Husi 2013a
Husi P. (dir.) – La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la France : de la chrono-typologie aux aires culturelles, 49e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, ARCHEA, FERACF, Tours, 1 cédérom, 268 p. [En ligne].
Galinié, Husi, Motteau et al. 2014
Galinié H., Husi P., Motteau J. et al. – Des Thermes de l’Est de Caesarodunum au Château de Tours. Le site 3, Recherches sur Tours 9, 50e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 180 pages + [partie électronique]
Cantin et Huet 2003
Cantin N. et Huet N. – Analyses pétrographiques et physico-chimiques de la production de l’atelier d’Amboise et étude de la diffusion sur des sites de consommation, in : Husi 2003a : 92-100.
Guyot 2004
Guyot S. – La céramique médiévale en Basse Auvergne, Thèse sous la direction de F. Piponnier et E. Hubert, Paris, EHESS.
Monnet (dir.) 1999
Monnet C. (dir.) 1999 – La vie quotidienne dans une forteresse royale. La Grosse Tour de Bourges (fin XIIe-milieu XVIIe siècle), Ville de Bourges, Bourges : 65 212 (collection Bituriga ; Monographie 1999-1).
Finet 2013
Finet A. – Vaisselle en céramique : évolution de l’approvisionnement et de la consommation de céramique au Moyen Âge, in : Fondrillon M. et Marot E., Un quartier de frange urbaine à Bourges (Ier s. ap. J.-C.-XXe s.). Les fouilles de la ZAC Avaricum, Vol. 2 : Catalogue du mobilier, 48e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, Bituriga Monographie 2013-1, FERACF, BourgesPlus, Tours, Bourges : 77-96.
Gaime et al. 2011
Gaime S., Gauthier F., Mille P., Guyot S., Dunikowski C., Lefèvre J.C., Perrault C., Prat B. et Rué M. – Un site castral bourbonnais au début de la guerre de Cent Ans : le Tronçais à Chevagnes (Allier), Archéologie Médiévale, 41 : 77-122.
Bucur et al. 1984
Bucur I., Dufournier D., Goulpeau L. et Langouet L. – La céramique à « œil de perdrix » et la production de La Hardelière à Laval (Mayenne), Archéologie Médiévale, 14 : 169-199.
Husi 2003c
Husi P. – Premières conclusions : essai de détermination des réseaux d’approvisionnement et des « aires céramique » dans le Centre-Ouest de la France, in : Husi 2003a : 83-90.
Noël 2021a
Noël A. – Notice 25 : Le Mans (Sarthe), Ecole du Lac, Espace Monnoyer, Etoile-Jacobins, Rue Wilbur Wright, in : Hénigfeld (dir.), La céramique dans les Pays de la Loire et en Bretagne de la fin du Xe siècle au début du XVIIe s., Presses Universitaires de Rennes, Rennes, vol. 2 : 421-433.
Horry 2015
Horry A. – Poteries du quotidien en Rhône-Alpes. XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Un panorama des techniques, des formes et des décors, ALPARA/Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 450 p. (DARA ; 43)
Grenouilleau 2018
Grenouilleau S. – La céramique médiévale et moderne en Vendée et dans le sud de la Loire-Atlantique (Xe-milieu du XVIIe siècle), Sciences de l’Homme et Société, Université de Nantes [En ligne].
Hugoniot 2002
Hugoniot J.-Y. – Terres de Saintonge : l’art de la poterie, XIIe-XIXe siècle, Somogy, éditions d’Art, 251 p.
Véquaud 2003
Véquaud B. – Chrono-typologie de la céramique de Poitiers et réseaux d’approvisionnement de la ville, in : Husi 2003a : 67-78.
Testard 2014
Testard P. – La céramique médiévale et moderne à Angoulême du 10e au 17e s. à partir des sites du Palais de Justice et de l’Îlot du Chapeau Rouge, mémoire de Master, Université de Tours.
Hurst 1969
Hurst J. G. – Red-painted and glazed pottery in Western Europe from the eighth to the twelfth C., Medieval Archaeology, XIII : 92-146.
Hodges 1977
Hodges R. – French Imports into Late Celtic Britain and Ireland, in : Peacock D.P.S., Pottery and Early Commerce, Characterization and Trade in Roman and Later Ceramics, Academic Press, London, New York, San Francisco : 239-255.
Keller 1995
Keller C. – Pingsdorf-type ware – An Introduction, Medieval Ceramics, 19 : 19-27.
Husi 2010
Husi P. – Red-painted and glazed ware of the early medieval period in western France: new data for previous interpretations, an assessment for northwestern Europe, in : De Groote K., Tys D. et Marnix P. (ed.), Excavation Medieval Material Culture, Studies on archaeology and history presented to Frans Verhaeghe, Relicta Monografieën, 4, Archeologie, Monumenten - en Landschapsonderzoek in Vlaanderren, Heritage Research in Flanders : 81-91.
Chapelot 1987
Chapelot J. – Aspects socio-économiques de la production, de la commercialisation et de l’utilisation de la céramique : rapport introductif, in : Chapelot J., Galinié H. et Pilet-Lemière J. (éd.), La céramique (Ve-XIIe s.) : fabrication - commercialisation - utilisation, Actes du premier congrès international d’archéologie médiévale (Paris 4-6 octobre 1985), Société d’Archéologie Médiévale, Caen, 257 p.
Pauly (dir.) 2020
Pauly (dir.) – Les céramiques de raffinage du sucre en France : émergence et diffusion de part et d’autre de l’Atlantique du XVIe au XIXe s., rapport d’activité du Projet Collectif de Recherche, UMR 6273 CRAHAM, Ministère de la Culture.
Noël 2021b
Noël A. – Notice 28 : Saint-Jean-de-La-Motte (Sarthe) La Chausse-Paillère, in : Hénigfeld (dir.), La céramique dans les Pays de la Loire et en Bretagne de la fin du Xe siècle au début du XVIIe s., Presses Universitaires de Rennes, Rennes, vol. 2 : 453-459.
Coffineau 2021
Coffineau E. – Notice 2 : Ligron (Sarthe), Le Perray, in : Hénigfeld (dir.), La céramique dans les Pays de la Loire et en Bretagne de la fin du Xe siècle au début du XVIIe s., Presses Universitaires de Rennes, Rennes, vol. 2 : 443-452.
Claude 2009
Claude C. – Panorama des productions céramiques médiévales en pâte rouge de Dourdan (Essonne), Revue Archéologique d’Île-de-France, 2 : 235-252.
Husi 2003a
Husi P. (dir.) – La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e s.). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 1 cédérom, 110 p. [En ligne].
Dalayeun et al. 2021
Dalayeun M.-D., Bouillon J. et Yvernault F. – Les transformations d’un faubourg de Blois : « les terrasses de l’Évêché » (Ve-XIXe siècle), Revue archéologique du Centre de la France, 60 [En ligne].
Ravoire 1991
Ravoire F. – Un ensemble céramique du XVIe siècle : la fosse L1 des thermes de Cluny à Paris, Archéologie médiévale, 21 : 209-270 [En ligne].
Ravoire 2002
Ravoire F. – Céramique importée et différenciation sociale : l’exemple de la vaisselle parisienne à la Renaissance (fin XIe-XVIe s.), 3rd international conference of medieval and later archaeology, Medieval Europe – Centre – Region – Periphery, Bâle, septembre : 364-372.
Ravoire 2006
Ravoire F. – Typologie raisonnée des céramiques de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne provenant du Beauvaisis, de Paris et d’ailleurs, retrouvées sur les sites de consommation parisiens et franciliens, Revue Archéologique de Picardie, 1 : 105-202.
Poulet 2000
Poulet M. – Poterie et Potiers de Puisaye et de Val de Loire, XVIe-XIe s., édité par l’auteur, Merry-la-Vallée, 671 p.
Bellanger et Husi 2012
Bellanger L. et Husi P. – Statistical Tool for Dating and interpreting archaeological contexts using pottery, Journal of Archaeology Science, 39(4) : 777-790.
Husi 2013d
Husi P. – Des faciès céramiques aux aires culturelles du Centre-ouest de la France, in ; Husi 2013a : 221-252.
Hénigfeld et al. 2014
Hénigfeld Y., Husi P., Ravoire F. et Bellanger L. – L'approvisionnement des villes médiévales (XIIe-XVIe siècles) dans le nord de la France à partir de l’étude de la céramique, in : Lorans E. et Rodier X. (dir.), Archéologie de l’espace urbain, PUFR/CTHS, Tours : 419-431 (coll. Perspectives Villes et Territoires).
Grenouilleau et al. 2020
Grenouilleau S., Noel A., Hénigfeld Y. et Husi P. – Nouvelles données sur l’approvisionnement de la céramique dans la basse et moyenne vallée de la Loire du XIIIe au début du XVIIe siècle, in : Hénigfeld Y., Husi Ph. et Ravoire F., L’objet au Moyen Âge et à l’époque moderne : fabriquer, échanger, consommer et recycler, Actes du XIe congrès international de la Société d’archéologie médiévale, moderne et contemporaine (Bayeux, 28-30 mai 2015), Presses universitaires de Caen, Caen : 167-180 (Publications du CRAHAM ; série antique et médiévale).
3-1 | Section 1 – Flux, échanges et définition des aires économiques et culturelles
Les propositions logicistes de la section 1 relate l’apport de la céramique comme source d’information pour la définition des changements socio-économiques et culturels, du rythme de leur transformation dans la longue durée à l’échelle du BLM. L’objectif est de suivre pas à pas les étapes du raisonnement et d’en évaluer la validité sous la forme de propositions logicistes conduisant des données céramiques initiales à la détermination des réseaux d’échanges, des traditions de fabrication, des aires culturelles, le tout au rythme de la périodisation générale présentée dans le bloc 1 (intro 3-3 ; Bloc 1). Les chaînes opératoires d’inférence allant des propositions initiales {P0} aux propositions interprétées de niveaux supérieurs {P1 à Pn} sont représentées graphiquement dans un diagramme logiciste (Bloc 2, section 1). Comme pour la construction de la périodisation, l’analyse des données est ici fondée sur une démarche archéo-statistiques (intro 3-4 ; Bloc 4).
Synthèse historique de la section 1
Définir les aires économiques et culturelles à partir de la céramique impose d’aborder la question : (i) sous l’angle des traditions de fabrication, relevant des innovations, des effets de mode ou de la concurrence entre produits ; (ii) sous l’angle des flux commerciaux régis par les relations entre espaces au sein du BLM et par celles entretenues avec l’extérieur. En effet, la porosité entre espaces de traditions différentes s’observe à partir des échanges de vaisselle dont la capacité de pénétration innovante ou esthétique reste insuffisante pour devenir concurrentielle et donc remettre en cause la structure même des espaces préalablement définis. On peut alors admettre que la céramique, au même titre que d’autres sources matérielles ou écrites, participe à la construction d’aires culturelles pour lesquels les acteurs développent un sentiment d’appartenance, tout en conservant des relations avec l’extérieur.
Pour une compréhension globale de la démarche, en suivant un raisonnement hypothético-déductif, d’inférence déduite des prémisses (de droite à gauche du diagramme), cette section est structurée autour de cette double entrée : (i) tradition de fabrication (Proposition P4-1 et déduites de niveaux inférieurs jusqu’aux P0-1 à P0-59) ; (ii) flux commerciaux (Proposition P3-2 et déduites de niveaux inférieurs jusqu’aux P0-60 à P0-78). En outre, l’ordre donc la lecture des propositions P0 et induites de niveaux supérieurs est autant que possible chronologique, permettant de suivre la transformation des aires culturelles dans le temps long.
Inversement, la courte synthèse historique ci-après suit une lecture empirico-inductif, d’inférence par généralisation des observations (de gauche à droite du diagramme). S’agissant de présenter le raisonnement et les principaux résultats, nous avons fait ici le choix de ne pas remonter jusqu’aux nombreuses données primaires des propositions P0 directement accessibles par ce menu comme preuves du discours.
Traditions de fabrication de la céramique
Les changements dans les traditions de fabrication de la vaisselle en terre cuite entre le 6e et le 17e s. donnent une première image des aires culturelles qui structurent de BLM. Alors que l’héritage antique est encore prégnant jusqu’au milieu du 7e s. (P1-1), c’est à partir de cette date qu’il devient pertinent de parler d’une vaisselle médiévale avec des techniques et des formes génériques qui perdurent pour certaines jusqu’à la période moderne (P1-2). Les transformations techno-typologiques et stylistiques observées à partir du 7e s. et jusqu’au 10e s. redessinent un espace du BLM auparavant assez homogène (P1-1), en deux aires fondées sur des traditions de fabrication distinctes : (i) l’une du sud-ouest avec la Touraine, le Haut-Poitou et plus marginalement le Berry, dont les productions sont de couleur blanc-beige, pour certaines décorées de peinture en bandes et parfois d’une glaçure plombifère ; (ii) l’autre du nord-est avec le Blésois et l’Orléanais dont les productions sont de couleur ocre-rouge, parfois engobées et lissées, mais sans glaçure. La limite entre ces deux espaces passe par une ligne nord-sud quasi-perpendiculaire à la Loire située entre Tours et Blois (P2-1).
Bien que la vaisselle change à partir du 11e s. (P1-5), cette partition en deux aires, blanc-beige et ocre-rouge (P1-3) perdure jusqu’au 15e s. (P3-1). Elle se distingue également au travers des mécanismes de production des récipients (P1-4) avec probablement de petits ateliers pour l’espace sud-ouest et de manière certaine de grands centres de production comme Saran pour l’espace nord-est. En revanche, avec l’apparition de nouvelles traditions céramiques dans le Berry, le Haut Poitou ou le pays Chartrain surtout à partir du 13e s., on assiste à un recentrage progressivement d’un faciès céramique propre au BLM le long de la vallée de la Loire au détriment des espaces limitrophes (P2-2).
Un nouveau changement important dans la vaisselle intervient à l’aube de la période moderne à la fin du 15e s. (P1-6), phénomène qui s’accentue au 17e s. avec l’apparition du grès puis de la faïence (P1-7) donnant l’image d’un espace culturel plus homogène comparé aux périodes précédentes (P2-3). Bien qu’inscrites au moins depuis le début du haut Moyen Âge dans la mouvance d’une tradition céramique de l’Europe du nord-ouest, les multiples transformations des aires fondées sur la céramique du 6e au 17e s. montrent que le changement le plus marquant intervient entre la fin du 15e s. et le début du 16e s. Cette rupture dans les traditions de fabrication annonce un véritable décloisonnement de l’espace du BLM qui s’observe notamment avec la disparition de la partition sud-ouest et nord-est prégnante depuis le 8e s., conséquence de la concurrence de nouveaux produits issus de grands ateliers extrarégionaux (P4-1).
Commerce, flux et échanges de la céramique
En se référant maintenant aux récipients en terre cuite qui ont circulé et non plus comme précédemment aux traditions de fabrication communes à un ou plusieurs espaces du BLM, il est possible d’appréhender le commerce de la vaisselle et indirectement celui de certaines denrées alimentaires en l’occurrence le beurre et secondairement le sucre à partir des emballages utiles à leur transport et à leur conservation.
