. Pour ce qui est des pâtes de l’Orléanais, on retrouve des productions fines orangées bien cuites, voire surcuites (Ar 08e, 09e, 16d).

                                                                                                Très peu de formes ont été répertoriées pour cette phase. Le pot 13, de forme globulaire, se compose d’un col droit et d’une lèvre différenciée par une simple surépaisseur. Une large anse plate à replis part du haut de la lèvre. Des formes similaires sont connues à Orléans entre la fin du 12e et le 14e s. Un probable pichet est présent. Il s’agit d’une lèvre droite confondue avec un col légèrement cannelé. Il est recouvert d’une glaçure jaune qui déborde sur le haut à l’intérieur de la lèvre. Un plat 9 de forme tronconique possède une lèvre courte en bourrelet surmontant une collerette. Un second plat glaçuré à lèvre déjetée en bourrelet et gorge interne marquée est présent. Les ustensiles sont représentés par un couvercle hémisphérique à lèvre confondue avec la panse.

                                                                                                Le mobilier s’inscrit à la fois dans les faciès orléanais et du sud de l’Île-de-France. Un travail sur l’approvisionnement du site en céramique et son évolution entre le 5e-6e et le 13e-14e s. peut être envisagé.

                                                                                                Conclusion

                                                                                                Le site d’Artenay, bien qu’ayant livré un mobilier modeste, permet d’appréhender l’approvisionnement en céramique de cette espace aux limites de deux grandes aires de production potière : Saran et l’Orléanais d’un côté, l’Essonne et Dourdan de l’autre. Son étude, placée dans un contexte chronologique, permet de distinguer le poids des productions orléanaises, quelle que soit la période. Ce constat est d’autant plus valable pour les 6e-9e s., qui correspondent à l’apogée des ateliers de Saran. Pour les autres phases, les productions franciliennes représentent entre 9 % et 35 % environ, mais gagnent des parts de marché avec l’apparition des productions rouges de Dourdan. L’étude d’un corpus plus fourni pourrait permettre de comprendre plus finement ces mécanismes d’approvisionnement et de diffusion.

                                                                                                Planches de dessin par ensemble

                                                                                                • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                planche 27a
                                                                                                planche 27b
                                                                                                planche 27c

                                                                                                3.2. BOUGY-LEZ-NEUVILLE : LE SITE DE LA VALLÉE

                                                                                                Sébastien Jesset
                                                                                                 

                                                                                                Le site

                                                                                                Le site

                                                                                                 | ICERAMM

                                                                                                C’est en 1994 alors que je travaillais au musée de Neuville-aux-Bois sur les productions des ateliers de potiers de Saran et leur diffusion à l’échelle de la Région Centre-Val de Loire que j’ai été informé par André Thibault, alors président de la Société Archéologique Neuvilloise (SAN), de l’existence d’un lot de céramiques médiévales découvert quelques années auparavant sur la commune voisine de Bougy-lez-Neuville, au lieu-dit « la Vallée ». Ces productions médiévales sortant alors de la chronologie de mon travail universitaire, j’avais reporté à plus tard leur étude.

                                                                                                La refonte des salles du musée en 2014 a été l’occasion d’évoquer avec Martine et Pierre Calvo, le travail qui restait à réaliser sur le lot de « la Vallée » présenté en vitrine et d’en faire enfin une étude approfondie.

                                                                                                Proposition basée sur

                                                                                                  Ensemble 171.01

                                                                                                  • Ensemble 171.01

                                                                                                  Contexte

                                                                                                  Outre les éléments rapportés dans la note « d’information archéologique » de la Revue Archéologique du Loiret (Thibaut 1992 : 61), des renseignements précieux sont fournis dans une note manuscrite rédigée par l’auteur même de la découverte et extraite du rapport d’activité présentée à l’AG de janvier 1991 à la SAN.

                                                                                                  « Pour la société archéologique de Neuville, la plus importante activité se déroula à Bougy-lez-Neuville au lieu-dit « la Vallée ». À cet endroit plusieurs dizaines d’hectares ont été drainées en juillet. Ce travail mit en évidence la présence de plusieurs sites archéologiques, dont quelques-uns ont été fouillés en urgence. Il s’agit de deux ateliers de potiers pouvant être datés des 12e ou 13e s., et de ce qui pourrait être une tombe à incinération.

                                                                                                  Les deux fours étaient apparents parce que situés à l’intersection du collecteur et deux tubes de drainage sur tranchées ouvertes. Le four 1 de forme oblongue est archaïque dans sa conception. Il semble que le potier ait creusé une fosse, qu’il en a enduit les bords avec les mains d’un mélange d’argile et de tuf délayé dans l’eau, les traces de doigts étant encore visibles dans cet appareil.

                                                                                                  La voûte de cet atelier était effondrée à l’intérieur sur quelques céramiques communes. Cet atelier paraît avoir été utilisé sur un laps de temps assez court. Le four II détruit au 2/3 a livré lui aussi quelques céramiques, il serait de la même période que le four I.

                                                                                                  Le site III, pourrait être une tombe à incinération datable du 4e s. par la présence d’un mortier de type Argonne. Il est en fin de compte d’une interprétation assez ambigüe par la découverte à proximité de fragments de céramiques rouges du 15e s.

                                                                                                  [...]

                                                                                                  Après reconstitution, les céramiques découvertes dans les fours I et II sembleraient plus anciennes peut-être 11e s. c’est mon avis, j’aimerais celui d’un professionnel ».

                                                                                                  Les doubles des fiches de déclaration de découverte de site archéologiques, également retrouvées dans les archives de la SAN ne donnent pas plus d’information.

                                                                                                  Concernant les données brutes de terrain, seul subsiste le relevé en plan du four I. Toutefois au regard des restes du four II, très altéré, il semble peu probable qu’il ait été dessiné. Le four I apparaît sous une forme trapézoïdale orientée est-ouest qui semble correspondre uniquement à la sole du foyer du four apparu à 0,80 m de profondeur. Elle possède une largeur à l’entrée à l’ouest de 0,40 m et de 0,70 m à l’opposé, pour une longueur axiale de 1,30 m. L’épaisseur de la sole rubéfiée est de 4 cm et celle de la paroi de 3 à 4 cm. Il est indiqué voûte sur le relevé mais il semble plutôt s’agir des parois, la voûte n’étant pas en place. Les photos du four I permettent de préciser outre que la longueur est un minimum en raison de l’arasement de la partie orientale, que la sole présentait une pente ascendante en direction de l’Est (Fig. 1).

                                                                                                  Les photos du four 2 montrent une portion de sole conservée sur moins d’un mètre carré avec une pente également, mais difficilement orientable à défaut d’indication (Fig. 2).

                                                                                                  Structures

                                                                                                  Le plan du four I, quoiqu’incomplet, peut évoquer le foyer d’un four à tirage horizontal de type « proto-longitudinal » ou de type « proto-couché » (Thuillier 2015a).

                                                                                                  Les « fours proto-longitudinaux » sont une évolution des « fours à support de charge » à tirage vertical. Ils apparaissent dès la deuxième moitié du 10e- première moitié du 11e s. C’est le cas du four 1 de Lassy (Val d’Oise) (Guadagnin 2000 : 246-261) (Fig. 3). Ce four devait, à l’origine, avoir une longueur totale de 3,50 à 4 m. L’alandier est creusé dans le terrain naturel et conservé sur une longueur de 2,20 m pour une largeur comprise entre 1,00 et 1,10 m se réduisant à 0,85 m vers la chambre de cuisson. Les canaux de la chambre de cuisson accusent une pente de l’ordre de 25°. Ils sont séparés par une languette conservée sur une longueur de 0,80 m qui devait être, à l’origine avant arasement de la partie arrière du four, de l’ordre de 1,50 m. La chambre de cuisson possède une largeur de 1,60 m. Les matériaux de démolition retrouvés dans le comblement inférieur du four doivent appartenir à la voûte du laboratoire effondrée. Il s’agit de cruches et d’oules liées à l’argile. Les fours de l’atelier 1 de Fontenay à Chartres de Bretagne (Ille-et-Vilaine) sont sur le même modèle mais un peu plus tardifs et datés de la fin du 11e-début du 12e s. (Fichet De Clairfontaine 1996 : 89-11) (Fig. 3). Le four 1, le mieux conservé des 3 fours que comporte l’atelier, possède une fosse d’accès qui ouvre sur un foyer de 0,90 m de large de plan trapézoïdal et chemisé de murets de briques. Dans la chambre de cuisson, une languette de 1,60 m de long, réservée dans le terrain naturel, sépare deux canaux de chauffe qui accusent une pente de 13°. Une partie de la voûte est constituée de vases et rebuts de cuisson assemblés à l’argile.

                                                                                                  Le groupe des fours « proto-couchés » apparaît à la fin de la période carolingienne et devient fréquent au 11e-12e s. (Fig. 3 et Fig. 4). Il constitue une évolution du « four à sole basse » avec un allongement de la chambre de cuisson et une accentuation de la pente de la sole. L’atelier de Saint-Eloy I à Le Molay-Littry (Calvados) et notamment le four F.4 020 (datation 14C :1017-1169) qui est rattaché à ce type de four (Flambard-Hericher 2002 : 98-108) (Fig. 4) 28. Il est constitué d’un foyer creusé d’une dizaine de centimètres dans le sol, à fond plat, de plan trapézoïdal d’une longueur de 2,00 m pour une largeur de 0,80 à l’entrée à 1,20 m au contact avec la chambre de cuisson légèrement plus haute. Cette dernière est globalement plane et rectangulaire mesurant 3 m de long pour 1,80 m de large. La base de l’élévation des parois est constituée de fragments de poteries liés à l’argile alors que la voûte devait être maçonnée de pots complets afin de l’alléger.

                                                                                                  Un peu plus tardivement on peut citer l’exemple de La Roche-Mabile (Orne) (Bernouis, Dufournier et Fajal 1993) (Fig. 4). Il s’agit de deux fours séparés de 25 m et découverts à une centaine de mètres de la rivière Le Sarthon qui ceinture le donjon quadrangulaire du 11e s. qui domine la vallée.

                                                                                                  Le four 1, directement creusé dans le substrat est conservé sur 2,50 m de longueur et 1,20 m de largeur. La sole possède une pente de l’ordre de 35 à 40° avec en son centre un creusement qui pourrait correspondre à l’emplacement d’une pile destinée à soutenir une voûte. Deux états de foyers ont été distingués. La voûte et les parois sont en partie constituées de poteries empilées et jointoyées à l’argile. Des empreintes de fond de pot ont été détectées à la jonction du foyer et de la sole.

                                                                                                  Le four 2 mesure 2,00 m de longueur pour une largeur à l’origine de 1,10 m et de 0,80 m dans un deuxième état. Ce deuxième état correspond à la réduction de la chambre de cuisson par un aménagement de moellons posés de chant. Des empreintes de pot ont à nouveau été repérées au-devant de la sole.

                                                                                                  Ces deux fours ont été datés par archéomagnétisme de la fin du 12e- début du 13e s. Les productions, toutes tournées, sont relativement simples et consistent pour 90 à 95 % de petites oules (1 à 2 litres) et grandes oules (3 à 6 litres) parfois à bec pincé et le reste en cruches avec bec pincé et anse plate large. On note l’existence de quelques cas de bandes rapportées digitées, apposées sur des panses ou des anses, ainsi que quelques décors incisés ondés.

                                                                                                  Productions

                                                                                                  Le corpus de l’étude se compose de 135 tessons (13 NMI pour 9 NTI), répartis entre les vitrines du musée (numéro du four marqué à l’encre de chine) ; 1 carton indiqué four 1 et 2 contenant des parois du four 1 ; 1 autre carton avec les céramiques des fours 1 et 2. Un petit lot correspondant à un ramassage de surface en prospection sur le même site n’a pas été pris en compte en raison d’un mobilier hétérogène. Ainsi sur le lot de tessons retenus, 89 tessons sont notés comme appartenant au four 1 et 30 autres sont attribuables en toute certitude au four 2, le reste n’étant pas clairement déterminé.

                                                                                                  Il s’agit exclusivement de formes fermées correspondant à des oules à bandeaux (Pot 2-2), des cruches avec bec pincé (Cruche 6-1) ou bec tubulaire et deux anses (Cruche 1-1). Indépendamment des types de vases, les fonds sont repris et affichent une forme lenticulaire d’épaisseur constante. Des stries de tournages sont encore visibles sur la panse et l’épaule.

                                                                                                  Dans le four 1, les lèvres en bandeaux ont un profil assez homogène avec un parement assez court inférieur à 15 mm de haut, une gouttière interne marquée et un léger épaississement progressif du parement en partie sommitale (planche 171a). Dans le four 2, un cas d’oule à parois assez fine présentant en outre une lèvre à bandeau à parement mouluré plus important de l’ordre de 20 mm, atteste sans doute une forme un peu plus tardive (planche 171b).

                                                                                                  Les cruches sont dotées d’une lèvre rectangulaire éversée à l’horizontale avec une anse à l’opposé du système verseur, ou de part et d’autre de celui-ci (planche 171a et planche 171c). Il s’agit d’anses plates larges rubanées à simple gorge. Elles sont raccordées au parement de la lèvre et s’attachent en partie basse sur l’extremum de la panse. Au revers, en partie interne subsiste une empreinte digitée témoignant du maintien de la panse lors de l’apposition de l’anse.

                                                                                                  Comme on peut s’y attendre sur un atelier, les pâtes sont très homogènes, ocre jaune, sableuse fine prenant une couleur orangée à l’aspect grésé pour les surcuits. Il s’agit de la traditionnelle pâte de l’Orléanais (GT 06c). On signalera toutefois l’existence parmi le petit lot de tessons récolté lors de ramassage de surface sur la zone d’une vingtaine de tessons en pâte rouge de type Dourdan (GT 05b), qui pourraient être à raccorder à l’occupation renseignée par les seuls fours.

                                                                                                  L’ensemble des 135 tessons, notamment ceux du four 1, conservent sur leur face externe des concrétions indices de leur emploi dans la construction de la voûte du four. Ce fait est également avéré par les empreintes laissées dans les parois rubéfiées prélevées du four 1 (planche 171c).

                                                                                                  Conclusion

                                                                                                  Cette découverte isolée que l’on peut rattacher au 12e-début du 13e s., à l’instar de l’atelier mieux documenté de Traînou, vient illustrer un des nombreux petits ateliers de potiers médiévaux implantés à la lisière de la forêt d’Orléans après le démantèlement du grand centre de Saran. Ce type d’activité potière, complémentaire des autres sources de revenus développées dans ces exploitations agricoles rurales, se trouve généralement renseignée par des structures de production céramiques limitées dans le temps et l’espace, correspondant souvent au seul four. La production peu importante au vu d’une quantité de rebuts assez faible, est illustrée sur un répertoire réduit de quelques formes tout à fait classiques, dépourvues de décors et de glaçures. Le façonnage de qualité témoigne néanmoins d’un savoir-faire certain.

                                                                                                  Numéro EntitéVille-CommuneNom du SiteNature du SiteDescription + ou 6 longue EntitéNature de l’entité chrono-fonctionnelleDatation assemblage
                                                                                                  45044Bougy-lez-Neuvillela ValléeAtelier2 fours de potiers découverts fortuitementProduction1100 - 1250
                                                                                                  Four 1Bougy-lez-Neuvillela ValléeAtelier2 fours de potiers découverts fortuitementProductionXII - XIIIA
                                                                                                  Four 2Bougy-lez-Neuvillela ValléeAtelier2 fours de potiers découverts fortuitementProductionXII - XIIIA
                                                                                                  Numéro EntitéForme récipient (ICERAMM)Groupe technique (ICERAMM)Non tournée (valeur = oui)Traces utilisation (si renseignée)NTIN°de vase-dessin (si existe)
                                                                                                  Four 1pot 2-2GT 06c545044-1-1, 45044-1-2, 45044-1-3, 45044-1-4
                                                                                                  Four 1cruche 1-1GT 06c145044-1-8
                                                                                                  Four 2pot 2-2GT 06c245044-2-1, 45044-2-2
                                                                                                  Four 1 ou 2cruche 6-1GT 06c145044-3-1
                                                                                                  Numéro EntitéGroupe technique (ICERAMMNon tournéeNMI
                                                                                                  Four 1GT 06c8
                                                                                                  Four 2GT 06c3
                                                                                                  Four 1 ou 2GT 06c2
                                                                                                  Numéro EntitéNR total du contexteNR (redéposé)NR (Intrusif)NR (non tournée)
                                                                                                  Four 189
                                                                                                  Four 230
                                                                                                  Four 1 ou 216

                                                                                                  Planches de dessin par ensemble

                                                                                                  Références utiles

                                                                                                  • Références utiles

                                                                                                  Bernouis, Dufournier et Fajal 1993
                                                                                                  Bernouis P., Dufournier D. et Fajal B. – Un atelier de potier de la fin du XIIe siècle à La Roche-Mabile (Orne), Revue Archéologique de l’Ouest, 10 : 129-139.

                                                                                                  Fichet de Clairfontaine et Beuchet 1996
                                                                                                  Fichet de Clairfontaine F. et Beuchet L. – Le centre potier de Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) aux XIe-XIIe s. L’atelier I de Fontenay, in : Fichet de Clairfontaine F. (dir.), Ateliers de potiers médiévaux en Bretagne, Maison des sciences de l’homme, Paris : 89-112 (Documents d’Archéologie Française ; 55).

                                                                                                  Flambard-Héricher 2002
                                                                                                  Flambard-Héricher A.-M. – Potiers et poteries du Bessin. Histoire et archéologie d’un artisanat rural du XIe au XXe siècle en Normandie, Publications du CRAHM, Presses Universitaires de Caen, 407 p.

                                                                                                  Guadagnin 2000
                                                                                                  Guadagnin R. – Fosses – Vallée de l’Ysieux. Mille ans de production céramique en Île-de-France, vol. 1 : Les données archéologiques et historiques, Publications du CRAHM, Caen, 367 p.

                                                                                                  Thibaut 1992
                                                                                                  Thibaut A. – Bougy-lez-Neuville, Revue archéologique du Loiret, 17 : 61.

                                                                                                  Thuillier 2015a
                                                                                                  Thuillier F. – Annexe : Corpus des ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle en France, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 717-742 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

                                                                                                  3.3. SARAN (LOIRET) : LE SITE DE LA MEDECINERIE, FOUR A

                                                                                                  Sébastien Jesset
                                                                                                   

                                                                                                  Le site

                                                                                                  Le site

                                                                                                   | ICERAMM

                                                                                                  Initialement baptisé « four 1 » ou « structure 1 » par J. Debal, le four A a été entièrement fouillé en novembre 1968 et fait donc partie des trois structures dégagées lors de la découverte du site avec le creusement du lac de la Médecinerie (Debal et Ferdière 1969). Par la suite, nous ignorons si le four a été démonté, détruit avec la poursuite des travaux et l’aménagement du lac, ou encore s’il a été maintenu dans la berge de la presqu’île actuelle.

                                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                                    Ensemble 173.01

                                                                                                    • Ensemble 173.01

                                                                                                    Description du contexte

                                                                                                    Lors de la découverte, seule une partie de la chambre de cuisson de plan circulaire, semblait épargnée par les terrassements et fut donc fouillée (Fig. 1). Si l’on en croit le relevé et les différentes photos qui nous sont parvenus, il subsistait moins d’un demi-cercle du plan initial de la chambre de cuisson, d’une largeur de 1,25 m par 0,51 m. La chambre est parementée de moellons calcaires grossièrement quadrangulaires de 15 cm × 8 cm environ, jointoyés à la terre, et conservée sur une hauteur de 0,40 m. D’après les photos du four, le parement est globalement assisé et on perçoit 3 à 4 niveaux de moellons superposés.

                                                                                                    Le diamètre de la chambre de cuisson devait être à l’origine compris entre 1,45 et 1,50 m.

                                                                                                    Une pilette adossée au parement interne est préservée, attestant un modèle de four à support de charge. Elle est constituée de deux dalles calcaires superposées et recouvertes d’au moins un lit de tegulae posées à plat avec le rebord vers le bas et exposé au feu. Elle possède un plan globalement trapézoïdal de 0,35 m de large en partie postérieure et 0,31 m de large sur sa face avant. Sa longueur est de 0,28 m. Elle est conservée sur une hauteur de 0,17 m.

                                                                                                    Le niveau d’arrêt de la fouille dans la chambre de cuisson, semble correspondre à un niveau constitué de terres cuites architecturales posées à plat, liées à l’argile (aménagement ?) et recouvert d’une mince couche de terre brune. Jacques Debal parle quant à lui d’un « niveau constitué de terre battue recouverte de débris de tuiles liés à l’argile ».

                                                                                                    Une note retrouvée sur un plan donne une profondeur de la découverte : « bord supérieur à 2,10 m du sol » avec la cote du sol 116 m entourée. Suivant cette indication le four serait apparu à 114,90 m NGF, c’est-à-dire à une profondeur similaire aux observations faites depuis (Jesset 2015b).

                                                                                                    Le mobilier

                                                                                                    L’inventaire du mobilier trouvé lors du sauvetage de novembre 1968 permet de se faire une idée du matériel céramique découvert (Tabl. 1 et Tabl. 2). Ainsi il est fait état pour l’intérieur du four de 7 lots (numérotés de 1 à 7) constituant un ensemble de 29 tessons isolés (Tabl. 1). D’après les descriptions fournies, on compte parmi ces 29 tessons : 27 fragments de couleur noire, lustrés, dont des décors à la molette, moulures, rainures et 2 poteries rougeâtres. Les éléments consistent en fonds, panses, cols, bords et départ d’anse.

                                                                                                    Cinq autres lots (numérotés de 1 à 5) proviennent de la fouille des extérieurs du four (Tabl. 2). Ils contiennent 17 tessons isolés et divers tessons non numérotés. On retrouve mentionnées les poteries noires précédentes, de la poterie grise et différents bords et tessons non décrits.

                                                                                                    Dans un inventaire réalisé un peu plus tard, en 1980, il n’est plus fait état que du lot n°1, compris dans la boîte E. Cinq autres sacs contenant du mobilier du four A, découvert en novembre 1968, sont également mentionnés dans la boîte F (Tabl. 3). Ils portent les numéros S.1 000, S.1 002, S.1 003, S.1 005 et S.1 006. La double numérotation visible sur une partie des tessons actuellement en notre possession permet d’établir qu’il s’agit d’une renumérotation des lots de l’inventaire de Jacques Debal. Ainsi, ce dernier semble avoir marqué les tessons de 1 à n avec un feutre noir, tandis qu’en 1980 il est apposé sur ces mêmes tessons un nouveau numéro tracé à l’encre de chine blanche ou noire, recouvert d’une couche de vernis incolore.

                                                                                                    Le mobilier étudié

                                                                                                    Un lot de 10 tessons retrouvé à la DRAC d’Île-de-France par Olivier Ruffier, paraît correspondre au lot n°6 d’après les indications portées sur le sac plastique « Saran four 1 = A lot n°6 » et contenu dans un sac en papier kraft identifié comme suit : « S.1 008 SARAN Four A Octobre 1968 LN ». Outre une numérotation au feutre de 7 tessons (3, 4, 5bis, 6bis, 7, 8 et 12) un numéro tracé à l’encre de chine est également présent sur tous les tessons à l’exception d’un exemplaire (S.1 008:1, S.1 008:3, S.1 008:4, S.1 008:5, S.1 008:6, S.1 008:7, S.1 008:8, S.1 008:10, S.1 008:11).

                                                                                                    Ce lot est composé de fragments exclusivement cuits en atmosphère réductrice à pâte fine similaire à la pâte 15i. Quelques-uns ont subi une réoxydation partielle sur une ou deux faces (interne pour 2 exemplaires, externe pour 1 autre et bilatérales pour 3) due à une recuisson. Un tesson de forme ouverte présentant outre une réoxydation, révèle une desquamation de la panse en partie externe. Il s’agit là d’une marque courante permettant d’identifier les ratés de cuisson.

                                                                                                    On relève également un brunissage des surfaces externes (9 exemplaires). Le brunissage interne touche 3 fragments (formes ouvertes). Ainsi, un seul tesson ne possède aucune trace de brunissage interne ou externe : il s’agit d’un vase de forme fermée avec un percement de 5 mm avant cuisson réalisé sous la lèvre disparue. Cette particularité permet toutefois de rattacher cet exemplaire à un pot à oreilles percées (Pot 20-1).

                                                                                                    Le brunissage couvrant paraît réalisé à l’aide d’un outil relativement dur (os ou pierre) après une étape de séchage partiel du tesson de 1 à 2 journées (Martineau 2010). Le passage horizontal du lissoir a occasionné un facettage des surfaces. Certaines rainures de tournage, trop profondes, se sont maintenues sur les panses des tessons ou dans des endroits peu accessibles situés à proximité d’une rupture du profil. Il semble d’après l’observation des traces de tournage bien visibles sur l’épaule du pot à oreille (seul tesson dépourvu de traitement de surface), que le brunissage visait entre autres à masquer ces irrégularités.

                                                                                                    Outre deux formes ouvertes carénées de type coupe 6-9 (l’une de 14 cm de diamètre interne à l’ouverture et l’autre de 18 cm), avec une lèvre courte éversée à l’horizontale, se trouvent plusieurs fragments de gobelet à carène et ressaut horizontal dont une lèvre (planche 173b), ainsi qu’un possible pichet (Pichet 10-8 ?) représenté par plusieurs tessons (planche 173a).

                                                                                                    Le pichet, les éléments de gobelet et une des coupes sont décorés de plusieurs passages de guillochis réalisés à la lame vibrante. Si dans le cas de la coupe 6-9, le décor de guillochis intervient manifestement après le brunissage, comme pour le pichet, cela semble être l’inverse pour le gobelet, le brunissage ayant effacé une partie du guillochis.

                                                                                                    En outre se trouve un fond d’environ 6 cm de diamètre, appartenant à une forme ouverte. Ce fond annulaire correspond à une base massive de 1 cm d’épaisseur (planche 173b).

                                                                                                    L’ensemble des correspondances trouvées entre l’inventaire de 1968, celui de 1980 et le mobilier retrouvé permet de comprendre qu’il s’agit d’un mélange entre les lots 1, 2, 3 et 4 décrits par Jacques Debal. Quatre autres tessons n’ont pas de correspondance directe.

                                                                                                    Par ailleurs ces équivalences mettent en évidence des identifications à l’origine erronée du mobilier avec une confusion entre les décors à la molette et les décors de guillochis. Il en est de même pour les « poteries rougeâtres » qui sont de fait des réoxydations partielles de tessons cuits en mode réducteur.

                                                                                                    Le reste des tessons est conservé au CCE de Saint-Jean de la Ruelle.

                                                                                                    Dans le sac S.1 005 noté « Four 1 n°4 », se trouve un tesson avec le chiffre 10 noté au feutre et S.1 005:4 à l’encre de chine. D’après l’inventaire de 1968, il s’agit bien du tesson n°10 du lot 3 isolé par Jacques Debal.

                                                                                                    Il correspond à une anse attachée sur le parement d’une lèvre dont la forme exacte n’est pas déterminable mais qui pourrait correspondre à un pichet (Pichet 10-8 ?) (planche 173a). Ce tesson est cuit en mode réducteur et les surfaces ont subi un brunissage soigneux. Sur la face avant de l’anse le traitement de surface a été mené horizontalement et verticalement au revers. L’anse mesure 4,5 cm de large pour une épaisseur de 0,8 cm. Elle possède une section rectangulaire.

                                                                                                    Une desquamation de la partie supérieure de l’anse et de l’accroche avec la lèvre permet de classer ce tesson parmi les ratés de cuisson.

                                                                                                    Dans le sac « Sr1 5bis » se trouve 1 tesson avec un marquage au feutre indiquant Sr1 et 5bis. Il pourrait s’agir du tesson n°5 de l’inventaire de 1968 identifié comme une panse moulurée de poterie noire lustrée avec décor à la molette.

                                                                                                    Il s’agit d’un tesson de gobelet à carène et ressaut, cuit en atmosphère réductrice avec la face interne présentant une réoxydation. La surface externe présente un brunissage et trois bandes d’un léger guillochis sont visibles, légèrement effacé semble-t-il par le brunissage qui serait dans ce cas postérieur.

                                                                                                    Dans le sac noté « Four A 1002 » se trouvent 6 tessons cuits en mode réducteur, sans trace de réoxydation et surface externes avec brunissage.

                                                                                                    Ils sont tous avec un numéro noté à l’encre (S.1 002:2, S.1 002:3, S.1 002:5, S.1 002:6, S.1 002:7 et S.1 002:8).

                                                                                                    Outre 5 panses se trouve également un possible col de gobelet avec une lèvre droite simple. Elle possède un diamètre intérieur à l’ouverture de 7cm. Deux tessons présentent un brunissage dans le sens vertical (S.1002:3 et S.1 002:7).

                                                                                                    Dans le sac noté « Four 1 1000 », on décompte 3 tessons marqués à l’encre de chine (S.1 000:1, S.1 000:2 et S.1 000:3).

                                                                                                    Deux d’entre eux ont un brunissage des parois externes seules et le troisième, appartenant sans doute à une forme ouverte est également sommairement lustré sur la surface interne.

                                                                                                    Conclusion

                                                                                                    En dépit d’un lot très réduit composé de seulement 21 tessons retrouvés, celui-ci atteste la plus ancienne production de Saran reconnue sur le lac de la Médecinerie. Les particularités de ce mobilier consistent en une cuisson réductrice exclusive combinée à un brunissage des surfaces, marquées par des ressauts et à la décoration de guillochis. Les productions suivantes des 6e-7e s. sont en totale rupture avec cette pratique, le seul mode de cuisson identifié étant alors oxydant, pour des vases sans traitement de surface avéré avec un abandon total de la décoration au guillochis et surtout des formes plus globulaires.

                                                                                                    L’ensemble des caractères mis en évidence sur les rebuts de cuisson du four A ne sont pas sans rappeler le répertoire des dérivés de sigillées paléochrétiennes auquel nous les rattacherons en l’attente d’une meilleure connaissance de ce matériel qui reste pour l’instant plutôt rare en contexte de consommation.

                                                                                                    Planches de dessin par ensemble

                                                                                                    • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                    figure 1
                                                                                                    planche 173a
                                                                                                    planche 173b

                                                                                                    Références utiles

                                                                                                    • Références utiles

                                                                                                    Debal et Ferdière 1969
                                                                                                    Debal J. et Ferdière A. – La découverte du site de la Médecinerie à Saran (Loiret), Bulletin de la Société archéologique et Historique de l’Orléanais, nouvelle série, t. 5, n°40 : 311-338.

                                                                                                    Martineau 2010
                                                                                                    Martineau R. – Brunissage, polissage et degrés de séchage, Les Nouvelles de l’Archéologie, 119 : 13-19.

                                                                                                    Jesset 2015b
                                                                                                    Jesset S. (dir.) – Loiret, Saran, la Médecinerie. Des artisans potiers du haut Moyen Âge en bordure de la forêt d’Orléans, Rapport d’opération de fouille archéologique programmée, 308 p.

                                                                                                    3.4. SARAN : ZAC DES PORTES DU LOIRET (PHASE 1)

                                                                                                    Coline Lejault

                                                                                                    Le site

                                                                                                    Le site

                                                                                                     | ICERAMM

                                                                                                    Le site de Saran « ZAC des Portes du Loiret » au lieu-dit le Mesnil est un habitat rural du haut Moyen Âge daté entre la deuxième moitié du 6e et le 11e s. Il se compose de parcelles organisées de part et d’autre d’une voie orientée nord-sud parallèle à la voie Orléans-Chartres. Les parcelles renferment des bâtiments sur poteaux d’habitation, à vocation agro-pastorale ou encore à vocation artisanale. Ils sont souvent associés à des silos.

                                                                                                    La fouille de la zone E a permis la mise au jour de trois fours de potier. Deux des fours ont été utilisés aux 10e-11e s. Seul sera ici présenté le four 6 954 ayant fonctionné entre la fin du 7e et la fin du 8e s. Il faut préciser qu’il s’agit d’une étude préliminaire car la post-fouille du site est toujours en cours.

                                                                                                    Le four 6 954 est localisé à proximité de la voie et est installé dans une vaste zone d’extraction de marne. Il est recoupé après son abandon par une sépulture qui arase la paroi nord du laboratoire et par deux fossés qui perturbent la lecture de la fosse de travail.

                                                                                                    La fosse de travail de forme ovale mesure 2,40 m de long et au maximum 1,60 m de large. Elle présente un fond plat et des parois évasées. L’alandier très court fait la jonction avec la chambre de cuisson. Le laboratoire fait 1,80 m de diamètre. La conservation de l’élévation sur 60 cm permet d’observer sa maçonnerie constituée de briques et de moellons calcaires liés par un mortier lissé. Quatre languettes servent de support de sole. Deux sont positionnées de chaque côté de la bouche de l’alandier et deux autres au fond du laboratoire.