Les mécanismes d’approvisionnement, notamment des principaux centres de consommation que sont les villes du BLM, révèlent des aires économiques essentiellement locales, ne dépassant gère 40 km (P0-65) et pour les apports exogènes dépendant fortement de la plus ou moins grande proximité des ateliers. Ne sont importés des ateliers les plus lointains, que les récipients les plus ostentatoires ou originaux de leurs productions pour la vaisselle (P1-9) ou ceux adaptés au transport et à la conservation des denrées alimentaires (P1-8).
On observe une certaine stabilité des aires économiques, les réseaux d’échanges n’attestant que de faibles contacts entre la partie sud-ouest Touraine/Haut Poitou et nord-est Blésois/Orléanais jusqu’à la fin du 15e s., moment où le cloisonnement micro-régional s’estompe pour laisser place à un espace de la Loire moyenne plus ouvert (P2-5). En effet, le commerce de vaisselle majoritairement centré sur la Loire n’entretient de relations qu’avec les régions limitrophes du BLM jusqu’à la fin du 15e s. (P2-6). A cette date, l’apport des productions issues de grands ateliers extra-régionaux parfois lointains comme ceux du Beauvaisis ou de la Puisaye pour la vaisselle (P0-70), de la Normandie et de la Mayenne pour le beurre, d’un espace Loire plus large pour le sucre (P2-4) modifie profondément des réseaux l’approvisionnement à longue distance, le BLM étant alors résolument ouvert sur l’extérieur (P3-2).
Pour conclure et en se référant aux traditions de fabrication comme aux réseaux commerciaux se dessinent des aires économiques locales autour des villes constitutives de deux aires culturelles plus vastes, sud-ouest et nord-est structurant le BLM entre la fin du 7e et la fin du 15e s. Cette image d’espaces cloisonnés d’amont en aval de la Loire moyenne inscrite dans la longue durée est en contradiction avec l’idée d’un fleuve représentant un axe de communication suffisamment important pour lisser tout particularisme culturel local. Il faut attendre la fin du 15e s. pour que s’estompent progressivement ces spécificités principalement locales, le BLM s’inscrivant alors durablement dans les réseaux d’échanges de l’Europe du nord-ouest (P5-1).
Proposition de niveau 0
P0-1 : Jusqu'au 7e s., les productions de vaisselle non tournée sont bien représentées
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 | Total |
Effectif des productions non tournées | 252 | 190 | 0 | 0 | 36 | 2 | 3 | 3 | 483 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 | 19 323 |
Les productions non tournées de tradition antique sont encore bien présentes jusqu’au 7e s., ici en classe A. Cette forte représentation s’observe au travers de la distribution de ces productions par rapport à leur effectif total, avec plus de 50 % dans la classe A (252/483 individus). Elle s’observe également et surtout dans la part des productions non tournées en fonction de l’effectif total de la classe en question qui passe de 20 % (252/1 276 individus) pour la classe A à 6 % (190/3 103 individus) pour la classe B. Les quelques éléments présents dans la classe E correspondent à certaines productions qui perdurent au Moyen Âge central, notamment dans le Haut Poitou (Poitiers, ensemble 57.01, groupe technique 17k et 17t) ou à des tessons redéposés pour les quelques autres ensembles.
P0-2 : L'usage des formes ouvertes dans la vaisselle en terre cuite hérité de l'Antiquité perdure aux 6e et 7e s.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des formes ouvertes | 213 | 81 | 103 | 49 | 38 | 55 | 340 | 104 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
L’usage des formes ouvertes encore bien présent jusqu’au 7e s. (classe A, début classe B) devient très minoritaire à partir du milieu du 8e s. (fin classe B, classe C). Alors que ces formes représentent encore 40 % du corpus jusqu’au début du 7e s. (classe A1), ce taux chute à 8, 5 % dans le courant du 7e s. (classe A2).
P0-3 : À la fin du 6e s., disparaissent les décors aux poinçons de tradition antique
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des poinçons | 12 | 10 | 1 | 3 | 5 | 0 | 5 | 1 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les décors au poinçon de tradition antique se concentrent dans la classe A et le début de la classe B, datables entre le 5e et au plus tard le milieu du 7e s. Ces décors sont réalisés sur les productions DSP ou des imitations de DSP (palmettes A ; B ; C) (colonnettes A ou B) (rouelles A ; B ; C ; D ; E). Les poinçons postérieurs au milieu du 8e s. sont de tradition médiévale et correspondent, pour ceux de la fin de la classe B, à des décors d’estampage sous glaçure en damier ou en croix (estampille A ou B). Cette proposition reste encore hypothétique au vu de la faiblesse du corpus disponible.
P0-4 : Au 7e s., disparaissent certains produits exogènes au BLM ou imitiations locales de tradition antique
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions exogènes au BLM | 75 | 8 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions de tradition antique, bien que marginales, sont encore présentes en classe A avec environ 6 % de l’effectif total de la classe en question (75/1 276 individus) ; elles disparaissent au début de la classe B, au plus tard au milieu du 7e s.
P0-5 : Les productions très fines antérieures à l’an mil sont proportionnellement mieux représentées avant la fin du 7e s.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions très fines | 240 | 358 | 0 | 12 | 160 | 0 | 2 | 0 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions de texture très fine de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge prédominent en classe A avec environ 20 % de l’effectif de la classe (240/1276 individus) et au début de la classe B, datables entre le 5e et le milieu du 7e s. Les productions fines perdurent à la fin du haut Moyen Âge tout en restant globalement marginales (17.03 > Tours Marmoutier, GT08p).
P0-6 : À la fin du 6e s., les molettes à registres composites semblent décliner.
Ensemble | Datation | Registre molette composite | Nombre |
17.07 | 5a-6b | Registre AI | 1 |
17.07 | 5a-6b | Registre IP | 4 |
186.01 | 5c-6c | Registre CPAZ | 8 |
186.01 | 5c-6c | Registre IP | 1 |
186.01 | 5c-6c | Registre PIZ | 64 |
186.02 | 5c-6c | Registre CPIZ | 7 |
186.02 | 5c-6c | Registre IP | 1 |
186.02 | 5c-6c | Registre PIZ | 24 |
20.05 | 6b-7b | Registre GI | 1 |
20.06 | 6a-7b | Registre GI | 1 |
23.02 | 9a-10b | Registre HI | 1 |
23.03 | 9a-10b | Registre GI | 1 |
Les quelques indices de molettes à registre composite se concentrent aux 5e et 6e s. (registres : AI ; GI ; HI ; IP). Deux exemplaires appartenant, à Blois, datables de la fin du haut Moyen Âge, montrent que ce type de décor n’est ensuite pas complètement abandonné (registre : GI et HI). En l’état, la faiblesse du corpus permet au mieux de supposer un abandon progressif, sans pour autant valider pleinement cette proposition.
P0-7 : Entre le 6e et le 8e s., les productions en post-cuisson réductice sont bien représentées sauf dans l'Orléanais, à l'extrême nord-est du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions en post-cuisson réductrice | 638 | 1040 | 1 | 52 | 98 | 84 | 27 | 3 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions en post-cuisson réductrice représentent 50 % (638 individus) du corpus de la classe A et 34 % (1040 individus) de celui de la classe B. Quelques ensembles de la fin de la classe B un peu plus tardifs traduisent une continuité de cet usage notamment à Tours jusqu’au 8e s. voire au début du 9e s. (Ensembles 17.02 et 17.03 > Tours Marmoutier ; Ensemble 20.08 > Château de Tours) (Husi 2013 a ; Galinié, Husi, Motteau et al. 2014).
L’absence de production en post-cuisson réductrice pour la classe C uniquement composée d’ensembles de l’Orléanais traduit l’absence de cet usage dans cet espace géographique aux 7e et 8e s.
P0-8 : Aux 9e et 10e s., l'usage des cloches de cuisson en production chamottée est prédominant
Utilisé sur bon nombre de sites ruraux, entre le 8e s. au plus tôt et le 13e s. au plus tard, dans les habitats pourvus de foyers intérieurs, cette cloche de cuisson semble plus généralement marquer la deuxième moitié du 9e et le 10e s. notamment dans le BLM.
Etude thématique : Bouillon, Jesset, Véquaud
P0-9 : Les grandes cruches à bec ponté apparaissent dès la fin du 7e s. avec une forte présence du 8e au 10e s.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des grandes cruches à bec ponté | 19 | 101 | 42 | 302 | 123 | 5 | 0 | 0 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
Les cruches à bec ponté (cruche 3) apparaissent véritablement à la fin du 7e s. (classe A2) pour devenir prédominantes entre le 8e et le 10e s. (classe A2 et surtout classe C). Pour la classe C qui regroupe les sites du blésois, la représentation de cette forme atteint 25 % du corpus total de la classe.
P0-10 : À partir du 8e s., l'usage d'une post-cuisson oxydante devient majoritaire à l'échelle du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions en post-cuisson oxydante | 420 | 2068 | 1193 | 1987 | 3596 | 2691 | 4042 | 342 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Alors qu’elles ne représentent qu’un peu plus de 30 % aux 6e et 7e s. (classe A), les productions en post-cuisson oxydante dépassent 65 % à partir du 8e s. pour l’espace sud-ouest du BLM (classe B) et déjà plus de 90 % au nord-est pour l’Orléanais et le Blésois (classes C et D). Les taux restent à ce niveau ultérieurement dans tout le BLM en sachant que la baisse observée notamment dans la dernière classe G2 mais déjà un peu avant vient de l’accroissement des produits en grès à partir du 17e s. qui ne sont pas comptés ici dans cette catégorie. Outre la présence du grès, les quelques pourcents manquant traduisent pour partie une incertitude dans la détermination du mode de cuisson et pour partie la réalité de l’usage d’une post-cuisson réductrice tardive comme dans le Berry (classe F)
P0-11 : Au 8e s., apparaît l'usage de la peinture rouge en bandes ou virgules.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions avec des bandes de peinture rouge | 9 | 229 | 1 | 12 | 190 | 8 | 3 | 1 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions décorées de bandes de peinture rouge apparaissent au 8e s. à la fin de la classe A mais surtout au début de la classe B.
P0-12 : Au 8e s., apparait l'usage de l'engobe lissé rouge.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions engobées lissées rouges | 6 | 93 | 48 | 255 | 23 | 0 | 0 | 0 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions engobées lissées rouges apparaissent au 8e s. notamment en classes C et D qui correspondent aux espaces Orléanais et Blésois où ce type de traitement de surface étant le plus répandu (cf. Section 1 : P0-20).
P0-13 : L'usage de la glaçure plombifère apparaît au plus tard au début du 9e s., parfois dès le milieu du 8e s.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions glaçurées | 6 | 79 | 0 | 46 | 265 | 932 | 1075 | 258 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
La glaçure plombifère réapparait après l’antiquité globalement au 9e s. dans le BLM mais en faible quantité dans les classes B et D. A Tours, cette réapparition dans la classe B est légèrement plus précoce, dès le milieu du 8e s. (Ensemble 20.08).
L’absence généralisé en Europe de l’Ouest de glaçure plombifère avant le 8e s. prouve que les petits pics observés en classe A correspondent à quelques tessons glaçurés en position intrusive (Ensemble 20.05 > Château de Tours ; Ensemble 11.12 > Joué-Les Tours > la Flottière).
P0-14 : Dans le courant du 8e s., les registres de molettes du haut Moyen Âge se simplifient.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des molettes simples | 58 | 201 | 190 | 79 | 31 | 110 | 4 | 0 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Pour le haut Moyen Âge, l’usage des décors de molettes avec un registre simple croit fortement du milieu du 8e s à la fin du 10e s., surtout en classes B et C. Leur part rapportée à l’effectif total des individus (NMI) par classe traduit l’importance de tels décors en classe C (proche de 20 %). Cette classe C ne regroupe que des sites de l’Orléanais ; il s’agit ici des productions de l’atelier de Saran.
P0-15 : Les pots à oreilles n’existent qu’au haut Moyen Âge et principalement du 6e au 8e s.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des pots à oreilles | 2 | 3 | 14 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
Bien que très marginale avec seulement 19 individus, cette forme particulière de pots munis de deux tenons sommitaux souvent percés servant de suspension, n’est présente qu’au haut Moyen Âge, principalement entre le 6e et le 8e s. (Classe B et secondairement classe A).
P0-16 : L'usage des pots à lèvre en gouttière se répand dès le 8e s. mais surtout aux 9e et 10e s. et principalement dans le Blésois et l'Orléanais, au nord-est du BLM.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des pots à lèvres en gouttière | 17 | 98 | 531 | 445 | 215 | 0 | 0 | 0 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
Les pots munis d’une lèvre en gouttière (pot 2g et 2i) apparaissent au 8e s. (classe A2, début B) mais sont surtout en usage aux 9e et 10e s. (classes B et C) pour disparaitre au début du 11e s. (classe D). Ils représentent 40 % à 50 % du corpus des classes B et C qui regroupent respectivement les sites de l’Orléanais et du Blésois, révélant un plus fort usage de ces pots dans la partie nord-est du BLM.
P0-17 : Les productions décorées de bandes de peinture rouge datées du 8e à la fin du 10e s. se concentrent entre Touraine et Haut Poitou, dans le sud-ouest du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions avec des bandes de peinture rouge | 9 | 229 | 1 | 12 | 190 | 8 | 3 | 1 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions décorées de bandes de peinture rouge sont datables entre le 8e s. et la fin du 10e s. (classes B et E). Elles se concentrent dans les classes regroupant presqu’exclusivement des sites donc des ensembles localisés dans la partie sud-ouest du BLM (Touraine, Haut-Poitou) : les classes B et E où elles représentent respectivement 7 % (229 individus) et 5 % (190 individus) de l’effectif total. Pour la même période, elles sont quasi-inexistantes dans les classes C et D qui ne regroupent que des sites localisés dans l’Orléanais et du Blésois.
Les productions décorées de bandes de peinture rouge se répartissent en quatre patchs représentant quatre espaces économiques locaux. La position géographique excentrée, de certains sites (Bourges, Marboué) mal classés ou isolés dans une unique classe peut révéler des espaces économiques en faible prise avec le cœur du BLM. La première partition (1) sépare deux espaces, nord-est et sud-ouest : (i) le premier avec une représentation marginale des produits avec bandes peintes à Blois et Orléans, (ii) le second qui concentre la majorité d’entre eux entre le Haut-Poitou et la Touraine.
P0-18 : Entre le 8e et la fin du 10e s. les productions glaçurées se concentrent en Touraine et Haut Poitou, dans le sud-ouest du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions glaçurées | 6 | 79 | 0 | 46 | 265 | 932 | 1075 | 258 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les premières productions glaçurées, qui réapparaissent globalement à partir du 9e s. (Section 1 : P0-15) se concentrent dans les classes B et D. Ces productions sont essentiellement représentées dans la partie sud-ouest de notre espace d’étude (Touraine, Haut-Poitou) et plus à l’est dans le Blésois. Il semble pourtant que le centre de gravité de ces productions soit plutôt le sud-ouest du BLM puisque 45 % (21/46 individus) d’entre-elles venant du Blésois ont très probablement comme origine la Touraine (diagramme à bandes verticales Classe D : bl11f et bl07e).