                                                                                                    Trois comblements du four liés à son utilisation ont été retenus :

                                                                                                    - l’ensemble 35.01 (US 61 282) est un mélange de cendres associé à du sable présent sous la voûte effondrée de l’alandier. Il semble correspondre au dernier curage avant l’abandon du four ;

                                                                                                    - l’ensemble 35.02 (US 61 299) est un sédiment sableux brun foncé à noir avec des inclusions de charbons et de gravillons calcaires. Il est localisé dans le laboratoire ;

                                                                                                    - l’ensemble 35.03 (US 61 318) est un sédiment argileux et cendreux avec des inclusions de boulettes d’argile brûlées. Cette couche située dans le laboratoire est la plus profonde.

                                                                                                    Le corpus céramique représente un total de 4 709 tessons soit un minimum de 238 individus. Les lots ne livrent que des ratés de cuisson surcuits, desquamés ou plus rarement fissurés. Le faciès est caractéristique des productions saranaises pour la période. Aucun mobilier non céramique n’a été retrouvé.

                                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                                      Ensemble 35.01, 35.02 et 35.03

                                                                                                      • Ensemble 35.01, 35.02 et 35.03

                                                                                                      Données | Notices ICERAMM [1][2][3]

                                                                                                      Analyse des assemblages

                                                                                                      Seuls deux groupes techniques correspondant à des productions en pâte de Saran sont identifiés :

                                                                                                      - sar8t : la pâte est beige à brune, parfois grise, composée de quartz opaques et translucides, avec des inclusions de nodules d’oxyde de fer. L’oxydation des tranches reste parfois incomplète en particulier sur les parties épaisses. La surface est brute ;

                                                                                                      - sar16j : la pâte est identique au groupe sar8t mais un traitement de surface est appliqué. Il s’agit d’un engobe de couleur rouge orangé lissé. Ce type de production se rencontre de la seconde moitié du 8e à la fin du 9e s. en Orléanais.

                                                                                                      Les fortes desquamations subies par les tessons empêchent parfois d’identifier précisément la forme du vase et le type de lèvre en particulier lorsqu’il s’agit de formes ouvertes.

                                                                                                      Les formes fermées représentent 80 % des vases identifiés dans les trois ensembles (planches 35a et 35b). La majorité correspond à des vases à cuire globulaires équipés d’une lèvre triangulaire ou d’une lèvre en crosse (pot 2L/2g). La gouttière interne est plus ou moins marquée. Le diamètre à l’ouverture varie entre 12 et 16 cm. Les cruches sont difficiles à identifier et semblent rares. Seul un exemplaire bien identifié possède une anse plate à trois gorges et à repli interne (planche 35b 61 318.1). Le dispositif verseur n’est pas conservé et aucun élément de ce type n’a été retrouvé. Cette cruche doit être de type 6a ou 1c. Il faut noter la présence d’un gobelet à lèvre droite (pot 2s/2t).

                                                                                                      Les formes ouvertes ont un profil hémisphérique et sont dotées de lèvres variées : déjetée, droite, rentrante ou à collerette. Seule une coupe est légèrement carénée (planche 35c 61 318.5). Les diamètres sont compris entre 14 et 24 cm. Les coupes à collerette sont les plus recensées. Elles possèdent parfois un bec verseur formé par le rabattement de la lèvre sur la collerette (planche 35c 61 299.26). Leur paroi peut aussi être renforcée par l’adjonction de bandes d’argile verticales et digitées. Ces renforts sont retrouvés détachés du vase ce qui témoigne d’une cassure lors de la cuisson témoignant d’un problème différentiel de retrait lors du séchage des pots ou d’une mauvaise conduite de la cuisson.

                                                                                                      Tous les fonds sont plats ou légèrement bombés. Il faut rappeler que la transition entre le fond plat et le fond bombé se fait vers le milieu du 8e s. à Saran.

                                                                                                      La majorité des décors est une simple incision linéaire à hauteur de l’épaule des vases ou sous la lèvre pour les formes ouvertes. Les incisions de plusieurs lignes sont fréquentes à la période mérovingienne mais deviennent une incision linéaire simplifiée en une ligne unique à partir du 8e s. (Cribellier et al. 2005 : 360). Ce type de décor se raréfie à la fin du 8e s.

                                                                                                      Aucun décor à la molette n’a été identifié sur l’ensemble des tessons ce qui est remarquable s’agissant des productions de Saran. Une diminution de l’utilisation de la roulette semble intervenir durant la première moitié du 8e s. selon les observations des assemblages déjà étudiés à Saran (Jesset 2013a : 103).


                                                                                                      Conclusion

                                                                                                      La forme des vases et des lèvres, le nombre encore important de formes ouvertes, la présence de fonds plats et de fonds bombés, la présence de quelques tessons engobés lissés et le décor de ligne incisée permettent de caler chronologiquement les lots entre la fin du 7e et la fin du 8e s. Cette datation peut être corroborée par la datation radiocarbone d’un charbon de bois contenu dans l’US 61 318.

                                                                                                      Elle donne un âge conventionnel de 1240±30 BP soit une date calibrée de 770 ap. J.-C (SAVE S., Beta Analytic Ltd, Rapport de datation radiocarbone de deux prélèvements de charbons de bois réalisés à « ZAC Portes du Loiret », Saran (45), 2013). La datation calibrée à 2 Sigma (95 % de probabilité) est plus large Cal 680 – 880 ap. (Cal 1270 à 1070 BP). Les datations calibrées à 1 Sigma (68 % probabilité) resserrent un peu la plage : Cal 710 à 750 ap. (Cal 1240 à 1200 BP) ; Cal 770 à 780 ap. (Cal 1180 à 1170 BP) et Cal 790 à 800 ap. (Cal 1160 à 1150 BP).

                                                                                                      Planches de dessin par ensemble

                                                                                                      • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                      planche 35a
                                                                                                      planche 35b
                                                                                                      planche 35c

                                                                                                      Références utiles

                                                                                                      • Références utiles

                                                                                                      Cribellier et al. 2005
                                                                                                      Cribellier C., Jesset S., Riquier S. et Couvin F. – Aperçu des décors sur céramique en Région Centre de La Tène à la fin de la période carolingienne : éléments pour une synthèse diachronique, in : SFECAG, Actes du Congrès de Blois, SFECAG, Marseille : 337-375.

                                                                                                      Jesset 2013a
                                                                                                      Jesset S. – Saran et Orléans : chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge de l’Orléanais, in : Husi 2013a : 95-116.

                                                                                                      3.5. SARAN : LE SITE DE LA ZAC PORTES DU LOIRET, FOURS DES ZONES A, B, C ET E, IMAGE DE LA PRODUCTION ET DE LA CONSOMMATION AUX 10e-11e S.

                                                                                                      Coline Lejault
                                                                                                       

                                                                                                      Le site

                                                                                                      Le site

                                                                                                       | ICERAMM

                                                                                                      Les différentes fouilles effectuées depuis 2009 sur le site de la « ZAC Portes du Loiret » à Saran ont permis la mise au jour d’un habitat rural du haut Moyen Âge daté entre la deuxième moitié du 6e et le 11e s. Il se compose de parcelles organisées de part et d’autre de deux voies. L’une est orientée NO-SE. L’autre est perpendiculaire à la précédente avec laquelle elle forme un carrefour. Elle pourrait être reliée à la voie Orléans-Chartres localisée à 300 m à l’ouest. Les parcelles renferment des bâtiments d’habitation, à vocation agro-pastorale ou à vocation artisanale. Ils sont souvent associés à des aires d’ensilage.

                                                                                                      L’un des intérêts du site est la découverte de trois fours de potier dont un daté du 8e s. et deux attribués aux 10e-11e s. Ces fours viennent enrichir l’important corpus de structures liées à la production de céramique à Saran durant le haut Moyen Âge. L’imposant centre de production de « la Médecinerie » n’est situé qu’à 400 m du site. À ce jour, 24 fours de potier datés du 6e au 9e s. sont attestés (Jesset 2015c). S’ajoutent 11 fours de potier de même chronologie étudiés sur le secteur de « la Guignace » localisé un peu plus au nord (Bouillon et Capron 2015). Un autre four de potier du 8e s. a été fouillé à proximité sur le site de la « Voie Nouvelle ». Enfin, il faut mentionner l’existence d’un autre secteur de production potière, à 1 km au nord-ouest du site, sur la « ZAC des Vergers », où quatre fours de potier des 7e -9e s. ont été fouillés (Jesset 2001). Jusqu’à présent, seuls les ratés de cuisson du 10e s. mis au jour au niveau du Bourg et sur le site de la « Guignace » permettait d’envisager la poursuite de la production de céramique à Saran après l’arrêt des ateliers de « la Médecinerie » vers la fin du 9e s. Les deux fours de potier des 10e-11e s. de la « ZAC Portes du Loiret » permettent donc d’appréhender une phase de production peu documentée.

                                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                                        Ensemble 143.01

                                                                                                        • Ensemble 143.01

                                                                                                        Présentation des données

                                                                                                        Les fouilles des zones A, B, C et E ont livré un imposant corpus céramique de 227 999 tessons pour un poids de 1,5 tonne. Le nombre minimum d’individus (NMI) s’élève à 12 772 et le nombre typologique d’individus (NTI) à 10 606. Ces chiffres importants sont à corréler à la production de poterie sur le site puisque la céramique provenant des trois fours de potier représente près de la moitié du corpus global. Sur l’ensemble des zones, la période des 10e-11e s. est de loin la plus représentée dans le corpus puisqu’elle regroupe près de 80 % de la céramique étudiée.

                                                                                                        Les deux fours de potier de cette période (6 676 et 63 400) sont localisés à proximité de la voie principale du site et sont distants de 6 m l’un de l’autre. Le fonctionnement des fours semble débuter vers la fin du 9e s. Cependant, la phase principale d’activité se cale entre la seconde moitié 10e et la première moitié 11e s. Trois grands critères permettent cette attribution chronologique :

                                                                                                        - la morphologie des fours en particulier de la chambre de cuisson de forme circulaire ou oblongue et équipée d’une imposante languette centrale supportant la charge à cuire. Cette forme se situe entre le four dit à support de charge connu dans la moitié nord de la France entre le 7e et 11e s. et le four « proto-longitudinal » rencontré entre la fin du 10e et le 12e s. (Thuillier 2015b) ;

                                                                                                        - le mobilier céramique : pots à lèvre en bandeau, cruches à bec tubulaire ou à poucier, vases à réserve, lampes… ;

                                                                                                        - les datations radiocarbone réalisées sur des charbons issus des couches d’occupation des fours viennent conforter les autres données. Le résultat calibré à 95 % de probabilité fournit les fourchettes 900 – 920/925 et 945/970 – 1020 et le résultat calibré à 68 % de probabilité permet de les resserrer à 975/980 – 1015/1020. L’interception de l’âge radiocarbone avec la courbe de calibration donne la date de 990.

                                                                                                        Ces deux fours de potier livrent d’imposantes quantités de mobilier : 89 641 NR, 3 024 NMI, 2 911 NTI pour le four 6 676 et 24 457 NR, 1 121 NMI, 1 116 NTI pour le four 63 400. Il s’agit principalement de ratés de cuisson caractérisés par des éléments surcuits, des fissures, des déformations ou des desquamations. Ces stigmates témoignent d’accidents liés à la préparation des argiles, au tournage, au séchage et/ou à la cuisson des céramiques (Jesset 2015c). Seuls les assemblages issus des comblements liés à l’utilisation du four et à la première phase de remblaiement sont ici présentés (Tabl. entités).

                                                                                                        Les autres assemblages pris en compte proviennent de bâtiments associés à des silos ou des souterrains. L’entité 4 correspond au bâtiment qui fournit l’un des lots les plus importants de la période car il a servi de zone de rejets pour les ratés de cuisson provenant des fours de potier.

                                                                                                        Les groupes techniques

                                                                                                        À partir de la seconde moitié du 10e s. deux pâtes identifient les productions de Saran. Les groupes techniques sar08ad et sar09e sont des pâtes sableuses à inclusions de quartz, de feldspaths et de nodules d’oxyde de fer. Elles apparaissent dans les assemblages de transition entre la fin du 9e s. et le début du 10e s. Elles vont alors rapidement remplacer les productions précédemment rencontrées en pâte orangée à brune, aux inclusions moins calibrées et de finition moins soignée.

                                                                                                        Le groupe technique sar08ad est de couleur beige à légèrement ocre avec un cœur gris fréquemment visible en tranche. Cette oxydation incomplète peut être liée à l’épaisseur des parois. Les surfaces sont relativement lisses. Cette production saranaise présente des similitudes avec celle rencontrée dans les assemblages des 6e-7e s. sur le site. Plusieurs correspondances peuvent également être envisagées avec les productions en pâte « dite de Saran » identifiées dans des assemblages de la première moitié du 10e s. (Jesset 2013a : 104‑105) ; avec la pâte du 10e s. du site de « la Guignace » (Jesset 2015a : 136) ou encore avec les productions en pâte de l’Orléanais des 10e-11e s. décrite comme sableuse, blanche à beige avec un cœur sombre (Jesset 1999 : 14 ; Bouillon 2010b : 145).

                                                                                                        Ce groupe technique est parfois couvert d’une glaçure couvrante, externe, interne ou sur les deux faces, déjà observé à Orléans (orl11f) Les tessons glaçurés sont très peu représentés indiquant que cette technique semble peu mise en œuvre par les potiers.

                                                                                                        Le groupe technique sar09e est plus sableux et plus fin que le groupe sar08ad. Il comporte de rares paillettes de mica. Il est généralement de teinte orangée ou grise en surface avec une tranche orangée. La présence d’un cœur sombre est plus rare. L’une des particularités de cette pâte réside dans son toucher lisse tout étant légèrement abrasif. Une correspondance peut être envisagée avec les pâtes orangées de l’Orléanais (Jesset 1999 : 14 ; Bouillon 2010b : 145). De rares tessons glaçurés ont été identifiés.

                                                                                                        Enfin, quelques assemblages, à l’exception des fours de potier, livrent de rares tessons en pâte « dite de l’Essonne » (ess01k). Elle se distingue facilement des pâtes de Saran car elle est rose, fine et dense. Elle se compose d’une multitude de très petits grains de quartz isométriques et calibrés non visibles à l’œil nu.

                                                                                                        Le répertoire des formes

                                                                                                        Le vaisselier se compose majoritairement de formes fermées. Elles sont standardisées : profil globulaire, lèvre éversée et étirée, col court, diamètre à l’extremum de panse équivalent ou supérieur à la hauteur du vase et fond légèrement bombé (planche 143a - 61 345.C3, planche 143b - 61 345.C1, planche 143c - 61 345.C2). Le diamètre à l’ouverture varie entre 12 et 18 cm.

                                                                                                        Parmi les pots, on identifie encore quelques pots à lèvre en gouttière (pot 2g) ou dans le prolongement de la panse (pot 2d). Deux modèles prédominent : le pot 2a et le pot 2b.

                                                                                                        Le pot 2a est doté d’une lèvre éversée et étirée, en rupture avec la panse. Elle est en forme de « S » à parement oblique. La gouttière sommitale peut être légèrement marquée (planche 143a - 61 345.C3, 4 459.C2) ou très accentuée (planche 143a - 4 414.C2, 80 023.C2). Elle est parfois inexistante (planche 143a - 63 334.C5). Cependant, peu de pots 2a sont bien attestés en raison d’un problème de différenciation entre pots et cruches. Seule la présence d’un bec verseur ou d’un système de préhension permet de caractériser la forme. De nombreux rebords ne sont pas suffisamment conservés pour identifier ou non ces éléments. Ainsi, près de la moitié des formes fermées ne peuvent pas être attribuées à la catégorie des pots ou des cruches (Tabl. NTI pot 2a ou cruche).

                                                                                                        L’une des nouveautés est l’apparition du pot à lèvre en bandeau (pot 2b) vers le milieu du 10e s. De multiples variantes du rebord sont observées. Le bandeau peut être droit et légèrement mouluré (planche 143b - 61 345.C1, 63 173.C2) ou déversé (planche 143b - 63 405.C14, 4 600.C1). Il peut également être plus court avec une gouttière interne prononcée (planche 143b - 63 405.C11, 4 414.C3, 63 340.C2). Les différents types de bandeau sont associés au sein des assemblages étudiés. Le critère de taille de bandeau parfois considéré comme un marqueur chronologique n’apparaît pas ici suffisamment pertinent. Une ou plusieurs cannelures marquent fréquemment l’épaule.

                                                                                                        Les récipients destinés à contenir des liquides correspondent à environ 10 % du corpus des formes fermées. La quasi-totalité de ces formes sont dotées d’une lèvre quadrangulaire et plate avec une gouttière sommitale ou en forme de « S » à parement oblique et à gouttière marquée.

                                                                                                        Deux types de pots sont représentés par un unicum. Le pot 4c s’apparente à un pichet avec son faible diamètre d’ouverture (10 cm), l’absence de bec verseur et la présence d’une anse (planche 143c - 62 972.C1). Le col court et la panse très développée rappelle la morphologie des pots précédemment décrits.

                                                                                                        Le pot 2i se définit par son bec pincé sans système de préhension à l’opposé (planche 143c - 4 462.C3). Les cannelures marquées sur l’ensemble de la panse doivent permettre une meilleure prise en main du pot. Le bec pincé caractérise le pot 2i et la cruche 6 ce qui empêche l’attribution précise des rebords à bec pincé incomplets où l’on ne peut exclure la présence d’une anse (Tabl. NTI pot 2i ou cruche 6).

                                                                                                        Plusieurs modèles de cruches sont recensés :

                                                                                                        - la cruche 6 dont un seul exemplaire est clairement attesté. Elle possède un large bec pincé et une anse diamétralement opposée (planche 143d - 61 345.C2). Cette forme complète montre une morphologie identique à celles des pots. L’anse courte, plate, large, à double gorge, à repli s’accroche sur le parement de la lèvre et l’épaule ce qui est systématiquement observé sur tous les modèles de cruches. Une digitation marque la jonction entre la lèvre et l’anse ce qui est fréquent ;

                                                                                                        - la cruche 3c se caractérise par son bec ponté et son système de préhension unique (planche 143d - 62 972.C2). Ce type se rencontre dans les assemblages depuis la fin du 8e s. Elle coexiste avec un nouveau type de cruche ;

                                                                                                        - les cruches 1 dotées d’un bec tubulaire tangent à la lèvre apparaissent à partir de la seconde moitié du 10e s. Deux variantes se distinguent par leur système de préhension : soit la cruche possède une anse unique diamétralement opposée au bec (cruche 1e, planche 143e - 61 345.C4), soit elle a deux anses diamétralement opposées et perpendiculaires au bec (cruche 1a planche 143e - 63 404.C7).

                                                                                                        On recense également une cruche à poucier (Tabl. NTI cruche 5). Le poucier correspond à un tenon positionné sur le sommet de l’anse et assurant la liaison avec le bord externe de la lèvre. Ce type de dispositif n’est pas fréquent. Il a été identifié sur une cruche glaçurée du site des « Rousses » à Ingré (Jesset 2002c : 79) et quelques cruches très décorées découvertes à Orléans sur les sites de la Charpenterie et du Prieuré de la Madeleine (Jesset 1999 : 89, 122 ; Jesset 2010 : 102-103). Ces contextes sont datés entre la seconde moitié 10e et le début du 12e s.

                                                                                                        Enfin, un goulot de petit diamètre à bec pincé semble caractériser une bouteille.

                                                                                                        Les formes ouvertes représentent moins de 5 % du NTI recensé. Les couvercles sont à associer aux formes fermées. Tous les fragments semblent correspondre au type 2, de forme conique avec un tenon circulaire sommital afin de pouvoir le manipuler. Plusieurs couvercles sont équipés d’une lèvre plate (planche 143f - 63 438.C1). Quelques-uns sont dotés d’une lèvre à collerette droite avec une glaçure externe apposée jusqu’à la collerette, laissant brute la partie emboîtée dans le vase (planche 143f - 62 515.C1). Le faible nombre de couvercles identifiés par rapport à la quantité de formes fermées peut s’expliquer par un problème d’identification puisque l’on peut les confondre avec des bases de lampe ou des coupes. Les habitants peuvent aussi recourir à d’autres systèmes de fermeture en matières périssables.

                                                                                                        On identifie également quelques coupes hémisphériques sans collerette, à lèvre dans le prolongement de la panse ou éversée à gouttière marquée (Tabl. NTI coupe 14). Le seul exemplaire complet possède un bec verseur pincé (planche 143g - 4 646.C2). Un unique plat est recensé dans l’ensemble du corpus (planche 143g - 3 462.C1). Sa morphologie est similaire à celle de la coupe 14a mais se distingue par de plus grandes dimensions. D’autre part, quelques fonds très épais et larges présentent un trou de bonde à la base. Il pourrait s’agir de fonds de récipients de grand gabarit de type ponne.

                                                                                                        Les formes ouvertes les plus identifiées sont des vases à réserve, récipients de grands volumes à parois épaisses souvent associés à la fonction de stockage. Ils sont de profil hémisphérique et munis d’une lèvre éversée (vase réserve type 6). La moitié des vases sont munis d’une lèvre éversée à gouttière (planche 143h - 61 265.C1, 4 462.C1, 63 436.C1). D’autres exemplaires présentent une lèvre carrée massive (planche 143h - 80 003.C2). Les diamètres à l’ouverture varient principalement entre 35 et 40 cm. Le seul exemplaire entier montre que la hauteur est presque un tiers inférieur au diamètre (planche 143h - 63 436.C1).

                                                                                                        Un dernier type de forme doit être mentionné : la lampe. La particularité de la « ZAC Portes du Loiret » réside dans son importante quantité de fragments de lampe. 65 lampes sont attestées, uniquement produites en pâte 40.

                                                                                                        Si aucun exemplaire complet n’a été retrouvé, toutes les lampes renvoient au même modèle : la lampe sur pied. Le pied cylindrique et massif peut être creux (lampe 2) ou plein (lampe 3). Certains sont marqués de larges stries de tournage accentuées pour faciliter la prise en main de la lampe. Les bases présentent un diamètre et une morphologie similaires à ceux des couvercles ce qui rend parfois l’identification.

                                                                                                        Lorsque la partie supérieure de la lampe est conservée, on observe la présence systématique d’une coupelle intermédiaire placée sous le réservoir (planche 143i - 7 584.C2). Elle permet de récupérer le débordement de combustible afin de protéger la main des éclaboussures lors du déplacement de la lampe (Guadagnin 2007 : 25). Le réservoir comporte un bec pincé servant de porte-mèche.

                                                                                                        Cette lampe sur pied à coupelle intermédiaire correspond au type C3 daté de la fin du 9e-11e s. dans la typologie mise en place à partir de l’étude des lampes de la ville de Saint-Denis en Île-de-France (Lefèvre et Meyer 1988 : 78). Ce modèle de lampe se rencontre couramment en Région Centre-Val de Loire et dans la moitié nord de la France.

                                                                                                        Les décors

                                                                                                        Les associations de plusieurs types de décor se rencontrent régulièrement sur les vases à réserve souvent très décorés. Ils sont presque tous pourvus de bandes rapportées digitées servant à renforcer la cohésion des parois. Elles sont verticales en s’ancrant sur la lèvre et/ou horizontales au niveau de l’épaule (planche 143h - 61 265.C1, 80 003.C2). Un vrai registre décoratif peut être développé sur la panse : bande applique digitée, incisions sous forme d’ondulations, digitations et décors repoussés (planche 143h - 4 462.C1, 63 436.C1). La lèvre plate et large peut également recevoir un décor d’ondulations incisées (planche 143h - 4 462.C1). En l’absence de fragments mieux conservés, il n’est pas exclu que les vases présentant uniquement des bandes rapportées n’aient pas reçu d’autres décors.

                                                                                                        Le décor repoussé est souvent présent sur les cruches. Les digitations se retrouvent sur d’autres formes comme sur la partie inférieure de la lèvre en bandeau des pots 2b, sur l’anse du pot 4c ou pichet (planche 143c - 62 972.C1) ou sur des couvercles.

                                                                                                        Plus de trois-quarts des décors sont réalisés à la molette. La tradition d’utilisation de ce décor dans les ateliers de potier de Saran perdure. Excepté une coupe et un vase de stockage, tous les décors à la molette sont apposés sur des formes fermées. Dans l’ensemble, les roulettes sont bien gravées et les décors appliqués avec soin même s’il arrive que les détails de certains motifs ne soient pas assez marqués ou que des motifs se superposent suite au passage répété de la roulette. Ces problèmes se rencontrent le plus souvent sur des ratés de cuisson. Les largeurs des molettes se calent dans une fourchette réduite entre 9 et 11 mm. Les développés complets mesurent entre 44 et 50 mm de long.

                                                                                                        Les motifs simples correspondent à ceux précédemment rencontrés : bâtons (motif C) pouvant être obliques, croix (motif I planche 143b - 63 340.C2), croix en casier (motif YI planche 143j - 61 206.C1), chevrons (motif L planche 143a - 4 414.C2, 80 023.C2, planche 143b - 4 414.C3) et losanges (motif A). Ce dernier est le plus représenté dans les assemblages.

                                                                                                        De nouveaux motifs sont réalisés à partir de la combinaison de motifs simples. Le plus lisible consiste en une ligne de croix surmontant une ligne de traits obliques ou inversement (motif XI planche 143j - 63 405.C12). Ce motif peu utilisé peut être comparé à celui en pâte de l’Orléanais identifié sur le site du Prieuré de la Madeleine à Orléans (Jesset 2010 : 94). Un motif similaire composé de losanges surmontant une ligne de traits obliques a aussi été reconnu à la Chapelle-Saint-Mesmin (Jaffrot 2015c : 57).

                                                                                                        Des motifs apparaissent plus difficiles à décrire même s’ils sont très reconnaissables dans les assemblages. Ces motifs ne sont pas recensés dans le répertoire décoratif actuel. Ils seront ajoutés ultérieurement. Le plus fréquent est constitué de losanges très irréguliers, plus ou moins rapprochés et encadrés par des carrés qui permettent de délimiter le développé de la molette (motif AH planche 143b - 61 345.C1, planche 143j - 61 277.C1).

                                                                                                        Un autre motif se compose de deux lignes superposées de petits losanges (motif AA planche 143j - 63 405.C4). Le dernier motif composé de losanges combine de grandes croix subdivisées pour former des losanges et des triangles (motif A imbriqués planche 143j - 61 107.C1). Il n’a été identifié que dans le four de potier 6 676.

                                                                                                        Deux autres motifs combinent d’autres motifs simples. Le premier se compose de deux lignes superposées de triangles correspondant à des carrés subdivisés par un trait oblique (motif DD planche 143a - 61 345.C3, planche 143b - 63 405.C11, planche 143d - 61 345.C2, planche 143j - 61 271.C1). Le deuxième consiste en deux lignes superposées de ce qui semble être des chevrons et des traits obliques (motif LX planche 143j - 80 048.C1).

                                                                                                        Aucune comparaison n’a été trouvée pour ces différents motifs composites. Il semblerait pourtant que des décors similaires aient été mis au jour dans des contextes de même période sur les sites de la Charpenterie et du Prieuré de la Madeleine à Orléans.

                                                                                                        Aux décors à la molette, s’ajoutent quelques décors réalisés au poinçon. Le motif d’ocelles est le plus courant (planche 143j - 63 405.C18). Les autres motifs sont systématiquement recouverts d’une glaçure couvrante jaune à verte (sar405). Il s’agit de croix (planche 143j - 6 381.C1) ou de rectangles (planche 143j - 61 115.C1).

                                                                                                        Enfin, les coulures de peinture identifiées sont rares et paraissent accidentelles. Seuls les tessons en pâte « dite de l’Essonne » sont intentionnellement décorés de bandes rouges.

                                                                                                        Conclusion

                                                                                                        Les données des 10e-11e s. issues des fouilles de la « ZAC Portes du Loiret » à Saran apportent un éclairage inédit sur le maintien de l’activité potière à cette période sur le territoire de la commune. Si la mise au jour de fours de potier à Saran n’est plus une nouveauté, celle de fours datés des 10e-11e s. l’est. Jusqu’à présent, aucune structure de production n’était connue pour cette période ni à Saran, ni dans l’Orléanais. L’abondante quantité de céramique identifiée pour cette période suggère que la production est plutôt développée en termes de durée et/ou de cadence.

                                                                                                        Cette étude des productions des 10e-11e s. est l’occasion de créer un référentiel de pâtes, de mettre en place une typo-chronologie et d’analyser l’évolution des répertoires décoratifs. La caractérisation précise des productions de Saran demande d’être approfondie par des analyses chimiques et pétrographiques. Concernant les formes et décors, il serait intéressant de pouvoir effectuer des comparaisons avec des assemblages d’autres sites comme ceux de la Charpenterie et de la Madeleine à Orléans afin d’étudier la diffusion de ces nouvelles productions et leur concordance ou non avec les premières pâtes de l’Orléanais.

                                                                                                        Références utiles

                                                                                                        • Références utiles

                                                                                                        Bouillon 2010b
                                                                                                        Bouillon J. – Le mobilier céramique du Moyen-Âge, de la période moderne et contemporaine (2008), in : Blanchard P. (dir.), Orléans (Loiret), La Madeleine : hospitalité et recueillement à travers différentes occupations (IXe-XVIIIe s.), Rapport de fouille, Vol. 4 : études documentaires et études du mobilier (45.234.095 AH), SRA Centre, Orléans : 133 164.

                                                                                                        Bouillon et Capron 2015
                                                                                                        Bouillon J. et Capron F. (dir.) – Loiret, Saran, Ancienne route de Chartres, au lieu-dit « La Guignace » (zone sud et zone nord). Une extension nord au complexe artisanal potier de Saran « La Médecinerie » (VIe-Xe siècle), Rapport de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Pantin.

                                                                                                        Guadagnin 2007
                                                                                                        Guadagnin R. – Fosses – Vallée de l’Ysieux, Mille ans de production céramique en Île-de-France, volume 2, Catalogue typo-chronologique des productions, CRAHM, Caen, 2007, 735 p.

                                                                                                        Jaffrot 2015c
                                                                                                        Jaffrot É. – Étude céramique, in : Loubignac F. (dir.), La Chapelle-Saint-Mesmin (45) : « Les Chenats » et « La Patrie », Tranche 3 (45.075.026.AH), Rapport final d’opération archéologique, Vol. 2 : Résultats scientifiques - Études spécialisées, Evéha, SRA Centre, Limoges, Orléans : 36-59.

                                                                                                        Jesset 1999
                                                                                                        Jesset S. – Le mobilier céramique médiéval et moderne, in : Massat T. (dir.), Orléans, îlot de la Charpenterie, Document Final de Synthèse, Vol. 4, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                                                                        Jesset 2001
                                                                                                        Jesset S. – Saran (Loiret), « Z.A.C. des Vergers », Rapport préliminaire. Document de fouille de sauvetage archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                                        Jesset 2002c
                                                                                                        Jesset S. – Ingré (Loiret), Les Rousses 2 (45.169.022 AH), Rapport final d’opération de diagnostic archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                                        Jesset 2010
                                                                                                        Jesset S. – Étude de la céramique du Prieuré de la Madeleine (2001), in : Blanchard P. (dir.), Orléans (Loiret), La Madeleine  : hospitalité et recueillement à travers différentes occupations (IXe-XVIIIe s.)., Rapport de fouille, Vol. 4. Études documentaires et études du mobilier (45.234.095 AH), SRA Centre, Orléans : 133-164.

                                                                                                        Jesset 2013a
                                                                                                        Jesset S. – Saran et Orléans : chrono-typologie de la céramique du haut Moyen Âge de l’Orléanais, in : Husi 2013a : 95-116.

                                                                                                        Jesset 2015c
                                                                                                        Jesset S. – Annexe 8 : étude du mobilier céramique, in : Bouillon J. et Capron F. (dir.), Saran (Loiret), Ancienne route de Chartres, au lieu-dit « La Guignace » (zone sud et zone nord). Une extension nord au complexe artisanal potier de Saran « La Médecinerie » (VIe-Xe siècle) - 45.302.030 AH. Vol. 2 - Études spécialisées, Inventaires, Rapport de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, Pantin : 75-332.

                                                                                                        Lefèvre et Meyer 1988
                                                                                                        Lefèvre A. et Meyer N. – Les lampes en céramiques des fouilles urbaines des Saint-Denis, Archéologie Médiévale, 18 : 73-111.

                                                                                                        Thuillier 2015b
                                                                                                        Thuillier F. – Contribution à l’étude des fours de potier médiévaux : proposition de classification des fours de potier du Ve au XIIe siècle en France, in : Thuillier F. et Louis É., Tourner autour du pot... Les ateliers de potiers médiévaux du Ve au XIIe siècle dans l’espace européen, Actes du colloque international de Douai (5-8 octobre 2010), Presses Universitaires de Caen : 583 596 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).

                                                                                                        3.6. SARAN : LE SITE DE LA ZAC DES VERGERS - SARRY

                                                                                                        Sébastien Jesset
                                                                                                        Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                        Le site

                                                                                                        Le site

                                                                                                         | ICERAMM
                                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                                          Ensemble 34.01

                                                                                                          • Ensemble 34.01

                                                                                                          Ensemble 34.02

                                                                                                          • Ensemble 34.02

                                                                                                          Ensemble 34.03

                                                                                                          • Ensemble 34.03

                                                                                                          Ensemble 34.04

                                                                                                          • Ensemble 34.04

                                                                                                          3.7. TRAÎNOU : LE SITE DU CLOS DU VIEUX MOULIN, FOUR 174-176

                                                                                                          Sébastien Jesset
                                                                                                           

                                                                                                          Le site

                                                                                                          Le site

                                                                                                           | ICERAMM

                                                                                                          La commune de Traînou se trouve à 20 km au nord-est de la ville d’Orléans, en lisière sud de l’actuelle forêt d’Orléans. L’opération de fouille du site du « Clos du 6eux Moulin » conduite par l’Inrap durant le premier trimestre 2013, a permis la collecte de tessons de céramiques de la période médiévale (Vanderhaegen 2015). L’ensemble représente un peu moins de 1 500 fragments, dont une large majorité provient d’un four de potier repéré lors du diagnostic et alors daté de la fin du 11e- début du 12e s. d’après le mobilier prélevé (Capron 2012).

                                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                                            Ensemble 172.01

                                                                                                            • Ensemble 172.01

                                                                                                            Le four de potier F.174-176

                                                                                                            Le four a livré à lui seul 707 tessons correspondant à 61 NMI. Ils proviennent pour partie de F.174 (chambre de cuisson) et de F.176 (fosse d’accès et alandier).

                                                                                                            CoucheNRNMIFrag. globaleFrag. pansesDescriptionRemarques
                                                                                                            11592772218,036,84Sédiment sableux gris foncé, inclusions fragments de parois de four, charbons de bois, céramique. Remblai, abandon du four.Vases qui remontent avec les US 1160 et 1162. Proportion élevée de cruches (Cruche 1-5 et 6-1 = 6 NMI) et oules (Pot 2-2 = 9 NMI) 
                                                                                                            1160112722,46,11Remblai hétérogène de sédiment argilo-sableux jaune, et concentration de fragments de parois de four (effondrement du dôme). Remblai de démolition.Vases qui remontent avec les US 1159 et 1162. Proportion élevée de cruches (Cruche 1-5 et 6-1 = 2 NMI)
                                                                                                            116152233Sédiment argilo-sableux jaune, surface carbonisée et rubéfiée. Couche d’utilisation.Lot peu important.
                                                                                                            11623133023,968,26Sédiment argilo-sableux jaune, surface carbonisée et rubéfiée. Couche d’utilisation.Vases qui remontent avec les US 1159 et 1160. Proportion élevée de cruches (Cruche 1-5 et 6-1 = 6 NMI) et oules (Pot 2-2 = 14 NMI) 

                                                                                                            Tabl. 1 : Distribution par US du mobilier céramique issu du comblement du four de potier F.174-176.

                                                                                                            D’après le fouilleur, deux couches (1161 et 1162) sont assimilées à des couches d’utilisation du four, une autre couche (1160) est considérée comme la démolition des parties en élévation du four, enfin une dernière (1159) serait liée au comblement terminal.

                                                                                                            Trois des quatre couches qui composent le comblement ont livré l’essentiel du mobilier. Il s’agit du remblai terminal 1159, de la couche de démolition et du premier niveau d’utilisation. Les remontages de tessons provenant des trois couches permettent de supposer qu’il s’agit plutôt de trois couches similaires qui, de notre point de vue, doivent être assimilées à la destruction du four (Tabl. 1).

                                                                                                            Un examen attentif de la coupe et des photos du four permet de suggérer la stratigraphie suivante :

                                                                                                            - Une couche de charbons de bois concentrée dans la chambre de cuisson directement sur le sol et mêlée de nodules de terrain naturel rubéfié lié à la dernière utilisation du four.

                                                                                                            - Cette couche est recouverte dans la chambre de cuisson par une couche de sédiment sableux foncé (1162 ?). On retrouve également cette même couche, apparemment sans connexion avec la précédente, dans la fosse d’accès et les deux tiers sud de l’alandier. Cette répartition témoigne d’une double dynamique et pourrait correspondre à l’abandon du four et au début du processus de comblement, avec le colluvionnement des niveaux superficiels périphériques.

                                                                                                            - Le niveau suivant correspond à une couche argilo-sableuse jaune (1161) avec quelques poches rubéfiées. La couche argilo sableuse jaune correspond à du terrain naturel (avec très peu de mobilier) et se rencontre dans l’alandier. Il s’agit probablement de l’effondrement du terrain naturel qui constituait la voûte de l’alandier celui-ci étant vraisemblablement creusé en tunnel.

                                                                                                            - Dans la chambre de cuisson la couche rubéfiée (1160), assimilée à de la démolition doit correspondre à l’effondrement du laboratoire. Ce dernier était sans doute constitué de rebuts de cuisson mêlés à l’argile. La couche 1160 représentée sur la coupe NE-SO de l’alandier et de la fosse d’accès doit être distinguée de celle de chambre de cuisson. Il doit s’agir d’une autre couche.

                                                                                                            - Enfin, la couche de comblement terminal (1159) paraît correspondre à plusieurs couches non différenciées. En effet, on observe une destruction du côté oriental du four depuis la chambre de cuisson jusqu’au début de l’alandier. Cette destruction pourrait être liée à un creusement postérieur qui n’a pas été distingué du comblement terminal. Il est par conséquent difficile d’aller au-delà pour la couche 1159.

                                                                                                            Le mobilier céramique

                                                                                                            Tous appartiennent au même groupe technique correspondant aux pâtes de l’Orléans (GT 06c). Les vases sont façonnés dans une pâte beige clair à orangé avec de nombreux dégraissants sableux fins à semi-grossiers généralement de taille homogène. On reconnaît parmi ceux-là des quartzs roulés translucides ou opaques, des masses blanches en plus ou moins grand nombre. Cette pâte existe également en version peu cuite avec des surfaces très altérées rayables à l’ongle et en version trop cuite légèrement grésée où les grains de silice se sont agglomérés les uns aux autres. Sur cassure fraîche, les tranches de ces tessons surcuits prennent un aspect réfléchissant, vernissé.

                                                                                                            Parmi l’ensemble des tessons prélevés dans le comblement du four, aucun ne porte de trace de suie externe, de caramel alimentaire sur la face interne ni aucune usure de quelque sorte que ce soit qui permettrait de suggérer un rejet de consommation. Les fragments montrent une qualité de cuisson variable allant de mécuit ou sous-cuit (surfaces fortement altérées et poudreuses) à surcuit (aspect grésé des surfaces). La plupart des tessons est fissurée, déformée, effondrée, déchirée, ou desquamée (Fig. 1). Ces différents états témoignent de différents accidents, liés suivant les cas à un problème de préparation des argiles, de tournage, de séchage, d’enfournement, de montée en température ou encore de refroidissement. Il est difficile, en l’état, de préciser à laquelle de ces étapes appartient chaque rebut. Toutefois on précisera que l’effondrement d’une céramique (parfois lié à un séchage imparfait et/ou des problèmes de cuisson) va entraîner des déformations et la rupture ou le déchirement de certaines parties du vase. De même, une montée en température trop brutale va entraîner une rétraction de l’argile et lorsque l’argile contient encore de l’humidité résiduelle (notamment les surépaisseurs qui concernent les fonds, les anses ou les lèvres) des fissures pouvant aller jusqu’à la desquamation.

                                                                                                            Des éléments de préhension à l’origine collés à la barbotine sur la panse (anses notamment) se sont également désolidarisés.

                                                                                                            Les teintes sombres de certains tessons pourraient être le résultat de recuisson.

                                                                                                            Sur les cruches, l’anse est généralement plate à deux gorges. On perçoit deux façons d’accrocher la partie haute de l’anse. Ainsi, suivant les cas l’attache se fait au-dessus de la lèvre ou au-dessous de celle-ci. Le passage de l’anse au-dessous de la lèvre est visible sur différents pots (planche 172a : 45237013-1-3, 45237013-1-4 ; planche 172c : 45237013-1-17, 45237013-1-19, 45237013-1-20 ; planche 172e : 45237013-1-11, 45237013-1-12). Dans le dernier cas, la cohésion des deux parties est assurée en rabattant la lèvre sur l’anse de part et d’autre de la nervure centrale de l’anse (Fig. 2). Ce caractère a déjà été mis en évidence sur certains sites de la même période, non-loin de Traînou (Segain 2009 ; Lefèvre 2006b). Ces deux façons de procéder ne semblent pas se rapporter à une particularité morphologique du vase et pourraient témoigner de deux tours de main distincts, peut-être révélateur de la présence de deux artisans.

                                                                                                            Les panses des récipients sont de l’ordre de 3 à 5 mm, avec parfois des stries de tournage encore présentes sur l’épaule. Les fonds sont plats avec traces de décrochement à la ficelle, ou légèrement bombés et faiblement marqués parfois repris au chiffon ou au couteau. Il semble que les fonds plats soient plutôt associés aux vases ansés, mais la systématique est difficile à montrer.

                                                                                                            Les formes façonnées sont de quatre types avec en premier lieu les pots à cuire de type oule (Pot 2-2), puis les pots ansés à bec pincé (Cruche 6-1) ou bec tubulaire (Cruche 1-5) et enfin probablement plus rarement des bacs à lessive ou formes à réserve matérialisées sur le site par deux tronçons de bandes rapportées décollées. Il n’est pas possible d’après les quelques éléments retrouvés d’imaginer la part respective de chacune de ces formes.

                                                                                                            On remarquera qu’aucun élément issu du four ne présente de glaçure, permettant d’envisager la production exclusive de céramique à surface laissée brute. L’absence de décors à l’exception des bandes rapportées digitées est également notable.

                                                                                                            Aux rebuts de cuisson provenant du four F.174-176, il convient d’ajouter ceux découverts dans F.104 (notamment un fragment de bande rapportée décollée et une cruche à deux anses avec embouchure déformée de type Cruche 1-1), une panse desquamée provenant de la couche 1026 de F.39, une cruche déformée découverte dans la couche 1001 de F.111, un cordon digité décollé issu de F.286 et enfin quelques panses desquamées provenant de la couche 1023 de F.6.

                                                                                                            Toutes ces structures ont des comblements qui comportent au moins un rebut de cuisson, permettant de suggérer leur comblement contemporain ou postérieur à l’utilisation du four. On remarquera également que ces structures sont relativement éloignées du four, à une cinquantaine de mètres au nord-est et restreintes à des structures situées dans l’enclos.

                                                                                                            La datation archéomagnétique réalisée sur le four fourni à 95 % un intervalle d’âge [1000-1180] AD. À l’intérieur de cet intervalle, la période la plus probable est [1050-1180] AD (pic à 96 % centré sur 1115 (Vanderhaegen 2015 : 197).

                                                                                                            La forme du four de Traînou rattachée au type « four à support de charge » apparaît bien comme anachronique avec son tirage vertical, des dimensions réduites et une chambre de cuisson circulaire envahie par une languette axiale. Les motivations de la construction d’un tel four peuvent être recherchées dans l’utilisation occasionnelle et sur le court terme qui en est faite, avec une production très simple (quatre types de formes façonnées, sans revêtement) à destination de l’établissement rural et du marché local. Une telle fonction nécessite une mise en œuvre simple et une utilisation éprouvée limitant tous les risques.

                                                                                                            Aussi, les exemples de four circulaire à un seul volume avec languette (support de charge axial) et tirage vertical sont très rares pour la période considérée et seuls deux exemples nous ont été rapportés. L’un du 11e s. a été fouillé à Douais (Nord), Ruelle de l’Evêque. Pour cet exemple, la chambre de cuisson est également de petit diamètre, avec une languette et des canaux latéraux ascendants comme le four de Traînou.

                                                                                                            Un deuxième exemple rattaché à ce groupe est attesté à Grosbliederstroff (Moselle) (Peytremann 2006) (voir notice Gougy-les-Neuville, planche 172a). Il est daté du 11e-début du 12e s. (datation confirmée par 14C). Le four est creusé dans le substrat et la chambre de cuisson très arasée ne conserve que l’amorce proximale de ce qui pourrait être une languette ou voire, éventuellement, la base d’une plateforme centrale. La fosse d’accès de forme ovale mesure environ 0,70 m par 0,70 m. Elle est suivie à l’ouest par un alandier de 1,14 m pour une largeur de 0,60 à 0,76 m et une hauteur de 0,25 m, puis une chambre de cuisson d’une largeur d’environ 0,90 m. Ce four de potier est l’unique structure de ce type retrouvé sur le site. Associé à une faible quantité de rebuts de cuisson, il constitue l’indice d’une production limitée et de courte durée réalisée dans le cadre de besoins locaux.

                                                                                                            Conclusion

                                                                                                            L’ensemble des éléments de datation à notre disposition, que ce soit le plan du four à placer au plus tard au 11e-voire début du 12e s. et la datation archéomagnétique deuxième moitié du 11e-12e s. sont tout à fait cohérents et permettent de placer le fonctionnement du four et son comblement durant la deuxième moitié du 11e et la première moitié du 12e s. sans doute à restreindre à la première moitié du 12e s.

                                                                                                            Planches de dessin par ensemble

                                                                                                            Références utiles

                                                                                                            • Références utiles

                                                                                                            Capron 2012
                                                                                                            Capron F. – Loiret, Traînou, rue du Vieux Moulin, le Clos du Vieux Moulin, Rapport de diagnostic archéologique, Inrap CIF, 89 p.

                                                                                                            Lefèvre 2006b
                                                                                                            Lefèvre A. – Lisses (91), ZAC des Folies, 2005, Étude de la céramique médiévale, Saint Denis.

                                                                                                            Peytremann 2006
                                                                                                            Peytremann E. – L’habitat déserté de Gungling à Grosbliederstroff (Moselle), IXe-début XVIe siècle), Archéologie Médiévale, 36 : 57-113.

                                                                                                            Segain 2009
                                                                                                            Segain E. – Corbeilles en Gâtinais, « La Petite Russelle », A19-J4 45.103.058, Rapport de fouille de sauvetage.

                                                                                                            Vanderhaegen 2015
                                                                                                            Vanderhaegen B. (dir.) – Artisanat et paysannerie au Moyen Âge classique : Traînou, Loiret, rue du Vieux Moulin, Rapport de fouille, Inrap CIF, 256 p.

                                                                                                            3.8. SAINT-DENIS-EN-VAL : LE SITE DES RUES DE BEAULIEU et DE DINETARD

                                                                                                            Jérôme Bouillon
                                                                                                             

                                                                                                            Le site

                                                                                                            Le site

                                                                                                             | ICERAMM

                                                                                                            Il s’agit d’une fouille archéologique réalisée en 2006 sur l’emprise d’un futur lotissement (Josset 2007).

                                                                                                            Parmi les périodes d’occupation appréhendées, celle concernant le haut Moyen Âge apparaît la plus dense. Les vestiges carolingiens du 9e-première moitié du 10e s. offrent les caractéristiques d’un établissement rural notable dont la dynamique s’intensifie au cours du 9e s. Trois pôles d’activité circonscrits par un réseau de fossés auxquels s’ajoute un espace de circulation participent à la structuration générale de l’espace. L’ensemble s’inscrit durablement dans son organisation spatiale depuis la fin du 8e s. jusqu’à la première moitié du 10e s. Les unités d’habitation identifiées parmi chacun de ces pôles s’organisent selon des dispositions communes. Les zones de stockage notamment (silo) sont organisées en batterie et constituent à terme des secteurs de rejets domestiques privilégiés.

                                                                                                            Proposition basée sur

                                                                                                              Ensemble 124.01

                                                                                                              • Ensemble 124.01

                                                                                                              La pertinence du corpus céramique choisi s’est forgée sur les assemblages homogènes extraits de ces ensembles clos associés à une occupation du 9e s. : (Ensemble 124.01 : F.105, F.108, F.150, F.152, F.153, F.155, F.172, F.173, F.176, F.179, F.181, F.182, F.185, F.202, F.203, F.204, F.205, F.206, F.209, F.237, F.264, F.266, F.267, F.284, F.289, F.321, F.325, F.330, F.340, F.346, F.348, F.350, F.359, F.361, F.365, F.367, F.370, F.419, F.420, F.441, F.443, F.444, F.448).

                                                                                                              Le 9e s. est de loin la période la plus documentée du lot d’étude. Ce contexte est principalement attesté par des productions en pâte brute de Saran (Loiret) (Sar08t et Sar16b). Il s’agit essentiellement de pots à cuire, sur lesquels sont fréquemment apposés des décors à la molette, ainsi que des cruches. Parmi ce dernier registre de formes quelques exemplaires à bec ponté, produits en pâte de Saran à engobe argileux et aux surfaces polies (Sar16j), sont également recensés dans des proportions notables.

                                                                                                              Si la consommation de produits saranais jusque dans la première moitié du 10e s. apparaît majoritaire parmi cet ensemble, celle-ci reste accompagnée d’une faible importation en produits issus des ateliers du Blaisois (Loir-et-Cher) (Bl06c). Quelques individus rehaussés d’un engobe argileux poli sont également en provenance de ces officines (Bl16j). Hormis la présence remarquable d’un exemplaire complet de grande dimension avoisinant les 13 kgs en pâte chamottée (Bl13c), les formes ouvertes sont quasi inexistantes.

                                                                                                              Planches de dessin par ensemble

                                                                                                              • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                              planche 124.01a
                                                                                                              planche 124.01b

                                                                                                              Références utiles

                                                                                                              • Références utiles

                                                                                                              Josset 2007
                                                                                                              Josset D. – « Rue de Beaulieu et rue de Dinetard » à Saint-Denis-en-Val (Loiret), Rapport final de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, SRA Centre, Orléans, 3 vol., 182 p., 245 p., 249 p.

                                                                                                              3.9. LA CHAPELLE SAINT-MESMIN : LE SITE LES CHESNATS LE PLACEAU (TRANCHE 1)

                                                                                                              Etienne Jaffrot
                                                                                                               

                                                                                                              Le site

                                                                                                              Le site

                                                                                                               | ICERAMM

                                                                                                              Cette fouille a concerné la partie nord-est d’un vaste habitat rural du haut Moyen Âge.

                                                                                                              Si quelques traces fugaces suggèrent l’implantation d’un parcellaire dès la période mérovingienne sur d’anciennes exploitations, cette partie du site est densément occupée à partir de la seconde moitié du 8e s. puis délaissée à partir du 10e s. jusqu’à son abandon au début du siècle suivant au plus tard. Durant cette période, l’habitat s’organise de part et d’autre de la voie en deux unités au moins, composées chacune d’un bâtiment principal et d’équipements divers. Découverte en limite sud de l’emprise de fouilles, une aire d’ensilage très structurée peut intégrer une troisième unité d’exploitation ou peut constituer un espace entièrement dévolu au stockage. D’autres espaces enclos relativement vierges sont probablement voués à la mise en culture ou à l’élevage. Outre qu’il renseigne sur les ustensiles, outils et accessoires de la vie domestique, le mobilier découvert souligne en effet la part importante des activités agricoles et pastorales (fragment de jouguet, battants de sonnaille) puis il indique des pratiques artisanales comme le travail du métal (scories, battitures) et l’activité textile (dent de peigne à carder, lissoirs en verre) et signale enfin la pratique de la chasse (pointe de flèche).

                                                                                                              Trois ensembles représentatifs de la consommation des poteries sur le site ont été séléctionnés :

                                                                                                              – Ensemble 29.01 : mobilier de l’aire d’ensilage localisée au sud de l’emprise, daté du milieu du 8e s. à la fin du 9e s.

                                                                                                              – Ensemble 29.02 : mobilier provenant de deux citernes adjacentes au nord de la voie, daté de la fin du 9e s .

                                                                                                              – Ensemble 29.03 : mobilier provenant de silos localisés dans le secteur habité à l’est de la voie, daté du milieu du 8e s. à la fin du 9e s.

                                                                                                              Proposition basée sur

                                                                                                                Ensemble 29.01

                                                                                                                • Ensemble 29.01

                                                                                                                Ensemble 29.02

                                                                                                                • Ensemble 29.02

                                                                                                                Ensemble 29.03

                                                                                                                • Ensemble 29.03

                                                                                                                Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                planche 29.01_29.02
                                                                                                                planche 29.02

                                                                                                                3.10. LA CHAPELLE SAINT-MESMIN : LE SITE LES CHESNATS, LES PETITS CHESNATS (TRANCHE 2)

                                                                                                                Etienne Jaffrot
                                                                                                                 

                                                                                                                Le site

                                                                                                                Le site

                                                                                                                 | ICERAMM

                                                                                                                Cette partie du site commence d’être exploitée durant le Haut-Empire, occupation notamment matérialisée par un bâtiment « standardisé » muni d’une cave. Très peu d’éléments indiquent une continuité de l’occupation entre la fin du Haut-Empire et le début de la période mérovingienne. La réoccupation de cette partie du site, attestée à partir du 6e s. au plus tôt, respectant la trame du parcellaire antique, est discrète. L’implantation médiévale s’impose en revanche à partir de la seconde moitié du 8e s et durant le 9e s. Bien qu’à cette période l’organisation générale du site soit masquée par la très forte densité de structures, deux pôles d’occupation se devinent autour des bâtiments positionnés au sud et au sud-est de l’emprise, le long de la voie supposée préservée sous la rue actuelle des Chesnats, et concentrent chacun un nombre important de structures de stockage. Cantonnés le long de la voie aux siècles suivants, les vestiges de l’occupation médiévale se raréfient : cette partie du site est abandonnée dans le courant du 11e s. Quant au mobilier de la période alto-médiévale, outre qu’il renseigne sur les ustensiles, outils et accessoires de la vie domestique, il souligne la part importante des activités agricoles et pastorales, indique une activité textile et signale enfin la pratique de la chasse.

                                                                                                                Un ensemble a été sélectionné :

                                                                                                                – Ensemble 30.01 : mobilier provenant des fossés d’enclos et de parcellaire datés du milieu du 6e au milieu du 8e s.

                                                                                                                – Les autres ensembles possibles sont rattachés à la tranche suivante.

                                                                                                                Proposition basée sur

                                                                                                                  Ensemble 30.01

                                                                                                                  • Ensemble 30.01

                                                                                                                  Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                  • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                  planche 30.01

                                                                                                                  3.11. LA CHAPELLE SAINT-MESMIN : LE SITE LES CHESNATS, LA PATRIE (TRANCHE 3)

                                                                                                                  Etienne Jaffrot
                                                                                                                   

                                                                                                                  Le site

                                                                                                                  Le site

                                                                                                                   | ICERAMM

                                                                                                                  Le village est structuré par une voie d’orientation est/ouest mise en place dans le courant du 7e s. et pérennisée jusqu’à nos jours par la rue des Chesnats. Des milliers de trous de poteau s’organisent de part et d’autre de la voie et témoignent de l’implantation de nombreux bâtiments légèrement en retrait de la voie. La majorité des 350 silos découverts sur le site sont en revanche positionnés au plus près de la voie, facilitant vraisemblablement les chargements et déchargements des denrées. Plus qu’un axe de circulation, la voie devient ainsi un lieu d’échanges. Différentes unités de cet habitat sont pourvues de grandes fosses aménagées standardisées dont la fonction à l’heure actuelle n’est pas déterminée. On recense en outre quelques fosses de « type coffre », de rares fonds de cabane, deux caves, des fours domestiques répartis dans le village ou rassemblé en unité spécialisée et, enfin, de nombreuses citernes.

                                                                                                                  On rappelle que l’implantation de ce village succède à une villa antique. Son occupation s’amplifie dans le courant du 7e s. et atteint son apogée dans le courant du 9e s. Le remploi massif comme dépotoir des gros volumes fossoyés, c’est-à-dire les silos, les citernes, les fosses aménagées, à la fin du 9e s. marque un déclin rapide de l’occupation. Celle-ci subsiste en quelques pôles au siècle suivant, notamment autour d’un puits tout à fait à l’est de l’emprise, définitivement comblé au 11e s. Le site est alors totalement abandonné.

                                                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                                                    Ensemble 31.01

                                                                                                                    • Ensemble 31.01

                                                                                                                    Ensemble 31.02

                                                                                                                    • Ensemble 31.02

                                                                                                                    Ensemble 31.03

                                                                                                                    • Ensemble 31.03

                                                                                                                    Ensemble 31.04

                                                                                                                    • Ensemble 31.04

                                                                                                                    3.12. CORBEILLE EN GATINAIS : SITE DES PRÉS DU PONT NEUF

                                                                                                                    Sébastien Jesset
                                                                                                                    Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                    Le site

                                                                                                                    Le site

                                                                                                                     | ICERAMM
                                                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                                                      Ensemble 28.01

                                                                                                                      • Ensemble 28.01

                                                                                                                      3.13. ORLÉANS : SITE DE LA CHARPENTERIE

                                                                                                                      Sébastien Jesset
                                                                                                                      Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                      Le site

                                                                                                                      Le site

                                                                                                                       | ICERAMM
                                                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                                                        Ensemble 32.01

                                                                                                                        • Ensemble 32.01

                                                                                                                        Ensemble 32.02

                                                                                                                        • Ensemble 32.02

                                                                                                                        3.14. ORLÉANS : SITE ISAAC JOGUES

                                                                                                                        Sébastien Jesset
                                                                                                                        Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                        Le site

                                                                                                                        Le site

                                                                                                                         | ICERAMM
                                                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                                                          Ensemble 33.01

                                                                                                                          • Ensemble 33.01

                                                                                                                          Ensemble 33.02

                                                                                                                          • Ensemble 33.02

                                                                                                                          4. L’Eure-et-Loir

                                                                                                                          4.1. CHARTRES : LE SITE FULBERT

                                                                                                                          Chloée Leparmentier
                                                                                                                           

                                                                                                                          Le site

                                                                                                                          Le site

                                                                                                                           | ICERAMM

                                                                                                                          La fouille du site de la rue Fulbert à Chartres s’est déroulée en 1981 et 1986. Il s’agissait d’une « fouille de sauvetage ». L’autorisation pour ces fouilles fut attribuée à Dominique Joly durant les cinq premières campagnes, elle lui fut retirée en 1985 puis donnée à nouveau en 1986. Ce site est, au Moyen Âge, au cœur du noyau urbain, intégré au cloitre canonial à 50 m de la cathédrale Notre Dame, à 100 m du château comtal et en face de l’Hôtel Dieu. Par son emplacement, il était un lieu intéressant à fouiller.

                                                                                                                          L’étude de la céramique a été réalisée en 2016 et en 2017 dans le cadre d’un mémoire de Master sous la direction de Philippe Husi. Au total 18 685 fragments de poterie ont été mis au jour, dont 7 010 sont redéposés, pour un minimum de 564 récipients, en nombre minimum d’individus, et 436 formes en nombre typologique d’individus. Du 11e s. jusqu’à la fin du 15e s., trois ensembles ont été identifiés. Enfin un dernier ensemble daté du début du 17e s. jusqu’au 20e s. est très perturbé et n’est donc pas présenté ici.

                                                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                                                            Ensemble 175.01

                                                                                                                            • Ensemble 175.01

                                                                                                                            Le premier ensemble est daté du début du 11e s. à la fin du 12e s. Il s’agit de niveaux domestiques, associés à deux bâtiments à pans de bois, identifiés comme bâtiment de stockage (Massat, Randoin et Sellès 1996 : 51-52). Cet ensemble est composé de 8 753 tessons dont 3 299 sont hors contexte.

                                                                                                                            Plusieurs groupes techniques sont en usage. On observe des productions fines de couleur rouge, rosée blanche ou grise (ct5b, ct6a, ct1k, ct6c). D’autres de couleur rosée où blanche sont recouvertes d’une glaçure verte (ct2a et ct11h). Enfin trois productions sont peintes, soit fine blanche ou beige, ou grossière de couleur beige (ct1e, ct6n et ct8ay).

                                                                                                                            Cet ensemble est composé uniquement de formes fermées, mis à part un couvercle et un réservoir de lampe (couvercle 2-1 et lampe). Les pots ont une forme ovoïde sans système de préhension (pot 2) et se déclinent en trois variantes. Les premiers sont de types « proto-bandeau » avec une lèvre qui se situe morphologiquement entre la lèvre en gouttière et la lèvre en bandeau (pot 2-29). Les deuxièmes sont des formes avec une lèvre en bandeau, celui-ci est d’abord court et épais puis au fil du temps il s’affine et s’allonge (pot 2-2). Enfin la dernière variante de ces pots est représentée par des pots avec un bandeau fin qui se dégage peu du col (pot 2-3). Cette évolution dans la taille du bandeau se perçoit sur de nombreux sites. Les bandeaux courts semblent attestés au milieu du 11e s., comme ceux qui ont été retrouvés à Buillon ou à Sonchamps (Lefèvre 2009 : 222-234), puis ils s’amincissent à partir de la seconde moitié du 12e s. et ne deviennent plus saillants au début du 13e s., comme ceux retrouvés à Etampes (Dufour, Claude et Dhénin 1997 : 183-186). On remarque aussi dans cet ensemble des pichets avec un long col, une lèvre arrondie, un bec pincé et une anse plate (pichet 3-1). Ce type de pichet se retrouve à Dourdan dès la seconde moitié du 12e s (Claude 2009 : 240). Enfin une dernière forme est présente, des cruches. Elles ont un col court, une panse globulaire et deux anses latérales (cruche 1-1). Elles sont aussi munies d’un système de verseur : un bec tubulaire.

                                                                                                                            Ensemble 175.02

                                                                                                                            • Ensemble 175.02

                                                                                                                            Le deuxième ensemble est daté du début du 13e s. à la fin du 14e s. Il s’agit de niveaux domestiques associés à deux puits et à plusieurs fosses. Cet ensemble est composé de 4 165 tessons dont 1 685 sont hors contexte.

                                                                                                                            Peu de productions sont en usage à cette période. Elles sont toutes fines de couleur rouge ou rosée (ct5b et ct6a) et certaines peuvent être recouvertes d’une glaçure jaune ou verte (ct7aa et ct7k). La production de couleur rouge est la plus utilisée dans cet ensemble, c’était aussi le cas dans l’ensemble 175.01. Elle est similaire à celle qui provient des ateliers de Dourdan où elle est datée de la seconde moitié du 12e s. à la fin du 14e s (Claude 2009). Enfin pour trois productions, il pourrait s’agir du début de leur apparition : une pâte blanche fine pouvant être recouverte de glaçure ainsi que des grès du Donfrontais (ct8f, ct2f et 19c).

                                                                                                                            Dans cet ensemble l’éventail des formes reste retreint. Seuls des pots et des pichets ont été identifiés. La majorité des pots ont la même forme que les précédents, ils ont une lèvre en bandeau plus ou moins long et fin (pot 2-2 et pot 2-3). Cependant une forme de pot est nouvelle, ovoïde avec une lèvre de profil concave (pot 11-1). Elle apparaît à Tours au 14e s (Husi 2003b : 23). De nombreux pichets sont présents ici, il y a notamment ceux qui étaient déjà là dans l’ensemble 175.01, avec un long col et une lèvre arrondie (pot 3-1). Cependant ils ne sont plus les seuls. On retrouve aussi des pichets avec de fortes marques de tournage au niveau du col, et une anse ronde qui s’y rattache (pichet 8-1). Ce type de forme est datable du milieu du 13e s. au milieu du 14e s. à Tours (Husi 2003b : 24).

                                                                                                                            Ensemble 175.03

                                                                                                                            • Ensemble 175.03

                                                                                                                            Enfin, le dernier ensemble est daté du début du 15e s. à la fin du 16e s. Il s’agit de niveaux domestiques associés à un puits et à plusieurs fosses dépotoirs. Cet ensemble est composé de 2 848 tessons dont 530 sont hors contexte.

                                                                                                                            Les productions en usage sont différentes de celles rencontrées auparavant. Ce sont majoritairement des pâtes de couleurs claires. Elles sont fines de couleur blanche, parfois encore rouge (ct8f, ct1c et ct5b) et peuvent être recouvertes de glaçure verte (ct7b, ct2f et ct11d). Une autre, fine et blanche est recouverte de peinture (ct1n). Enfin les dernières productions sont des importations, des grès provenant du Beauvaisis ou du Domfrontais (21d et 19c).