Bien que la valeur des résultats soit ici limitée par la faiblesse du corpus, la première partition (1), conforte une séparation en deux espaces, sud-ouest et le nord-est du BLM, à partir de l’analyse des premières glaçures.
P0-19 : Les productions engobées lissées rouges datées entre le 8e à la fin du 10e s., se concentrent entre Blésois et Orléanais, dans le nord-est du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions engobées lissées rouges | 6 | 93 | 48 | 255 | 23 | 0 | 0 | 0 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions engobées rouges sont datables entre la fin du 8e s. et le 10e s. (fin des classes B et C ; classe D). Elles se concentrent très majoritairement dans la partie nord-est du BLM et notamment dans le Blésois (classe D), secondairement dans l’Orléanais (classe C) avec respectivement 12 % (255 individus) et 4 % (48 individus) de l’effectif total de ces productions. Elles sont également présentes mais minoritairement dans la partie sud-ouest du BLM (Touraine, Haut-Poitou) avec 3 % (93 individus) de l’effectif total des engobées rouges de la classe B concentrées pour 47 % dans un seul ensemble de Tours (44/93 individus ; Ensemble 17.03 > Tours > Marmoutier). En outre, 45 % (42/93 individus) de ces productions mises au jour en Touraine proviennent de Saran ce qui conforte l’idée que le centre de gravité des engobées rouges se situe à l’est du BLM (Diagramme à bandes verticales > Classe B > grisé > sar16j).
Les productions engobées lissées se répartissent en trois patchs représentant trois espaces dont le centre de gravité est très à l’est du BLM. La position géographique, excentrée du site de Marboué, révélatrice d’un espace économique en faible prise avec la Loire, est certainement à l’origine d’une mauvaise attribution à la classe 2 (indice de silhouettes). La première partition sépare deux espaces, nord-est et sud-ouest en fonction de cette tradition de fabrication : (i) une forte concentration dans le Blésois et l’Orléanais, (ii) une présence marginale dans le Haut-Poitou et en Touraine.
P0-20 : Entre le 8e et la fin du 10e s. les productions de couleur blanc-beige se concentrent entre Touraine et Haut Poitou, dans le sud-ouest du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions de couleur blanc-beige | 245 | 1366 | 15 | 87 | 3060 | 1868 | 1938 | 219 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions de couleur blanc-beige apparaissent de manière significative à partir de la fin du 7e s. et surtout au 8e s. ; elles sont essentiellement représentées dans la classe B (7e – 10e s.) correspondant majoritairement au sud-ouest du BLM (Touraine et Haut-Poitou). Les classes C et D de la même période centrées sur le nord-est du BLM (Blésois et l’Orléanais) révèlent une quasi-absence de productions de couleur blanc-beige.
Les productions de couleur blanc-beige entre la fin du 7e s et le 10e s. se répartissent en quatre patchs représentant quatre espaces économiques locaux. La position géographique, excentrée du site de Marboué, révélatrice d’un espace économique en faible prise avec la Loire, est certainement à l’origine d’une mauvaise attribution à la classe 4 (indice de silhouettes). La première partition, également intéressante, sépare deux espaces, nord-est et sud-ouest en fonction de cette tradition de fabrication : (i) le premier avec une représentation marginale de ces produits à Blois et Orléans, (ii) le second qui concentre la majorité d’entre eux entre le Haut-Poitou et la Touraine.
P0-21 : Les productions de couleur ocre-rouge entre le 8e à la fin du 10e s. se concentrent entre Blésois et Orléanais, dans le nord-est du BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions de couleur ocre-rouge | 175 | 702 (dont 43 de Saran) | 1178 | 1900 (dont 43 de Saran) | 535 | 823 | 2104 | 123 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les récipients de couleur ocre-rouge se concentrent dans les classes C et D datées entre le 8e s. et la fin du 10e s. Ces deux classes sont centrées sur l’espace nord-est du BLM de l’Orléanais et du Blésois. Ces productions représentent respectivement 99 % (1178 individus) et 87 % (1900 individus) du corpus de ces classes. Bien que marginale, la présence dans le Blésois de productions Orléanaises des ateliers de Saran (Classe D > grisé > 2 % > 43/1900 individus) conforte l’idée d’une attirance commune pour des produits esthétiquement proches (sar08t et sar16j : ocre-rouge).
La classe B centrée sur la partie sud-ouest du BLM, ne révèle qu’une faible part de productions de couleur ocre-rouge, réunies dans quelques ensembles de Tours (Ensembles 17.03 > Marmoutier ; 20.08 et 20.11 > Château). Ces trois ensembles regroupent 34 % des individus de cette couleur de la classe B (240/702 individus), dont 16 % sont des produits importés de Saran (Classe B > grisé > sar16j > 39/240 individus) ; cette dernière remarque conforte l’idée d’un centre de gravité des produits ocres-rouges situé au nord-est du BLM.
Les productions de couleur ocre-rouge entre la fin du 7e s et le 10e s. se répartissent en cinq patchs représentant cinq espaces dont un à l’extrême ouest rarement isolé dans des propositions de même nature, pour la même période par manque de données en Anjou. La position géographique excentrée des sites de Marboué et de Juigné–sur-Loire par rapport au cœur du BLM n’est pas étrangère au leur mauvais classement suivant l’indice de silhouettes. La première partition, sépare un espace nord-est du BLM qui comprend la majorité des productions ocres-rouges, d’un espace sud-ouest où elles sont globalement plus faiblement représentées.
P0-22 : Jusqu'au 10e s. les productions micacées se concentrent au sud-ouest du BLM, principalement entre la Touraine et le Haut Poitou.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions micacées | 280 | 266 | 1 | 18 | 70 | 14 | 1 | 0 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions micacées uniquement présentes au haut Moyen Âge le long de la Loire sont bien représentées en Touraine et dans le Haut Poitou. Plus globalement, elles se concentrent dans la partie ouest du BLM et sont inexistantes plus à l'est comme à Blois ou à Orléans. Cela s'explique par la nature des gisements d'argile donc la localisation des ateliers mais peut-être par un effet de mode, la présence de micas disparaissant des productions de Touraine à la fin du haut Moyen Âge alors qu'elle perdure dans le Poitou et plus à l'Ouest en Vendée jusqu'à la période moderne.
P0-23 : Les formes des cloches de cuisson en production chamottée diffèrent entre Blésois et Orléanais au nord-est, Touraine et Haut Poitou au sud-ouest du BLM.
Dans l’Orléanais (Loir-et-Cher, Loiret) et l’Île-de-France (Val-d’Oise, Hauts-de-Seine) les formes des cloches de cuisson sont tronconiques avec un trou de manipulation en partie médiane (Cloche de cuisson 2a). En Touraine (Indre-et-Loire) et dans le nord du Poitou (Deux-Sèvres) les formes sont coniques avec une terminaison sommitale en culot d’amphore et le trou de manipulation réalisé au sommet à la liaison panse/fond (Cloche de cuisson 3b) ou directement dans le culot (Cloche de cuisson 3c) (Etude thématique : Bouillon, Jesset, Véquaud).
P0-24 : Du 8e au 10e s., les principaux registres de molettes sont identiques à l'échelle du BLM.
donnéesEspaces historiques | Anjou | Blésois | Orléanais | Touraine |
Nombre de registres différents | 8 | 12 | 12 | 20 |
Effectif total en NMI | 39 | 94 | 226 | 220 |
L’analyse des molettes montre que les registres décoratifs constitutifs des différents espaces historiques du BLM sont identiques, même si leurs représentations diffèrent d’un espace à l’autre (registres A ; C ; G et H). Aucune répartition spatiale particulière n’est décelable pour cette tradition décorative à l’échelle du BLM.
P0-25 : Du 8e au 10e s., les sites de Jublains et Sainte Suzanne (Mayenne) traduisent un usage important et une grande diversité des registres de molettes comparés à ceux du BLM.
Espaces historiques | Jublains Sainte Suzanne | Anjou | Blésois | Orléanais | Touraine |
Nombre de registres différents | 43 | 8 | 12 | 12 | 20 |
Effectif des individus avec décors | 256 | 39 | 94 | 226 | 220 |
Effectif total en NMI | 1154 | 256 | 2375 | 1755 | 3472 |
Part des individus décorés | 22 % | 15 % | 4 % | 13 % | 6 % |
Les sites de Jublains et Sainte Suzanne (Mayenne) révèlent une part importante d’individus décorés (22 %) associés à une grande diversité des types de molettes (43 registres). Cela contraste avec un appareil décoratif du BLM, plus limité à la fin du haut Moyen Âge. Une telle analyse, ici sur un exemple, devra à l’avenir être systématisée et étendue à d’autres critères afin d’étayer l’hypothèse sous-jacente à cette proposition, d’une entité du BLM qui se différencie d’aires culturelles limitrophes.
P0-26 : Entre le 8e et le 10e s., les productions de Jublains et Sainte Suzanne (Mayenne) majoritairement de couleur noire et grise se différencient de celles plus claires du BLM.
Lieu | BLM | Jublains et Sainte Suzanne |
Effectif productions noir-gris | 1 092 | 651 |
Effectif productions blanc-beige | 1 468 | 41 |
Effectif des productions ocre-rouge | 3 780 | 29 |
Effectif total en NMI | 6 473 | 833 |
Les sites de Jublains et Sainte Suzanne (Mayenne) révélant une majorité de productions noires et grises en post-cuisson réductrice (83 %) contrastent avec ceux du BLM dont les productions sont essentiellement réalisées en post-cuisson oxydante à la fin du haut Moyen Âge. Une telle analyse, ici sur un exemple, devra à l’avenir être systématisée et étendue à d’autres critères afin d’étayer l’hypothèse sous-jacente à cette proposition, d’une entité du BLM qui se différencie d’aires culturelles limitrophes (cf. Section 1 : P0-24).
P0-27 : Du 11e au 15e s., les productions de couleur blanc-beige sont majoritaires dans le sud-ouest du BLM, en Touraine et Haut Poitou.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des productions blanc-beige | 245 | 1366 | 15 | 87 | 3060 | 1868 | 1938 | 219 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Les productions de couleur blanc-beige sont majoritaires dans les classes E et F, entre le 11e et le 15e s., atteignant des taux proches de 80 % et 65 % de l’effectif total des classes en question. Les classes E et F sont presqu’exclusivement composées d’ensembles stratigraphiques issus de sites appartenant à l’espace sud-ouest du BLM (Haut-Poitou, Touraine et Anjou, ce dernier uniquement en classe F).
P0-28 : Au 15e s., les productions de couleur ocre-rouge sont majoritaires dans le nord-est du BLM, notamment dans le Blésois.
Blois (Site de la cour du château) | Ensemble 23.05 (datation 15a-d) |
Effectif et part des productions ocre-rouge | 185 (92 %) |
Effectif et part des productions blanc-beige | 4 (2 %) |
Autres productions | 13 (6 %) |
Effectif total en NMI | 202 |
Les productions de couleur ocre-rouge représentent la quasi-totalité de la céramique du dépotoir 23.05 du site de la Cour du Château à Blois (92 %). Bien qu’il soit difficile de généraliser et d’extrapoler à partir d’un unique exemple, l’usage de récipients de couleur ocre-rouge, déjà attesté au haut Moyen Âge, semble toujours réel au 15e s. dans cette partie nord-est du BLM.
P0-29 : Au 13e s. à Amboise, limite entre espace nord-est et sud-ouest du BLM, deux tessonnières d'un atelier de production ont révélé des récipients majoritairement blancs mais également rouges .
L’étude pétrographique et chimique des productions de l’atelier d’Amboise a montré l’utilisation d’une source d’argile très proche pour les récipients majoritairement de couleur blanche et marginalement orange. Cette distinction de couleur vient d’une teneur en fer plus importante révélant une légère différence dans les bancs d’argile locaux choisis par les potiers (Cantin, Huet 2003 : 95-96)
P0-30 : Du 8e au 10e s., la part des productions locales issues des sites de consommation du BLM est très différente entre Blésois et Orléanais au nord-est, Touraine et Haut-Poitou au sud-ouest.
Espaces historiques (Période 2 : 7d-10c) | Espaces | Effectif en NMI des productions attestées ou fortement supposées locales | Effectif total en NMI de l'espace retenu | Part des productions attestées comme locales issues des sites domestiques de la ville |
Touraine (Période 2 : 7d-10c) atelier Monts (Groupes techniques locaux to1f ; to1n) | Sud-ouest du BLM | 461 | 2 457 | 19 % |
Haut-Poitou (Période 2 : 7d-10c) productions fortement supposées locales (po/cha1p ; po/cha1r) | Sud-ouest du BLM | 171 | 1 011 | 17 % |
Orléanais (Période 2 : 7d-10c) atelier Saran (Groupes techniques locaux sar8t ; sar8ad ; sar16b ; sar16c ; sar16j) | Nord-est du BLM | 4 256 | 4 474 | 95 % |
Blésois (Période 2 : 7d-10c) productions fortement supposées locales (céramiques dites "blésoises" : bl3h ; bl08e) | Nord-est du BLM | 1 534 | 2 092 | 73 % |
Il existe une grande différence entre l’espace nord-est du BLM avec plus de 75 % des productions attestées comme locales dans les sites de consommation et l’espace sud-ouest pour lequel ce chiffre ne dépasse pas 20 %. Bien qu’un certain nombre d’ateliers notamment dans la partie sud-ouest soient encore méconnus, cette opposition révèle déjà une différence des mécanismes de production et d’approvisionnement avec d’une part la présence d’un atelier en position monopolistique dans le nord-est et d’autre part des ateliers plus modestes, en concurrence dans la partie sud-ouest.
P0-31 : Du 10e au 15e s., le ratio du nombre de groupes techniques du BLM diifère entre Blésois, Orléanais au nord-est et Touraine, Haut-Poitou au sud-ouest.
On remarque un ratio de 1 à 6 entre le nombre de groupes techniques mis au jour dans les sites domestiques de la partie nord-est (49 groupes) et sud-ouest du BLM (293 groupes). Bien que les données soient encore faibles pour la partie nord-est (4 sites contre 12 pour le sud-ouest), une telle opposition révèle des mécanismes de production et d’approvisionnement différents, locaux monopolistiques d’une part et diversifiés d’autre part, constatation déjà faite pour la période précédente (Section 1 : P0-30). Cette hypothèse n’est actuellement fondée que sur les sites de consommation, aucun atelier n’ayant encore été mis au jour pour cette période dans le BLM.
P0-32 : Dans le courant du 11e s., apparaissent des formes aussi emblématiques que l'oule à lèvre en bandeau et pérennes que le pichet ou la cruche à bec tubulaire
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des formes emblématiques | 8 | 46 | 11 | 22 | 613 | 925 | 461 | 37 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
L’apparition au 11e s. (classe E) de l’oule à lèvre en bandeau, du pichet de forme allongé parfois muni d’un petit bec pincé et de faible capacité, enfin de la cruche plus volumineuse et globulaire avec un bec tubulaire traduit une vraie rupture typo-fonctionnelle avec la période précédente. Ces formes emblématiques se généralisent et pour certaines perdurent jusqu’à la période moderne (classes F et G1).
P0-33 : À la fin du 13e s., s'opère progessivement le remplacement des pots sans anse à lèvre en bandeau (oules) par des pots munis d'une anse latérale (coquemars)
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des pots sans anse sauf de type oule | 270 | 672 | 668 | 750 | 744 | 27 | 0 | 0 |
Effectif des pots de type oule | 0 | 2 | 0 | 21 | 424 | 188 | 32 | 1 |
Effectif des pots avec anse de type coquemar | 0 | 3 | 0 | 0 | 21 | 155 | 1797 | 158 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
Les résultats traduisent très clairement le passage progressif des pots sans anse, ici pour les plus récents de type oule aux pots avec anse de type coquemar à la fin du 13e s. (classes D et début classe E)
P0-34 : Quelques récipients typés fonctionnellement sont des indices d'une évolution des pratiques de table amorcée timidement à la fin du 13e s.
Période | Lèchefrite | Albarello | Réchaud | Tonnelet |
Période 1 (5a-7c) | 0 | 0 | 0 | 0 |
Période 2 (7d-10c) | 0 | 0 | 0 | 0 |
Période 3 (10d-12d) | 0 | 0 | 0 | 0 |
Période 4 (13a-15b) | 50 | 0 | 2 | 0 |
Période 5 (15c-16c) | 42 | 6 | 8 | 3 |
Période 6 (16d-19a) | 3 | 3 | 2 | 1 |
Quelques formes avec des fonctions particulières sont autant d’indices d’une évolution des pratiques de tables qui s'amorce timidement à la fin du 13e s., avec la présence encore marginale de quelques lèchefrites. Ce phénomène s'accentue au bas Moyen Âge pour atteindre un plein essor à la période moderne comme plus généralement dans la moitié Nord de la France.
P0-35 : L'usage prédominant de la glaçure mouchetée aux 13e et 14e s. apparait timidement dès le 11e s.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 | Total |
Effectif des productions glaçurées mouchetées | 0 | 1 | 0 | 0 | 73 | 451 | 165 | 2 | 692 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 | 19 323 |
Les productions avec une glaçure mouchetée sont majoritairement représentées en classe F et surtout dans la seconde partie de cette classe datable des 13e et 14e s. Ce résultat s’observe : (i) dans la distribution de ces productions par rapport à leur effectif total (451/692 individus, soit 65 %), (ii) dans la forte part des productions avec glaçure mouchetée de la classe F (451/2 884, soit environ 15 %) comparée aux autres classes. On remarque que ce type de glaçure apparaît timidement à la fin de la classe E dès le 11e s. pour disparaître au début de la classe G1 au 15e s.
P0-36 : À partir du 13e s., les décors d’impression cèdent progressivement la place aux décors d’adjonction.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Applique figurative | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 51 | 4 | 1 |
Bande | 0 | 0 | 0 | 8 | 3 | 13 | 4 | 0 |
Bande digitée | 0 | 1 | 0 | 0 | 17 | 31 | 98 | 0 |
Barbotine | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7 | 24 | 0 |
Cordon | 0 | 16 | 0 | 1 | 16 | 25 | 12 | 10 |
Pastille | 0 | 4 | 0 | 1 | 11 | 32 | 7 | 0 |
Ecaille | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Estampille | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 | 1 | 0 |
Applique géométrique | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Classe | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Digité | 0 | 1 | 0 | 3 | 12 | 1 | 3 | 1 |
Guillochis | 32 | 6 | 0 | 0 | 8 | 5 | 0 | 0 |
Poinçon | 17 | 12 | 1 | 3 | 5 | 4 | 1 | 1 |
Repoussé | 0 | 1 | 0 | 87 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Molette | 82 | 212 | 190 | 87 | 45 | 120 | 4 | 0 |
Classe | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des décors d’incision | 14 | 10 | 9 | 5 | 12 | 26 | 15 | 21 |
Le basculement des décors d’impression comme les molettes, guillochis, poinçons, en partie estampilles ou repoussés dont digités au profit des décors d’adjonction, d’ajout de matière, tels que les bandes appliquées, écailles, pastilles, cordons, appliques moulées, barbotine se fait à la charnière entre les classes E et F. Autrement dit, le passage au décor d’adjonction qui se fait progressivement à partir du 13e s., atteste un changement important non seulement de technique mais de style décoratif.
P0-37 : Les pots non tournés à fonds bombés n'existent pas dans le BLM hormis à l'extrême sud-est dans le Berry entre la fin du 12e et le 15e s.
Bourges et Mehun sur Yèvre (Site 3 ; 184 ; 185) : Période 12c-14a | |||
Formes de pots | Types de fonds | Nombre | Part de chaque type de fond |
pot 2-(25-26) | bombé | 69 | 25 % |
pot 12-(10-11-12) | plat | 183 | 75 % |
pot 4-6 | 21 | ||
Total | 273 | 100 % |
Les fonds bombés associés à 25 % des pots exhumés des sites berrichons, inexistants quelle que soit la période ailleurs dans le BLM, sont fréquents jusqu’au 14e s. plus au sud dans le Massif Central (Guyot 2004). De tels indices montrent que le faciès céramique berrichon est à l’interface entre plusieurs régions reflétant la position limitrophe de cet espace par rapport au centre de gravité du BLM.
Les pots à cuire mis au jour à Bourges sont pour partie non tournés et à fonds bombés encore jusqu’au 14e s., caractéristique inexistante pour la première et disparue depuis le haut Moyen Âge pour la seconde dans le reste du BLM (Monnet 1999 : 90-95, 157 ; Finet 2013 : 85-86, Guyot 2004, Notice 5.1). Les pots à fonds bombés non tournés associés ici à 25 % des pots exhumés des sites berrichons se retrouvent également dans le Bourbonnais et plus généralement dans le Massif Central (Guyot 2004 ; Gaime et al. 2011 : 116). De tels indices montrent que le faciès céramique du Haut Berry, à l’interface entre plusieurs régions, reflète la position limitrophe de cet espace par rapport au centre de gravité du BLM.
P0-38 : A l'extrême nord-est du BLM à Artenay, les productions montrent qu'un passage du blanc-beige à l'ocre-rouge s'opère au 13e ou au début du 14e s.
Artenay (La route de Patay) | Ensemble 27.03 (datation 10b-12a) | Ensemble 27.04 (datation 12a-b) | Ensemble 27.05 (datation 13a-14d) |
Effectif et part des productions ocre-rouge | 53 | 124 | 23 |
Effectif et part des productions blanc-beige | 357 | 294 | 7 |
Autres productions | 5 | 0 | 0 |
Effectif total en NMI | 415 | 418 | 30 |
Bien que les effectifs des deux ensembles du site d’Artenay soient inégaux, le passage du blanc-beige à l’ocre-rouge révélé par une inversion des proportions d’un ensemble à l’autre, semble se faire dans le courant du 13e ou au début du 14e s.
P0-39 : A l'extrême nord-est du BLM, à Chartres, les productions de couleur ocre-rouge prédominent du 11e au 15e s. alors que celles de couleur blanc-beige toujours minoritaires régressent fortement à partir du 13e s.
Chartres (Site Fulbert) | Ensemble 175.01 (datation 11a-12d) | Ensemble 175.02 (datation 13a-15d) |
Effectif et part des productions ocre-rouge | 252 | 159 |
Effectif et part des productions blanc-beige | 196 | 22 |
Autres productions | 0 | 2 |
Effectif total en NMI | 448 | 183 |
L’usage des productions de couleur ocre-rouge s'accroît entre le 11e et le 15e s. Le taux de récipients de couleur ocre-rouge passent de 56 % à 87 % dans le courant du 13e s. tendance identique à celle observée dans la partie nord-est du BLM.
P0-40 : C'est à partir du 13e s., que la limite nord du BLM est bien marquée par l'aire culturelle des céramiques à oeil de perdrix lavalloises.
La limite sud-ouest de diffusion de la céramique dite à « œil de perdrix » produite dans la région lavalloise au bas Moyen Âge est la Sarthe avec la présence de mortiers attestée jusqu’au Mans (Bucur et al. 1984 ; Husi 2003c : 83-84 ; Moreau, Naveau 2021 ; Noël 2021a : 192, 201). Ces productions ne se retrouvent jamais dans le BLM sauf dans sa limite ouest à Angers (site 42 ; 43 ; 44).
P0-41 : Dans le Berry, à l'extrême sud-est, les productions noires en post-cuisson réductrice perdurent au moins jusqu'au 14e s. alors qu'elles ont disparu partout ailleurs dans le BLM depuis le haut Moyen Âge.
Bourges et Mehun sur Yèvre (Site 3 ; 184 ; 185) (datation 12c-14a) | ||
Ville site | NMI | Part pour chaque atmosphère de cuisson |
Post-cuisson oxydante (blanc à rouge) | 966 | 89 % |
Post-cuisson réductrice (gris/noir) (bou17ao et 17p) | 122 | 11 % |
Total | 1 088 | 100 % |
Bien qu’elles restent minoritaires, les productions en post-cuisson réductrices représentent encore 11 % des récipients au 14e s. alors qu’elles ont disparu dans le reste du BLM depuis cinq siècles. Cet usage encore bien présent plus au sud en Auvergne traduit une fois de plus le rôle de limite sud-est du BLM joué par le Berry (Guyot 2004).
P0-42 : Dans le Berry, à l'extrême sud-est du BLM, la zone de contact entre usage tardif de la post-cuisson réductrice au sud et absence de cet usage au nord se situe entre Bourges et Mehun-sur-Yèvre.
Bourges et Mehun sur Yèvre (Site 3 + 184+185) (datation 12c-14a) | |||
Ville site | Réductrice (gris-noir) en NMI | Oxydante (blanc à rouge) en NMI | Part réductrice par ville |
Bourges (site 3 ; 184) | 117 | 722 | 14 % |
Mehun-sur-Yèvre (site 185) | 5 | 366 | 1 % |
L’existence de faciès céramiques quelque peu divergents entre Bourges et Mehun-sur-Yèvre s’observe par une présence non négligeable de récipients en post-cuisson réduction à Bourges (14 %) alors qu’ils sont quasi-absents à Mehun-sur-Yèvre (1 %). Cette opposition peut s’interpréter comme indice d’une limite entre ces deux villes, l’une Mehun-sur-Yèvre plus au nord encore bien intégrée à l’espace Loire alors que Bourges plus au sud se situant déjà aux marches du BLM en relation avec le bourbonnais et plus largement le massif central (Guyot 2004).
Plus à l’ouest aux marches des étangs de la Brenne, la récente découvert d’un atelier à Lureuil dans l’Indre datable du 14e s. n’a révélé que des récipients, dont des pots à cuire, de couleur claire (Bouillon 2021 : 78 ; 79 et 89). Cette découverte vient confirmer pour cette partie sud du BLM que l’usage d’une post-cuisson réductrice reste circonscrite à l’extrême sud-est, tournée vers l’Auvergne.
P0-43 : L'usage marginal de l'engobe sous glaçure n'existe que dans le Berry, à l'extrême sud-est du BLM et uniquement aux 12e et 13e s.
Bourges et Mehun sur Yèvre (Site 3 + 184+185) (datation 12c-14a) | |||
Ville site | Engobe sous glaçure (bou7x et my7x) en NMI | Corpus total par ville en NMI | Part des récipients engobés sous glaçure (NMI) |
Bourges (site 3 ; 184) | 5 | 366 | 1,3 % |
Mehun-sur-Yèvre (site 185) | 5 | 722 | 0,6 % |
L’usage même marginal de l’engobe sous glaçure dans le Berry, inexistant le long de la Loire, conforte l’idée d’une position excentrée du Berry au sein du BLM. Cette constatation est d’autant plus vraie que cette technique est largement utilisée plus au sud notamment dans le Lyonnais (Horry 2015).
P0-44 : Dans le Poitou, à l'extrême sud-ouest du BLM, les productions locales très micacées perdurent jusqu'à la période moderne à la différence de celles de la vallée de la Loire disparues depuis le haut Moyen Âge.
donnéesLes productions micacées, au travers de quelques groupes techniques parfois difficilement distinguables de ceux du haut Moyen Âge, perdurent jusqu’à la période moderne dans le Haut Poitou comme plus à l’ouest dans les Deux-Sèvres en Vendée et dans les Charentes (Grenouilleau 2018 : 488-490).
P0-45 : Aux 14e et 15e s., la vaisselle du Poitou à l'extrême sud-ouest du BLM se caractérise par des pichets avec de grands becs pontés.
Les pichets munis d’un grand bec ponté, aux 14e et 15e s. révèlent une tradition typologique bien établie dans le sud-ouest de la France, du Poitou à la Saintonge et à l’Angoumois (cf. planches chrono-typologiques pichets Haut-Poitou ; et sur ICERAMM pichet 15 : et pichet 16) (Hugoniot 2002 : 83-114 ; Véquaud 2003a : 76-77 ; Testard 2014 : 163-165)
P0-46 : À partir du 15e s., l'éventail typo-fonctionnel des récipients s'accroît.
Période | Pot | Marmite | Poële | Poëlon | Lèchefrite | Terrine | Mortier | Couvre-feu | Couvercle | Cruche | Pichet | Bouteille | Gobelet | Tasse | Bol | Plat | Coupe | Albarello | Assiette | Réchaud | Gourde | Tonnelet | Eventail formes | Part des formes présentes/eventail total des formes |
Période 1 (5a-7c) | P | Abs | P | Abs | Abs | Abs | P | Abs | P | P | P | P | P | Abs | P | P | P | Abs | Abs | Abs | P | Abs | 12 | 55 % (12/22) |
Période 2 (7d-10c) | P | Abs | Abs | P | Abs | P | P | P | P | P | P | P | P | P | P | P | P | Abs | Abs | Abs | P | Abs | 15 | 68 % (15/22) |
Période 3 (10d-12d) | P | Abs | P | Abs | Abs | Abs | P | P | P | P | P | P | P | P | Abs | P | P | Abs | Abs | Abs | P | Abs | 13 | 59 % (13/22) |
Période 4 (13a-15b) | P | P | P | P | P | Abs | P | Abs | P | P | P | P | P | P | Abs | P | P | Abs | P | P | P | Abs | 17 | 77 % (17/22) |
Période 5 (15c-16c) | P | P | P | Abs | P | P | P | Abs | P | P | P | P | P | P | Abs | P | P | P | P | P | P | P | 19 | 86 % (19/22) |
Période 6 (16d-19a) | P | P | P | Abs | P | P | Abs | Abs | P | P | P | P | P | P | Abs | P | P | P | P | P | P | P | 18 | 82 % (18/22) |
L’accroissement de l’éventail des principales formes est continu du 6e au 19e s. avec une accélération à partir du 15e s. Elles représentent alors, et jusqu’au 19e s., plus de 80 % de l’ensemble des formes inventoriées pour le BLM, toutes périodes confondues.