                                                                                                                            Les formes sont plus diversifiées qu’auparavant. Les pots sont désormais munis d’anses, presque toujours plates. La première forme a une lèvre à inflexion concave (pot 11-1). La deuxième possède une petite lèvre de forme triangulaire, ainsi qu’un col cintré (pot 13-1). On en retrouve certains avec un court bandeau, dont l’extrémité supérieure de la lèvre est inclinée vers l’intérieur (pot 4-2). Enfin des pots à beurre provenant du Domfrontais ont aussi été rencontrés (pot 1-1). Cette forme est présente en Touraine dès le 14e s (Husi 2003a : 89). Des formes ouvertes ont aussi été rencontrées sous forme de coupes réalisées en grès du Beauvaisis. Il s’agit, soit de coupes carénées (coupe 4) soit d’une forme de coupe similaire à la précédente mais sans carène (coupe 2-1). Ce type se rencontre durant la seconde moitié du 15e s. et le 16e s (Ravoire 2008b : 391).

                                                                                                                            Conclusion

                                                                                                                            Cette étude constitue une première étude sur la céramique médiévale chartraine. Parmi les productions observées, les pâtes rouges se distinguent nettement du reste du corpus représentant 59 % en NR de celui-ci, toutes périodes confondues. Il est cependant toujours difficile de savoir s’il s’agit d’une production importée des ateliers de Dourdan ou s’il s’agit d’une production locale. Peu de décors ont été rencontrés. C’est le cas majoritairement pour quelques décors à la molette, dans des productions exclusivement glaçurées. Elles varient peu. Les motifs sont des losanges seuls, ou des points imbriqués, ou bien encore de simples traits obliques. Ils ne sont réalisés que très rarement à même la panse, et surtout sur un cordon. Enfin quelques décors à la peinture sont remarqués. Ceux-ci sont souvent appliqués sur les lèvres ou sur la panse de façon instinctive.

                                                                                                                            Le mobilier est majoritairement composé de formes dédiées à la préparation de la cuisine, à part pour la période 2, composée en majorité de pichets dédiés au service de table. Cette fonction culinaire est notamment attestée par des traces de feu situé sur la face externe des récipients. Toutefois, l’identification du site n'est pas être permise, il est seulement possible de dire qu’il s’agit d’un contexte domestique.

                                                                                                                            Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                            • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                            Références utiles

                                                                                                                            • Références utiles

                                                                                                                            Claude 2009
                                                                                                                            Claude C. – Panorama des productions céramiques médiévales en pâte rouge de Dourdan (Essonne), Revue Archéologique d’Île-de-France, 2 : 235-252.

                                                                                                                            Dufour, Claude et Dhénin 1997
                                                                                                                            Dufour J.-Y., Claude C. et Dhénin M. – Une maison de ville du bas Moyen Âge à Étampes (Essonne), rue de la Roche-Plate, Revue Archéologique du Centre de la France, 36 : 175-188.

                                                                                                                            Husi 2003a
                                                                                                                            Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                                                                                                                            Husi 2003b
                                                                                                                            Husi P. – Chrono-typologie de la céramique de Tours et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 23-38.

                                                                                                                            Husi 2003c
                                                                                                                            Husi P. – Premières conclusions : essai de détermination des réseaux d’approvisionnement et des « aires céramique » dans le Centre-Ouest de la France, in : Husi 2003a : 83-90.

                                                                                                                            Lefèvre 2009
                                                                                                                            Lefèvre A. – La céramique du début du Moyen Age (XIe-XIIe s.) du Sud des Yvelines : les sites de Bullion (rue de Noncienne) et Sonchamp (déviation de la route nationale 10), Revue Archéologique d’Île-de-France, 2 : 221-234.

                                                                                                                            Massat, Randoin et Sellès 1996
                                                                                                                            Massat T., Randoin B. et Sellès H. – Devant le portail Royal. Fouille archéologique du parvis de la cathédrale de Chartres. Catalogue de l’Exposition du 8 juillet 1995 au 28 avril 1996 à la Maison de l’Archéologie de Chartres, Ville de Chartres, Chartres, 60 p.

                                                                                                                            Ravoire 2008b
                                                                                                                            Ravoire F. – Étude d’un ensemble de céramiques du XVIe s. provenant d’un dépotoir domestique à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Revue archéologique d’Île-de-France, 1 : 379-396.

                                                                                                                            4.2. MARBOUÉ : LE SITE DE LA REMISE ST-MARTIN

                                                                                                                            Sébastien Millet
                                                                                                                             

                                                                                                                            Le site

                                                                                                                            Le site

                                                                                                                             | ICERAMM

                                                                                                                            La fouille survenue pendant l’hiver 2008/2009 sur le site de « la Remise Saint-Martin » à Marboué (sud de l’Eure-et-Loir) a permis de fouiller, outre quelques structures néolithiques et protohistoriques, les marges d’une occupation rurale à fonction domestique et artisanale alto-médiévale installée dans la vallée du Loir. Le site se concentre sur les franges orientales de la fenêtre de décapage. Cette occupation a livré un petit lot de céramiques attribuables à la seconde moitié du premier Moyen Âge (Dalayeun 2009).

                                                                                                                            Trois séquences ont été observées. Les structures appartenant à la séquence 1 (première moitié du 9e s.) sont regroupées dans la moitié nord du site (fosses, silos et trois concentrations de trous de poteau permettant de reconstituer d’hypothétiques bâtiments). Les faits archéologiques rattachés à la séquence 2 (premier quart-troisième quart 10e s.) se concentrent dans les deux tiers sud du site. On dénombre trois fonds de cabane, diverses fosses et un probable bâtiment sur poteaux plantés. Les quelque huit fosses rattachées à la séquence 3 (fin 10e-11e s.) se répartissent anarchiquement sur l’ensemble de la zone alto-médiévale.

                                                                                                                            Le nombre de restes céramiques (NR) d’époque médiévale répertorié s’élève à 866 tessons, représentant un poids total de 9 743 grammes et un volume de deux caisses Allibert pleines. Les tessons sont issus de 91 faits (la totalité de ces faits étant des structures en creux, de type fosses, silos, trous de poteau, fossés et fonds de cabane). Le mobilier compte également 146 fragments de terres cuites architecturales et une très faible quantité de mobilier céramique antique et protohistorique résiduel (respectivement un et six tessons). La fréquentation du site à l’époque mérovingienne est attestée par quelques tessons redéposés, dont le plus remarquable est une coupe 6j (iso 1791-1, planche 134.03). L’étude ne prend en compte que le mobilier céramique clairement attribué à l’une des trois séquences d’occupation du site (Millet 2009).

                                                                                                                            Proposition basée sur

                                                                                                                              Ensemble 134.01

                                                                                                                              • Ensemble 134.01

                                                                                                                              La céramique de la première moitié du 9e s. (séquence 1).

                                                                                                                              Les faits archéologiques rattachés à ces contextes ont livré 349 tessons, répartis entre onze groupes techniques (GT), correspondant à un nombre minimum d’individus (NMI) de 25 et un nombre typologique d’individus (NTI) de 18. La zone de localisation des faits rattachés à cette séquence est homogène, concentrée au nord-est de l’emprise (zone 1), où les traces d’occupations postérieures se limitent à une fosse de la seconde moitié du 9e s. et deux silos du 11e s.

                                                                                                                              Le faciès céramique de la première moitié du 9e s. est caractérisé par les traits suivants :

                                                                                                                              • Une domination des productions de Saran (sar16b et, secondairement, sar08t) ou apparentées (mar08t), caractérisées par la présence de rares tessons présentant des surfaces engobées ocre rouge partiellement polies (sar16j et mar16j) ou simplement lustrées, modes de traitement de surfaces qui apparaissent dans la seconde moitié du 8e s. dans le Blaisois comme dans les ateliers de Saran (Loiret) et se développent au 9e s. (Cribellier et al. 2005 : 370).

                                                                                                                              • Une faible présence des pâtes blanches de type Dangeau (mar01f), qui ne sont présentes que sous la forme de panses de pots à cuire mis au jour dans les fosses F.246, F.391 et F.419, alors même que l’atelier de Dangeau se met en place à cette époque, et une grande rareté des pâtes roses mar08h (F.412 et F.246).

                                                                                                                              • La présence d’une production locale, dont les rebuts de cuisson ont été identifiés dans la grande fosse F.246 (mar09f).

                                                                                                                              Les productions sableuses ocre orange à brunes, issues des ateliers de Saran ou apparentées, caractérisent cette période (pâtes sar16b, sar08t, mar08t, mar09f). Technologiquement parlant, toutes ces pâtes sont très semblables. Les différences de couleur de pâtes sont toutefois sensibles : les productions proprement saranaises sont très cuites, présentant un aspect grumeleux en surface. Les teintes vont du beige orangé à l’orange et les tranches des tessons montrent un cœur gris clair (sar16b). En revanche les productions brunes du milieu du 9e s. sont peu présentes (sar08t ; Jesset 1999 : 84). La pâte mar08t se distingue de la pâte sar16b par un aspect plus sableux, une teinte orange vif à brune, présentant rarement un cœur beige gris, ainsi que par des parois très fines. Ces productions, moins cuites, ne présentent pas l’aspect « sonnant » des céramiques saranaises en pâte sar16b. La variante mar08t à teinte brune renferme des nodules d’oxyde de fer grossiers, parfois agglomérés. La pâte mar09f se distingue des productions saranaises par l’aspect grossier de son dégraissant quartzeux et sa teinte orange à beige. La présence de ratés de cuisson appartenant peut-être à un unique individu (pâte friable et cassante, panses craquelées et fissurées, présentant des effondrements de matière, lèvre de pot déformée), tend à prouver l’origine locale de cette production (F.246, iso 1829-3, planche 134.01a).

                                                                                                                              Les productions saranaises présentant des surfaces laissées brutes dominent par leur nombre l’ensemble des autres groupes technique de la séquence (NR : 157 ; NMI : 11 ; NTI : 9). Les autres productions à pâtes sableuses sont nettement moins bien représentées : la production locale à pâte mar09f est représentée par 64 fragments et un NMI de deux. La pâte mar08t dans sa version à surfaces laissées brutes compte 58 restes et trois NMI ; on dénombre cinq fragments aux surfaces externes partiellement polies (1 NMI). L’ensemble de ces groupes techniques représente 86,8 % du NR de la séquence 1. Les productions à surfaces engobées et polissage externe partiel sont en pâte de Saran sar16j ou sont apparentées aux productions mar08t (mar16j). Elles sont très mal documentées, puisqu’elles ont livré respectivement cinq et dix-neuf panses, mais aucun élément de forme.

                                                                                                                              Les autres productions sont représentées par des céramiques en pâte blanche mar01f et beige à rose mar08h rapprochées des productions de Dangeau. Ces productions comptent respectivement quinze et quatre panses à parois brutes, mais aucun élément de forme. Ces quelques tessons ne sont pas peints, contrairement à ce qu’on observera pour la séquence suivante. Un tesson aux surfaces grises pourrait avoir subi une post-cuisson réductrice (NMI : 1). La pâte blanche granuleuse mar08u est également limitée à une unique panse. Également présente à l’état de trace, une pâte sableuse fine ocre orange, légèrement micacée, est clairement apparentée aux productions blésoises (Aubourg et Josset 2013 : 72, bl08e). Les tessons en pâte mar16e de teinte rouge orangé sont mieux représentés avec dix restes et un NTI.

                                                                                                                              Le corpus céramique est relativement limité. Le corpus se limite à des formes fermées, principalement des pots sans anse (NTI : 15, dont la majorité présente des traces de chauffe ou des dépôts de suie sur leurs parois externes, attestant leur emploi comme pots à cuire). Les cruches sont cinq fois moins représentées (NTI : 3). Le panel typologique des vases est par ailleurs stéréotypé. Les pots à lèvre en gouttière (pot 2g, planche 134.01a) dominent le répertoire des productions à pâtes sar16j, mar08t, mar09f et mar16e. Les critères micro-morphologiques des lèvres équipant les pots en pâte sar16b, avec leur gouttière peu profonde (iso 1010-1, iso 1682-1) et/ou leur profil en crosse (iso 1652-1, planche 134.01a), permettent d’attribuer ses productions à la première moitié du 9e s. (Jesset 2013a : 104). Un pot à cuire de plus grand volume est équipé par une lèvre à parement arrondi surmontant un col court et caractérisé par une absence de gorge interne (pot 2g/2L, planche 134.01a). Le seul pot 2a à signaler est en pâte mar01f grise (iso 1654-1, planche 134.01a).

                                                                                                                              Les cruches 3a sont l’unique type de vases à liquide représenté. Les exemplaires sont fragmentaires et sont soit équipés d’un système verseur ajouté (bec ponté ; iso 1652-4, planche 134.01a), soit d’un système de préhension (iso 1644-1, dotée d’une anse plate à gorge double et iso 1829-2 à anse plate épaisse à gorge simple, planche 134.01a).

                                                                                                                              La quasi-totalité des fonds en pâte sar16b et sar08t sont bombés. Un seul fond plat est à signaler. Un trait morphologique commun aux productions en pâtes mar08t et mar09f réside dans la présence de cannelures de tournage marquées au niveau de l’épaule des vases : ce trait morphologique ne se retrouve pas sur les céramiques de Saran (iso 1829-2, planche 134.01a). On retrouvera cette caractéristique sur les productions en pâte mar01L des séquences 2 et 3.

                                                                                                                              Les décors à la molette sont très fragmentaires. Ils se rencontrent sur des panses en pâte sar16b, et très secondairement sur des tessons en pâte mar08t. Les décors de losanges sont les plus fréquents (molette A, planche 134.01b). On ne comptabilise que deux cas de molette de bâtons obliques (molette C) et une molette de carrés sur deux niveaux (molette G), empâtées ou trop fragmentées pour être dessinées.

                                                                                                                              Ensemble 134.02

                                                                                                                              • Ensemble 134.02

                                                                                                                              La céramique des trois premiers quarts du 10e s. (séquence 2).

                                                                                                                              La seconde moitié du 9e s. est mal caractérisée, marquant une rétractation de l’occupation hors de l’emprise de fouille. L’occupation connaît un nouvel essor au début du siècle suivant. Les faits archéologiques rattachés à cette séquence ont livré 242 tessons, répartis en douze groupes techniques (GT), correspondant à un nombre typologique d’individus (NTI) de 25 et à un nombre minimal d’individu (NMI) de 39.

                                                                                                                              Les faits archéologiques rattachés à la séquence 2 (dont les trois fonds de cabane du site) l’ont été sur la base d’assemblages céramiques présentant de fortes similitudes (caractéristiques technologiques des tessons ; un remontage céramique inter-structures permettant d’associer les niveaux d’abandon du fond de cabane F.256 à celui du trou de poteau F.149 du bâtiment 5). La datation radiocarbone effectuée sur un charbon issu de la couche d’occupation du fond de cabane F.256 vient confirmer la datation céramique préalable (F.256, US 1 446 – Lyon-5 831 – Date 14C BP: 1120 +/- 25 BP. Âge calibré (95 % de confiance): de 886 à 986 apr. J.-C. ; Dates les plus probables (probabilités décroissantes) : 898, 946, 920). Les structures archéologiques rattachées à cette séquence se concentrent dans la partie centrale du site.

                                                                                                                              Le faciès céramique de la première moitié/troisième quart du 10e s. est caractérisé par les traits suivants :

                                                                                                                              • Une domination des céramiques à pâtes claires mar01f, mar01L et mar09f blanches à roses, occasionnellement peintes (mar01e, mar08r) et apparentées aux productions de l’atelier de Dangeau (Eure-et-Loir).

                                                                                                                              • Une présence limitée mais significative des céramiques en pâte de Saran (pâte sar08ad) présentant des caractéristiques technologiques attribuables au 10e s.

                                                                                                                              L’émergence des céramiques à pâtes blanches à roses, amorcée timidement dans la première moitié du 9e s. (séquence 1), aboutit au 10e s. à une domination totale de ces productions. Cet état de fait découle tout à la fois du développement d’une ou plusieurs officines potières sur la commune de Dangeau, localisée 12 km au nord-ouest du site de Marboué et d’un recul, par voie de conséquence, des productions à pâtes ocre au cours la seconde moitié du 9e s., alors qu’elles étaient omniprésentes lors de la séquence 1.

                                                                                                                              Ces pâtes fines, plus ou moins sableuses, présentent des teintes blanches (pâte mar01f, et sa variante peinte mar01e) ou tirant vers le rose (pâte mar01L, à inclusions de nodules d’oxydes de fer). La matrice de la pâte beige à rose mar08h présente des inclusions calcaires et d’oxydes ferreux. Ces derniers ne sont pas observés pour la pâte mar09f. Les productions associées à ces pâtes sont tournées et leurs parois sont relativement épaisses. Elles sont fréquemment caractérisées par des surfaces craquelées, et peuvent présenter des décors à la peinture (mar01e et mar08r). H. Sellès (Service archéologique départemental d’Eure-et-Loir) identifie les pâtes blanches craquelées présentant un décor flammulé aux productions de l’atelier de Dangeau, « découvert sur la commune » (Sellès 1995). Ces productions sont bien présentes à Chartres (Sellès 1987) et sur le site du prieuré de Nottonville (Racinet 2006). Ph. Racinet note le caractère local de cette production, mais ne la rattache pas spécifiquement à l’atelier de Dangeau (Groupes techniques 1A et 1B. Racinet 2006 : 409 et 412). La production semble apparaître dans la première moitié du 9e s. et perdurer jusqu’au début du 13e s. Récemment, Olivier Labat (Service archéologique départemental d’Eure-et-Loir) a retrouvé les concentrations de mobilier céramique identifiées précédemment par H. Sellès sur la commune de Dangeau (information orale d’Olivier Labat, 2015).

                                                                                                                              La pâte mar01f est de loin la plus fréquente, avec 104 restes et un NTI de neuf. Suivent les pâtes mar01L et mar09f, qui ont livré respectivement 36 et 24 tessons (NTI : 5 pour chacune de ces productions). La pâte mar08h n’a livré que neuf fragments, et seule sa version peinte mar08r a livré un individu identifiable (NTI : 1). La pâte mar08u diffère grandement des précédentes. Cette pâte sableuse blanche présente des inclusions de quartz arrondi très abondantes, conférant à la surface des tessons un aspect granuleux caractéristique. Cette céramique est représentée pour la séquence 2 à hauteur de 19 tessons et deux NTI.

                                                                                                                              Concernant les productions en pâte de Saran du 10e s. (pâte sar08ad), on retrouve l’aspect très cuit et sonnant des productions saranaises, mais les teintes sont désormais jaune beige, voire beige blanc en surface et le cœur présente une couleur grise tirant fréquemment vers le noir. Cette production ne compte que dix tessons (NTI : 1). Les céramiques à pâte orange sar16b, qui dominaient toutes les autres pendant la séquence 1, sont redéposées. Il en est probablement de même pour les productions en pâtes ocre mar16e, mar09f et mar08t, qui ne sont plus présentes qu’à l’état de traces (de deux à quatre tessons extrêmement fragmentés, aucun élément de forme). La pâte blésoise bl08e se trouve dans le même cas de figure, la seule forme attestée pour cette période provenant d’une structure de la période 3 (iso 1080-1, planche 134.03). Enfin, un tesson en pâte fine sableuse ess1_ est attesté au sein de l’assemblage issu du fond de cabane F.256. Ce tesson est à rapprocher des céramiques de l’Essonne à pâtes blanches à roses qui sont attestées dans le nord du Loiret et le sud-est de L’Eure-et-Loir dans le courant du 9e s.

                                                                                                                              Comme à la séquence 1, le corpus de la séquence 2 se limite à des pots à cuire sans anse et des cruches. La typologie des vases reflète le changement d’approvisionnement observé. L’éventail de formes observé est plus large. Les pots à lèvre en gouttière (pots 2g) sont désormais moins fréquents (iso 1180-2, iso 1082-4, iso 1082-6, en pâte mar09f et mar01f ; iso 1499-1, en pâte sar08ad ; planche 134.02). Le corpus est dominé par les pots 2a, à lèvre éversée et gouttière sommitale. Ils sont en pâte mar01f (iso 1785-1, 1082-3), pâte mar01L (iso 1386-2, 1386-3, 1389-1), pâte mar09f (iso 1386-1, iso 1391-1). Les pots 2f dotés de lèvre rectangulaire éversée en léger oblique sont représentés par trois pots à cuire (iso 1082-5, en pâte mar08u, iso 278-1000-1 et iso 1741-1, respectivement en pâtes mar01f et mar09f ; planche 134.02). Un unique pot 2n en pâte mar09f est à signaler (iso 1180-1, planche 134.02).

                                                                                                                              En l’absence de tout système verseur ou de préhension associé (une seule anse plate asymétrique à repli et présentant deux gorges et des traces de peintures a été retrouvée pour cette séquence), l’identification des cruches a été effectuée à partir d’indices secondaires : absence de trace de passage au feu combinée avec la présence soit de décors peints, soit d’ajout de matière ou de traces de doigt annonçant l’hypothétique présence initiale d’un système ajouté disparu. Les cruches 3a sont le seul type de vase répertorié. Ont été inventoriées comme telles l’iso 1082-1 en pâte mar08r, l’iso 309-1000-1 en pâte mar01L et les iso 1082-2 et iso 1340-1 en pâte mar01e. L’identification est plus douteuse pour d’autres individus.

                                                                                                                              Les fonds en pâte mar01f et mar01e, mar01L, mar09f et bl08e sont plats et décrochés à la ficelle (iso 1446-1, planche 134.02). Aucun fond bombé n’est à signaler.

                                                                                                                              Les céramiques à pâtes blanches locales ou, secondairement, à pâtes roses peuvent être peintes, ce qui est un trait caractéristique des poteries attribuées à l’atelier de Dangeau (mar01e, mar08r). Quelques grands fragments de panses ou de fonds permettent de caractériser les décors peints du site. Les peintures à l’ocre rouge ou orange sont de type instinctif, et sont apposées soit par application, soit par projection de peinture. Dans le premier cas, on note des motifs de lignes parallèles obliques (iso 1390-1, planche 134.02) ou, concernant l’iso 1278-1 (planche 134.02), des bandes verticales aux tracés sinueux effectuées par application de petits segments successifs, se recouvrant en partie les uns les autres, depuis le bas de panse jusqu’en haut. Les tracés irréguliers et empreintes peintes témoignent d’applications digitales. À Chartres, des décors de lignes parallèles appliquées au peigne sont signalés dans des contextes attribués aux 9e-10e s. (Sellès 1987 ; Sellès 1988). L’application de la peinture par projection est également envisageable (iso 1082-2, planche 134.02), à moins qu’il ne s’agisse que de simples coulures, résultant de l’utilisation d’un matériau très dilué (iso 1446-1, planche 134.02). Ces céramiques ne présentent jamais de décor à la molette, type qui n’est attesté que sur les tessons à pâtes sableuses ocre résiduels.

                                                                                                                              Ensemble 134.03

                                                                                                                              • Ensemble 134.03

                                                                                                                              La céramique du 11e s. (séquence 3).

                                                                                                                              La dernière phase d’occupation du site est également la moins documentée, puisque seules huit fosses ont clairement et indiscutablement pu lui être rattachée (F.139, F.145, F.238, F.264, F.279, F.301, F.442 et F.183, cette dernière fouillée à l’occasion du diagnostic). Ces faits archéologiques se distribuent sur l’ensemble du site. Ils ont livré 155 tessons, répartis en 11 groupes techniques (GT), correspondant à un nombre typologique d’individus (NTI) de 18 et à un nombre minimal d’individu (NMI) de 23.

                                                                                                                              Le faciès céramique du 11e s. est caractérisé par les traits suivants :

                                                                                                                              • Une domination nette des céramiques à pâtes claires blanches mar01f, occasionnellement peintes (mar01e), qui prennent nettement le pas sur les autres productions à pâtes blanches ou roses.

                                                                                                                              • Une présence affirmée des pots à cuire à lèvres en bandeau court de type (pots 2b).

                                                                                                                              Avec 81 restes et 11 NMI, la pâte mar01f, blanche à surface craquelée, attribuable aux ateliers de Dangeau, domine toutes les autres. Sa variante peinte mar01e compte 15 restes et 2 NMI. Les pâtes mar01L et mar09f sont encore représentées, avec respectivement deux et douze tessons et un NMI chacune. Les pâtes ess1_, mar8h blanche et mar08u granuleuse ne sont attestées qu’à l’état de traces (aucun élément de forme). Les éléments en pâtes sar08ad, sar08t, sar16b et mar16e sont redéposés. Les fragments en pâte bl08e (NR : 3 ; NMI : 1) le sont pour partie.

                                                                                                                              Les pots à cuire sans anse 2b en pâte mar01f sont au nombre de cinq. Ces pots sont caractérisés par des lèvres en bandeaux relativement courts, présentant des hauteurs variables, comprises entre 1,5 et 2 cm. Ces lèvres sont relativement peu versées, ce qui les différencie des exemplaires attribués à la seconde moitié du 10e-début du 11e s. connus dans le Blaisois ou dans le sud de la Touraine (Aubourg et Josset 2003 : 39 et 44 ; Aubourg et Josset 2013 : 72 ; Joly, Jesset et Dabek 2008 : 43). En conséquence, la datation de ces pots 2b est plus probablement à caler dans le courant du 11e s.

                                                                                                                              Les pots 2a, également en pâte mar01f, dont l’usage comme pots à cuire est confirmé par des traces d’utilisation notables sur leurs parois externes, sont toujours attestés (iso 1229-2, iso 1794-1, iso 264-1000-2, planche 134.03). L’identification de l’iso 301-1000-2 (planche 134.03), brûlé, forme fermée à col développé relativement resserré, est douteuse : il pourrait s’agir d’une cruche 3a. Les exemplaires de pots 2g en pâte de Saran ou blésoise bl08e sont résiduels (iso 1080-1, planche 134.03).

                                                                                                                              Le panel typologique des cruches est un peu plus développé qu’aux séquences précédentes. De probables cruches 3a à col évasé sont toujours présentes (iso 1396-2 et iso 238-1002-1, planche 134.03), mais un nouveau type doté d’une lèvre en bandeau et d’un bec verseur coexiste avec celles-ci. En pâte rosée à cœur, mais blanche en surface (rattachée à la pâte mar01e), cette cruche présente un bandeau haut de 1,5 cm. Il est caractérisé par une gorge interne prononcée, tandis que la partie inférieure du bandeau est marquée d’une arête vive (iso 1396-1, planche 134.03). Le dispositif verseur est un bec pincé ajouté après découpe de la lèvre (cruche 6 ; l’anse unique opposée au système verseur ne nous est pas parvenue). Le col est court et l’épaule montre des stries de tournages marquées, qui restent une caractéristique des productions de Dangeau ou associées. De grandes cruches peintes à lèvre en bandeau court sont connues en Bassée (Seine-et-Marne) dans des contextes du 11e s. (Lefèvre et Mahé 2004 : 141-142, Fig. 27, n°4 et 5).

                                                                                                                              La seule forme ouverte attestée par un tenon de préhension est un couvercle tronconique (couvercle 2 en pâte mar09f, planche 134.03). La base massive, étroite et moulurée, a été décrochée à la ficelle. Les fonds de formes fermées sont plats, marqués et décrochés à la ficelle quand ils sont en pâte mar01f et mar01e (iso 1450-1, planche 134.03). Les exemplaires en pâte blésoise bl08e et ocre mar16e sont bombés (mais sont redéposés dans ce dernier cas).

                                                                                                                              L’unique objet en céramique du site est également rattaché à cette séquence. Il s’agit de la section médiane d’une lampe décorée d’une collerette digitée localisée en dessous du réservoir (la base de celui-ci étant très partiellement conservée). De nombreuses lampes sur pied de ce type ont été trouvées en région parisienne (Baillet-en-France et Saint-Denis), dans des contextes datés des 10e-11e s. (possible lampe de type C3 ; Lefèvre et Meyer 1988 : 78). L’objet a été façonné en pâte mar01f de Dangeau.

                                                                                                                              Les décors peints de type instinctifs sont attestés sur des céramiques en pâte mar01r blanche ou rosée. La panse et l’épaule de la cruche iso 1396-1 (planche 134.03) portent un décor peint à l’ocre rouge. Il s’agit d’une bande circulaire large d’environ 2,7 cm (hors coulures), partiellement conservée, prenant son départ sur la panse du vase et s’achevant sur l’épaule (les coulures de l’épaule recouvrent la bande oblique positionnée sur la panse). Par ailleurs, un fond plat marqué présente un décor peint ocre orange de lignes sinueuses présentant des ramifications (iso 1450-1, planche 134.03).

                                                                                                                              Conclusion

                                                                                                                              La céramique domestique du site de « la Remise Saint-Martin » illustre le corpus classique d’un site rural de la seconde moitié du premier Moyen Âge. Les pots à cuire et, secondairement, les cruches, dominent le corpus. Les formes ouvertes se limitent à quelques fragments de couvercles.

                                                                                                                              Ce mobilier céramique témoigne du basculement d’un approvisionnement assez lointain à un autre, plus local, phénomène d’autant plus perceptible du fait de l’absence de lot de référence pour la seconde moitié du 9e s., période à laquelle s’opère ce basculement. À la domination des productions saranaises de la séquence 1 succède celle des céramiques à pâtes blanches à roses de Dangeau, ou apparentées à celle-ci (productions à pâte mar01f, mar01e, mar09f, mar08h et mar08r), basculement effectif avant le début 10e s. Ce phénomène est très remarquable à Marboué, du fait de la proximité de l’atelier de Dangeau, situé à 12 km au nord-ouest du site. À partir de la seconde moitié du 9e s., la montée en puissance de cet atelier aboutit au recours massif à des céramiques de production locale technologiquement et morphologiquement très différentes de celles utilisées au cours de la première moitié du 9e s. Dans le courant du 10e s., les productions en pâte de Saran deviennent très marginales. Quant aux autres productions à pâtes sableuses ocre, qu’elles soient produites à proximité du site comme les céramiques en pâte mar09f, ou imitées de celles de Saran comme celles en pâtes mar08t ocre à brune, elles disparaissent totalement. Les productions blésoises en pâte bl08e sont très faiblement attestées au 9e comme au 10e s., de même que les productions à sable stampien Ess1_ au 10e et 11e s. Les provenances de certaines productions rares, comme la pâte granuleuse blanche mar08u et la pâte rouge mar16e, sont indéterminées.

                                                                                                                              L’absence de céramiques dotées de proto-bandeau comme de lèvres en bandeau court très versées pourrait indiquer un hiatus chronologique autour de l’an mil. Durant la séquence 3 (courant du 11e s.), les productions à pâte blanche mar01f voient leur présence s’affirmer au détriment de toutes les autres. À cette période, les productions les plus tardives de Saran ne sont plus attestées.

                                                                                                                              Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                              Références utiles

                                                                                                                              • Références utiles

                                                                                                                              Aubourg et Josset 2003
                                                                                                                              Aubourg V. et Josset D. – Chrono-typologie de la céramique de Blois et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 39-47.

                                                                                                                              Aubourg et Josset 2013
                                                                                                                              Aubourg V. et Josset D. – Le Blaisois : caractérisation d’un faciès céramique original utile à une meilleure appréhension des interprétations socio-fonctionnelles du mobilier archéologique, in : Husi 2013a : 69-94.

                                                                                                                              Cribellier et al. 2005
                                                                                                                              Cribellier C., Jesset S., Riquier S. et Couvin F. – Aperçu des décors sur céramique en Région Centre de La Tène à la fin de la période carolingienne : éléments pour une synthèse diachronique, in : SFECAG, Actes du Congrès de Blois, SFECAG, Marseille : 337-375.

                                                                                                                              Dalayeun 2009
                                                                                                                              Dalayeun M.-D. – Marboué « La Remise Saint-Martin », Rapport d’opération préventive de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                                                              Jesset 1999
                                                                                                                              Jesset S. – Le mobilier céramique médiéval et moderne, in : Massat T. (dir.), Orléans, îlot de la Charpenterie, Document Final de Synthèse, Vol. 4, AFAN, SRA Centre, Orléans.

                                                                                                                              Joly, Jesset et Dabek 2008
                                                                                                                              Joly S., Jesset S. et Dabek P. – Aux environs de l’an mil à Parçay-sur-Vienne, « Le Prézault » (Indre-et-Loire) : une aire d’ensilage isolée ?, Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, LIV : 29-47.

                                                                                                                              Lefèvre et Mahé 2004
                                                                                                                              Lefèvre A. et Mahé N. – La céramique du haut Moyen Âge en Île-de-France à travers la fouille des habitats ruraux (VIe-XIe siècles). État de la question et perspectives de recherches, Revue Archéologique de Picardie, 3-4 : 105 149.

                                                                                                                              Lefèvre et Meyer 1988
                                                                                                                              Lefèvre A. et Meyer N. – Les lampes en céramiques des fouilles urbaines des Saint-Denis, Archéologie Médiévale, 18 : 73-111.

                                                                                                                              Millet 2009
                                                                                                                              Millet S. – Étude du mobilier céramique, in : Dalayeun M.-D., Marboué « La Remise Saint-Martin », Rapport d’opération préventive de fouille archéologique, SRA Centre, Orléans, Vol. 1 : 94-111.

                                                                                                                              Racinet 2006
                                                                                                                              Racinet P. (dir.) – Archéologie et histoire d’un prieuré bénédictin en Beauce : Nottonville (Eure-et-Loir), Xe-XVIIe siècles, Éditions du CTHS, Paris, 507 p.

                                                                                                                              Sellès 1987
                                                                                                                              Sellès H. – Céramiques médiévales de Chartres. Présentation sommaire. Association pour le Développement de l’Archéologie Urbaine à Chartres (ADAUC), Chartres.

                                                                                                                              Sellès 1988
                                                                                                                              Sellès H. – Chartres, 1978-1988 : 10 années d’archéologie, 20 siècles d’histoire. Association pour le Développement de l’Archéologie Urbaine à Chartres (ADAUC), Chartres.

                                                                                                                              Sellès 1995
                                                                                                                              Selles H. – La façade de l’église romane Saint-Georges de Dangeau (28 127 015 AH, Eure-et-Loire), Rapport d’Évaluation Archéologique, SRA Centre, Orléans.

                                                                                                                              5. Le Berry

                                                                                                                              5.1. BOURGES : LE SITE D’AVARICUM

                                                                                                                              Alexandra Finet
                                                                                                                               

                                                                                                                              Le site

                                                                                                                              Le site

                                                                                                                               | ICERAMM

                                                                                                                              La fouille du site de la ZAC Avaricum de Bourges (site n°18 033 589 AH) a été motivée par la réalisation d’un complexe commercial et résidentiel en cœur de ville. L’actuel quartier s’étend au bas du versant septentrional du promontoire de Bourges à l’emplacement d’anciens marais. Cette zone « marécageuse » est traversée par l’Yèvre, rivière dont le cours se trouve quelques centaines de mètres au nord-ouest de l’emprise de fouille qui porte sur une surface décapée de 9 000 m2. Elle fut réalisée en deux campagnes (été 2009 et été 2010). L’épaisseur de la stratification varie de 0,30m pour la période du haut Moyen Âge à 1,50m pour les périodes concernant l’Antiquité, le bas Moyen Âge et les niveaux moderne et contemporain.

                                                                                                                              La fouille a permis d’identifier douze périodes distinctes : la période 1, comprise entre 7900 et 1500 avant J.-C. forme un paysage peu fréquenté et dévolu principalement aux activités pastorales. Au cours de la période 2 (début du 1er s. ap. J.-C. –milieu du 4e s.) un quartier antique se forme. À la période 3 (milieu 4e-11e s.), correspondent les occupations du haut Moyen Âge et Moyen Âge central. Durant les périodes 4 à 6 (1100 – 1300), on canalise la rivière Yèvre et un quartier artisanal se met en place. Le quartier est ensuite réorganisé et les bâtiments se densifient au cours des périodes 7 et 8 (1300-1400). Les périodes 9 et 10 (1400 et 1600) correspondent à un remodelage du paysage ainsi qu’à un renouveau des activités artisanales puis, à la période 11, le parcellaire est partiellement refondu et on assiste à une densification du bâti ce qui transforme alors radicalement le paysage urbain.

                                                                                                                              Nous avons retenu pour cette publication une des principales entités chrono-fonctionnelles qui correspond à des rejets domestiques liés à l’abandon d’un moulin, ces rejets étant datables entre le milieu du 13e et le début du 14e s.

                                                                                                                              Proposition basée sur

                                                                                                                                Ensemble 3.01

                                                                                                                                • Ensemble 3.01

                                                                                                                                Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                5.2. BOURGES : LE SITE DU HAUT DE LA RUE MOYENNE

                                                                                                                                Nadine Rouquet, Jacques Troadec et Anne Moreau
                                                                                                                                Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                 | ICERAMM
                                                                                                                                Proposition basée sur

                                                                                                                                  Ensemble 1.01

                                                                                                                                  • Ensemble 1.01

                                                                                                                                  5.3. BOURGES : LE SITE DU PRESSOIR

                                                                                                                                  Nadine Rouquet, Jacques Troadec et Anne Moreau
                                                                                                                                  Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                   | ICERAMM
                                                                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                                                                    Ensemble 2.01

                                                                                                                                    • Ensemble 2.01

                                                                                                                                    5.4. BOURGES : LE SITE DE SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS

                                                                                                                                    Clément Rigault
                                                                                                                                     

                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                     | ICERAMM

                                                                                                                                    Se trouvant au carrefour supposé de deux voies antiques, le site de Saint-Martin-des-Champs est un établissement religieux suburbain, à environ 500 m au sud-est de l’ancien castrum et de la cathédrale Saint-Étienne. Ce site est bien renseigné par des sources textuelles et iconographiques, ainsi que par des opérations de fouilles archéologiques. Au nombre de deux, la première opération fut réalisée en 1983 dans le cadre de sondages, puis approfondie par une fouille en 1984 sur une emprise totale avoisinant les 1 000 m². La deuxième, dirigée par Troadec J., eut lieu en 1993 sur une emprise de 3 900 m².

                                                                                                                                    Le site de Saint-Martin-des-Champs témoigne d’une occupation longue. À la période protohistorique, et plus précisément à la fin du premier Âge du fer, plusieurs structures à but artisanal sont déjà attestées. Durant l’Antiquité, après une brève période où une activité viticole est observée, une nécropole se développe, probable extension d’une nécropole urbaine du Haut-Empire se situant plus au sud. La permanence de la fonction funéraire est attestée pendant tout le Moyen Âge. Depuis le milieu du 4e s., l’espace funéraire est situé à 500 m des murs du castrum. Cet espace semble exclusivement réservé aux inhumations, et cet aspect n’évolue que très peu, y compris après l’édification de murs défensifs au milieu du 12e s. L’organisation des tombes suggère aussi qu’il y a une polarisation de cet espace funéraire vers le nord-est, à proximité d’un oratoire du haut Moyen Âge « beatissimi Martini ». Cet oratoire se transforme au 11e s. en un prieuré (attesté en 1075). Le prieuré Saint-Martin semble avoir beaucoup perdu du rayonnement de l’établissement précédent du haut Moyen Âge et sera reconstruit durant le 12e s. Néanmoins, l’établissement possède toujours un cimetière se situant aux abords sud-ouest du sanctuaire et contenant des tombes en caissons. Pour le Moyen Âge central et le bas Moyen Âge, malgré les vestiges ténus de murs et de structures domestiques (four alimentaire, puits...), il apparaît possible d’approcher certains aspects de la vie quotidienne de l’établissement religieux, au travers notamment de dépotoirs. À la fin du Moyen Âge, le prieuré est détruit par un incendie (1412) et est reconstruit dans des dimensions bien plus modestes que le précédent, suggérant ainsi une perte de vitesse de l’établissement religieux. La permanence de la fonction funéraire est attestée avec une continuité des inhumations dans le cimetière, mais celle-ci semble plus ténue comparée au début de la période médiévale. Au début de l’époque moderne, le cimetière cesse d’être utilisé, mais le prieuré et sa chapelle continueront d’être occupés jusqu’au 18e s.

                                                                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                                                                      Ensemble 184.01

                                                                                                                                      • Ensemble 184.01

                                                                                                                                      La fosse F 11-1 :

                                                                                                                                      Mis au jour et fouillé en 1993, ce fait F.11-1 est situé au cœur du complexe d’inhumation médiéval, mais n’a pas de lien fonctionnel direct observé avec l’utilisation funéraire de l’espace. Ce fait a donc été interprété comme ayant servi de dépotoir. La fouille de la structure a permis de constater que le remplissage de la fosse est de nature homogène, formé d’un sédiment sombre, meuble et assez organique, mélangé à des charbons de bois et des éclats de pierre calcaire, suggérant ainsi que le comblement a été réalisé en un temps court. Cette fosse dépotoir a livré un important lot céramique. Avec 2 840 tessons et 155 individus au minimum, l’étude du lot a permis de dater plus précisément le comblement de la seconde moitié du 13e s. L’assemblage des céramiques de Saint-Martin-des-Champs est principalement composé de productions blanches et roses glaçurées, ainsi que par des productions grises micacées. Le reste du corpus est composé de productions secondaires (pâtes sans traitements de surface, céramiques ocre) et de productions marginales. Le répertoire des formes est assez restreint et est centré autour des céramiques de table, et plus particulièrement des pichets élancés, forme caractéristique de cette période. Les seules céramiques culinaires sont réalisées dans une pâte grise micacée. Outre ce mobilier céramique, cette fosse dépotoir contient un mobilier singulier constitué de fragments de vitraux et d’une perle en verre bleutée. Ainsi, ce type de mobilier, de bonne qualité et renvoyant à la vie religieuse permet de penser que la vaisselle découverte a servi à des fins domestiques et permet d’approcher certains aspects de la vie quotidienne de l’établissement religieux.

                                                                                                                                      Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                      • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                      planche 184a
                                                                                                                                      planche 184b

                                                                                                                                      5.5. MEHUN-SUR-YÈVRE : LE SITE DE LA « RUE DES FOSSÉS »

                                                                                                                                      Clément Rigault
                                                                                                                                       

                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                       | ICERAMM

                                                                                                                                      À Mehun-sur-Yèvre, en 1998, un large sondage préventif est réalisé au cœur de la ville médiévale. Celui-ci est implanté à la base du deuxième rempart de la ville. Datable du premier quart du 13e s., les vestiges du rempart sont toujours observables dans le paysage des parcellaires. Cette enceinte était complétée défensivement par un profond fossé de plus de 6 m, qui est aujourd’hui invisible car comblé complètement à la fin de l’époque médiévale. Cette fouille est donc importante pour la connaissance de la ville, et plus particulièrement pour vérifier le tracé du rempart dans cette zone ou peu d’éléments apparaissent. Outre l’importance archéologique de la muraille, cette fouille était l’occasion de comprendre comment et à quelle époque le fossé de l’enceinte a été remblayé. Enfin, la fouille du fossé était aussi l’occasion de documenter et d’enrichir le peu d’informations concernant la consommation céramique des habitants de Mehun-sur-Yèvre.

                                                                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                                                                        Ensemble 185.01 (US 2 040-2 041-2 042)

                                                                                                                                        • Ensemble 185.01 (US 2 040-2 041-2 042)

                                                                                                                                        Daté du début du 14e s., cette couche dépotoir fait partie du comblement du fossé du deuxième rempart. Cet ensemble est compact et composé de terres organiques sombres présentant de nombreuses inclusions d’argile orangée. Réalisé en un temps court, et correspondant à une phase de dépotoir intense, la céramique y est abondante et fragmentée avec 11 786 tessons et 549 individus au minimum. L’assemblage est principalement composé de productions sans traitements de surface, à pâte blanche ou rose. Le reste du corpus est composé de productions glaçurées qui semblent moins consommées. Le pot est la forme la plus représentée du répertoire et de nombreux modèles sont observés. Toutefois, les formes culinaires ouvertes sont peu présentes. Le répertoire des céramiques de table, plus restreint, se concentre autour de formes caractéristiques de la période, comme les pichets élancés. Outre un important mobilier céramique, des éléments de parures (agrafes en bronze), des objets renvoyant aux sphères administratives et politiques (plombs monétaires, matrices de sceaux), ainsi que des objets ayant une fonction culinaire (couteau à trancher) ont été observés. Les sources écrites anciennes attestant la présence de maisons canoniales et d’une auberge « À l’écu de France » à proximité du fossé, on peut penser que la céramique se trouvant dans cet ensemble consiste en des rejets de cette population.

                                                                                                                                        Ensemble 185.02 (US 2 037)

                                                                                                                                        • Ensemble 185.02 (US 2 037)

                                                                                                                                        Cette couche dépotoir fait partie du comblement du fossé du deuxième rempart. Daté de la seconde moitié du 14e s., c’est une couche d’abandon contenant une importante quantité de tuiles et de céramiques. La céramique est moins abondante que pour le premier ensemble, mais ce dépotoir a tout de même livré 3 301 tessons pour 173 récipients au minimum. Les productions blanches et roses sans traitements de surface sont toujours majoritaires. Le pot globulaire est apprécié, toutefois, de nombreux modèles semblent en déclin. Les céramiques culinaires ouvertes semblent avoir disparu. La même observation peut être faite pour les céramiques de table, où le pichet est toujours bien représenté, mais certains modèles bien présents en début du 14e s. ont disparu. Toutefois, l’assemblage se caractérise par un répertoire des céramiques dites « à boire » plus fourni. Les productions glaçurées ne représentent plus qu’une part très faible de l’assemblage. Les formes associées uniquement à ces productions ont aussi disparu. Il n’est pas inenvisageable que cette production soit résiduelle pour cette période. Aucun autre objet n’a été mis au jour.

                                                                                                                                        Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                        6. Le Haut-Poitou

                                                                                                                                        6.1. JAUNAY-CLAN : LE SITE DE LA VIAUBE

                                                                                                                                        Brigitte Véquaud
                                                                                                                                         

                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                         | ICERAMM

                                                                                                                                        La fouille a été réalisée en 2013 sous la direction de Gaëlle Lavoix (Inrap). Sur ce site occupé dès le Bronze ancien, et caractérisé par un « sanctuaire » végétal et de probables vergers antiques, une occupation médiévale apparaît dans le courant du 10e s. Des unités d’ensilage et des bâtiments caractérisent une occupation agricole.

                                                                                                                                        Ce sont au total 8 ensembles, datés entre le 10e et 12e s. qui ont été mis au jour.

                                                                                                                                        Dans la zone 2, l’ensemble VIII état 1, se situe au sud-ouest de l’emprise. Il regroupe 16 fosses ou silos (6 silos et 3 fosses attestées) et un probable puits.

                                                                                                                                        Dans la zone 2, l’ensemble VIII, état 2, un glissement vers le sud a été observé au 11e s.

                                                                                                                                        Il se situe à 5 m de l’ensemble IX. Ce dernier serait également d’une datation plus tardive autour du 11e s. 65 creusements circulaires ont été repérés (fosses, silos, excavation indéterminée), dont 9 silos. Deux silos se distinguent par leur dimension dont la structure 2 420 : silo piriforme (ouverture de 1,20 m et 2,20 m à sa base) pour une profondeur de 2,80 m.

                                                                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                                                                          Ensemble 55.01

                                                                                                                                          • Ensemble 55.01

                                                                                                                                          L’ensemble 55.01 : La structure 2 420 de l’ensemble 8 :

                                                                                                                                          Elle se caractérise par la quantité de céramiques rejetées dans le comblement du silo. Ce sont 1 332 NR pour 41 NTI qui ont été mis au jour. Le taux de fragmentation est assez faible.

                                                                                                                                          La nature des productions céramiques est très homogène puisqu’elle se compose à 85,2 % de pâtes sableuses sonnantes de teinte blanche (1k) ou rose (1l). Des pâtes plus ou moins sableuses surcuites (16c, 6a/16c, 1k/16c) représentent 8,8 % des tessons. Des pâtes micacées rugueuses (17j) ou granuleuses rouge ou beige (17r) sont plus anecdotiques (3 % du tessonnier) et moins de 4 % des tessons ont reçu une glaçure jaune externe (1k gl., 11f). Le décor peint ocre est absent de cette structure.

                                                                                                                                          Répartition des formes par groupes techniques (tableau en NTI)

                                                                                                                                          FormeGTpot 2-1Pot à coderPot 2-2Pot Ind.Cruche 1-5Cruche 3-3Cruche 6-1Cruche lèvre colleretteCruche ind.GourdeVase réserve pot 8-3Couvercle 6 ?Lampe
                                                                                                                                          11f1
                                                                                                                                          16c11
                                                                                                                                          17j1
                                                                                                                                          17r1
                                                                                                                                          17r beige1
                                                                                                                                          1k378131
                                                                                                                                          1k fin13
                                                                                                                                          1k gl1
                                                                                                                                          1k/16c11
                                                                                                                                          1l12111
                                                                                                                                          6a/16c1
                                                                                                                                          Total3881491122211

                                                                                                                                          Le vaisselier est encore très restreint et les formes fermées qui prédominent se limitent, en quantité égale, aux pots à cuire et aux cruches. Deux fragments de gourde complètent la typologie des formes fermées. Les pots à cuire sont des récipients sans anse à panse ovoïde à lèvre inflexion externe longue (pot 2-1, 3 NMI, n°1 à 3), ou relevée (Pot à coder, 8 NMI, n°4 à 11), en bandeau trapu ou plus relevé (pot 2-2, 8 NMI, n°12 à 19). Les cruches sont des récipients à panse ovoïde munis d’une anse et d’un bec opposé (cruche 3-3). Les lèvres à inflexion externe sont relevées (9 NMI, n°20 à 26), relevées à collerette formant un pseudo bandeau long (1 NMI, n°31) ou à inflexion fine à gorge interne (1 NMI, n°32). Des cruches de petits modules présentent des lèvres à extrémité triangulaire (cruche 1-5, 4 NMI, n°27 à 30). Le haut des panses est souligné par une carène. Cette forme est archaïsante. Aucune cruche ne présente de lèvre en bandeau. Le bec des cruches peut être rapporté (cruche 3-3), tubulaire collé à la lèvre (cruche 1-5) ou formé par étirement de la lèvre (cruche 6-1, n°21). Une cruche incomplète possède une panse allongée glaçuré. Au moins 2 individus de gourde ont été repérés (gourde).

                                                                                                                                          Les formes ouvertes concernent deux vases de stockage (pot 8-2, n°34, 35), un couvercle à panse tronconique et bouton de préhension (couvercle 6, n°36) et une lampe. Les vases de stockage sont modelés et peut-être terminés au tour lent. Les lèvres ont un profil triangulaire et un méplat. Des impressions digitées ornent le haut de la panse et des bandes appliques digitées ont été fixées verticalement sur la panse.

                                                                                                                                          La structure F.2 420 a livré un lot cohérent de céramiques de la première moitié du 11e s. L’habitat lié à cette structure se trouvait cependant hors de l’emprise de la fouille.

                                                                                                                                          Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                          • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                          planche 55.01

                                                                                                                                          6.2. SAINT-GEORGES-LÈS-BAILLARGEAUX : LE SITE DE LA MAMOT

                                                                                                                                          Brigitte Véquaud
                                                                                                                                           

                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                           | ICERAMM

                                                                                                                                          La fouille a été réalisée en 2013 sous la direction de Sylvain Guillin (Inrap). La fouille archéologique a mis au jour, entre autres, une petite occupation médiévale caractérisée par des « souterrains » et des structures associées. Trois ensembles ont été définis : l’ensemble 62.01 avec le souterrain 178/179 et les fosses 180, 181, 182, 183, 184, 185, Les fosses 186, 187, 114, 115 précoce ? L’ensemble 62.02 regroupe le souterrain 124 et 120/123 et les fosses 122 et 125 ? L’ensemble 62.03 correspond à une occupation antérieure à l’occupation des souterrains (fosse 187, TP. ?? 114, 115, 186)

                                                                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                                                                            Ensemble 62.01

                                                                                                                                            • Ensemble 62.01

                                                                                                                                            Ensemble 62.02

                                                                                                                                            • Ensemble 62.02

                                                                                                                                            Ensemble 62.03

                                                                                                                                            • Ensemble 62.03

                                                                                                                                            Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                            • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                            planche 62a
                                                                                                                                            planche 62b

                                                                                                                                            6.3. BUXEROLLES : LE SITE DU CHEMIN DE L’ÉGALITÉ, GRANDE SABLIERE

                                                                                                                                            Brigitte Véquaud
                                                                                                                                             

                                                                                                                                            Le site

                                                                                                                                            Le site

                                                                                                                                             | ICERAMM

                                                                                                                                            La fouille a été réalisée en 2013 sous la direction de Marie-Luce Merleau (Inrap). Outre une importante occupation du Néolithique, la fouille archéologique a mis au jour une occupation du haut Moyen Âge qui perdure aux 9e et 11e s. : zones d’ensilage, fossés, bâtiment sur poteau … Seuls les vestiges céramiques « autour de l’an Mil » sont ici pris en compte et regroupés en quatre notices représentant un corpus total de 444 NR pour 39 NTI.

                                                                                                                                            L’éventail des productions est très restreint et se caractérise par des pâtes sableuses claires (blanc 1k et plus rarement sableuse rose 1l) parfois à décor peint à l’ocre rouge (1p). Les pâtes sableuses micacées (17u) sont plus rares comme la pâte sableuse surcuite (6f) et la pâte rose feuilletée (9r). Des pâtes épaisses sont en pâte rouge grossière et chamottée (13g). L’unique tesson glaçuré provient de l’ensemble 52.04 (ensemble 2, phase 2). La pâte rose feuilletée est couverte d’une épaisse glaçure jaune (2k).

                                                                                                                                            La typologie des formes fermées est la plus riche. Ce sont des pots à cuire à lèvre à inflexion externe avec ou sans gorge interne (pot 2-4, n°5, pot 2 à coder, n°3, pot 2-1, n°1, 2, 6, 7, 10 à 13, pot 2-1 var., n°4). Les cruches sont munies d’une ou deux anses et la lèvre est déjetée souple (cruche/pot 2-4, n°18, bouteille 3, n°14), à inflexion externe (cruche 3-3, n°17, 20) ou débordante formant collerette (cruche 3-2, n°15, 16). Les panses sont ovoïdes ou globulaires. Les becs sont rapportés ou formés par étirement de la lèvre (n°19). Le haut des panses des cruches est souligné d’une baguette.

                                                                                                                                            Les formes ouvertes sont rares et leur présence est assez exceptionnelle pour la période. Ce sont des coupes à panse plus ou moins tronconique et à lèvre courte peu débordante (n°21) ou taillées dans des bases de récipients.

                                                                                                                                            Les récipients en pâte chamottée ont une panse tronconique et une lèvre triangulaire à méplat dans son prolongement (n°22). L’unique base conservée est étroite et est percée en son centre (n°23). Des perforations de différents diamètres sont également visibles sur les panses. La fonction précise de ce type de récipient est incertaine, vasque-entonnoir ou cloche-couvercle.

                                                                                                                                            La phase 2 de l’ensemble 2 (52.04) a livré un vaisselier légèrement différent. Les tessons peints se font plus rares et la typologie des récipients a évolué. Les pots ont des lèvres à inflexion externe relevée et formant bandeau (pot 2-27, n°8, 9). Les lèvres des pots de type pot 2-1 sont à inflexion externe (n°10 à 13). Les récipients en pâte chamottée ont disparu de la typologie. L’unique fragment de vase de stockage tourné a une lèvre épaisse à inflexion externe (n°24). Elle est soulignée d’un cordon digité. Une datation de la seconde moitié ou de la fin du 11e s. est supposée.

                                                                                                                                            Proposition basée sur

                                                                                                                                              Ensemble 52.01

                                                                                                                                              • Ensemble 52.01

                                                                                                                                              Ensemble 52.02

                                                                                                                                              • Ensemble 52.02

                                                                                                                                              Ensemble 52.03

                                                                                                                                              • Ensemble 52.03

                                                                                                                                              Ensemble 52.04

                                                                                                                                              • Ensemble 52.04

                                                                                                                                              Ensemble 52.05

                                                                                                                                              • Ensemble 52.05

                                                                                                                                              Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                              • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                              planche 52

                                                                                                                                              6.4. CHASSENEUIL-DU-POITOU : LE SITE DE LA VERT NORD

                                                                                                                                              Brigitte Véquaud
                                                                                                                                               

                                                                                                                                              Le site

                                                                                                                                              Le site

                                                                                                                                               | ICERAMM

                                                                                                                                              La fouille a été réalisée en 2013 sous la direction de Christophe Maitay (Inrap). La fouille archéologique a mis au jour, dans la partie orientale du site (Ensembles 1 et 2), une occupation médiévale assez homogène qui se caractérise par des unités : bâtiment, fosses, zone d’ensilage et un puits. Trois assemblages ont été définis.

                                                                                                                                              Il a été mis au jour 413 Nombres de reste pour 33 Nombres Typologique d’Individu (NTI). Seuls trois tessons résiduels appartiennent à la période protohistorique.

                                                                                                                                              L’éventail des productions est assez homogène puisque plus de la moitié des tessons sont en pâte sableuse claire (1k, 1l et des variantes très cuites, 6f, 6w). Des pâtes claires semi-fines sont de texture dense et sonnante. Les quartz sont plus (8u) ou moins nombreux (8f).

                                                                                                                                              Des vases de stockage sont réalisés en pâte rugueuse rouge micacée (17r) et plus rarement en pâte chamottée très fiable (13c, 3 NR, 1 NTI). Des groupes techniques sont anecdotiques comme une pâte rouge surcuite de texture dense (16a), une pâte semi-fine surcuite (16c) ou une pâte blanche dense à quartz affleurants (1f).

                                                                                                                                              Les indices précoces qui ont été repérés proviennent des structures 86, 111 (Ensemble 1) et 622 (Ensemble 3). Des tessons en pâte claire sableuse ont reçu de la peinture ocre (1p) mais ne correspondent à aucune forme.

                                                                                                                                              Le vaisselier est restreint et la typologie concerne principalement les formes fermées de base que sont les pots à cuire et les cruches. Les pots sans anse ont des panses ovoïdes. Les lèvres sont à inflexion externe courtes (pot 2-1/2-4, n°1 à 4) et peuvent être allongées et à profil en quart-de-rond (pot 2-1, n°5 à 16). Les bases sont décollées au fil et des stries de tournage marquent le haut des panses. Des pots de petits modules, à lèvre à inflexion externe anguleuse (pot 2-1/2-21, n°17, pot 2-1/2-27, n°18), sont sans doute légèrement plus tardifs.

                                                                                                                                              Les cruches sont basses à ouverture large. L’anse est fixée à l’opposé d’un bec rapporté et les lèvres longues sont à inflexion externe (cruche 3-3, n°19 à 21). Une cruche présente une panse soulignée d’une gorge (cruche 1-6/3-3, n°22). Un gobelet à panse carénée et à lèvre quadrifoliée est tout à fait atypique (n°23).

                                                                                                                                              Les formes ouvertes se limitent à de grands récipients modelés dont un large pot à panse tronconique et à lèvre dans son prolongement (n°24). Deux trous rapprochés ont été percés avant cuisson. Des vases de stockage à panse ovoïde ont des lèvres épaisses à inflexion externe (n°25, 26). Des impressions digitées soulignent la jonction col/panse. Les fonds sont lenticulaires.

                                                                                                                                              La céramique mise au jour se caractérise donc par un vaisselier homogène composé de pots à cuire et de quelques cruches en pâte claire sableuse à surcuite et en pâte rugueuse. Ce vaisselier est complété par des vases de stockage et par un gobelet atypique. Les lèvres à inflexion externe ont des profils plus ou moins souples. Quelques tessons de céramique peinte ont été mis au jour mais il faut noter l’absence de céramique à glaçure jaune, dite glaçure primitive. Les récipients à lèvre en bandeau et à lèvre à inflexion externe relevée sont absents du répertoire typologique.

                                                                                                                                              Ce vaisselier semble matérialiser une occupation relativement brève. L’évolution des faciès des céramiques permet de supposer que les ensembles médiévaux de la zone orientale se sont installés en même temps et qu’ils sont utilisés, toujours simultanément, sans doute sur moins d’un siècle (2 ou 3 générations au maximum ?).

                                                                                                                                              Proposition basée sur

                                                                                                                                                Ensemble 53.01

                                                                                                                                                • Ensemble 53.01

                                                                                                                                                Ensemble 53.02

                                                                                                                                                • Ensemble 53.02

                                                                                                                                                Ensemble 53.03

                                                                                                                                                • Ensemble 53.03

                                                                                                                                                Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                planche 53

                                                                                                                                                6.5. SCORBE-CLAIRVAUX : LE SITE DU CHÂTEAU

                                                                                                                                                Pierre Testard
                                                                                                                                                 

                                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                                 | ICERAMM

                                                                                                                                                Le site du Château du Haut Clairvaux situé sur la commune de Scorbé-Clairvaux dans la Vienne est localisé à une dizaine de kilomètres de la ville de Châtellerault. Les vestiges d’une tour maîtresse quadrangulaire renforcée par un puissant mur bouclier sont encore en élévation et classés aux Monuments Historiques. En 2012 une fouille programmée s’est attachée à définir le cadre historique des environs et a réalisé un sondage de 15 m2 devant le mur gouttereau de la chapelle. Ce sondage a permis la mise au jour d’une dizaine de sépultures creusées dans des niveaux d’occupations extérieures de la fin du Moyen Âge (Georget 2012).

                                                                                                                                                L’étude de l’intégralité de ce site est à présent menée dans le cadre d’un Programme Commun de Recherche qui réunit entre autres Didier Delhoume, Nicolas Prouteau, Patrick Bouvart, Gwenhaël Georget et Caroline Chauveau.

                                                                                                                                                Le programme de fouilles triennales, qui a débuté cette année, a entrepris l’étude architecturale de la tour maîtresse et de la chapelle ainsi que la fouille de ses abords et d’une partie du fossé défensif. Les couches mises au jour devant l’édifice religieux (zone 1) ont révélé 418 fragments de poteries répartis en deux ensembles chronologiquement distincts (Tabl. 1). Un minimum de 108 individus a été observé dont 27 typologiquement identifiés.

                                                                                                                                                Les restes ont été quantifiés sur la base de données du système ArSol créé par les membres du Laboratoire Archéologie et Territoires de l’Université de Tours.

                                                                                                                                                Le Haut-Clairvaux étant localisé à proximité de la ville de Châtellerault ses productions ont été rattachées à son tessonnier ; disponible en ligne sur le réseau ICERAMM (code « cha »). Toutefois pour identifier des différences probables les initiales du site ont été accolées à ce code (« hc_cha »).

                                                                                                                                                Proposition basée sur

                                                                                                                                                  Ensemble 63.01

                                                                                                                                                  • Ensemble 63.01

                                                                                                                                                  Le premier ensemble interprété comme un niveau d’occupation extérieur réunit trois couches situées sur un silo et a livré 49 restes de poterie (US 1 128, 1 129 et 1 132). Il est daté du milieu du 11e à la fin du 12e s.

                                                                                                                                                  Cinq groupes techniques de couleurs claires ont été identifiés. Trois d’entre eux sont fins, sableux et de couleur rose ou beige avec pour certains une glaçure mouchetée verte ou jaune (respectivement hc_cha1l, hc_cha2c et hc_cha7b). Un autre groupe technique est moyennement fin de couleur beige et couvert d’une glaçure monochrome verte (hc_cha11h) et le dernier est fin, beige et avec quelques paillettes de mica dans sa matrice argileuse (hc_cha17u).

                                                                                                                                                  Hormis les deux productions recouvertes d’une glaçure mouchetée (hc_cha2c et hc_cha7b), toutes ces pâtes ont servi exclusivement à la production d’un pot de forme globulaire et muni d’une lèvre en bandeau court (planche 63.01 : pot 2-2).

                                                                                                                                                  Par ailleurs, l’intégralité des individus de ce faciès présente des traces de feu.

                                                                                                                                                  Les productions et la forme observées sont caractéristiques en Poitou du 12e et 13e s. (Véquaud 2003 : 68, 75 ; Véquaud 2007d : 113-114, 116 ; Véquaud 2011a : 32-33 ; Véquaud 2011b : 232).

                                                                                                                                                  Ensemble 63.02

                                                                                                                                                  • Ensemble 63.02

                                                                                                                                                  Ce second ensemble réunit 15 couches homogènes correspondant certainement à un niveau d’occupation extérieur (US 1 102, 1 103, 1 104, 1 107, 1 108, 1 110, 1 111, 1 116, 1 117, 1 133, 1 136, 1 144, 1 150, 1 153 et 1 158). Certaines de ces couches ont été perturbées par le creusement de sépultures modernes. Les restes exhumés dans cet ensemble sont de 369 tessons répartis en un minimum de 96 individus dont 29 ont pu être identifiés typologiquement.

                                                                                                                                                  Les groupes techniques observés sont fins et bien cuits, de couleur rose ou blanche sans glaçure (hc_cha1l et hc_cha1k) ou avec une glaçure mouchetée (hc_cha2c et hc_cha7b) ou monochrome (hc_cha2a, hc_cha2b et hc_cha2f). D’autres groupes techniques sont plus grossiers et de couleur beige, rose ou brune sans glaçure (hc_cha16e et hc_cha17af) ou avec une glaçure monochrome verte ou brune (hc_cha11d et hc_cha12b).

                                                                                                                                                  Enfin les deux derniers groupes techniques sont des importations liées au commerce du beurre. D’une part, la production grossière légèrement ré-oxydée, dite « rose-bleue », provenant des ateliers de Laval et ses environs (hc_cha10a), et d’autre part un grès sombre à tranche brune, provenant probablement des ateliers du Domfrontais (hc_cha19c).