P0-47 : C'est à la fin du 15e s. que réapparait l'usage régulier des formes ouvertes dans la vaisselle en terre cuite après une quasi-disparition durant la période médiévale.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des formes ouvertes | 213 | 81 | 103 | 49 | 38 | 55 | 340 | 104 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
Après une longue période de quasi-absence des formes ouvertes, elles prennent à nouveau une place non négligeable dans la vaisselle en terre cuite à partir de la fin du 15e s. (classe F)
P0-48 : À la fin du 15e s., les décors d'adjonction ont totalement remplacé les décors d'impression à l'exception de l'estampage.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Applique figurative | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 51 | 4 | 1 |
Bande | 0 | 0 | 0 | 8 | 3 | 13 | 4 | 0 |
Bande digitée | 0 | 1 | 0 | 0 | 17 | 31 | 98 | 0 |
Barbotine | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7 | 24 | 0 |
Cordon | 0 | 16 | 0 | 1 | 16 | 25 | 12 | 10 |
Pastille | 0 | 4 | 0 | 1 | 11 | 32 | 7 | 0 |
Ecaille | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Estampille | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 | 1 | 0 |
Applique géométrique | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Classe | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Digité | 0 | 1 | 0 | 3 | 12 | 1 | 3 | 1 |
Guillochis | 32 | 6 | 0 | 0 | 8 | 5 | 0 | 0 |
Poinçon | 17 | 12 | 1 | 3 | 5 | 4 | 1 | 1 |
Repoussé | 0 | 1 | 0 | 87 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Molette | 82 | 212 | 190 | 87 | 45 | 120 | 4 | 0 |
Classe | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des décors d’incision | 14 | 10 | 9 | 5 | 12 | 26 | 15 | 21 |
Les décors d’adjonction, d’ajout de matière, tels que les bandes appliquées, écailles, pastilles, cordons, appliques moulées, barbotine ont totalement remplacés les décors d’impression comme les molettes, guillochis, poinçons, en partie estampilles ou repoussés dont digités en classe G1. Autrement dit, exception faite de l’impression par estampage, les décors réalisés par ajout de matière sont omniprésents sont à la fin du 15e s. et durant le 16e s.
P0-49 : À la fin du 15e s., est attesté l'usage exclusif des pots avec anse aussi nommés coquemar.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des pots sans anse sauf de type oule | 270 | 672 | 668 | 750 | 744 | 27 | 0 | 0 |
Effectif des pots de type oule | 0 | 2 | 0 | 21 | 424 | 188 | 32 | 1 |
Effectif des pots avec anse de type coquemar | 0 | 3 | 0 | 0 | 21 | 155 | 1 797 | 158 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
Les multiples variantes de pots avec une ou plusieurs anses latérales deviennent la forme exclusive de pots à partir de la fin du 15e s (classe F).
P0-50 : À la fin du 15e s., se généralise l'usage de la glaçure couvrante monochrome et épaisse tendance qui s'intensifie durant la période moderne.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 | Total |
Effectif des productions glaçurées monochromes | 1 | 26 | 0 | 21 | 125 | 171 | 824 | 197 | 1 365 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 | 19 323 |
Les productions avec une glaçure monochrome couvrante sont majoritairement représentées en classes G1 et G2 postérieures à la fin du 15e s. Les résultats divergent d’une classe à l’autre suivant que l’on observe : (i) la distribution de ces productions par rapport à leur effectif total dont la part est plus importante pour la classe G1 (824/1365 individus, 60 %) que pour la classe G2 (197/1365 individus, 14 %), (ii) la part des productions avec glaçure sur l’effectif total de la classe en question avec pour la classe G1 un taux d’environ 19 % (824/4445 individus) qui passe à 38 % pour la classe G2 (197/524 individus). Malgré cette divergence, la prédominance de ces productions à l’époque moderne est attestée notamment en comparant ces chiffres avec ceux de la classe F antérieure à la fin du 15e s. dont la part de glaçurées sur l’effectif total de la classe F ne dépasse pas 6 % (171/2884 individus).
P0-51 : Alors qu'elle apparait dans le courant du 15e s. l'usage de la vaisselle en grès s'accroît fortement à partir du 17e s.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif de la vaisselle en grès | 0 | 0 | 0 | 0 | 4 | 22 | 64 | 86 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Part sur effectif total | 0 % | 0 % | 0 % | 0 % | 0,1 % | 0,7 % | 1,4 % | 16,5 % |
Bien que toujours minoritaire, c’est dans le courant du 15e s. (classe G1) mais surtout à partir du 17e s. (Classe G2) que s’intensifie l’usage de la vaisselle en grès dans le BLM. En effet, la part de ces récipients ne dépasse pas 1,5 % aux 15e et 16e s. pour atteindre 16,5 % au 17e s.
P0-52 : La faïence fait son apparition dans la vaisselle de table à la fin du 17e s.
Lieu | N° ensemble | Fonction | Forme récipients | Nombre d'individus | Datation |
Tours | 177.02 | Table et service | plat | 1 | 15b-16a |
Tours | 18.06 | Table et service | assiette | 1 | 15d-16c |
Tours | 18.06 | Table et service | couvercle | 1 | 15d-16c |
Tours | 180.02 | Table et service | pichet | 1 | 17a-17c |
Asnières-sur-Vègre | 47.01 | Table et service | assiette | 2 | 18a-19d |
Tours | 18.07 | Table et service | assiette | 3 | 18b-18d |
Tours | 18.07 | Aisance | pot de chambre | 1 | 18b-18d |
Tours | 18.07 | Table et service | tasse | 1 | 18b-18d |
Vendôme | 183.06 | Table et service | assiette | 1 | 18b-19d |
Vendôme | 183.06 | Table et service | plat | 1 | 18b-19d |
Tours | 12.01 | Table et service | assiette | 11 | 18c-18d |
Tours | 12.01 | Aisance | pot de chambre | 3 | 18c-18d |
Tours | 12.01 | Table et service | tasse | 1 | 18c-18d |
Bien que très marginale, les récipients en faïence essentiellement de table (assiettes et plats) n’apparaissent en nombre significatif qu’à la fin du 17e s. A Tours, leur usage devient important aux 18e et 19e s. avec le développement des faïenceries locales, notamment dans la commune de Saint-Pierre-des-Corps (notice Site Saint-Libert).
P0-53 : En Touraine et Haut Poitou, partie sud-ouest du BLM, les productions de couleur blanc-beige et ocre-rouge sont représentées à part égale à partir de la fin du 15e s.
Période | Couleur | NMI | Part par couleur et par période |
Période 4 (13a-15b) | blanc-rose | 1 868 | 70 % |
rouge | 823 | 30 % | |
Total période 4 | 2 691 | 100 % | |
Période 5 (15c-16c) | blanc-rose | 1 938 | 48 % |
rouge | 2 104 | 52 % | |
Total période 5 | 4 042 | 100 % |
Alors que le blanc-beige dominait depuis le haut Moyen Âge, il faut attendre la fin du 15e s. et surtout le 16e s. pour que les productions blanc-beige et ocre-rouge soient à part égale dans la partie sud-ouest du BLM, seul espace ayant fourni des données suffisantes pour observer cette tendance. L’importance prise par le grès puis la faïence, ainsi que la faiblesse des données, rendent la comparaison peu fiable à partir du 17e s.
P0-54 : Aux marches nord du BLM, comme à Chartres les productions de couleur ocre-rouge disparaissent dans le courant du 15e s. alors qu'elles étaient jusqu'alors majoritaires.
Chartres (Site Fulbert) | Ensemble 175.01 et 175.02 (datation 11a-15d) | Ensemble 175.03 (datation 15a-16d) |
Effectif et part des productions ocre-rouge | 411 (65 %) | 37 (17 %) |
Effectif et part des productions blanc-beige | 218 (35 %) | 137 (63 %) |
Autres productions | 2 (<1 %) | 44 (20 %) |
Effectif total en NMI | 631 | 218 |
Les taux de productions de couleur ocre-rouge et blanc beige s’inversent certainement à la fin du 15e ou au début du 16e s. avec des taux blanc-beige / ocre-rouge qui passent respectivement de 35 % à 63 % pour les premiers et de 65 % à 17 % pour les seconds. Ici, comme plus généralement dans la partie nord-est du BLM, l’usage majoritaire des productions de couleur ocre-rouge observable jusqu’au 15e s. (cf. Section 1 : P0-39) disparaît à l’époque moderne.
P0-55 : Quelle que soit la période, les formes de récipients emblématiques de l'Europe du Nord-Ouest sont localement bien représentées dans le BLM.
Formes emblématiques/Périodes | Période 1 (5a-7c) | Période 2 (7d-10c) | Période 3 (10d-12d) | Période 4 (13a-15b) | Période 5 (15c-16c) | Période 6 (16d-19a) |
Pots sans anse avec une lèvre en crosse (pots 2d et 2f) ou pot de forme générale carénée (pot 19) | 49 % (659/1 340) | |||||
Coupes carénées (coupe 6) | 9 % (127/1 340) | |||||
Pots sans anse avec une lèvre en gouttière (pot 2g) ou à inflexion externe rectangulaire (pot 2a) | 35 % (1981/5 631) | |||||
Cruche à bec ponté (cruche 3) | 10 % (583/5 631) | |||||
Coupe à collerette (coupe 8) | 3 % (163/5 631) | |||||
Pots sans anse avec une lèvre en bandeau (pot 2b) | 37 % (590/1 613) | |||||
Cruche à bec tubulaire (cruche 1) | 7 % (106/1 613) | |||||
Pichet de forme allongée (Pichet 1) ou ovoïde un col droit et annelée (Pichet 8) | 21 % (465/2 247) | |||||
Pots munis d'une anse latérale (coquemars) ici sans col avec une lèvre triangulaire (Pot 11a) | 5 % (107/2 247) | |||||
Lèchefrite | 2 % (40/2 247) | |||||
Poêle/Poêlon | 2 % (35/2 247) | |||||
Pots munis d'une anse latérale (coquemars) avec différentes variantes de lèvres (Pots 13 et 12a) | 55 % (1484/2 706) | |||||
Couvercles | 4 % (110/2 706) | |||||
Lèchefrite | 2 % (52/2 706) | |||||
Poêle/Poêlon | 1 % (35/2 706) | |||||
Réchaud | 0,3 % (8/2 706) | |||||
Pots munis d'une anse latérale (coquemars), parfois de pieds tripodes, sans col avec une lèvre à profil concave (Pots 11b-c-d-e) | 20 % (62/312) | |||||
Plat/Jatte sans anse de forme tronconique (Plat 2) | 17 % (52/312) | |||||
Part des formes emblématiques par période | 58 % | 48 % | 44 % | 30 % | 62 % | 37 % |
Part moyenne des formes emblématiques | 46,5 % (entre 30 % et 62 %) |
A l’échelle de l’Europe du nord-ouest, certaines formes de récipients, par leur prégnance ou leur originalité, symbolisent les grandes périodes du haut Moyen Âge à la fin de l’époque moderne. Toutes ces formes n’apparaissent pas obligatoirement ici, mais l’importance de leur représentation traduit la forte intégration du BLM à ce vaste espace culturel européen. Bien qu’il existe des disparités entre périodes, de 30 % en période 4 à 62 % en période 5, ces formes emblématiques représentent en moyenne plus de 46 % de la totalité de vaisselle toutes périodes confondues.
P0-56 : Quelle que soit la période, les changements de registres décoratifs s'inscrivent dans la mouvance de ceux de l'Europe du Nord-Ouest.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Applique figurative | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 51 | 4 | 1 |
Bande | 0 | 0 | 0 | 8 | 3 | 13 | 4 | 0 |
Bande digitée | 0 | 1 | 0 | 0 | 17 | 31 | 98 | 0 |
Barbotine | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7 | 24 | 0 |
Cordon | 0 | 16 | 0 | 1 | 16 | 25 | 12 | 10 |
Pastille | 0 | 4 | 0 | 1 | 11 | 32 | 7 | 0 |
Ecaille | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Estampille | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 | 1 | 0 |
Applique géométrique | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Classe | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Digité | 0 | 1 | 0 | 3 | 12 | 1 | 3 | 1 |
Guillochis | 32 | 6 | 0 | 0 | 8 | 5 | 0 | 0 |
Poinçon | 17 | 12 | 1 | 3 | 5 | 4 | 1 | 1 |
Repoussé | 0 | 1 | 0 | 87 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Molette | 82 | 212 | 190 | 87 | 45 | 120 | 4 | 0 |
Classe | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif des décors d’incision | 14 | 10 | 9 | 5 | 12 | 26 | 15 | 21 |
L’évolution générale dans le temps long des techniques et des styles décoratifs dans le BLM s’inscrit dans la mouvance de celle de l’Europe du Nord-Ouest.
Alors que les décors d’impression correspondant aux molettes, poinçons, guillochis, décors repoussés et digités sont fortement prisés jusqu’au 12e s. (classes A à D/E), la mode est ensuite aux décors d’adjonction parfois associés au même récipient surtout à partir du 13e s. imbriquant bandes appliquées, pastillage, décors figuratifs réalisés à la barbotine ou décors moulés sous glaçure (classes E à G1). Bien que les incisions soient régulièrement présentes, elles restent minoritaires jusqu’au 17e s. ; il faut pourtant tenir compte d’un double effet de sources lié à la faiblesse du corpus (classe G2) et à l’usage fréquent de ce décor sur les récipients en grès majoritaires dans le BLM à la fin de l’époque moderne.
*N’ont pas été pris en compte ici : (i) les peintures et les engobes lissés ou avec polissage qui font l’objet d’autres propositions (P0) ; (ii) les faïences qui restent très marginales avant le 18e s.
P0-57 : Toutes périodes confondues, la vaisselle ostentatoire est liée au service de la table, surtout des liquides, possiblement à la pharmacopée pour les périodes récentes, à l'instar des pratiques de l'Europe Nord-Ouest.