                                                                                                                                                  Comparées à l’ensemble 63.01, les formes identifiées sont plus nombreuses (planche 63.01 et planche 63.02). Un pot est de forme globulaire et muni d’une lèvre en bandeau long ; il pourrait être redéposé (pot 2-3). Les autres types de pots sont de forme ovoïde avec probablement une anse, avec une lèvre déjetée et parfois un léger col (pot 12 et 13). Une seule cruche a été identifiée et est redéposée. Elle dispose d’une lèvre en bandeau court et d’un bec tubulaire (cruche 3-1). Les pichets sont munis d’une lèvre droite avec une légère gouttière interne ou sont de forme balustre avec une lèvre peu marquée et un bec ponté (respectivement pichet 15 ou 16-1). Quelques lèvres sont trop fragmentées pour être identifiées avec plus de détails. Deux types de tasses ont été exhumés ; la première est de forme polylobée avec une anse (tasse 3) et la seconde est plus élancée et dispose d’une lèvre droite et de deux anses (tasse 5). Un ressaut incomplet sur sa lèvre suggère soit un système de verseur fait par déformation de la lèvre soit plusieurs lobes.

                                                                                                                                                  Les formes ouvertes sont trop fragmentées pour pouvoir être identifiées avec certitude ; il peut s’agir de coupes, de plat ou de tasses. Certaines sont munies d’une glaçure interne totale. Enfin, une grande forme ouverte avec un bourrelet externe et une anse peut être assimilée à un plat ou à un vase destiné à stocker des denrées (plat 5 ou vase réserve 1) et une autre munie d’une lèvre droite avec des trous réalisés avant cuisson pourrait être un plat ou un réchaud.

                                                                                                                                                  Les productions et les formes observées sont très similaires à celles étudiées à Poitiers par Brigitte Véquaud et datent de la seconde moitié du 14e à la fin du 15e s. (Véquaud 2003).

                                                                                                                                                  Conclusion

                                                                                                                                                  L’analyse de la céramique exhumée en 2014 sur le site du Haut Clairvaux a permis de discriminer deux ensembles chronologiquement distincts, l’un daté du milieu du 11e au 12e s., et l’autre du milieu du 14e à la fin du 15e s.

                                                                                                                                                  Ce corpus bien que restreint permet de mieux appréhender les traditions céramiques de la région de Châtellerault au Moyen Âge.

                                                                                                                                                  Les fouilles dans les deux années à venir au Haut-Clairvaux permettront d’étudier des corpus de restes de poterie plus importants afin de préciser les traditions céramiques châtelleraudaises et d’affiner la chrono-typologie des environs de Châtellerault à l’époque médiévale et moderne.

                                                                                                                                                  Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                  • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                  planche 63.01
                                                                                                                                                  planche 63.02

                                                                                                                                                  Références utiles

                                                                                                                                                  • Références utiles

                                                                                                                                                  Georget 2012
                                                                                                                                                  Georget G. – Scorbé-Clairvaux (86), « Le Haut Clairvaux », Rapport final d’opération, SRA Poitou-Charentes, Poitiers, 2 vol., 117 p.

                                                                                                                                                  Véquaud 2003
                                                                                                                                                  Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.

                                                                                                                                                  Véquaud 2007d
                                                                                                                                                  Véquaud B. – Présentation de la céramique, VIIe-XVIIe s., in : Gerber F. (dir.), Poitiers, « Les Hospitalières »,1 rue Jean Jaurès, 42 rue Saint Simplicien. Morphogenèse d’un quartier (Ier–XXIe s.) : un carrefour antique et son lacus, les premiers Francs de Poitiers ? L’abbaye Sainte-Croix de son origine à nos jours, Rapport final d’opération, 3 vol., Inrap Grand Ouest, SRA Poitou-Charentes, Poitiers, Vol. 2 : 87-138.

                                                                                                                                                  Véquaud 2011a
                                                                                                                                                  Véquaud B. – La céramique médiévale et moderne, in : Montigny A., Châtellerault, place du Châtelet-Ancien hôpital, Rapport de fouille, Inrap Grand Ouest, SRA Poitou-Charentes, Poitiers : 32-33.

                                                                                                                                                  Véquaud 2011b
                                                                                                                                                  Véquaud B. – Étude céramique, in : Le Roux F., Sainte-Hermine, Vendée, Champ de Lise. Une nécropole et un enclos seigneurial de l’époque médiévale dans le Bas-Poitou, Rapport de fouille, Inrap Grand Ouest, SRA Pays de la Loire, Nantes : 227-262.

                                                                                                                                                  6.6. VALDIVIENNE : LE SITE DE LA CROIX-CARAQUE

                                                                                                                                                  Magali Gary
                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                                   | ICERAMM

                                                                                                                                                  L’opération archéologique préventive sur le site de « la Croix-Caraque », situé sur la commune de Valdivienne (86), est survenue en amont d’un projet de lotissement déposé par la société Bouygues Immobilier. Elle a été réalisée en 2014 par la société Archeodunum sous la direction de Chhavy-Cyril Tan. La découverte d’une fosse contenant une urne complète, ainsi que les nombreux fragments lithiques, rendent compte d’une occupation discontinue de cet espace dès l’époque néolithique, puis durant l’Antiquité (céramique du 1er s. ap. J.C.) et enfin au Moyen Âge. Les vestiges étudiés sont à mettre en lien avec une installation domestique rurale, plutôt à vocation agro-pastorale, de la fin de l’époque carolingienne, et exclusivement matérialisée par des structures creusées dans le substrat argileux (fosses/silos et quelques trous de poteau). Leur fouille a révélé divers remplissages successifs toujours postérieurs à l’abandon de la structure. Par conséquent, le matériel rejeté est situé dans un espace fermé lié à son comblement secondaire. Ce dernier est intervenu, semble-t-il, dans un temps court, en témoigne l’homogénéité de l’ensemble du corpus. Son rattachement à deux entités distinctes, ensemble 150.01 et 150.02, tient uniquement aux données spatiales faisant apparaître deux aires d’ensilage, séparées par un espace presque vierge de tout creusement. L’examen de la céramique, ainsi que des autres types de mobilier, n’a pas permis d’établir une évolution du vaisselier entre les deux espaces, ainsi jugés contemporains dans leur abandon. L’échantillon de céramique en contexte comprend 1 295 fragments représentant 47 individus.

                                                                                                                                                  - L’ensemble 150.01, situé au nord-ouest de la zone prescrite à la fouille, est celui qui est le plus riche en quantité de structures et par conséquent en quantité de mobilier récolté.

                                                                                                                                                  - L’ensemble 150.02, situé à l’opposé du précédent, au sud-est de la zone fouillée, est beaucoup moins fourni.

                                                                                                                                                  Les deux ensembles sont situés en limite de la zone impactée par les travaux d’aménagement, il est donc délicat d’en apprécier leur étendue réelle. De manière classique pour ce type d’occupation rurale, la quantité de mobilier récoltée est faible. Sa répartition dans chacune des couches est très inégale et la plupart n’ont livré aucun artefact. Le vaisselier s’inscrit dans le faciès connu pour la périphérie de Poitiers. Ce sont exclusivement les comparaisons avec les corpus régionaux qui ont permis de centrer la chronologie sur la fin du 9e et le début du 11e s. L’étude des objets métalliques appuie cette hypothèse chronologique. Le contexte général de ce site rural de consommation est intéressant car il est situé à proximité immédiate d’un site de production (ateliers de Cubord à Valdivienne identifiés par B. Boissavit-Camus, Collectif 1989 : 153-154) qui semble contemporain au regard d’une grande concordance typo-technologique entre les deux ensembles. L’atout de ce site vient des hypothèses émanant de l’examen des traces d’occupation (objets métalliques, scories, faune, carporestes et céramique) permettant d’envisager son intégration dans un réseau de peuplement bien plus vaste doté entre autres de structures agricoles, artisanales et d’élevage.

                                                                                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                                                                                    Ensemble 150.01

                                                                                                                                                    • Ensemble 150.01

                                                                                                                                                    Ensemble 150.02

                                                                                                                                                    • Ensemble 150.02

                                                                                                                                                    Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                    • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                    planche 150.01a
                                                                                                                                                    planche 150.01b
                                                                                                                                                    planche 150.02

                                                                                                                                                    Références utiles

                                                                                                                                                    • Références utiles

                                                                                                                                                    Bourgeois 2009
                                                                                                                                                    Bourgeois L. (dir.) – Une résidence des comtes d’Angoulême autour de l’an Mil : le castrum d’Andone (Villejoubert, Charente). Fouilles d’André Debord (1971-1995), Publications du CRAHAM, Presses Universitaires de Caen, 560 p.

                                                                                                                                                    Collectif 1989
                                                                                                                                                    Romains et barbares entre Loire et Gironde, 4e-10e s., Catalogue d’exposition, Musée Sainte-Croix, Poitiers.

                                                                                                                                                    Cornec 2010
                                                                                                                                                    Cornec Th. (dir.) – Thuré, Sossais, Saint-Genest d’Ambière, LGV SEA 2-Phase 3, PK 61 – PK 68.7, Rapport de diagnostic archéologique, Inrap, SRA Poitou-Charentes.

                                                                                                                                                    Husi 2003a
                                                                                                                                                    Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].

                                                                                                                                                    Husi 2013a
                                                                                                                                                    Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].

                                                                                                                                                    Husi 2014a
                                                                                                                                                    Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France : transformation des aires culturelles dans la longue durée (6e-19e s.), Rapport d’activité 2014, CITERES-LAT, SRA Centre, Orléans, 232 p.

                                                                                                                                                    Lasnier 2014
                                                                                                                                                    Lasnier T. (dir.) – Jaunay-Clan – Bourg Calin (Poitou-Charentes, Vienne), Rapport final d’opération d’archéologie préventive, Archeodunum, Commune de Jaunay-Clan, SRA Poitou-Charentes.

                                                                                                                                                    Lavoix et al. 2013
                                                                                                                                                    Lavoix G., Audé V., Gerber F. et Martins D. (dir.) – 3500 ans d’occupation rurale à Jaunay-Clan (Poitou-Charentes, Vienne, Jaunay-Clan, La Viaube 1), Rapport de fouille, Inrap GSO, SRA Poitou-Charentes.

                                                                                                                                                    Véquaud 2010a
                                                                                                                                                    Véquaud B. – La céramique du haut Moyen Âge en Poitou-Charentes : état des connaissances (VIe-Xe siècles), in : Bourgeois L. (dir.), Wisigoths et Francs autour de la bataille de Vouillé (507), Recherches récentes sur le haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France, Actes des XXVIIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Vouillé et Poitiers (Vienne, France), 28-30 septembre 2007, Tome XXII des Mémoires publiés par l’AFAM, Saint-Germain-en-Laye : 263-278.

                                                                                                                                                    6.7. CHATELLERAULT : LE SITE DE POUTHUME

                                                                                                                                                    Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                    Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                                     | ICERAMM
                                                                                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                                                                                      Ensemble 54.01

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.01

                                                                                                                                                      Ensemble 54.02

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.02

                                                                                                                                                      Ensemble 54.03

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.03

                                                                                                                                                      Ensemble 54.04

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.04

                                                                                                                                                      Ensemble 54.07

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.07

                                                                                                                                                      Ensemble 54.08

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.08

                                                                                                                                                      Ensemble 54.09

                                                                                                                                                      • Ensemble 54.09

                                                                                                                                                      6.8. POITIERS : LE SITE DE L’HÔTEL AUBARET

                                                                                                                                                      Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                      Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                                       | ICERAMM
                                                                                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                                                                                        Ensemble 56.01

                                                                                                                                                        • Ensemble 56.01

                                                                                                                                                        Ensemble 56.02

                                                                                                                                                        • Ensemble 56.02

                                                                                                                                                        Ensemble 56.03

                                                                                                                                                        • Ensemble 56.03

                                                                                                                                                        Ensemble 56.04

                                                                                                                                                        • Ensemble 56.04

                                                                                                                                                        6.9. POITIERS : LE SITE DU PARKING DU CALVAIRE

                                                                                                                                                        Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                        Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                                         | ICERAMM
                                                                                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                                                                                          Ensemble 57.01

                                                                                                                                                          • Ensemble 57.01

                                                                                                                                                          Ensemble 57.03

                                                                                                                                                          • Ensemble 57.03

                                                                                                                                                          Ensemble 57.04

                                                                                                                                                          • Ensemble 57.04

                                                                                                                                                          Ensemble 57.05

                                                                                                                                                          • Ensemble 57.05

                                                                                                                                                          6.10. POITIERS : LE SITE DE L’ÎLOT DES CORDELIERS

                                                                                                                                                          Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                          Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                                           | ICERAMM
                                                                                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                                                                                            Ensemble 58.01

                                                                                                                                                            • Ensemble 58.01

                                                                                                                                                            Ensemble 58.02

                                                                                                                                                            • Ensemble 58.02

                                                                                                                                                            6.11. POITIERS : LE SITE DES HOSPITALIÈRES

                                                                                                                                                            Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                            Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                            Le site

                                                                                                                                                            Le site

                                                                                                                                                             | ICERAMM
                                                                                                                                                            Proposition basée sur

                                                                                                                                                              Ensemble 59.01

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.01

                                                                                                                                                              Ensemble 59.07

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.07

                                                                                                                                                              Ensemble 59.08

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.08

                                                                                                                                                              Ensemble 59.09

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.09

                                                                                                                                                              Ensemble 59.10

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.10

                                                                                                                                                              Ensemble 59.11

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.11

                                                                                                                                                              Ensemble 59.13

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.13

                                                                                                                                                              Ensemble 59.14

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.14

                                                                                                                                                              Ensemble 59.15

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.15

                                                                                                                                                              Ensemble 59.17

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.17

                                                                                                                                                              Ensemble 59.18

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.18

                                                                                                                                                              Ensemble 59.19

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.19

                                                                                                                                                              Ensemble 59.22

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.22

                                                                                                                                                              Ensemble 59.23

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.23

                                                                                                                                                              Ensemble 59.24

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.24

                                                                                                                                                              Ensemble 59.25

                                                                                                                                                              • Ensemble 59.25

                                                                                                                                                              6.12. POITIERS : LE SITE DE LA MEDIATHÈQUE

                                                                                                                                                              Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                              Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                              Le site

                                                                                                                                                              Le site

                                                                                                                                                               | ICERAMM
                                                                                                                                                              Proposition basée sur

                                                                                                                                                                Ensemble 60.01

                                                                                                                                                                • Ensemble 60.01

                                                                                                                                                                6.13. POITIERS : LE SITE DE NOTRE DAME LA GRANDE

                                                                                                                                                                Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                                Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                                                 | ICERAMM
                                                                                                                                                                Proposition basée sur

                                                                                                                                                                  Ensemble 61.01

                                                                                                                                                                  • Ensemble 61.01

                                                                                                                                                                  Ensemble 61.03

                                                                                                                                                                  • Ensemble 61.03

                                                                                                                                                                  7. Le Niortais

                                                                                                                                                                  7.1. AIFFRES (79) : LES SITE DE LA ZAC BATIPOLIS

                                                                                                                                                                  Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                                                   | ICERAMM

                                                                                                                                                                  La fouille a été réalisée en 2010 sous la direction de Guillaume Pouponnot (Inrap). La fouille archéologique a mis au jour 2 109 Nombres de Reste pour 185 Nombres Minimum d’Individus et 105 Nombres Typologique d’Individus. Le lot céramique médiéval est cohérent et caractérise une céramique utilitaire composée de pots à cuire, de cruches et de quelques grands récipients ainsi qu’un « couvercle » en pâte chamottée. En l’état actuel des connaissances, il est impossible de préciser la durée de l’occupation du site.

                                                                                                                                                                  Trois assemblages ont été définis. Le site médiéval correspond à une petite occupation qui se caractérise par des silos (assemblage 2 : les silos ST.2, 3, 8, 9, 12, 13, 15), quelques fosses de fonction indéterminée (assemblage 3 : les fosses ST.16, 17, 18, 22) et une grande fosse également de fonction indéterminée (assemblage 1 : la grande fosse ST.1). Pour la typologie, les assemblages 2 et 3 ont été associés.

                                                                                                                                                                  L’éventail des productions est homogène avec des pâtes claires (de teinte blanche à rouge). Les pâtes rouges rugueuses micacées (3e) voire granuleuses fortement micacées (17r fin, 17r, 17r NT) ou non (9f, 6x) dominent ; les autres pâtes sont plus ou moins rugueuses claires (beige, rose 3g, 8u), sableuses (1k), sableuses sonnantes (6w), sableuses micacées (17u). Des pâtes surcuites à grésées de teinte rouge (16e), rugueuses grises (16d) ou fines de teinte orange à tranche grise (16a, assemblages 1 et 2) sont aussi présentes ainsi qu’une pâte rouge chamottée (13c, assemblage 1). Un unique tesson en pâte sableuse claire est couvert d’une glaçure monochrome jaune/vert (2k, assemblage 2).

                                                                                                                                                                  Les formes fermées sont majoritaires et correspondent au vaisselier restreint de la période : le pot à cuire et dans une moindre mesure la cruche (une dizaine d’individus). Le pot à cuire est un récipient sans anse, à panse globulaire et à fond plat, décollé au fil. La cruche présente un profil similaire et elle est munie d’au moins une anse et d’un bec verseur soit tubulaire, soit ponté (n°16, 37, 55, 56, 63). Pour les pots à cuire, les lèvres sont soit des bandeaux (pot 2-2, 54 NMI) soit des lèvres à inflexion externe (pot 2-1, 39 NMI). Les quelques cruches mises au jour ont des lèvres à inflexion externe (cruche 1-5, cruche 3-3).

                                                                                                                                                                  Les lèvres en bandeau présentent des profils très variés qui varient du bandeau très court (proto-bandeau, n°1 à 17, assemblage 1 et n°45 à 74, assemblages 2 et 3) au bandeau « évolué » (pot 2-3 ?, n°75). Ces différents types de bandeaux se rencontrent dans les mêmes structures et ne permettent pas de proposer une évolution chronologique de l’occupation du site. Les lèvres à inflexion externe peuvent être courtes, souples, souples relevées, à profil anguleux et à gorge interne.

                                                                                                                                                                  Une lèvre de grand diamètre est atypique (n°39). La lèvre à extrémité bifide est oblique (pot 2-21 ?). Deux cruches ont des lèvres courtes et à collerette externe (cruche 3-2, n°40, 85). Un décor digité souligne une des collerettes. Un tesson glaçuré provient sans doute d’un pichet glaçuré. La glaçure est proche de la glaçure dite primitive. Un décor à la molette de triangle orne le haut de la panse d’un pot à cuire. Ce décor est archaïsant pour la période et la région.

                                                                                                                                                                  Les vases de stockage sont des grands récipients modelés à panse tronconique dont la lèvre à méplat est dans le prolongement de la panse (n°43). Ils sont réalisés en pâte chamottée peu cuite et présentent la particularité d’avoir une panse irrégulièrement perforée avant cuisson. La fonction est indéterminée. Une lèvre en pâte chamottée peut-être un fragment de couvercle (cloche de cuisson ?, n°44). D’autres fragments de grands récipients sont non tournés mais aucune forme n’a été mise au jour. Les pâtes sont granuleuses beige à rouge et très micacées (17r NT).

                                                                                                                                                                  Le mobilier céramique présente une unité dans l’homogénéité du tessonnier et globalement dans les formes mais un examen approfondi des profils des lèvres indique des anachronismes entre le proto-bandeau et le bandeau développé (n°2 et n°75 par exemple).

                                                                                                                                                                  La fouille archéologique d’Aiffres a mis en évidence une petite occupation rurale médiévale matérialisée par un lot homogène de céramiques utilitaires. La céramique de ce site s’inscrit dans la tradition potière de la région de Niort et du sud de la Vendée.

                                                                                                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                                                                                                    Ensemble 48.01

                                                                                                                                                                    • Ensemble 48.01

                                                                                                                                                                    Ensemble 48.02

                                                                                                                                                                    • Ensemble 48.02

                                                                                                                                                                    Ensemble 48.03

                                                                                                                                                                    • Ensemble 48.03

                                                                                                                                                                    Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                    • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                    planche 48a
                                                                                                                                                                    planche 48b

                                                                                                                                                                    7.2. COULON : LE SITE DES GRANDS CHAMPS

                                                                                                                                                                    Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                                                     | ICERAMM

                                                                                                                                                                    La fouille a été réalisée en 2012 sous la direction de Céline Pelletier (Inrap). La fouille de quelques silos médiévaux a mis au jour un ensemble de 571 Nombres de Reste pour 176 Nombres Minimum d’Individu (NMI) et 38 Nombres Typologiques d’Individus (NTI). 25 NR, soit 4,38 % sont des céramiques redéposées d’époque protohistorique et/ou antique. Le lot céramique indique une occupation homogène datée de la fin du 10e-11e s.

                                                                                                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                                                                                                      Ensemble 50.01

                                                                                                                                                                      • Ensemble 50.01

                                                                                                                                                                      L’éventail des productions se caractérise par une majorité de pâtes calcaires de teinte orange à rouge. Elles sont fines (3e), semi-fines (16a, 17f), rugueuses (9r), semi-fines micacées (17c), rugueuses micacées (17r) et peuvent être surcuites (16a, 16c). Des pâtes claires sont sableuses (1k, 1l), denses à quartz affleurant (1f), sableuses fines micacées (17i) ou encore très micacées à aspect « soyeux » (17u). Des pâtes très micacées de teinte claire sont granuleuses (17ax) ou grossières (17r). Des pâtes calcaires de teinte beige sont semi-fines (8u) à rugueuses (9r). Des pâtes granuleuses grises micacées (17w) et semi-fines de teinte rouge à surface enfumée (9f) sont anecdotiques et peuvent appartenir au tessonnier carolingien. Les glaçures ont été repérées sur une pâte claire sableuse (1k gl.).

                                                                                                                                                                      Le vaisselier est, comme c’est souvent le cas à cette période, limité aux formes fermées de base que sont le pot à cuire et la cruche. Ce sont des pots à cuire et des cruches à lèvre à inflexion externe (pot 2-1, n°16 à 25 et cruche 3-3, n°29), à inflexion externe relevée (pot 2-27, n°26, 27) et des pots à cuire à lèvre en bandeau ou de type pro-bandeau (pot 2-2, n°2 à 15 et peut-être un pot 2-7 ? : n°1). Les lèvres à inflexion externe représentent 52,77 % de la typologie, 41,66 % des lèvres sont en bandeau. Une lèvre de pot est verticale à extrémité triangulaire (pot 2-17, n°14). Une lèvre appartient à un couvercle conique (couvercle 6-2, n°10). Quelques tessons attestent la présence de vases de stockage modelés.

                                                                                                                                                                      Une datation de la fin du 10e-11e s. est donc proposée en l’état actuel des connaissances. La fouille de ces structures a cependant permis de reconnaître une petite zone d’ensilage contemporaine de nombreux petits sites médiévaux mis au jour ces dernières années en bordure du marais poitevin.

                                                                                                                                                                      Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                      • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                      planche 50

                                                                                                                                                                      8. Le Nord Deux-Sèvres

                                                                                                                                                                      8.1. BREUIL CHAUSSÉE : LE SITE DE LA VEILLONNERIE

                                                                                                                                                                      Brigitte Véquaud
                                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                                                       | ICERAMM

                                                                                                                                                                      Le diagnostic archéologique a été réalisé en 2008 sous la direction de Jérôme Defaix (Inrap). Le mobilier céramique mis au jour lors de l’expertise archéologique est un lot homogène qui se compose de 322 tessons pour 36 Nombres Typologique d’Individus (NTI). Ils proviennent d’une petite unité d’ensilage en milieu rural.

                                                                                                                                                                      Cette étude sera intégrée à la synthèse qui permettra de caractériser la céramique des 10e-12e s. en Poitou.

                                                                                                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                                                                                                        Ensemble 49.01

                                                                                                                                                                        • Ensemble 49.01

                                                                                                                                                                        Les productions (groupes techniques) sont essentiellement des pâtes sonnantes de teinte claire (blanche à rose), plus ou moins rugueuses à granuleuses. Elles sont le plus souvent micacées (8u, 9f, 1l, 17u, 17i) et parfois très cuites (8u) à surcuites (16b). Une pâte très micacée avec un aspect soyeux (17u).

                                                                                                                                                                        Le vaisselier médiéval est encore restreint et la typologie se résume à quatre formes : les pots, les cruches, les vases de stockage et les couvercles. Les formes fermées composent l’essentiel de ce vaisselier. Les pots à cuire (25 NTI) sont associés à quelques fragments de cruche (5 NTI). Ce sont des pots sans anse à lèvre à inflexion externe (pot 2-1) ou à lèvre en proto-bandeau (pot 2-2). Les panses sont globulaires et les bases planes sont décollées au fil. Un seul fond, légèrement lenticulaire, a été tournassé. Les lèvres à inflexion externe sont courtes à profil rectangulaire ou plus rarement en quart-de-rond (n°6 à 23). Ce type représente 78 % des lèvres des formes fermées. Cinq lèvres relevées courtes de type proto-bandeau leur sont associées (n°1 à 5). La cruche possède un bec tubulaire rapporté et une anse fixée, à l’opposé, sur la lèvre (cruche 1-5, n°24) et un bec rapporté provient sans aucun doute d’une cruche de type 3.

                                                                                                                                                                        Pour les formes ouvertes, ce sont quelques fragments de vase de stockage (pot 8-3 et variante) à lèvre déjetée à profil en quart-de-rond (n°26) ou à profil anguleux (n°27 à 29). Ces récipients sont vraisemblablement montés aux colombins. Ils sont associés à deux couvercles à panse tronconique et bouton de préhension (n°30, 31). La lèvre peut être à inflexion externe (couvercle 6-2) ou bifide dans le prolongement de la panse (couvercle 6-1).

                                                                                                                                                                        Les décors ne se rencontrent que sur les fragments de vase de stockage comme le cordon digité qui souligne la rupture lèvre/panse (adjonction, bande appliquée digitée large). Le motif de poinçon quadrilobé (estampille en croix B) qui a été appliqué sur les deux faces d’une lèvre est tout à fait exceptionnel (n°30).

                                                                                                                                                                        Comparaisons et datation :

                                                                                                                                                                        La typologie et la technologie des céramiques correspondent aux productions attribuées aux 10e et 11e s.

                                                                                                                                                                        Les proto-bandeaux sont attestés au castrum d’Andone (Villejoubert, 16, Debord et Leenhardt 1975 ; Véquaud 2009a) ou à Doué-la-Fontaine (49, De Boüard 1976) entre la seconde moitié du 10e s. et le premier quart du 11e s. Des fouilles récentes ont confirmé ces datations comme à l’Abbaye Saint-Pierre de Maillezais (85, Véquaud 2005) ou sur le site des « cinq chemins » à Bauné (49, David et Valais 2003). Ces sites ont la particularité de présenter les mêmes caractéristiques céramologiques comme une forte proportion de lèvres à inflexion externe qui sont associées à quelques lèvres de type proto-bandeau et l’« archaïsme » des pâtes surcuites qui rappellent fortement les pâtes carolingiennes.

                                                                                                                                                                        Une datation de la seconde moitié du 10e s. et du premier quart du 11e s. est proposée pour ce site géographiquement excentré. Ces datations et caractéristiques ne sont pas valables pour les fouilles réalisées à Poitiers (Véquaud 2003) ou dans la région de Niort (Véquaud 2009b) ou l’apparition des lèvres de type proto-bandeau n’est pas antérieure au 11e s.

                                                                                                                                                                        Conclusion :

                                                                                                                                                                        L’occupation médiévale homogène mise au jour au Breuil Chaussée date de l’an Mil. Ce site est un des rares exemples de cette période dans la région de Bressuire. Les comparaisons typo-chronologiques semblent rattacher cet ensemble céramique plus à l’Anjou qu’au Poitou.

                                                                                                                                                                        Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                        • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                        planche 49.01

                                                                                                                                                                        Références utiles

                                                                                                                                                                        • Références utiles

                                                                                                                                                                        David et Valais 2003
                                                                                                                                                                        David F. et Valais A. – Un habitat occupé du VIIe au XIIe s. : les cinq chemins à Bauné (Maine-et-Loire), Archéologie Médiévale, 33 : 63-90.

                                                                                                                                                                        Debord et Leenhardt 1975
                                                                                                                                                                        Debord A. et Leenhardt M. – La céramique d’Andone, Archéologie Médiévale, 5 : 209-242.

                                                                                                                                                                        de Boüard 1976
                                                                                                                                                                        de Boüard M. – La céramique de Doué-la-Fontaine, IXe-XIe s., Archéologie Médiévale, 6 : 247-286.

                                                                                                                                                                        Véquaud 2003
                                                                                                                                                                        Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.

                                                                                                                                                                        Véquaud 2009a
                                                                                                                                                                        Véquaud B. – La vaisselle céramique, in : Bourgeois L. (dir.), Une résidence des comtes d’Angoulême autour de l’an Mil. Le castrum d’Andone (Villejoubert, Charente), Publication des fouilles d’André Debord (1971-1995), Publications du CRAHAM, Presses Universitaires de Caen : 275-306.

                                                                                                                                                                        8.2. LOUZY : LE SITE DE LA SOCELLIÈRE

                                                                                                                                                                        Magali Gary
                                                                                                                                                                         

                                                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                                                         | ICERAMM

                                                                                                                                                                        L’opération archéologique a été réalisée par la société Archeodunum sous la direction de Damien Ladiré. Elle s’inscrit dans le cadre du projet de contournement de Brion-près-Thouet par la route départementale 938 située au nord de Thouars. Le site de la Socellière situé sur la commune de Louzy (79) connaît une occupation médiévale continue de la période mérovingienne au 11e s. Les vestiges sont liés à une installation rurale à vocation agricole et artisanale. Il s’agit de structures construites (bâtiments, foyers) ou creusées (fosses, fossés, silos, trous de poteau, galeries). Dans le cadre du programme de recherche, l’échantillon utilisé comprend 1 149 restes en contexte, représentant 111 individus. Le mobilier présenté se rattache à sept entités chrono-fonctionnelles révélées par les données spatiales, stratigraphiques et chronologiques. Elles sont rattachées à trois grandes phases chronologiques.

                                                                                                                                                                        - Les assemblages de céramique 1 et 2 sont issus de structures à vocations différentes mais abandonnées dans un même temps (début 7e-milieu 8e s.) dans lesquelles le peu de matériel recueilli peut être daté du milieu du 6e au début du 8e s. L’ensemble 51.01 est faiblement représenté par deux fosses (F 149 et F 154), probablement utilisées comme dépotoirs domestiques. Elles sont creusées dans le substrat argileux et situées à l’extrême sud-ouest de l’emprise de la fouille. L’installation du bâtiment 120 s’est opérée partiellement sur leur comblement. L’ensemble 51.02 est, de la même façon, constitué par quelques structures situées au nord-ouest de l’emprise de la fouille (F 84, F 170, F 211 et F 85). Deux fosses sont bordées de trous de poteau, s’agissant peut-être de structures excavées couvertes. Dans leur comblement, certaines couches présentent des rejets liés à une activité nécessitant l’usage de la combustion (nombreux charbons de bois et blocs rubéfiés). Une portion de mur dégagée (F 68) dans ce secteur montre qu’un bâtiment a dû également s’installer sur leur comblement.

                                                                                                                                                                        - Les entités 3 et 4 sont composées de niveaux d’abandon, avec démolition de bâtiments, intervenue entre le milieu du 8e et la fin du 9e s. L’ensemble 51.03 s’établit autour d’une série de fosses situées dans la partie nord-ouest de la zone fouillée (F 71, F 77, F 78, F 161, F 162, F 163 et F 164). Elles se distinguent par leurs comblements homogènes formés principalement de substrat géologique remanié en partie inférieure et de matériaux liés au démantèlement d’installations bâties en partie supérieure. Leur fonction initiale reste imprécise mais pourrait avoir un lien avec l’extraction d’argile et de sable. L’ensemble 51.04 correspond à un niveau homogène d’abandon, avec démolition de la structure bâtie située au sud-ouest de la zone fouillée (entité 120, US 11 et 12) et comblement des trous de poteau internes qui lui sont associés (F 124 et F 137). Le comblement du fossé situé au sud-est de l’emprise semble intervenir au même moment (F 112).