Fonction | Table | Préparation | Cuisson conservation | Autre | |||||||
Forme générique | Coupe | Cruche | Pichet | Bouteille | Mortier | Pot | couvercle | Lavabo | Pique-fleurs | Gourde | Vase Reserve |
Décor d'impression (molette imbriquant au moins 2 registres/poinçon) | 11 | 16 | 17 | 0 | 0 | 53 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Décor d'adjonction imbriquant au moins 2 techniques (glaçure/barbotine/pastillage/figuratif) | 0 | 3 | 38 | 0 | 53 | 1 | 0 | 1 | 1 | 0 | 1 |
Décor de peinture-engobe (bandes et couvrante) | 2 | 184 | 17 | 1 | 0 | 22 | 1 | 0 | 0 | 2 | 0 |
Effectif total par forme | 13 | 203 | 72 | 1 | 53 | 76 | 2 | 1 | 1 | 2 | 1 |
Représentation des différentes formes du service de table | 4,5 % | 70,2 % | 24,9 % | 0,3 % | |||||||
Effectif total par fonction | 289 | 53 | 76 | 7 | |||||||
Représentation des différentes fonctions | 68 % | 12 % | 18 % | 2 % |
En partant des décors alliant complexité et/ou simple attrait visuel pour construire le corpus de récipients ostentatoires, la vaisselle de table, notamment du service des liquides, domine largement. Elle représente 68 % du corpus contre 18 % pour la cuisson ou la conservation et 12 % pour la préparation. En outre, l’aspect ostentatoire des pots à cuire ou à conserve ne concerne que les décors techniquement les plus simples d’impression ou de peinture ; ceux réalisés par adjonction de matière, engobe et glaçure, parfois polychromes, pouvant imposer plusieurs cuissons à la fabrication, sont des pichets et des cruches utilisés pour le service de l’eau ou du vin à table. Quelques récipients du bas Moyen Âge ou de l’époque moderne pouvaient servir à la pharmacopée lorsqu’ils sont découverts sur des sites d’accueil notamment des malades (Hôtel-Dieu, Hôtellerie).
P0-58 : L'usage des grandes cruches peintes engobées ou glaçurées produites dans le BLM à la fin du haut Moyen Âge est associé à la consommation du vin, comme partout dans l'empire carolingien.
L’importance prise par les cruches peintes et glaçurées dans l’Europe du Nord-Ouest, mais également plus à l’est entre le 8e et la fin du 10e s. (Section 1 : P0-17 ; Section 1 : P0-18 ; Section 1 : P0-19), en relation avec l’expansion de l’empire carolingien, est dès les années 60 associée au commerce du vin (Hurst 1969 ; Hodges 1977). L’approche diffusionniste fondée sur des produits qui auraient inondés ce vaste espace à partir de quelques ateliers importants comme ceux de Pingsdorf, près de Bonn en Allemagne (Keller 1995) est maintenant abandonnée. En effet, l’accroissement des fouilles notamment depuis les années 90 a montré que ces cruches, très fréquentes, sont produites localement. Plus que les cruches elles-mêmes, ce sont les techniques décoratives qui se transmettent révélant que l’usage de tels récipients ostentatoires, du tonneau à la table, était certainement fort apprécié (Husi 2010).
P0-59 : Au 16e s., le choix des techniques décoratives des récipients locaux est influencé par des productions luxueuses plus lointaines.
Certains pichets et cruches des 16e s. et début 17e s. issus de contextes domestiques de Tours sont entièrement estampillées et décorés de médaillons moulés et glaçurés représentant généralement, mais pas seulement, des scènes religieuses (ici fuite en Egypte, symboles des évangélistes, du Christ par le cerf…). Ces récipients sont produits localement, la meilleure preuve venant de la découverte dans le comblement de four d’un atelier de Tours d’un médaillon représentant le taureau de Saint-Luc ayant subi une première cuisson sans glaçure (dégourdi), rejeté avant une seconde cuisson de fixation de la glaçure ; sur le même site, on note également la présence d’un visage humain (dégourdi et raté de cuisson glaçuré). Ces récipients de table s’inspirent de décors chargés prisés au 16e s. et 17e s. à l’instar de productions plus prestigieuses comme les grès bleus de la Puisaye (Bleu de Puisaye) ou les récipients émaillés à la mode de Bernard Palissy.
P0-60 : À partir de la fin du 15e s., une forte présence de récipients d'emballage exogènes utilisés pour le beurre est attestée dans le BLM.
donnéesClasse | A1 | A2 | B | C | D | E | F1 | F2 |
Effectif des pots servant d’emballage | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 3 | 71 | 17 |
Effectif total en NTI | 593 | 960 | 1 197 | 1 201 | 1 861 | 1 223 | 3 291 | 379 |
C’est à partir de la fin du 14e mais surtout du 15e s. que les pots d’emballage issus des ateliers normands du Domfrontais et de la région lavalloise (Mayenne) apparaissent dans le BLM (fin de la classe E ; début de la classe F1). La présence de ces pots, source indirecte du commerce du beurre, ne fait que croître à partir de la fin du 15e s. dans le BLM (classe F1) comme plus généralement dans l’Ouest de la France, puis semble dans notre cas diminuer à partir du 17e s. (classe F2) (Chapelot 1987 : 171).
P0-61 : À partir du milieu du 17e s. une présence de formes à sucre est attestée dans la moyenne et basse vallée de la Loire.
Pour l’espace Loire, les aires de production orléanaise et nantaise de céramique de raffinage du sucre apparaissent au milieu du 17e s. leur présence s’intensifiant jusqu’au 19e s. (Pauly dir. 2020 : 10-11).
P0-62 : Alors que les ateliers lavallois et normands produisent un large éventail de vaisselles, ne sont retrouvés dans le BLM que des emballages.
Zone atelier (hors BLM) | Récipient dans les sites du BLM | Groupe technique | Effectif NTI |
Domfrontais (Normandie) | pot 1 | 19c | 81 |
Lavallois (Mayenne) | pot 6 | 10a | 10 |
Total | 91 |
Site | Origine | Récipient | Fonction | Groupe technique | Effectif NTI |
Sainte-Suzanne | Domfrontais | assiette | service | 19c | 1 |
Sainte-Suzanne | Domfrontais | pot 2 | conserve ? | 19c | 1 |
Sainte-Suzanne | Domfrontais | pot 6a | emballage | 19c | 1 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | lèchefrite | culinaire | 10a | 1 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 2a | culinaire/conserve | 10a | 2 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 2b | culinaire/conserve | 10a | 1 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 2c | culinaire/conserve | 10a | 2 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 2g | culinaire/conserve | 10a | 1 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 3c | culinaire/conserve | 10a | 1 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 4 | culinaire/conserve | 10a | 1 |
Sainte-Suzanne | Lavalloise | pot 6 | Emballage | 10a | 22 |
Seuls les pots normands du Domfrontais et lavallois (Mayenne) servant au transport du beurre, au nombre de 91, apparaissent dans les sites domestiques du BLM alors que ces ateliers produisent une plus large gamme de vaisselle bien présente dans les sites domestiques de villes proches de leurs aires d’influence comme Caen ou Laval (Bucur et al. 1984 ; Dufournier et Fajal 1995 ; Bocquet-Liénard et al. 2011). C’est également le cas ici pour le site de Sainte Suzanne en Mayenne avec un éventail de formes diversifié attribuable à d’autres fonction que celle d’emballage.
P0-63 : Alors que les ateliers situés aux marches du BLM produisent les formes courantes du bas Moyen Âge, seuls les récipients liés au service des liquides sont exportés le long de la Loire.
Forme récipient/Ville | Tours | Chinon | Rigny-Ussé | Angers |
Pichet (Saint-Jean-de-la-Motte) | 130 | 7 | 8 | 8 |
Coupe (Saint-Jean-de-la-Motte) | 10 | 0 | 0 | 4 |
Gobelet (Ligron) | 132 | 18 | 0 | 0 |
Forme récipient/Ville | Chartres | Artenay | Tours | Blois |
Pot | 142 | 8 | 0 | 0 |
Cruche | 1 | 0 | 0 | 0 |
Pichet | 60 | 0 | 4 | 6 |
Couvercle | 1 | 0 | 1 | 0 |
lampe | 1 | 0 | 1 | 0 |
Tasse | 0 | 0 | 0 | 3 |
L’éventail des récipients produits dans les ateliers de Saint-Jean-de-La-Motte et de Ligron en Sarthe aux 14e et 15e s. comprend des pots, des pichets des cruches, des tasses…, les formes courantes de l’époque, toutes mises au jour en grande quantité dans les fouilles du Mans situé dans la zone de chalandise de ces ateliers (Noël 2021a et 2021b ; Coffineau 2021). Les nombreux récipients provenant de ces centres de production découverts le long de la Loire se limitent aux principales formes liées au service des liquides probablement du vin, pichets, coupes et gobelets. Les pots à cuire ou à conserve n’appartenant pas au service de la table, ne pouvant donc servir par exemple de produits d’appel pour un vin importé, restent un approvisionnement local. La même analyse, mais dans une moindre mesure, peut être faite pour l’atelier de Dourdan en Essonne (Claude 2009). A Chartres et d’Artenay, proches de la zone de chalandise de l’atelier, ont été mis au jour une majorité de pots à cuire ou à conserve de Dourdan, alors que les rares récipients présents le long de la Loire se limitent presqu’exclusivement aux pichets et aux tasses (Husi 2003 a : 35, 45 ; Dalayeun et al. 2021).
P0-64 : Les ateliers lointains du Beauvaisis ou de la Puisaye n'exportent dans le BLM que certaines formes de vaisselle en grès, alors qu'ils produisent également des récipients en terre cuite glaçurée à la période moderne.
Zone atelier (hors BLM) | Récipients dans les sites du BLM | Groupe technique (grès) | NTI |
Beauvaisis | Coupe | 21d | 111 |
Beauvaisis | Gobelet | 21d | 6 |
Beauvaisis | Gourde | 21d | 5 |
Beauvaisis | Pichet | 21d | 1 |
Beauvaisis | Pot | 21d | 1 |
Puisaye | Pot à lait | 21c | 41 |
Puisaye | Pichet | 21c | 17 |
Puisaye | Bouteille | 21c | 2 |
Puisaye | Cruche ou pichet | 21c | 2 |
Puisaye | Gourde | 21c | 2 |
Puisaye | Plat | 21c | 2 |
Puisaye | Albarello | 21c | 1 |
Puisaye | Cruche | 21c | 1 |
Puisaye | Coupe | 21c | 1 |
Total | 193 |
La vaisselle du Beauvaisis mise au jour dans le BLM, toujours en grès, se limite aux petites coupes à vin et à quelques autres formes très marginales comme les gobelets ou les gourdes. En revanche, aucun récipient en terre cuite à décor gravé sur engobe ou à décor moulé, si fréquents dans les sites de consommations parisiens, n’a été mis au jour dans le BLM (Ravoire 1991 ; 2002 ; 2006). La même remarque peut être faite pour la vaisselle de la Puisaye, avec l’unique présence des récipients en grès et l’absence des terres cuites vernissées dans le BLM (Poulet 2000 : 249 ; 283 ; 287).
P0-65 : L'approvisionnement en vaisselle courante des principaux centres de consommation du BLM reste fortement local, ne dépassant guère 40km.
Villes et zones de chalandise des ateliers locaux | Pour la période retenue : effectif en NMI des groupes techniques attestés comme locaux issus des sites domestiques de la ville | Pour la période retenue : effectif en NMI des productions attestées comme exogènes issues des sites domestiques de la ville | Pour la période retenue : effectif total en NMI issus des sites domestiques de la ville | Pour la période retenue : part de productions attestées comme locales issues des sites domestiques de la ville | Pour la période retenue : part de productions attestées comme exogènes issues des sites domestiques de la ville | Incertitude sur une provenance probablement majoritairement locale (ateliers inconnus) |
Tours (Période 2 : 7d-10c) atelier Monts (Groupes techniques locaux to1f ; to1n) | 205 | 71 | 1 769 | 12 % | 4 % | 84 % |
Tours (Période 5 : 15c-16c) atelier Tours (Groupes techniques locaux to9b ; to7c ; to11d) | 1 622 | 134 | 3 563 | 46 % | 4 % | 50 % |
Orléans (Période 2 : 7d-10c) atelier Saran (Groupes techniques locaux sar8t ; sar8ad ; sar16b ; sar16c ; sar16j) | 609 | 16 | 634 | 96 % | 3 % | 1 % |
Chartres (Période 3 : 11a-12d) atelier Dourdan/Chartrain (Groupes techniques locaux : GT5b) | 252 | ? | 448 | 56 % | ? | 44 % |
Chartres (Période 4 : 13a-15d) atelier Dourdan/Chartrain (Groupes techniques locaux : GT5b) | 118 | ? | 181 | 65 % | ? | 35 % |
En ne fondant le raisonnement que sur les productions attestées par la présence d’ateliers, on constate que l’approvisionnement des principales villes du BLM ne dépasse guère une quarantaine de kilomètres. Cette distance correspond généralement à la zone de chalandise de la majorité des ateliers de poteries de terre cuite, hors du grès et de quelques productions luxueuses pouvant exporter en grande quantité à plus longue distance inexistantes dans le BLM. Les résultats sont convainquant à Orléans avec l’atelier de Saran (96 %) et à Chartres avec celui de Dourdan (56 % puis 65 %), les deux centres de productions à proximité des deux villes étant ici en position de monopole. Les résultats restent plus hypothétiques pour Tours où les sources d’approvisionnement sont plus diversifiées même si pour la période moderne deux ateliers locaux se partagent plus de 45 % du marché. En revanche, la lecture des données pour le haut Moyen Âge est plus compliquée, les productions attestées comme locales ne représentant que 12 % du corpus alors que l’origine de 84 % des productions, probablement en grande partie également locale, reste incertaine par l’absence d’ateliers connus. Une autre approche, à partir d’une modélisation archéo-statistique des données, a permis à l’instar des autres villes de circonscrire un espace économique d’une quarantaine de kilomètres autour de Tours pour le haut Moyen Âge (Bellanger et Husi 2012 ; Husi 2013 d : 222-228). Plus généralement, la prédominance d’un approvisionnement local est également attesté pour d’autres villes comme Paris ou Strasbourg (Hénigfeld et al. 2014).
P0-66 : La vaisselle en grès du Beauvaisis qui apparait dans le courant du 15e s. dans le BLM est progressivement remplacée par celle de la Puisaye au 17e s.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif de la vaisselle en grès de la Puisaye | 0 | 0 | 0 | 0 | 3 | 4 | 21 | 77 |
Effectif de la vaisselle en grès du Beauvaisis | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 17 | 32 | 2 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
Bien que minoritaire par rapport aux productions locales, la vaisselle en grès extrarégionale est importée d’abord des ateliers du Beauvais à partir de la fin du 15e mais surtout au 16e s. (classes E ; F ; G1), avant que ceux de la Puisaye s’emparent du marché à partir du 17e s. (classe G2).
P0-67 : Entre le 7e s. et la fin du 11e s., aucun témoin d'un approvisionnement en vaisselle extrarégionale n'est attesté dans le BLM.
donnéesClasse | A | B | C | D | E | F | G1 | G2 |
Effectif de la vaisselle extrarégionale | 46 | 0 | 0 | 0 | 100 | 241 | 116 | 141 |
Effectif total en NMI | 1 276 | 3 103 | 1 194 | 2 194 | 3 703 | 2 884 | 4 445 | 524 |
La courbe de distribution de densité traduit bien l’absence des vaisselles extrarégionales dans le BLM de la classe B à la fin de la classe E, c’est-à-dire du 7e s. à la fin du 11e s. Cette image traduit l’existence d’un commerce de la vaisselle dans le temps long rythmé entre ouverture vers l’extérieur et recentrage au sein du BLM : d’abord une ouverture résiduelle héritée de l’antiquité jusqu’au 7e s., avant un recentrage jusqu’au 12e s. suivi d’une réouverture qui perdure jusqu’au 19e s.
P0-68 : Entre le 5e et le milieu du 7e s., les flux commerciaux de vaisselles révèlent une partition du BLM entre l'Orléanais à l'est et les autres espaces plus à l'ouest.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
17k (supposé Touraine) | 146 | 16 | 0 | 4 | 2 | 0 | 0 | |||||
17t (supposé Touraine) | 80 | 10 | 0 | 6 | 1 | 0 | 0 | |||||
15a (supposé Touraine) | 183 | 1 | 0 | 1 | 1 | 0 | 0 | |||||
sar8t (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 10 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
sar8ad (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 43 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
sar16b (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 18 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
DSP (dérivées de sigillées Paléochrétiennes) | 28 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
Sigillée d’Argonne | 36 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
Analyse Factorielle des Correspondances
Classification Ascendante Hiérarchique
Les résultats de l’AFC montrent avec un taux d’inertie d’environ 95 % dès le premier axe une forte opposition entre, (i) à l’est, l’Orléanais associé aux productions de l’atelier de Saran en position de monopole pour cet espace ; (ii) à l’ouest, les autres espaces avec des flux de produits dont l’origine - bien que fortement présents en Touraine - n’est pas attestée par un atelier et se caractérisant par des céramiques non tournées, de texture grossière et très micacées (GT17k et 17t) ou tournée de texture plus fine, lissée et enfumée (GT15a).
Logiquement, cette opposition entre l’Orléanais à l’est et les autres espaces à l’ouest est confirmée par la CAH qui sépare les deux mêmes groupes (classes), bien visibles sur la dernière figure de synthèse des résultats avec la projection de la CAH sur l’AFC.
P0-69 : De la fin du 7e au milieu du 10e s., les flux commerciaux de vaisselles révèlent une partition du BLM en 3 groupes, nord-est, sud-ouest de la vallée de la Loire et Haut Poitou en lien avec la vallée de la Vienne.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain (Chartres) | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
11j (flux potentiels) | 5 | 0 | 6 | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | |||
2k (flux potentiels) | 10 | 0 | 0 | 0 | 18 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
11f (supposé Touraine) | 40 | 0 | 18 | 6 | 28 | 2 | 0 | 0 | 0 | |||
11h (supposé Touraine) | 26 | 0 | 0 | 0 | 2 | 4 | 0 | 0 | 0 | |||
to1n (atelier Monts, Touraine) | 111 | 0 | 6 | 0 | 1 | 32 | 0 | 0 | 0 | |||
1q (supposé vallée Vienne) | 6 | 0 | 0 | 0 | 2 | 18 | 0 | 0 | 0 | |||
to1f (atelier Monts, Touraine) | 350 | 0 | 0 | 1 | 26 | 75 | 11 | 6 | 0 | |||
8e (supposé Blésois) | 53 | 0 | 1 306 | 15 | 0 | 4 | 2 | 0 | 0 | |||
3h (supposé Blésois) | 2 | 0 | 228 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
sar8t (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 39 | 1 096 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | |||
sar8ad (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 0 | 2 672 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | |||
sar16b (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 0 | 166 | 0 | 0 | 11 | 0 | 0 | |||
sar16c (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 0 | 4 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
sar16j (atelier Saran, Orléanais) | 41 | 0 | 0 | 80 | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | |||
1r (supposé Haut-Poitou) | 0 | 0 | 3 | 0 | 32 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
Analyse Factorielle des Correspondances
Classification Ascendante Hiérarchique
Projection en 3 dimensions (trois premiers axes retenus) de la CAH sur l’AFC
Les résultats de l’AFC en tenant compte des trois premiers axes (projection en 3D avec un taux d’inertie proche de 95 %) opposent : (i) sur l’axe 1 l’Orléanais aux autres espaces traduisant la position de monopole exercée par l’atelier de Saran sur sa zone de chalandise ; (ii) sur l’axe 2, le Blésois et ses productions locales aux espaces plus à l’ouest, Touraine, Confluence LVI, Haut Poitou fortement centrées sur des groupes techniques glaçurées (GT2k et les GT11) ; (iii) sur l’axe 3, le Haut Poitou à la partie est du BLM.
La CAH, comme sa projection en 3D sur l’AFC, précise les résultats avec une partition en trois classes : (i) une première, la plus forte, entre le Haut Poitou et tous les autres sites globalement centrés sur la vallée de la Loire ; (ii) une seconde oppose, en aval de la Loire, Touraine, Confluence LVI et marginalement Nord Deux-Sèvres (supplémentaires) aux Blésois, Orléanais et Vallée du Loir situés plus en amont. Autrement dit, cette image traduit une plus grande proximité statistique des espaces situés le long de la Loire.
P0-70 : De la fin 10e à la fin du 12e s., les flux commerciaux de vaisselles rélèvent une partition en 3 groupes qui se répartissent d'amont en aval du BLM.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
1L (flux potentiels) | 113 | 0 | 0 | 0 | 31 | 8 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | |
2k (flux potentiels) | 23 | 0 | 0 | 0 | 1 | 3 | 0 | 0 | 0 | 1 | 0 | |
5b (atelier Dourdan, Essonne) | 3 | 0 | 0 | 88 | 0 | 0 | 0 | 252 | 0 | 0 | 0 | |
8e (supposé Blésois) | 18 | 0 | 251 | 3 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | |
8f (supposé Touraine) | 313 | 0 | 0 | 0 | 0 | 20 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
Analyse Factorielle des Correspondances
Classification Ascendante Hiérarchique
Les résultats de l’AFC montrent avec un taux d’inertie d’environ 93 % dès le deuxième axe une forte opposition entre, (i) à l’est, l’Orléanais et le Pays Chartrain associés aux productions rouges de l’atelier de Dourdan ou de type Dourdan (GT5b) fortement représentées pour cet espace ; (ii) au centre, le Blésois autour d’une production locale orange et rugueuse omniprésente (GT8e), secondairement la Vallée du Loir (supplémentaire) ; (iii) à l’ouest, la Touraine, la Confluence LVI, le Haut Poitou et le Niortais (supplémentaire) avec des productions fines blanches à roses (GT1l, 8f), parfois glaçurées (GT2k).
P0-71 : Du 13e au milieu du 15e s., les flux commerciaux de vaisselles révèlent une partition en 3 groupes, nord-est, sud-ouest de la vallée de la Loire et Haut Poitou en relation avec la vallée de la Vienne.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain (Chartres) | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
1j (atelier, St Jean La Motte, Sarthe) | 153 | 12 | 0 | 0 | 0 | 18 | 1 | 0 | 0 | 9 | ||
3f (atelier Ligron, Sarthe) | 37 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
2h ; po2f ; cha2f (supposé Parthenay, Deux-Sèvres) | 3 | 0 | 0 | 0 | 13 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
5a (pseudo-rouge, Blésois ou Orléanais ?) | 30 | 0 | 16+(12*) | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
5b (atelier Dourdan, Essonne) | 11 | 0 | 9* | 11 | 0 | 3 | 0 | 118 | 0 | 0 | ||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
Analyse Factorielle des Correspondances
Classification Ascendante Hiérarchique
Projection en 3 dimensions (trois premiers axes retenus) de la CAH sur l’AFC.
Les résultats de l’AFC en tenant compte des trois premiers axes (projection en 3D avec taux d’inertie proche de 98 %) opposent : (i) sur l’axe 1, Orléanais, Pays Chartrain et plus marginalement Blésois aux espaces plus à l’ouest, Touraine, Confluence LVI, Vallée du Loir, Anjou, Mayenne, Haut Poitou ; (ii) sur l’axe 2, le Haut Poitou aux autres espaces ; (iii) sur l’axe 3, le Blésois également aux autres espaces.
La CAH, comme sa projection sur l’AFC, précise les résultats avec une partition en trois classes : (i) une première classe qui oppose le Haut Poitou à tous les autres sites globalement centrés sur la vallée de la Loire ; (ii) une seconde opposant, en aval de la Loire, Touraine, Confluence LVI, marginalement Vallée du Loir (supplémentaires) aux Blésois, Orléanais et Pays Chartrain situés plus en amont.
P0-72 : De la fin du 15e au 19e s., les flux commerciaux de vaisselles ne révèlent aucune véritable partition, le BLM correspondant alors à une entité unique.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
2b (flux potentiels) | 81 | 0 | 2 | 24 | 1 | 0 | 8 | |||||
4a (exogène ?) | 70 | 0 | 0 | 10 | 25 | 0 | 1 | |||||
to9b (atelier Tours) | 1 198 | 0 | 0 | 61 | 0 | 0 | 0 | |||||
to11d (atelier Tours) | 273 | 24* | 0 | 21 | 0 | 0 | 0 | |||||
to7c (atelier Tours) | 208 | 0 | 0 | 31 | 0 | 0 | 1 | |||||
3f (atelier Ligron, Sarthe) | 77 | 0 | 0 | 18 | 0 | 0 | 0 | |||||
21c (grès Puisaye) | 94 | 16* | 0 | 2 | 23 | 0 | 3 | |||||
21d (grès Beauvaisis) | 32 | 5* | 0 | 1 | 11 | 18 | 1 | |||||
2i (Puisaye ou Beauvaisis) | 30 | 0 | 0 | 0 | 18 | 0 | 30 | |||||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
Analyse Factorielle des Correspondances
Classification Ascendante Hiérarchique
Exception faite d’un isolement du Pays Chartrain et d’une grande proximité entre les espaces Touraine et Confluence LVI, les analyses statistiques traduisent, notamment pour la CAH, un important effet de chaînage ne révélant aucune partition du dendrogramme représentative de classes opérantes.
P0-73 : Entre le 5e et le milieu du 7e s., les flux commerciaux de vaisselles restent modestes, globalement locaux, sans que la Loire y joue un rôle encore déterminant.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
17k (supposé Touraine) | 146 | 16 | 0 | 4 | 2 | 0 | 0 | |||||
17t (supposé Touraine) | 80 | 10 | 0 | 6 | 1 | 0 | 0 | |||||
15a (supposé Touraine) | 183 | 1 | 0 | 1 | 1 | 0 | 0 | |||||
sar8t (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 10 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
sar8ad (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 43 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
sar16b (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 18 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
DSP (dérivées de sigillées Paléochrétiennes) | 28 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
Sigillée d’Argonne | 36 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
La représentation des flux de vaisselle en terre cuite traduit globalement la faiblesse des échanges au sein du BLM et une quasi-absence de relations plus lointaines pour le très haut Moyen Âge sauf pour la Touraine avec une présence tardive au 6e s. de DSP et de sigillée d’Argonne ; l’absence de telles productions exogènes dans les autres espaces du BLM tient plus au manque de contextes très précoce, qu’à un approvisionnement différencié, ceci restant bien sûr à démontrer. On note également l’absence de contact entre l’Orléanais et les autres espaces du BLM situés plus en aval du fleuve révélant une économie essentiellement locale et le faible rôle de la Loire comme vecteur commercial.
Les quelques ateliers mis au jour récemment comme à Chambray-lès-Tours ou à Saint Laurent-Nouan ont parfois révélé, comme pour ce dernier, un riche panel décoratif de molettes, jamais mis au jour dans les sites domestiques du BLM, ce qui tend à confirmer l'idée d'une diffusion très locale de la vaisselle à cette époque.
P0-74 : De la fin du 7e au milieu du 10e s., les flux commerciaux de vaisselles se développent par rapport à la période précédente mais exclusivement au sein du BLM, avec un fort ancrage sur la Loire.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain (Chartres) | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
11j (flux potentiels) | 5 | 0 | 6 | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | |||
2k (flux potentiels) | 10 | 0 | 0 | 0 | 18 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
11f (supposé Touraine) | 40 | 0 | 18 | 6 | 28 | 2 | 0 | 0 | 0 | |||
11h (supposé Touraine) | 26 | 0 | 0 | 0 | 2 | 4 | 0 | 0 | 0 | |||
to1n (atelier Monts, Touraine) | 111 | 0 | 6 | 0 | 1 | 32 | 0 | 0 | 0 | |||
1q (supposé vallée Vienne) | 6 | 0 | 0 | 0 | 2 | 18 | 0 | 0 | 0 | |||
to1f (atelier Monts, Touraine) | 350 | 0 | 0 | 1 | 26 | 75 | 11 | 6 | 0 | |||
8e (supposé Blésois) | 53 | 0 | 1 306 | 15 | 0 | 4 | 2 | 0 | 0 | |||
3h (supposé Blésois) | 2 | 0 | 228 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
sar8t (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 39 | 1 096 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | |||
sar8ad (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 0 | 2 672 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | |||
sar16b (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 0 | 166 | 0 | 0 | 11 | 0 | 0 | |||
sar16c (atelier Saran, Orléanais) | 0 | 0 | 0 | 4 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
sar16j (atelier Saran, Orléanais) | 41 | 0 | 0 | 80 | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | |||
1r (supposé Haut-Poitou) | 0 | 0 | 3 | 0 | 32 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
La représentation des échanges de vaisselle en terre cuite traduit globalement de nombreux contacts au sein BLM, mais une absence d’ouverture sur l’extérieur. En outre, ces contacts ne sont pas nécessairement synonymes de flux commerciaux. Les échanges dignes de ce nom par l’intensité des flux se font surtout localement, dans la zone de chalandise, ici l’Orléanais et la Touraine. L’intensité des échanges entre espaces constitutifs du BLM se concentre le long de la Loire à défaut des affluents comme la vallée de la Vienne. Ce commerce ligérien se fait d’amont vers l’aval, sans gommer pour autant une sectorisation entre les espaces nord-est et sud-ouest du fleuve déjà perçue dans la définition des aires culturelles.
P0-75 : De la fin 10e à la fin du 12e s., les flux commerciaux de vaisselle se contractent par rapport à la période précédente sauf dans le nord-est du BLM.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
1L (flux potentiels) | 113 | 0 | 0 | 0 | 31 | 8 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | |
2k (flux potentiels) | 23 | 0 | 0 | 0 | 1 | 3 | 0 | 0 | 0 | 1 | 0 | |
5b (atelier Dourdan, Essonne) | 3 | 0 | 0 | 88 | 0 | 0 | 0 | 252 | 0 | 0 | 0 | |
8e (supposé Blésois) | 18 | 0 | 251 | 3 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | |
8f (supposé Touraine) | 313 | 0 | 0 | 0 | 0 | 20 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | |
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
La représentation des échanges de vaisselle en terre cuite traduit globalement de faibles contacts entre espaces et une ouverture sur l’extérieur limitée à un approvisionnement de l’Orléanais par l’atelier de Dourdan. La réalité de l’appartenance du Pays Chartrain à l’aire d’influence de l’atelier de Dourdan se traduit ici par l’importance du flux révélant un espace économique qui n’est pas vraiment en connexion avec le BLM. Le contraste entre cette intensité du flux et la présence sporadique de production de Dourdan plus en aval de la Loire comme en Touraine confirme cette faiblesse des échanges qui s’accentue avec la distance. Le rôle de la Loire comme vecteur d’échange est faible, aucun contact n’étant attesté entre d’une part la Touraine et la Confluence LVI en aval et d’autre part le Blésois et l’Orléanais en amont. Bien que des flux potentiels puissent exister entre la Touraine et le Haut Poitou, ils ne peuvent être ici attestés par une origine même supposée des productions en questions.