                                                                                                                                                                        - Les structures les plus récentes, réparties dans les trois derniers ensembles, ont livré du mobilier céramique datable du milieu du 10e au 11e s. Elles concernent les zones situées dans la partie orientale de l’emprise de la fouille. Les différents ensembles réunis ne sont pas strictement contemporains mais une augmentation de la précision chronologique n’est pas permise par les données récoltées. L’ensemble 51.05, regroupant une série de grandes fosses et galeries, est le plus précoce (F 171, F 178, F 207, F 215, F 231, F 251). La recherche des ressources du sous-sol semble être encore à l’origine de leur creusement. Leurs comblements se partagent entre substrat argileux remanié, couche de démolition et rejet domestique. Leur abandon semble intervenir peu de temps avant le changement de vocation de l’espace qui se transforme en zone d’habitat. La typologie de cet ensemble est trop restreinte pour donner lieu à une notice ICERAMM. L’ensemble 51.06 rend compte de ces niveaux d’occupation. Un bâtiment (entité 18) est installé sur le comblement d’une partie des structures citées dans l’ensemble précédent. Dans un second temps, un bâtiment, plus petit, lui est annexé (entité 122). S’ensuivent plusieurs réaménagements internes successifs sur les deux installations. Les couches homogènes d’occupation (US 81, US 82, US 84, F 148 et F 190), les structures domestiques associées (F 179 et F 193) ainsi que les éléments bâtis (F 21 et F 264) sont intégrés dans cette entité 6. L’ensemble 51.07, qui peut avoir fonctionné avec cette habitation rurale, correspond à une aire d’ensilage située au nord de celle-ci. Dix-neuf silos enterrés contenant de la céramique sont pris en compte (F 1, F 23, F 24, F 51, F 52, F 54, F 55, F 61, F 67, F 74, F 126, F 132, F 134, F 145, F 160, F 165, F 196, F 198, F 227). Certains ont été creusés dans le comblement de structures plus anciennes rattachées à l’ensemble 51.03.

                                                                                                                                                                        Un intérêt du site tient à l’observation du changement de vocation des espaces, observable notamment en stratigraphie, et d’un probable déplacement de l’occupation vers l’est durant la période considérée. Certaines structures ont été interprétées comme des ensembles affectés à l’artisanat. Elles précèdent le creusement de silos et la construction de bâtiments, installés sur leurs comblements. Cette occupation continue du site permet de proposer une évolution du vaisselier rural entre le milieu du 6e et le 11e s. sur un site à vocations multiples : domestique, artisanale et agricole. De manière classique pour ce type d’occupation rurale, la quantité de mobilier récoltée est faible. La répartition du mobilier dans chacune des couches est très inégale et la plupart n’ont livré aucun artefact.

                                                                                                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                                                                                                          Ensemble 51.01

                                                                                                                                                                          • Ensemble 51.01

                                                                                                                                                                          Ensemble 51.02

                                                                                                                                                                          • Ensemble 51.02

                                                                                                                                                                          Ensemble 51.03

                                                                                                                                                                          • Ensemble 51.03

                                                                                                                                                                          Ensemble 51.04

                                                                                                                                                                          • Ensemble 51.04

                                                                                                                                                                          Ensemble 51.06

                                                                                                                                                                          • Ensemble 51.06

                                                                                                                                                                          Ensemble 51.07

                                                                                                                                                                          • Ensemble 51.07

                                                                                                                                                                          Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                          9. L’Anjou

                                                                                                                                                                          9.1. SAINT-BARTHÉLÉMY-D’ANJOU : LE SITE DE LA BOUVINERIE 2

                                                                                                                                                                          Isabelle Moréra-Vinçotte et Emmanuelle Coffineau
                                                                                                                                                                           

                                                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                                                           | ICERAMM

                                                                                                                                                                          Le site de « la Bouvinerie 2 » correspond à une installation agricole créée vers la fin du 13e s./début 14e s. (État 1) et qui est principalement occupée durant tout le 14e s. (État 2) pour être abandonnée vers le début du 16e s. (État 3). Cet établissement est composé d’un enclos domestique à l’ouest (fossés F.110-350-480) d’une superficie de 3 200m2 comportant un bâtiment sur sablières (F.141-148 et solin 980) au sud et de nombreux creusements (F.243-2 070), des petits fossés de partition (F.50-500-850) et fosses (F.62-97-139-238-262-263-267). Accolé à l’est, un espace agro-pastoral a été partiellement fouillé. Il s’étend sur plus d’un hectare (fossés F.10/150-310-520-530-560). Ce site s’inscrit dans un mouvement de remise en valeur des terres à la charnière des 13e-14e s. sur le territoire de Saint-Barthélémy-d’Anjou.

                                                                                                                                                                          La céramique a été recueillie essentiellement dans la zone d’habitat. Le corpus des vases est caractéristique d’une occupation domestique allant des ustensiles destinés au stockage jusqu’à la vaisselle de table.

                                                                                                                                                                          Les productions sont régionales, provenant principalement des ateliers de potiers de la Maine (Sarthe et Mayenne) à pâte kaolinitique comportant de nombreuses inclusions de quartz et quelques oxydes de fer (GT1j, GT1K et GT11a), à pâte très micacée (GT17c et 17k) ou à pâte granuleuse grésée (GT10c).

                                                                                                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                                                                                                            Ensemble 42.01

                                                                                                                                                                            • Ensemble 42.01

                                                                                                                                                                            Implantation de l’établissement agricole (fin 13e s.-début 14e s.)

                                                                                                                                                                            Les lots caractéristiques de cette première phase sont peu nombreux. La céramique culinaire est constituée de trois pots à cuire à lèvre en bandeau de type 2-2 à pâte micacée beige (GT17c).

                                                                                                                                                                            Ensemble 42.02

                                                                                                                                                                            • Ensemble 42.02

                                                                                                                                                                            Développement de l’installation agricole (14e-début 15e s.)

                                                                                                                                                                            La diversité du répertoire est marquée par la forte présence de récipients culinaires composés de pots sans anses, et de mortiers. La vaisselle de table est représentée par les pichets et des vases de stockage viennent compléter le corpus.

                                                                                                                                                                            Les formes fermées

                                                                                                                                                                            La vaisselle de table est constituée par des pichets. Ceux-ci sont à pâte plutôt fine beige avec une glaçure externe verte et sont dotés d'une lèvre formant un bourrelet type 1-1. Les pichets régionaux sont des productions sarthoises des ateliers de Ligron et de Saint-Jean-de-la-Motte (GT1j). Ils ont une forme élancée et cintrée, une paroi fine et une lèvre rentrante de type 2-1 et 2-1a.

                                                                                                                                                                            Enfin, un petit couvercle conique de type 2-2 est à pâte fine beige et orné d’une glaçure mouchetée verte (GT2f).

                                                                                                                                                                            Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                            Cette catégorie est représentée par des mortiers et par des vases à réserve. Les mortiers sont particulièrement nombreux et ce sont des productions couramment retrouvées dans les sites de consommations de la région des Pays de la Loire que sont les mortiers à « œil de perdrix ». Ils sont de forme évasée et dotés d’une lèvre formant un bourrelet triangulaire (mortier 4) ou plus éversé avec une gorge de type 3. Ils ont pour caractéristique d’être décorés de masques appliqués sur le bord du vase et de bandes appliquées ornées de cercles réalisés au poinçon. Ce sont des productions lavalloises (GT10c) et du nord de la Sarthe (GT17k).

                                                                                                                                                                            Les gros contenants sont tous modelés et sont à profil tronconique ou évasé, dotés d’une lèvre en bourrelet, de type réserve 1 et 3. Ils sont produits eux aussi dans le Maine (GT10c et 17k).

                                                                                                                                                                            Ensemble 42.03

                                                                                                                                                                            • Ensemble 42.03

                                                                                                                                                                            Abandon de l’établissement agricole (15e s.-début 16e s.)

                                                                                                                                                                            Le répertoire typologique est caractéristique du vaisselier domestique de cette période du bas Moyen Âge et du début de l’époque moderne. Les formes sont d’usage et de types variés. Les récipients employés pour la cuisson sont les coquemars. Un seul mortier et un plat ont été recensés pour la préparation culinaire. Les céramiques utilisées pour le stockage sont les vases à réserve. Enfin, les poteries employées au service de table sont les pichets dont certains sont en grès.

                                                                                                                                                                            Les formes fermées

                                                                                                                                                                            La vaisselle employée pour la cuisson est uniquement constituée de pots à cuire pourvus d’une anse de type coquemar à lèvre déjetée se terminant en biseau de type 1-1, 1-2 et 1-3. Le mode de fabrication de ces pots est caractéristique des productions locales provenant des ateliers de potiers situés au sud de Laval (GT10c). Un exemplaire est une importation d’Ille-et-Vilaine, de type 1-2b en grès grossier à pâte noire (GT8v). Enfin, un poêlon à manche creux et lèvre épaissie débordante, de type 5, est aussi présent.

                                                                                                                                                                            Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                            Cette catégorie est toujours représentée par des mortiers à « œil de perdrix » (GT10c et GT17k) de type 3. Un plat de forme tronconique et sans anse ayant un bord à marli, de type 1-4, vient clore le corpus. C’est une production locale à pâte micacée orangée.

                                                                                                                                                                            Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                            • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                            planche 42a
                                                                                                                                                                            planche 42b

                                                                                                                                                                            9.2. SAINT-BARTHÉLÉMY-D’ANJOU : LE SITE DES ÉCOUBLÈRES

                                                                                                                                                                            Isabelle Moréra-Vinçotte et Emmanuelle Coffineau
                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                            Le site

                                                                                                                                                                            Le site

                                                                                                                                                                             | ICERAMM

                                                                                                                                                                            Le site des « Écoublères » correspond à une installation agricole qui s’implante vers la fin du 13e s./début 14e s.(État 1) et qui est principalement occupée durant tout le 14e s. jusqu’au début du 15e s. (État 2). Cet établissement se trouve à proximité de deux chemins et il a connu peu de remaniements. Il se compose d’un enclos domestique de forme trapézoïdale (fossés F.290-440-480-620) d’une superficie de 800 m2 avec un espace domestique comportant des bâtiments en bois et des empierrements (F.26-28-56-57), des fosses ayant servi de dépotoir (F.27 et 43), un petit fossé curviligne (F.580-650 et 690) ainsi que d’un espace agro-pastorale, dont une partie seulement a été fouillée et qui s’étend sur plus d’un hectare (fossés 20-290-490 et 530). Ce site s’inscrit dans un mouvement de remise en valeur des terres à la charnière des 13e-14e s. sur le territoire de Saint-Barthélémy-d’Anjou.

                                                                                                                                                                            La céramique a été recueillie essentiellement dans la zone de l’habitat et sa proche périphérie. Le corpus des vases est caractéristique d’une occupation domestique allant des ustensiles destinés au stockage jusqu’à la vaisselle de table.

                                                                                                                                                                            Les productions sont régionales, à pâte très micacée (GT17c et 17k) provenant principalement des ateliers de potiers de la Maine (Sarthe et Mayenne) à pâte kaolinitique comportant de nombreuses inclusions de quartz et quelques oxydes de fer (GT1j, GT1K et GT11a), ou à pâte granuleuse grésée (GT10c).

                                                                                                                                                                            Proposition basée sur

                                                                                                                                                                              Ensemble 44.01

                                                                                                                                                                              • Ensemble 44.01

                                                                                                                                                                              Implantation de l’établissement agricole (fin 13e s.-début 14e s.)

                                                                                                                                                                              Les formes fermées

                                                                                                                                                                              La vaisselle culinaire est la plus abondante. Les vases dépourvus d’anse sont prédominants. Les pots à cuire à lèvre en bandeau de type 2-2 et 2-3 sont majoritaires. Ils sont à pâte granuleuse beige (GT11a) ou très micacés (GT17c), semblable aux productions du Maine, dont des ateliers de potiers ont été repérés entre le nord de la Sarthe (Bérus) et au sud de l’Orne aux environs d’Alençon (le Héloup). Un exemplaire, de type 2-17 a une lèvre plus triangulaire et est une production mayennaise (GT10c). Ils sont associés à quelques coquemars, pot 2-1, à pâte granuleuse grésée (GT10c) provenant des officines lavalloises ou locales à pâte micacée (GT17c).

                                                                                                                                                                              Les vases à liquide de type pichet sont aussi présents sur le site des Écoublères. Ils sont de forme élancée, à lèvre moulurée de type 1-1 ou 1-2 et pourvus d’une glaçure mouchetée verte à pâte fine orangée (GT2c) ou crème (GT4a). Les deux autres exemplaires sont à paroi fine et doté d’un col très évasé et d’une lèvre effilée rentrante de type 2-1. Ce sont des productions à pâte granuleuse beige (GT1j) des ateliers sarthois de Saint-Jean-de-la-Motte ou de Ligron.

                                                                                                                                                                              Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                              Cette catégorie est représentée par des mortiers et par des vases à réserve. Les mortiers sont particulièrement nombreux et se sont des productions couramment retrouvées dans les sites de consommations de la région des Pays de la Loire que sont les mortiers à « œil de perdrix ». Ils sont de forme évasée et doté d’une lèvre formant un bourrelet triangulaire (mortier 4) ou plus éversé avec une gorge de type 3.Ils ont pour caractéristique d’être décorés de masques appliqués sur le bord du vase et de bandes appliquées ornées de cercles réalisés au poinçon. Ce sont des productions lavalloises (GT10c) et du nord de la Sarthe (GT17k).

                                                                                                                                                                              Les gros contenants sont tous modelés et sont à profil tronconique ou évasé, dotés d’une lèvre en bourrelet, de type réserve 1 et 3. Ils sont produits eux-aussi dans le Maine (GT10c et 17k).

                                                                                                                                                                              Ensemble 44.02

                                                                                                                                                                              • Ensemble 44.02

                                                                                                                                                                              Développement de l’installation agricole (14e-début 15e s.)

                                                                                                                                                                              Les formes fermées

                                                                                                                                                                              La vaisselle culinaire prédomine toujours. Ce sont des coquemars dotés d’une anse et parfois de petites préhensions collées sur la lèvre (pots 1-1, 1-2 et 1-3). Les pots à cuire à lèvre en bandeau de type 4-1 sont présents et dotés d’une anse. Ce sont les mêmes productions, à pâte granuleuse beige (GT1K) ou semblables aux productions du Maine (GT17c) et lavalloises (GT10c). Deux exemplaires de pot ont une lèvre dotée d’un bec verseur de type 2.

                                                                                                                                                                              Les pichets sont absents. Les seuls vases à liquide sont dotés d’un bec verseur de type 2-9 ou 2-17. Les vases de cette période sont trop fragmentés pour déterminer avec certitude s’ils ont une anse.

                                                                                                                                                                              Enfin, deux exemplaires de vase de stockage viennent clore le corpus. Ce sont des pots de type 8-1, à lèvre en bourrelet rentrante et ils sont ornés d’impressions digitées sur le col.

                                                                                                                                                                              Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                              Cette catégorie est toujours représentée par des mortiers et par des vases à réserve. Les mortiers sont toujours aussi nombreux et ce sont des productions à « œil de perdrix » de type 3 et 4. Ce sont des productions lavalloises (GT10c) et du nord de la Sarthe (GT17k).

                                                                                                                                                                              Les vases de stockage sont tous modelés à paroi épaisse et à panse plus tronconique de type réserve 1 et 3 avec le col parfois orné de bandes rapportées ou de digitations. Ils sont produits eux-aussi dans le Maine (GT10c et 17k).

                                                                                                                                                                              Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                              • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                              planche 44a
                                                                                                                                                                              planche 44b

                                                                                                                                                                              9.3. SAINT-BARTHÉLÉMY-D’ANJOU : LE SITE DE LA CRONERIE 2

                                                                                                                                                                              Isabelle Moréra-Vinçotte et Emmanuelle Coffineau
                                                                                                                                                                               

                                                                                                                                                                              Le site

                                                                                                                                                                              Le site

                                                                                                                                                                               | ICERAMM

                                                                                                                                                                              Une installation agricole au cours du 13e (État 1), et occupée durant tout le bas Moyen Âge (États 2 et 3) jusqu’au début de l’époque moderne, a été mise au jour sur le site de « la Crônerie ». Elle est située à proximité d’un chemin (fossés bordiers F.760 et F.780). Elle se compose de trois enclos A (fossés F.560-F.680-F.750), B (Fossés F.110-F.290-F.560) et C (Fossés F.60-F.110) rassemblant un espace domestique (enclos A), vivrier et agricole (enclos B et C).

                                                                                                                                                                              La céramique a été recueillie essentiellement dans la zone de l’habitat : dans les fosses ayant servi de dépotoir (dont F.107-F.116-F.118), dans les bâtiments (Tp 118) ceinturés par des fossés (dont F.750) et sa proche périphérie. Les vases collectés sont souvent très fragmentés et n’ont pu être systématiquement identifiés. Sur les 140 individus recensés, 125 ont pu être regroupés selon les grandes catégories du vaisselier domestique.

                                                                                                                                                                              Ils sont variés et principalement destinés à la cuisine (cuisson, préparation, conservation des aliments) et employés pour le service de table (pichets).

                                                                                                                                                                              Les productions sont régionales, à pâte très micacée (GT17c et 17k) provenant principalement des ateliers de potiers de la Maine (Sarthe et Mayenne) à pâte kaolinitique comportant de nombreuses inclusions de quartz et quelques oxydes de fer (GT1j, GT1k et GT11a), ou à pâte granuleuse grésée (GT10c).

                                                                                                                                                                              Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                Ensemble 43.01

                                                                                                                                                                                • Ensemble 43.01

                                                                                                                                                                                Implantation de l’établissement agricole (13e s.)

                                                                                                                                                                                Les lots caractéristiques de cette première phase sont peu nombreux. La céramique culinaire est constituée de trois pots à cuire à lèvre en bandeau de type 2-2 à pâte micacée beige (GT17c).

                                                                                                                                                                                Ensemble 43.02

                                                                                                                                                                                • Ensemble 43.02

                                                                                                                                                                                Développement de l’installation agricole (14e s.)

                                                                                                                                                                                Les formes fermées

                                                                                                                                                                                La catégorie des pots à cuire se compose majoritairement de pots sans anse. Ils ont une lèvre en bandeau, de type 2-2 et 2-3 et sont à pâte micacée (GT17c). Ces pots à cuire sont associés à quelques coquemars à lèvre déjetée en biseau de type 1-1, concave de type 11-1. Ce sont essentiellement des productions lavalloises (GT10c) semblables à celles de l’atelier de « la Hardelière ». Enfin, les grands contenants sont des sinots à pâte grésée (GT10c), en grès sombre normand (CT19c) ainsi que des gros vases de stockage de type 8-1, à bord rentrant.

                                                                                                                                                                                La vaisselle de table est constituée par des pichets. Ceux-ci sont majoritairement des productions sarthoises, à pâte granuleuse beige ou rosé (GT1j) issues des ateliers des communes de Saint-Jean-de-la-Motte sur le site de « la Chausse-Paillardière » et de Ligron au lieu-dit « le Perray » situés à une trentaine de kilomètres au sud du Mans. Ces ateliers ont produit des pots, des pichets, des coupes et des tasses. Mais ce sont surtout les pichets qui ont été diffusés à partir de la fin du 13e s. et durant tout le 14e s. Ces pichets ont une forme élancée et cintrée, une paroi fine, un fond débordant et une lèvre rentrante de type 2-1. Les autres types de pichets sont dotés d’une glaçure mouchetée verte et ont une lèvre plus ou moins moulurée, de type 1-2 et 3-1, à pâte fine blanche (GT2c) ou orange (GT4a) et dotés d’une glaçure externe verte.

                                                                                                                                                                                Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                                Les vases pour la préparation sont représentés par les mortiers qui sont tous de même type et de même provenance. Ils ont un bord en méplat avec une gorge plus ou moins prononcée, de type 3 et 4, et un fond plat. Ils sont pourvus d’un bec verseur et de plusieurs anses. Leur panse est systématiquement décorée de bandes appliquées, de petits masques ornés de cercles concentriques réalisés au poinçon. Ce sont des productions lavalloises à pâte grossière orangée à l’aspect grésé (GT10c). Le vase à réserve est très fragmenté, semblable au type 3 et est une production à pâte grésée orangée (GT10c).

                                                                                                                                                                                Ensemble 43.03

                                                                                                                                                                                • Ensemble 43.03

                                                                                                                                                                                Occupation de l’installation agricole (14e-15e s.)

                                                                                                                                                                                Les formes fermées

                                                                                                                                                                                La vaisselle culinaire prédomine toujours avec les coquemars dotés d’une anse et parfois de petites préhensions collées sur la lèvre qui est déjetée, de type 1-1, 1-2 et 1-3 à pâte grésée orange-grise (GT10c). Ce sont les mêmes productions, à pâte granuleuse beige (GT1k) ou semblables aux productions du Maine (GT17c) et lavalloises (GT10c).

                                                                                                                                                                                Les pichets sont à panse cylindrique. Les pichets sarthois à parois fines et pâte granuleuse (GT1j), de type 2-1 sont toujours présents. Ils sont associés à des vases à liquide plus trapus, de type 3-1 dotés d’une glaçure verte (GT2c) et dotés d’un bec verseur de type 3-2 à pâte grésée noire (GT8v).

                                                                                                                                                                                Enfin, un pot de stockage, de type 8-1 à pâte grésée orange (GT10c) vient clore le corpus.

                                                                                                                                                                                Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                                Cette catégorie est toujours représentée par des mortiers et par des vases à réserve. Les mortiers sont des productions à « œil de perdrix » de type 3 et 4. Ce sont des productions lavalloises (GT10c) et probablement du nord de la Sarthe (GT17k).

                                                                                                                                                                                Des coupes sont aussi présentes. Ce sont des productions sarthoises de Ligron à paroi fine et pâte granuleuse rosée (GT1j). Elles sont très évasées avec un bord confondu dans le prolongement de la panse de type 2.

                                                                                                                                                                                Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                planche 43a
                                                                                                                                                                                planche 43b

                                                                                                                                                                                9.4. AVRILLE : LE SITE DE LA ZAC DU PLATEAU DE LA MAYENNE, TRANCHE 1 (MAINE-ET-LOIRE)

                                                                                                                                                                                Emmanuelle Coffineau
                                                                                                                                                                                 

                                                                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                                                                Le site

                                                                                                                                                                                 | ICERAMM

                                                                                                                                                                                Le site de la « Zac du Plateau de la Mayenne » correspond à une partie d’un établissement agricole se développant sur 9 ha essentiellement occupé au cours du 7e s. et au 8e s. La fouille a mis au jour un enclos domestique quadrangulaire (Ensemble 146.01 EF3) associé à un parcellaire orthogonale. L’enclos d’habitat, d’une superficie de 2 200 m2, est délimité par des fossés à profil en cuvette et comporte un bâtiment sur poteaux, un foyer, quelques fosses et, à proximité de l’habitat, deux puits et des fosses-silos.

                                                                                                                                                                                La céramique présentée correspond à la période d’approfondissement et de développement de l’habitat rural (Phase 3) au cours de la seconde moitié du 7e s. et de son abandon à la fin du 8e s. (Phase 4). Le corpus des vases est caractéristique d’une occupation domestique, allant des ustensiles de cuisine jusqu’à la vaisselle de table.

                                                                                                                                                                                Ces productions au nombre de sept, sont variées de par leur mode cuisson et leur façonnage. Les vases sont principalement à pâte kaolinitique (GT 01a, 02e et 17ay) et siliceuse (GT 08k, 09b, 17al et 17z) dont les inclusions sont visibles à l’œil nu et constituées de quartz, de feldspath et de mica, ainsi que d’oxydes de fer, leur donnant souvent un aspect « granuleux ». La quantité d’oxydes fait que les productions à pâte kaolinitique peuvent varier du blanc au beige-orangé. Leur surface externe n’est pas particulièrement soignée et des traces de tournage et de décollement du fond sur le tour sont parfois présentes.

                                                                                                                                                                                Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                  Ensemble 146.01

                                                                                                                                                                                  • Ensemble 146.01

                                                                                                                                                                                  Phase 3 : rejets dans les fossés de l’enclos domestique (seconde moitié 7e s.-8e s.)

                                                                                                                                                                                  L’ensemble correspondant à la Phase 3 provient des rejets dans les fossés de l’enclos domestique EF3 (Fossés 1 028, 1 029, 1 064, 1 101 et 1 127)

                                                                                                                                                                                  Les productions présentes en plus grand nombre sont cuites en atmosphère oxydante (%). Les vases à pâte kaolinitique (GT 01a et 17ay) sont majoritaires puis ceux à pâte siliceuse grésée (GT 09b et 17z). La diversité des productions ne conduit pas à une variété typologique des vases et aucune des productions n’a un répertoire de formes qui lui soit spécifique. Le corpus de formes est constitué pour les trois-quarts de pots, dont un quart de vases à liquide, et de coupes.

                                                                                                                                                                                  Les formes fermées

                                                                                                                                                                                  Les pots sont principalement des pots à cuire, destinés au stockage des denrées et utilisés à table. Ils ont un diamètre à l’ouverture d’une vingtaine de centimètres, une panse ovoïde, un fond plat et un col court. Ils sont morphologiquement peu variés, ayant essentiellement une lèvre déjetée en crosse de type 2-6 et 2-4 (planche 146a), parfois un rebord rentrant ayant une collerette haute en « Y » de type 15-1 (planche 146a). Les variations sont plutôt présentes dans les détails : la lèvre pouvant être plus ou moins arrondie ou effilée, l’épaule ou la base du col parfois soulignée par un ressaut, un cordon ou par un décor imprimé. Ces variantes ne correspondent pas à une production spécifique.

                                                                                                                                                                                  Les cruches ont toutes un bec ponté et un col court. Elles ont une lèvre déjetée de type 3-1 ou de type 3-3 (planche 146b). Un seul exemplaire spécifique est un vase à liquide doté d’un bec pincé dont sa morphologie est proche de celle du pichet 10 (planche 146b).

                                                                                                                                                                                  Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                                  Ce sont des coupes carénées à panse tronconique et à bord droit de type 6-1 (planche 146c) ainsi que des coupes à panse hémisphérique munies d’une collerette, à bord droit, de type 8-1 (planche 146c) et à rebord rentrant et parfois doté d’un bec verseur, de type 8-3 (planche 146c).

                                                                                                                                                                                  Les décors

                                                                                                                                                                                  Les vases les plus décorés sont les pots, qui sont ornés d’un ou de plusieurs registres d’impression à la molette, placés sur l’épaule. Les traitements décoratifs sur les formes ouvertes sont rares. La coupe 6-1 porte la trace d’un reste de décor géométrique imprimé de losanges. Les décors sont réalisés à la molette et se composent de motifs géométriques simples et complexes. Les formes géométriques simples sont des carrés qui peuvent être répétés sur plusieurs lignes (molettes G et H, planche 146d) et des losanges (molettes A, planche 146e). Les décors plus complexes comportent une alternance de motifs de carrés et de bâtons rompus (molettes HM, planche 146e), de carrés avec des croix (molette HI, planche 146e), de carrés avec des triangles (molette DF, planche 146d) et de carrés avec des bâtons (molettes CF, planche 146d).

                                                                                                                                                                                  Ensemble 146.02

                                                                                                                                                                                  • Ensemble 146.02

                                                                                                                                                                                  Phase 4 : abandon de l’installation agricole (8e- début 9e s.)

                                                                                                                                                                                  La céramique de la Phase 4 se concentre sur un ensemble clos à vocation artisanale EL 7, situé en proche périphérie de l’enclos domestique. Elle provient des fosses ayant servi de dépotoir (Fosses 1 151, 1 166, 1 167, 1 168 et 1 170).

                                                                                                                                                                                  Les productions sont toujours les mêmes et sont majoritairement cuites en atmosphère oxydante. Les vases à pâte semi-fine siliceuse grésée (GT 9b et 17z) et à pâte kaolinitique (17ay) sont les plus nombreux. Une production à pâte fine blanche dont les surfaces sont soigneusement lissées et enfumées (GT 2e), présente dans cette phase correspond à un vase destiné au service de table.

                                                                                                                                                                                  Les formes fermées

                                                                                                                                                                                  Ils sont semblables à ceux de la phase antérieure. Ils sont essentiellement de type 2-6 et 2-4 (planche 146a) et dotés d’un rebord rentrant ayant une collerette horizontale de type 19-2 (planche 146a). Un nouveau bord est présent, avec une lèvre épaisse triangulaire de type 2-17 (planche 146b).

                                                                                                                                                                                  Les cruches ont toutes un bec ponté et un col court. Elles ont une lèvre déjetée de type 3-1 ou de type 3-3 (planche 146b). Un seul exemplaire spécifique est un vase à liquide pourvu de deux anses et sans élément verseur de type 4-3 (planche 146b).

                                                                                                                                                                                  Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                                  Ce sont des coupes à panse hémisphérique de type 8-1 et 8-3 (planche 146c), munies d’une collerette à rebord rentrant pouvant être dotées d’un bec verseur.

                                                                                                                                                                                  Les décors

                                                                                                                                                                                  Les vases décorés sont les pots. Les décors sont réalisés à la molette et se composent de motifs géométriques simples constitués de carrés qui peuvent être répétés sur deux lignes (molette G, planche 146d). L’autre type de décor présent se compose de bandes incisées ondulées recouvrant la panse (planche 146e).

                                                                                                                                                                                  Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                  9.5. ANGERS : LE SITE DE LA PROMENADE DU BOUT DU MONDE, TRANCHE 2

                                                                                                                                                                                  Emmanuelle Coffineau
                                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                                                                  Le site

                                                                                                                                                                                   | ICERAMM

                                                                                                                                                                                  Les assemblages des céramiques étudiés ici, proviennent de la fouille urbaine de « la Promenade du Bout du Monde, tranche 2 » réalisée en 2015. Cette intervention archéologique s’inscrit dans un projet de réfection d’une promenade située au pied de la forteresse actuelle qui fût édifiée au 13e s. par Louis IX. Elle a consisté à l’ouverture d’une grande tranchée destinée à l’enfouissement de réseaux, faisant ainsi une superficie totale de 400m2.

                                                                                                                                                                                  Les poteries sélectionnées proviennent des phases de remaniements (phase 3c), d’abandon (phase 3e) d’un grand édifice et de ses abords durant tout le 13e s. et de niveaux de destruction d’un four à chaux au début du 14e s.

                                                                                                                                                                                  Les productions sont toutes cuites en atmosphère de cuisson ou post-cuisson oxydante. Elles se subdivisent en trois groupes principaux bien distincts : les productions à pâte claire fine à semi-fine de couleur blanche à beige-rosé/orangé (GT 01a, 01c, 01d, 01j, 01r), celles dotées d’une glaçure plus ou moins couvrante (GT 02a, 02b, 02c) et enfin, celles à pâte riche en oxyde de fer et en quartz, bien cuites jusqu’à être grésée (GT 08k, 08u, 09b, 10a, 10c, 16c et 17z). Ces dernières sont originaires des ateliers de potiers situés à Laval et ses environs. Ces céramiques ont une pâte plutôt grossière comportant majoritairement des inclusions de quartz, des oxydes de fer et parfois des ajouts de chamotte.

                                                                                                                                                                                  Le répertoire typologique est celui habituellement trouvé à Angers : pots culinaires sans anse à bord en bandeau, mortier à « œil de perdrix », pichets élancés ou ovoïdes ornés d’une glaçure plombifère verte et des vases de stockage à lèvre en méplat.

                                                                                                                                                                                  Cependant, quelques observations peuvent être faites. Tout d’abord, au 13e s. et au début du 14e s. les pots culinaires ont des bandeaux courts 2-2 variés qui ont tendance à être plus moulurés ou « en poulie » et de rares bandeaux développés 2-3 font leur apparition à partir du milieu du 13e et au 14e s. Ensuite, la proportion des productions mayennaises (de Laval et ses environs) devient de plus en plus importante pendant le 13e s. dont l’ustensile le plus emblématique est le mortier à « œil de perdrix. Enfin, les pichets sont des productions à pâte fine claire dont leurs origines de fabrication restent à découvrir. Ce sont des pichets de forme élancée, à panse ovoïde, qui ont, à près de 90 % d’entre eux, une glaçure plombifère mouchetée verte qui recouvre partiellement le vase. Ils sont essentiellement décorés par des incisions, des décors imprimés à la molette et plus rarement de picots. Leur nombre est élevé, constituant jusqu’à 30 % du vaisselier dans certains dépôts. Cette particularité peut être liée au contexte urbain ou au caractère particulier ou privilégié de l’occupation du site.

                                                                                                                                                                                  Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                    Ensemble 176.01

                                                                                                                                                                                    • Ensemble 176.01

                                                                                                                                                                                    Phase 3C : remaniement du grand bâtiment médiéval et de ses abords (début 13e s.)

                                                                                                                                                                                    Les céramiques proviennent des remblais US 1 099 et 1 112 qui correspondent aux ultimes réaménagements de l’édifice connu à l’époque romane.

                                                                                                                                                                                    Les formes fermées

                                                                                                                                                                                    Le répertoire typologique des vases collectés dans ces remblais, est caractéristique du vaisselier domestique. Il est principalement constitué de vases culinaires et de nombreux pichets.

                                                                                                                                                                                    La vaisselle culinaire est uniquement constituée de formes fermées. Ce sont des pots sans anse. Les oules à bord en bandeau prédominent. La lèvre est courte et moulurée (pot 2-2, planche 176a) et trois exemplaires ont une gorge interne marquée et un parement lisse (pot 2-27, planche 176a). Le dernier bord recensé a une lèvre en crosse (pot 2-3, planche 176a).

                                                                                                                                                                                    En moindre quantité, trois bords de pots ont une lèvre rectangulaire et arrondie pourvue d’une légère dépression interne (pot 2-23, planche 176a). Ce sont des productions à pâte grésée orange (GT 09c) et à pâte fine beige (GT 08u).

                                                                                                                                                                                    Les autres formes fermées sont les vases à liquide où prédominent les pichets. Ils sont pourvus d’une glaçure plombifère mouchetée jaune et verte partiellement projetée sur le vase, formant des coulures et des gouttes ou par une glaçure plus couvrante d’un vert plus foncé (planche 176a). Les trois-quarts des bords ont une lèvre courte moulurée (pichet 1-1, planche 176a) et trois autres ont une lèvre simple et une gorge interne (pichet 2-1, planche 176a). Ils ont une anse plate rubanée pouvant être moulurée.

                                                                                                                                                                                    La dernière catégorie de vase présente est un bord de vase à réserve (pot 8-1, planche 176b) qui est une production lavalloise (GT 10c). Ce genre de pot de stockage a une bande rapportée digitée au niveau du col qui est présente sur les vases de grande dimension.

                                                                                                                                                                                    Les décors

                                                                                                                                                                                    Les pichets et les pots 2-1 et 2-27 sont les seuls vases décorés. Les pichets ont les cols ornés de stries, d’une seule ou de plusieurs baguettes et un fond est couvert de petites pastilles. Deux lèvres moulurées ont leur partie inférieure imprimée à l’aide d’une molette de motifs géométriques simples composés, pour l’une, de carrés (motif F sur le pichet 2-1, planche 176a), de traits obliques (motif X sur un pichet 1-1, planche 176a) pour l’autre. Les pots ont un registre de triangles ou de carrés imprimés (motifs D et F).

                                                                                                                                                                                    Ensemble 176.02

                                                                                                                                                                                    • Ensemble 176.02

                                                                                                                                                                                    Phase 3E : Démolition, récupération, remblaiement du grand bâtiment médiéval.

                                                                                                                                                                                    Les assemblages céramiques sont issus d’une phase de sédimentation (US 1 119) et de démolition partielle du grand bâtiment (remblais US 1 083, 1 084, 1 096 et 1 098).

                                                                                                                                                                                    Les formes fermées

                                                                                                                                                                                    Les pots à cuire sans anse de type « oule » sont des productions à pâte claire de couleur blanche à orangé et à pâte bien cuite. Ils ont un bord en bandeau court mouluré (pot 2-2) et les bords en bandeau développés (pot 2-3) sont plus nombreux. Les trois-quarts sont certainement des productions mayennaises. Ils ont une pâte granuleuse orangée contenant de nombreux quartz et des oxydes de fer mais ne sont pas grésés.

                                                                                                                                                                                    Les pichets dénombrés sont tous dotés d’une glaçure de couleur verte plus ou moins couvrante et sont semblables à ceux de la phase précédente. Ils ont un col cylindrique, une panse ovoïde et une lèvre courte moulurée (pichet 1-1).

                                                                                                                                                                                    Enfin, un bord de pot à réserve 8-1 est présent. Il a une pâte grésée orange. Des exemplaires ont été produits dans l’atelier lavallois de « la Hardelière » entre le 13e et le 14e s. (Bucur et al. 1984).

                                                                                                                                                                                    Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                                    Les autres récipients utilisés et régulièrement retrouvés dans les Pays de la Loire sont les mortiers. Un exemplaire a une lèvre carrée et trapue (mortier 3, planche 176b) et les deux autres ont un marli développé (mortier 2, planche 176b). Ils ont comme particularité d’être décorés de figurines réalisées à l’aide de boulettes d’argiles appliquées et de poinçons appelés « œil de perdrix ». Ce sont des productions des officines lavalloises (Naveau 2001).

                                                                                                                                                                                    Les plats sont, eux aussi présents. Ils ont une panse hémisphérique et un bord à marli peu développé (plat 8 planche 176b). Ce sont des productions à pâte granuleuse orange non grésée mais semblables aux productions lavalloises.

                                                                                                                                                                                    Enfin, un grand couvercle tronconique, à lèvre aplatie et rentrante et à panse conique (couvercle 6-1, planche 176b) vient clore le corpus. C’est une production lavalloise à pâte granuleuse grésée orange.

                                                                                                                                                                                    Les décors

                                                                                                                                                                                    Ils ornent essentiellement les pichets. Ceux-ci ont leur col est qui est parfois orné de baguettes ou de cannelures sur toute sa longueur et un exemplaire est recouvert de triangles imprimés à la molette (motif D). Quelques fragments de leur panse sont décorés : cinq ont des stries formant des croisillons, sept ont des incisions et deux autres panses sont couvertes de petites pastilles.

                                                                                                                                                                                    Ensemble 176.03

                                                                                                                                                                                    • Ensemble 176.03

                                                                                                                                                                                    Phase 4B : comblement du four à chaux (fin 13e-14e s.)

                                                                                                                                                                                    Vers le milieu du 13e s., le grand édifice roman disparaît et un four à chaux est construit sur ses ruines. Ce dernier est en fonctionnement lors de l’édification de la forteresse, entre 1230 et 1242, puis il est détruit entre la fin du 13e s. et le début du 14e s. (remblais 1 090 et 1 101). Cette datation est étayée par la découverte d’un denier de Charles Ier d’Anjou (1246-1285) dans le premier comblement du four (US 1 090) qui recouvre immédiatement la couche de chaux du fond, marquant la fin de son utilisation.

                                                                                                                                                                                    Les formes fermées

                                                                                                                                                                                    Le répertoire des vases est le même que précédemment. Les pots à bord en bandeau court mouluré sont présents (pot 2-2) ainsi que des productions spécifiquement sarthoises (Guilleux 1980). Celles-ci n’ont pu être typologiquement identifiées. Les deux individus recensés sont un fond et un fragment d’une lèvre effilée rentrante qui peuvent correspondre soit, au pichet 2-1, soit au pot globulaire 2-28.

                                                                                                                                                                                    Les vases à liquides sont exclusivement des pichets à pâte fine et sont majoritairement recouverts d’une glaçure plombifère. Ils ont un col long, légèrement évasés et une panse ovoïde avec un bord mouluré (pichet 1-1) ou doté d’une gorge interne (pichet 2-1).

                                                                                                                                                                                    Les formes ouvertes

                                                                                                                                                                                    Ce sont essentiellement des mortiers à « œil de perdrix » lavallois (mortier 2, planche 176b). Ils ont une forme hémisphérique et toujours un marli développé ainsi qu’un décor abondant de masques alternant avec des bandes appliquées qui recouvrent toute la surface externe.

                                                                                                                                                                                    Parmi les trois lèvres de vases de stockages qui ont été trouvées dans l’US 1 101, une seule a pu être identifiée. Il s’agit d’un grand vase de stockage de forme ouverte (bassin) se terminant par une lèvre en bourrelet (vase à réserve 1, planche 176b). Son col est marqué par une bande appliquée peu épaisse. Les deux autres lèvres sont trop fragmentées pour en connaître leur morphologie.

                                                                                                                                                                                    Les décors

                                                                                                                                                                                    Les rares décors recensés appartiennent à des pichets recouverts d’une glaçure verte. Une panse est ornée d’incisions verticales (US 1 090) et une autre d’une bande appliquée (US 1 090).

                                                                                                                                                                                    Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                    • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                    planche 176a
                                                                                                                                                                                    planche 176b

                                                                                                                                                                                    Références utiles

                                                                                                                                                                                    • Références utiles

                                                                                                                                                                                    Guilleux 1980
                                                                                                                                                                                    Guilleux J. – Fouille de sauvetage sur le site « La Chausse-Paillère » en Saint-Jean-de-la-Motte (Sarthe), Bulletin de la Société d’Agriculture, des Sciences et des Arts de la Sarthe : 41-60.

                                                                                                                                                                                    9.6. JUIGNÉ-SUR-LOIRE : LE SITE DU BEYEN

                                                                                                                                                                                    Ludovic Fricot
                                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                                                                    Le site

                                                                                                                                                                                     | ICERAMM

                                                                                                                                                                                    Le corpus typologique de l’ensemble 3 est trop limité pour faire l’objet d’une notice ICERAMM

                                                                                                                                                                                    La fouille du site du « Beyen » par le service départemental de Maine-et-Loire, sous la direction d’Arnaud Remy, a permis de mettre au jour un site fossoyé à vocation agricole. Celui-ci va ensuite accueillir un bâtiment sur solin de schiste qui abrite une petite pièce chauffée par hypocauste. Avant le milieu du 7e s. le secteur est abandonné. Néanmoins, dès la fin du 7e s. ce bâtiment devient le point d’attraction d’une nécropole relativement dense. Une dernière occupation agro-pastorale est attestée sur ce site.

                                                                                                                                                                                    L’étude nous a permis de constater l’absence de mobilier céramique en relation avec la nécropole, néanmoins, nombre de tessons reliés à la première occupation se sont retrouvés dans les comblements des fosses funéraires, ce qui nous a amenés à intégrer cette phase à ces ensembles.

                                                                                                                                                                                    Par conséquent, l’ensemble 41.01-41.02 se compose de 50 comblements de sépulture, 28 remblais dont 16 fossés, 9 trous de poteau ainsi que 14 fosses non définies. Cela représente un lot de 532 tessons pour 46 NMI.

                                                                                                                                                                                    Le répertoire des formes est dominé par les formes fermées avec 27 NTI contre 7 pour les formes ouvertes. Les pots de type 2-1, 2-6 et 3-4 sont les plus représentés, avec également des pots 2-21, et des pots 2-14, 2-20 et 20-1 à l’état d’unicum. Deux cruches (3-3 et 3-13) complètent les formes fermées.

                                                                                                                                                                                    Le corpus des formes ouvertes se compose de coupes, un plat et un bol indéterminé. Deux couvercles – dont un avec un orifice central – sont également recensés.

                                                                                                                                                                                    Peu de décors ont été trouvés lors de la fouille. Le nombre se limite à quatre et uniquement sur des tessons isolés sans formes associées. Il s’agit exclusivement de décors à la molette sous deux variantes, à savoir des décors simples faits de losanges (motif A (332-1) ou des motifs de lignes de carrés superposées, par trois (motif H (612-1) ou cinq (motif P (334-1), ou des décors complexes associant des losanges avec des triangles et des bâtons (motif ABD (391-1).

                                                                                                                                                                                    Huit groupes techniques ont pu être distingués, majoritairement des pâtes sombres, de grise à brune. Il est intéressant de constater l’absence de production des ateliers de « la Frétellière », distants de 36km au sud. Il s’agit d’un constat déjà rencontré sur le site de « la Cantinerie » à Chanzeaux (Le Boulaire 2012 : 256). D’ailleurs, la production bey17t du « Beyen » et celle de la « Cantinerie » sont semblables et se rapprochent des productions poitevines non-tournées. Ces productions micacées ne se retrouvent pas sur le site du « Plateau de la Mayenne » à Angers, site dominé par le groupe technique bey08 de notre corpus. Le groupe technique bey08ad, quant à lui, se rapproche plus d’une production tourangelle.

                                                                                                                                                                                    Les formes et les groupes techniques représentés dans ce lot, s’inscrivent dans un horizon mérovingien assez cohérent. Ils dénotent également une large influence d’approvisionnement, du nord de la Loire et des régions poitevines et tourangelles. En observant plus particulièrement le pot 2-6, pot sans col avec une lèvre à inflexion externe et en crosse, nous constatons que celui-ci n’est pas produit avec le groupe technique 17t, production poitevine. Il est intéressant de constater que cette forme semble peu présente en région poitevine ce qui expliquerait l’absence de celle-ci dans les productions issues de cette région.

                                                                                                                                                                                    Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                      Ensemble 41.01

                                                                                                                                                                                      • Ensemble 41.01

                                                                                                                                                                                      Ensemble 41.02

                                                                                                                                                                                      • Ensemble 41.02

                                                                                                                                                                                      Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                      • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                      planche 41a
                                                                                                                                                                                      planche 41b

                                                                                                                                                                                      Références utiles

                                                                                                                                                                                      • Références utiles

                                                                                                                                                                                      Le Boulaire 2012
                                                                                                                                                                                      Le Boulaire Ch. – La céramique de type « la Frétellière » sur les sites de consommation de l’autoroute A 87 (Angers – Cholet), in : Valais A. (dir.), L’habitat rural au Moyen Âge dans le nord-ouest de la France, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, Vol. 2, Notices : 255-267.

                                                                                                                                                                                      10. La Mayenne et la Sarthe

                                                                                                                                                                                      10.1. SAINTE-SUZANNE (MAYENNE) : LE SITE DU CHÂTEAU

                                                                                                                                                                                      Anne Bocquet
                                                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                                                                      Le site

                                                                                                                                                                                       | ICERAMM

                                                                                                                                                                                      Le site de Sainte-Suzanne se situe dans le nord-est du département de la Mayenne, à une trentaine de kilomètres de la ville de Laval. Le château, enserré dans une enceinte castrale en forme de triangle isocèle, se situe sur un promontoire rocheux aux pentes abruptes. Il est constitué de différents éléments architecturaux appartenant à la défense et à la résidence, dont les chronologies s’étalent du 11e (donjon quadrangulaire) au 17e s. (logis).

                                                                                                                                                                                      Une fouille préventive y a été menée en 2006, à l’emplacement d’une extension de 80 m². Elle a révélé la présence d’un habitat entouré d’un rempart vitrifié, dont l’origine est datée du milieu du 5e s. avant J.-C.

                                                                                                                                                                                      La fouille a également montré que les débuts de l’occupation médiévale dataient du milieu du 9e-10e s. Les vestiges sont modestes : essentiellement des structures en creux, quelques niveaux épars, un foyer et un probable mur. Les vestiges mobiliers sont en revanche abondants et fournissent quelques renseignements sur le statut du site. Le lot céramique est représentatif du vaisselier connu au 10e s. On peut noter la présence, beaucoup plus rare, de nombreux fragments de gobelets en verre. Le cheval, animal aristocratique, est bien représenté. Ce mobilier permet de supposer que l’occupation est en lien avec un milieu castral (possibilité d’un donjon en bois sur le site).

                                                                                                                                                                                      Les premières constructions de pierre apparaissent au 11e ou 12e s. La construction d’un rempart montre la volonté précoce de structurer l’espace et de protéger le promontoire et ses habitants. L’implantation de cet élément défensif s’accompagne de la construction d’un vaste bâtiment de pierre, peut-être le logis seigneurial. L’étude de la faune montre que nous sommes en effet à proximité des tables du château.

                                                                                                                                                                                      À la fin du 13e ou au début du 14e s., de nouvelles constructions (dont une cheminée) sont peut-être en lien avec une cuisine, dédiée au service du logis seigneurial. La composition du mobilier céramique montre une diversification des approvisionnements en direction d’ateliers assez proches. La composition de la faune atteste toujours une consommation provenant d’un milieu aisé.

                                                                                                                                                                                      Le 14e s. est marqué par une importante phase de démolition, précédant des travaux d’envergure. Ceux-ci s’attachent en premier lieu à la construction d’un nouveau rempart, à la fin du 14ème ou au début du 15e s. Les travaux concernent également l’implantation de nouveaux bâtiments, qui témoignent d’une vitalité dans la construction et une densification des espaces bâtis.

                                                                                                                                                                                      Le 15e s. voit des transformations dans ces bâtiments, dont on devine des changements d’affectation des espaces. La présence de deux sépultures d’enfants mort-nés est un signe d’un secteur en voie d’abandon. Celui-ci se traduit à la fin du 15e s. par la démolition d’un important bâtiment, que l’on suppose être le logis.

                                                                                                                                                                                      La démolition de la fin du 15e s. constitue la dernière occupation du secteur, qui subira dans les siècles suivants d’importants exhaussements, en lien notamment avec la construction d’un nouveau logis au début du 17e s.

                                                                                                                                                                                      Sur les 12 000 tessons comptabilisés, un peu plus de 7 000 entrent dans le cadre de la présente étude. Ils proviennent essentiellement de niveaux d’occupation (sauf un niveau d’abandon homogène) ; ils ont été choisis selon le phasage archéologique et leur pertinence stratigraphique.

                                                                                                                                                                                      Neuf assemblages ont ainsi été définis : quatre entrent dans une chronologie de la 2e moitier du 9e à la fin du 11e, deux du milieu du 13e à la fin du 14e et trois concernent le 15e s.

                                                                                                                                                                                      Le nombre de restes est hétérogène selon les assemblages : de 67 NR pour l’assemblage 7 à 2 717 NR pour l’assemblage 6.

                                                                                                                                                                                      Les restes ont été identifiés par groupe technique et par forme typologique, ce qui a permis d’établir des quantifications en Nombre Minimum d’Individus (NMI) et en Nombre Typologique d’Individus (NTI).

                                                                                                                                                                                      Les tableaux réalisés permettent de proposer des pistes de réflexion, sur les groupes techniques comme sur la typologie.

                                                                                                                                                                                      Ainsi, les assemblages des 9e-11e s. montrent, sur un maximum de 8 groupes techniques, la prépondérance du groupe technique 15q, suivi du groupe 8ab. Les assemblages des 13e-14e s. voient l’apparition de nouveaux groupes (jusqu'à 14 différents), avec la prépondérance du groupe 17i. Enfin, pour les assemblages du 15e s., le nombre de groupes est stable (14 maximum), le groupe 17i reste majoritaire avec cependant une forte proportion du groupe 10a.

                                                                                                                                                                                      Par ailleurs, pour les assemblages des 9e-11e s., les pots (2a, 2d, 2L, 2s) forment l’écrasante majorité des formes représentées. Quelques lampes, coupes (6a et 14a) et rares cruches (1 et 3) complètent le vaisselier. Pour la période 13e-14e s., même si le pot reste la forme de loin la plus représentée, on constate une multiplication des formes : pots 2a, 2b, 2c, 2d, 2f, 2L, 2n, 2q, 2t, 2u, 3a, 6a, 8, 11. À côté de formes déjà présentes aux siècles précédents, comme les lampes, les coupes (2, 6, 9, 14) et les cruches (1, 6), apparaissent des pichets (2), des gobelets (5), des poêles, des bouteilles, des couvercles et des vases réserve. Au 15e s., les pots restent les formes les plus représentées, mais on trouve également des coupes, des cruches et des gobelets. De nouvelles formes apparaissent : assiette, tasse et lèchefrite.

                                                                                                                                                                                      Plusieurs types de décors ont également été identifiés : essentiellement des molettes (notamment pour les 9e-11e s.) et des bandes appliques digitées (à partir du 14e s.), mais on note également la présence d’incisions, d’impressions, de poinçons et de peinture.

                                                                                                                                                                                      Ces premières observations liminaires serviront de base à l’étude développée des entités.

                                                                                                                                                                                      D’autre part, certains éléments mobiliers trouvés en association avec la céramique semblent indiquer un milieu social privilégié : la verrerie (verre à vitre ou à boire) ou les éléments liés au cheval, animal caractéristique du milieu castral. L’étude de la faune confirme cette impression avec la présence de chevaux (non consommés) et la qualité de la viande consommée (tant dans la présence d’animaux jeunes que dans la présence d’espèces chassées). La prise en compte de tous ces éléments permettra d’étayer le dossier de la céramique en tant que marqueur social ou non.

                                                                                                                                                                                      Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                        Ensemble 46.01

                                                                                                                                                                                        • Ensemble 46.01

                                                                                                                                                                                        Ensemble 46.02

                                                                                                                                                                                        • Ensemble 46.02

                                                                                                                                                                                        Ensemble 46.03

                                                                                                                                                                                        • Ensemble 46.03

                                                                                                                                                                                        Ensemble 46.04

                                                                                                                                                                                        • Ensemble 46.04

                                                                                                                                                                                        Ensemble 46.05

                                                                                                                                                                                        • Ensemble 46.05

                                                                                                                                                                                        Ensemble 46.06

                                                                                                                                                                                        • Ensemble 46.06

                                                                                                                                                                                        Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                        10.2. JUBLAINS (MAYENNE) : LE SITE DU TAILLIS DES BOISSIÈRES

                                                                                                                                                                                        Anne Bocquet
                                                                                                                                                                                        Husi P. (dir.) 2013a – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne]. Persée ouvrage

                                                                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                                                                        Le site

                                                                                                                                                                                         | ICERAMM
                                                                                                                                                                                        Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                          Ensemble 45.01

                                                                                                                                                                                          • Ensemble 45.01

                                                                                                                                                                                          Ensemble 45.02

                                                                                                                                                                                          • Ensemble 45.02

                                                                                                                                                                                          Ensemble 45.03

                                                                                                                                                                                          • Ensemble 45.03

                                                                                                                                                                                          10.3. ASNIÈRES SUR VÈGRE (SARTHE) : LE SITE DU MANOIR DE LA COUR

                                                                                                                                                                                          Aurore Noël
                                                                                                                                                                                           

                                                                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                                                                          Le site

                                                                                                                                                                                           | ICERAMM

                                                                                                                                                                                          Le Manoir de la Cour a bénéficié d’une opération de fouille préventive dirigée par Sita André (ArchéoLoire) en octobre 2012. L’intervention a porté sur l’une des pièces du niveau inférieur du bâtiment du 13e s. et sur deux espaces externes. La fouille a révélé une succession d’aménagements à l’intérieur du manoir, depuis le 10e s. jusqu’à une période très récente. Les sondages effectués à l’extérieur de la bâtisse ont révélé des niveaux de remblais de la fin de la période Moderne et du 19e s.

                                                                                                                                                                                          Proposition basée sur

                                                                                                                                                                                            Ensemble 47.01

                                                                                                                                                                                            • Ensemble 47.01

                                                                                                                                                                                            Une quantité très restreinte de mobilier en céramique a été mise au jour. Le Bas Moyen Âge et la période Moderne ne sont représentés que par 277 tessons, soit 116 NMI dont 23 formes reconnues. Les 18e-19e s. regroupent 149 tessons, soit 78 NMI dont 43 formes identifiées. Seul ce dernier lot présente un réel intérêt pour la connaissance des céramiques locales, les niveaux récents étant peu fouillés, le mobilier associé ne fait que rarement l’objet d’une étude archéologique. Ce corpus provient de niveaux de remblaiement des espaces extérieurs du manoir. Ces strates ont été constituées dans un temps relativement court, leur synchronisme est attesté par le recollage de récipients provenant de différents sondages. Le mobilier y est très homogène, seul 5 tessons peuvent être clairement identifiés comme étant redéposés.

                                                                                                                                                                                            Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                            • Planches de dessin par ensemble

                                                                                                                                                                                            planche 47

                                                                                                                                                                                            Fermer

                                                                                                                                                                                            Synthèse historique de la section 1

                                                                                                                                                                                            Définir les aires économiques et culturelles à partir de la céramique impose d’aborder la question : (i) sous l’angle des traditions de fabrication, relevant des innovations, des effets de mode ou de la concurrence entre produits ; (ii) sous l’angle des flux commerciaux régis par les relations entre espaces au sein du BLM et par celles entretenues avec l’extérieur. En effet, la porosité entre espaces de traditions différentes s’observe à partir des échanges de vaisselle dont la capacité de pénétration innovante ou esthétique reste insuffisante pour devenir concurrentielle et donc remettre en cause la structure même des espaces préalablement définis. On peut alors admettre que la céramique, au même titre que d’autres sources matérielles ou écrites, participe à la construction d’aires culturelles pour lesquels les acteurs développent un sentiment d’appartenance, tout en conservant des relations avec l’extérieur.

                                                                                                                                                                                            Pour une compréhension globale de la démarche, en suivant un raisonnement hypothético-déductif, d’inférence déduite des prémisses (de droite à gauche du diagramme), cette section est structurée autour de cette double entrée : (i) tradition de fabrication (Proposition P4-1 et déduites de niveaux inférieurs jusqu’aux P0-1 à P0-59) ; (ii) flux commerciaux (Proposition P3-2 et déduites de niveaux inférieurs jusqu’aux P0-60 à P0-78). En outre, l’ordre donc la lecture des propositions P0 et induites de niveaux supérieurs est autant que possible chronologique, permettant de suivre la transformation des aires culturelles dans le temps long.

                                                                                                                                                                                            Inversement, la courte synthèse historique ci-après suit une lecture empirico-inductif, d’inférence par généralisation des observations (de gauche à droite du diagramme). S’agissant de présenter le raisonnement et les principaux résultats, nous avons fait ici le choix de ne pas remonter jusqu’aux nombreuses données primaires des propositions P0 directement accessibles par ce menu comme preuves du discours.

                                                                                                                                                                                            Traditions de fabrication de la céramique

                                                                                                                                                                                            Les changements dans les traditions de fabrication de la vaisselle en terre cuite entre le 6e et le 17e s. donnent une première image des aires culturelles qui structurent de BLM. Alors que l’héritage antique est encore prégnant jusqu’au milieu du 7e s. (P1-1), c’est à partir de cette date qu’il devient pertinent de parler d’une vaisselle médiévale avec des techniques et des formes génériques qui perdurent pour certaines jusqu’à la période moderne (P1-2). Les transformations techno-typologiques et stylistiques observées à partir du 7e s. et jusqu’au 10e s. redessinent un espace du BLM auparavant assez homogène (P1-1), en deux aires fondées sur des traditions de fabrication distinctes : (i) l’une du sud-ouest avec la Touraine, le Haut-Poitou et plus marginalement le Berry, dont les productions sont de couleur blanc-beige, pour certaines décorées de peinture en bandes et parfois d’une glaçure plombifère ; (ii) l’autre du nord-est avec le Blésois et l’Orléanais dont les productions sont de couleur ocre-rouge, parfois engobées et lissées, mais sans glaçure. La limite entre ces deux espaces passe par une ligne nord-sud quasi-perpendiculaire à la Loire située entre Tours et Blois (P2-1).

                                                                                                                                                                                            Bien que la vaisselle change à partir du 11e s. (P1-5), cette partition en deux aires, blanc-beige et ocre-rouge (P1-3) perdure jusqu’au 15e s. (P3-1). Elle se distingue également au travers des mécanismes de production des récipients (P1-4) avec probablement de petits ateliers pour l’espace sud-ouest et de manière certaine de grands centres de production comme Saran pour l’espace nord-est. En revanche, avec l’apparition de nouvelles traditions céramiques dans le Berry, le Haut Poitou ou le pays Chartrain surtout à partir du 13e s., on assiste à un recentrage progressivement d’un faciès céramique propre au BLM le long de la vallée de la Loire au détriment des espaces limitrophes (P2-2).

                                                                                                                                                                                            Un nouveau changement important dans la vaisselle intervient à l’aube de la période moderne à la fin du 15e s. (P1-6), phénomène qui s’accentue au 17e s. avec l’apparition du grès puis de la faïence (P1-7) donnant l’image d’un espace culturel plus homogène comparé aux périodes précédentes (P2-3). Bien qu’inscrites au moins depuis le début du haut Moyen Âge dans la mouvance d’une tradition céramique de l’Europe du nord-ouest, les multiples transformations des aires fondées sur la céramique du 6e au 17e s. montrent que le changement le plus marquant intervient entre la fin du 15e s. et le début du 16e s. Cette rupture dans les traditions de fabrication annonce un véritable décloisonnement de l’espace du BLM qui s’observe notamment avec la disparition de la partition sud-ouest et nord-est prégnante depuis le 8e s., conséquence de la concurrence de nouveaux produits issus de grands ateliers extrarégionaux (P4-1).

                                                                                                                                                                                            Commerce, flux et échanges de la céramique

                                                                                                                                                                                            En se référant maintenant aux récipients en terre cuite qui ont circulé et non plus comme précédemment aux traditions de fabrication communes à un ou plusieurs espaces du BLM, il est possible d’appréhender le commerce de la vaisselle et indirectement celui de certaines denrées alimentaires en l’occurrence le beurre et secondairement le sucre à partir des emballages utiles à leur transport et à leur conservation.

                                                                                                                                                                                            Les mécanismes d’approvisionnement, notamment des principaux centres de consommation que sont les villes du BLM, révèlent des aires économiques essentiellement locales, ne dépassant gère 40 km (P0-65) et pour les apports exogènes dépendant fortement de la plus ou moins grande proximité des ateliers. Ne sont importés des ateliers les plus lointains, que les récipients les plus ostentatoires ou originaux de leurs productions pour la vaisselle (P1-9) ou ceux adaptés au transport et à la conservation des denrées alimentaires (P1-8).

                                                                                                                                                                                            On observe une certaine stabilité des aires économiques, les réseaux d’échanges n’attestant que de faibles contacts entre la partie sud-est Touraine/Haut Poitou et nord-est Blésois/Orléanais jusqu’à la fin du 15e s., moment où le cloisonnement micro-régional s’estompe pour laisser place à un espace de la Loire moyenne plus ouvert (P2-5). En effet, le commerce de vaisselle majoritairement centré sur la Loire n’entretient de relations qu’avec les régions limitrophes du BLM jusqu’à la fin du 15e s. (P2-6). A cette date, l’apport des productions issues de grands ateliers extra-régionaux parfois lointains comme ceux du Beauvaisis ou de la Puisaye pour la vaisselle (P0-70), de la Normandie et de la Mayenne pour le beurre, d’un espace Loire plus large pour le sucre (P2-4) modifie profondément les réseaux d’approvisionnement à longue distance, le BLM étant alors résolument ouvert sur l’extérieur (P3-2).

                                                                                                                                                                                            Pour conclure et en se référant aux traditions de fabrication comme aux réseaux commerciaux se dessinent des aires économiques locales autour des villes constitutives de deux aires culturelles plus vastes, sud-ouest et nord-est structurant le BLM entre la fin du 7e et la fin du 15e s. Cette image d’espaces cloisonnés d’amont en aval de la Loire moyenne inscrite dans la longue durée est en contradiction avec l’idée d’un fleuve représentant un axe de communication suffisamment important pour lisser tout particularisme culturel local. Il faut attendre la fin du 15e s. pour que s’estompent progressivement ces spécificités principalement locales, le BLM s’inscrivant alors durablement dans les réseaux d’échanges de l’Europe du nord-ouest (P5-1).

                                                                                                                                                                                            Synthèse historique de la section 2

                                                                                                                                                                                            Le mobilier archéologique étant globalement considéré comme un bon marqueur social, il s’agit ici d’évaluer la place de la céramique, vaisselle et emballage, en regard des autres objets à notre disposition comme indicateur du statut des populations résidents sur les sites mobilisés. Bien sûr, les pièges sont nombreux. Pris dans sa globalité le mobilier ne reflète pas vraiment une population socialement homogène mais souvent la présence parmi d’autres d’une population particulière plus aisée avec la présence de mobilier luxueux souvent ostentatoire.

                                                                                                                                                                                            Nous faisons ici le choix d’un classement fonctionnel des sites, préalable à l’analyse de la céramique et plus globalement du mobilier, en quatre grandes catégories : castral-résidentiel, monastique, civil urbain, civil rural. Un autre choix consiste à réaliser une étude diachronique du 6e au 19e s., sans tenir compte d’un découpage en grandes périodes, l’objectif étant ici d’évaluer globalement l’apport de la céramique comme source d’interprétation sociale. Fonder l’analyse sur un corpus périodisé aurait eu pour conséquence d’introduire une grande disparité, une atomisation, voire une quasi-absence de données pour certains types de sites, choix plus négatif que source d’explication pour identifier des grandes tendances entre sites.

                                                                                                                                                                                            La courte synthèse historique suit une lecture empirico-inductif, d’inférence par généralisation des observations (de gauche à droite du diagramme). L’analyse d’abord de la vaisselle en terre cuite à partir des techniques utilisées (P0-1) des décors ostentatoires (P0-2), de la fonction et de l’éventail des formes de récipients (P0-3 ; P0-6), mais également de la présence de récipients en verre et très secondairement en métal (P0-4 ; P0-5) montrent que la vaisselle de qualité se retrouve essentiellement sur les sites monastiques, puis castraux au détriment des autres sites urbains et ruraux (P1-1). L’étude de la consommation du beurre importé de Normandie dont témoignent les emballages retrouvés dans les sites de consommation du BLM va dans le même sens avec une concentration de ces récipients sur les sites castraux puis monastiques (P0-7). Les objets personnels de parures (P0-8), de divertissement (P0-9) parfois très luxueux, d’outillages (P0-10) attestent un clivage socio-fonctionnel des sites, proches de celui révélé par la vaisselle. Cependant, il existe une certaine nuance puisque la grande diversité des objets comme les plus luxueux d’entre eux sont principalement attestés sur les sites castraux au détriment des sites monastiques (P2-1). Bien que cette analyse aille dans le sens d’une hiérarchie sociale des sites largement pressentie, un apport intéressant de cette contribution est la pertinence de la vaisselle en terre cuite (P1-1) par rapport aux autres objets (P2-1) comme source explicative de la place non négligeable tenue par les sites monastiques dans cette hiérarchie, comparés aux sites castraux. Ce résultat est d’autant plus original qu’il est ici étayé par une analyse fine de données issues d’un large éventail de sites.