P0-76 : Du 13e au milieu du 15e s., les flux commerciaux de vaisselles s'intensifient et se diversifient avec une bipolarisation des approvisionnements tributaire d'ateliers situés aux marches du BLM.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain (Chartres) | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
1j (atelier, St Jean La Motte, Sarthe) | 153 | 12 | 0 | 0 | 0 | 18 | 1 | 0 | 0 | 9 | ||
3f (atelier Ligron, Sarthe) | 37 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
2h ; po2f ; cha2f (supposé Parthenay, Deux-Sèvres) | 3 | 0 | 0 | 0 | 13 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
5a (pseudo-rouge, Blésois ou Orléanais ?) | 30 | 0 | 16+(12*) | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
5b (atelier Dourdan, Essonne) | 11 | 0 | 9* | 11 | 0 | 3 | 0 | 118 | 0 | 0 | ||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
La représentation des échanges de vaisselle en terre cuite traduit un changement par rapport aux périodes précédentes avec d’une part une plus forte ouverture sur les régions limitrophes du BLM et d’autre part de plus faibles échanges au sein du BLM, notamment le long de la Loire. Cette timide ouverture sur l’extérieur s’observe pour deux centres de productions, Dourdan (GT5b) au nord-est et Saint-Jean-de-la-Motte/Ligron (GT1j et 3f) au sud-ouest. L’influence de ces ateliers situés aux marches du BLM reflète une bipolarisation de l’approvisionnement. Le flux des échanges se fait comme antérieurement toujours dans le sens du fleuve avec plusieurs arguments permettant de le démonter. On note d’amont en aval, la présence des productions de Dourdan dans tous les espaces longeant la Loire jusqu’à la Confluence LVI et la présence en Touraine de productions dites peudo-rouges (GT5a) dont l’origine est Blésoise et/ou Orléanaise ; dans la même logique, quelques récipients issus d’un atelier situé à Amboise ont été découvert à Tours (Husi 2003a : 98-99 : variante GT7b). Inversement, d’aval en amont, on note l’absence dans le Blésois ou l’Orléanais des productions des ateliers de Saint-Jean-de la Motte/Ligron ou d’Amboise. L’espace du Haut-Poitou est maintenant en dehors des circuits d’échanges du BLM, vraisemblablement tourné vers l’ouest et notamment la région de Parthenay.
P0-77 : La Loire sert parfois de limite à la diffusion des produits.
La diffusion aux 14e et 15e s. des produits des ateliers sarthois de Saint-Jean-de-la-Motte et de Ligron (GT1j ; GT3f) a comme limite sud la Loire entre Nantes et Tours. Plus qu’un vecteur d’échange, le fleuve semble ici jouer un rôle de limite à la diffusion de ces productions vers le sud de la Loire (Grenouilleau et al. 2020 : 169-170).
P0-78 : De la fin du 15e au 19e s., les flux commerciaux de vaisselles sont dominés par les grands ateliers extra-régionaux parfois lointains et la Loire comme vecteur principal d'échanges.
Les données
Groupes Techniques | Touraine | Anjou | Blésois | Orléanais | Haut-Poitou | Confluence Loire/Vienne/Indre (LVI) | Vallée du Loir | Pays Chartrain | Berry | Nord Deux-Sèvres | Niortais | Mayenne |
2b (flux potentiels) | 81 | 0 | 2 | 24 | 1 | 0 | 8 | |||||
4a (exogène ?) | 70 | 0 | 0 | 10 | 25 | 0 | 1 | |||||
to9b (atelier Tours) | 1 198 | 0 | 0 | 61 | 0 | 0 | 0 | |||||
to11d (atelier Tours) | 273 | 24* | 0 | 21 | 0 | 0 | 0 | |||||
to7c (atelier Tours) | 208 | 0 | 0 | 31 | 0 | 0 | 1 | |||||
3f (atelier Ligron, Sarthe) | 77 | 0 | 0 | 18 | 0 | 0 | 0 | |||||
21c (grès Puisaye) | 94 | 16* | 0 | 2 | 23 | 0 | 3 | |||||
21d (grès Beauvaisis) | 32 | 5* | 0 | 1 | 11 | 18 | 1 | |||||
2i (Puisaye ou Beauvaisis) | 30 | 0 | 0 | 0 | 18 | 0 | 30 | |||||
Données présentes pour certaines des productions retenues | ||||||||||||
Sites existent dans la période mais aucune donnée pour ces productions | ||||||||||||
Pas de sites donc pas de donnée pour la période |
Groupes techniques : (i) attestés par un atelier ou supposés locaux par la fréquence des découvertes dans un des espaces historiques du BLM ; (ii) découverts dans au moins un autre espace que celui d’origine
La représentation des échanges de vaisselle en terre cuite traduit un changement par rapport aux périodes précédentes avec une plus forte ouverture sur l’extérieur et de faibles échanges au sein du BLM à partir de la fin du 15e s. La domination exercée dorénavant par les grands ateliers extra-régionaux, lointains comme le Beauvaisis ou plus proches comme la Puisaye traduit l’intégration du BLM dans un commerce plus global, à longue distance, organisé par de grands ateliers à large rayonnement de diffusion. L’absence de connexion avec le Haut-Poitou déjà en partie observée pour la période antérieure confirme l’existence de deux espaces économiques maintenant distincts : (i) de la Loire, centré sur le fleuve comme axe de communication privilégié notamment depuis la Puisaye et en partie tournée vers le Nord ; (ii) du Haut-Poitou, sans véritable contact avec l’espace Loire, uniquement tourné maintenant vers le sud-ouest.
Proposition de niveau 1
P1-1 : Au 6e et jusqu'au milieu du 7e s., le BLM forme un espace culturel assez homogène en partie hérité de l'Antiquité.
Tous les indices d’une vaisselle de tradition antique disparaissent dans le courant du 7e s. traduisant un rythme différent comparé à la chronologie établie par les faits historiques avec une transition du Bas Empire au haut Moyen Âge plus tardive que celle généralement admise du 5e s. L’originalité du faciès céramique du très haut Moyen Âge vient d’une continuité de certaines traditions antiques associée à l’apparition d’un style notamment décoratif de la vaisselle propre à cette courte période.
AntécedentsProposition P1-1 basée sur
P1-2 : A partir de la fin du 7e apparaissent d'importants changements techniques, typo-fonctionnels et décoratifs de la vaisselle.
Certains changements sont suffisamment importants et pérennes jusqu’à l’époque moderne pour parler de vaisselle médiévale partir de la fin du 7e s. On peut noter la disparition des formes héritées de l’Antiquité, l’omniprésence d’une post-cuisson oxydante, l’apparition et l’usage progressif de la glaçure plombifère, comme de certaines formes, la plus emblématique étant la cruche à bec ponté puis tubulaire.
AntécedentsProposition P1-2 basée sur
P1-3 : Du 11e au 15e s. l'espace Loire se divise en deux aires culturelles, nord-est et sud-ouest.
Les traditions de fabrication à l’échelle du BLM confirment l’existence de deux espaces nord-est et sud-ouest déjà perçus pour la période précédente (Section 1 : P2-1). En outre, certaines caractéristiques techniques de la vaisselle exhumée de deux tessonnières d’un atelier mis au jour à Amboise permettent de situer la limite nord-sud de cette partition au niveau de cette ville située sur la Loire entre Tours et Blois (Section 1 : P0-29).
AntécedentsProposition P1-3 basée sur
P1-4 : Du haut Moyen Âge et semble-t-il jusqu'au 15e s.,les mécanismes économiques de production et d’approvisionnement de la vaisselle en terre cuite diffèrent entre le nord-est et le sud-ouest du BLM.
Les modes de production des ateliers et d'approvisionnement des villes diffèrent entre : (i) grands ateliers dans le nord-est comme à Saran dans l’Orléanais et certainement dans le Blésois ; (ii) ateliers plus modestes et probablement plus nombreux dans le sud-ouest du BLM en Touraine et Poitou. Alors que cette image est attestée pour le haut Moyen Âge jusqu’au 10e s. et semble perdurer jusqu’au 15e s. elle reste encore à démontrer pour le Moyen Âge central et le bas Moyen Âge, faute d’ateliers.
AntécedentsProposition P1-4 basée sur
P1-5 : Un changement important de la vaisselle s'opère entre le 11e et le 13e s.
Des changements aussi importants que, l’émergence puis l’omniprésence du pichet révélateur d’un usage individuel pour la consommation des liquides ou l’apparition du coquemar avec son anse latérale pour une cuisson devant et non plus dans l’âtre ou la cheminée, sont révélateurs d'une transformation des pratiques de table par rapport au haut Moyen Âge.
AntécedentsProposition P1-5 basée sur
P1-6 : Un changement s’opère dans la vaisselle à la fin du 15e s. avec l'apparition d'un large éventail typo-fonctionnel et décoratif des récipients.
La résurgence des formes ouvertes quasi-disparues depuis l’Antiquité, la spécificité fonctionnelle de certains récipients, la généralisation de la glaçure épaisse et couvrante en lien avec le renouvellement des registres décoratifs ainsi que la présence encore timide d’innovation aussi importante que le grès, traduisent l’importance des changements survenus durant cette période charnière de la fin du 15e s.
AntécedentsProposition P1-6 basée sur
P1-7 : L'importance prise par les grès puis les faïences à partir du 17e s. est révélatrice d'un dernier changement dans la vaisselle du BLM.
L’omniprésence du grès et le développement de l’usage de la faïence traduit non seulement un dernier changement du faciès de la céramique surtout à la fin du 17e s., mais également l’apparition d’une vaisselle de plus en plus standardisée révélatrice d’une plus grande capacité de production, à large diffusion, issue de manufactures qu’on peut qualifier de préindustrielles.
AntécedentsProposition P1-7 basée sur
P1-8 : Le commerce entre la Normandie ou la Mayenne et le BLM porte sur le beurre et aucunement sur la vaisselle en terre cuite.
Aucune vaisselle de Normandie ou de la Mayenne n’est attesté dans le BLM, les seuls récipients en grès ou en terre cuite mis au jour étant toujours des pots utiles au transport et au stockage du beurre.
AntécedentsProposition P1-8 basée sur
P1-9 : La nature de l'approvisionnement en vaisselle dépend de la plus ou moins grande proximité des ateliers.
La structuration du commerce de la vaisselle du BLM n’évolue gère jusqu’à la fin du 15e s. moment où l’ouverture sur l’extérieur modifie les réseaux locaux en relation avec ceux situés aux marches du BLM.
AntécedentsProposition P1-9 basée sur
P1-10 : Les échanges toujours limités entre la vallée de la Loire et le Haut Poitou s'amenuisent au cours du temps pour disparaître au 15e s.
Alors que les échanges de vaisselle n’ont jamais été très intenses entre le Haut Poitou et la vallée de la Loire, ils disparaissent à la fin du 15e s., le Haut Poitou se tournant alors résolument vers l’ouest.
AntécedentsProposition P1-10 basée sur
Proposition de niveau 2
P2-1 : Entre le 8e et la fin du 10e s. le BLM se partage en deux espaces, sud-ouest et nord-est. Cette reconfiguration des aires culturelles correspond à un changement de traditions céramiques.
Cette période charnière, véritable entrée dans la vaisselle médiévale, passe également par une redéfinition des aires culturelles d’amont en aval du BLM avec un espace nord-est du Blésois à l’Orléanais et sud-ouest de la Touraine au Haut-Poitou, la limite nord-sud de cette partition se faisant entre Blois et Tours (cartes 2). Les changements de traditions de la vaisselle en terre cuite à l’origine de cette nouvelle partition du BLM s’observent plus largement à l’échelle de l’Europe du nord-ouest, comme en témoigne le développement des productions peintes, engobées et glaçurées.
I - Au regard des productions de couleur blanc beige (P0_21) et de couleur ocre rouge (P0_22a), deux espaces sud-ouest et nord-est se différencient entre le 8e et le 10e s.
Une analyse factorielle des correspondances a été réalisé sur les deux variables afin de décrire la structure du jeu de données.
Une telle partition met en lumière cinq espaces fondés – lorsqu’ils sont suffisamment renseignés - sur les principaux centres de consommations du BLM, dont les mieux attestés sont la Touraine, le Haut-Poitou et le Blésois-Orléanais. Deux espaces à l’extrême ouest et du Berry, aux marches du BLM, sont encore insuffisamment renseignés pour être associés à l’une ou l’autre des traditions. Dans le même ordre d’idées, le mauvais classement du site de Marboué révèle les limites de la méthode pour des sites excentrés, appartenant parfois à d’autres espaces économiques ici en faible prise avec la Loire.
On note une forte tradition de fabrication commune ocre-rouge pour le Blésois et l’Orléanais, toujours dans la même classe à un bas niveau de partition (4) du dendrogramme. Dans le même ordre d’idées, il faut attendre la partition (3) pour différencier la Touraine du Haut-Poitou cette proximité statistique traduisant un fort ancrage commun dans la tradition blanc-beige.
La première partition (1) du dendrogramme sépare très rapidement un espace sud-ouest de tradition blanc-beige (cercles en tirets) et nord-est de tradition ocre-rouge (cercles pleins), la limite nord/sud entre les deux espaces se situant à proximité d’Amboise.
II - Au regard des productions décorées en bandes de peinture rouge (P0_18), des productions glaçurées (P0_19) et des productions engobées lissées (P0_20), deux espaces sud-ouest et nord-est se différencient entre le 8e et le 10e s.
Une analyse factorielle des correspondances a été réalisé sur les trois variables afin de décrire la structure du jeu de données.
La première partition sépare deux espaces, nord-est et sud-ouest en fonction de cette tradition de fabrication : (i) une forte concentration dans le Blésois et l’Orléanais, (ii) une présence marginale dans le Haut-Poitou et en Touraine. La position géographique excentrée du site de Marboué (Ensemble 134.02), également visible sur l’AFC suggère l’existence d’un espace économique plus au nord à l’interface avec le BLM.
Une telle partition (2) du dendrogramme met en lumière deux espaces, l’un du sud-ouest centré sur des traditions décoratives de bandes peintes et l’autre nord-est révélant surtout des productions engobées lissées, le poids des productions glaçurées n’ayant ici aucune réelle influence sur les résultats. La limite nord/sud entre ces espaces se situe à proximité d’Amboise.
Proposition P2-1 basée sur
P2-2 : A partir du 11e s., mais surtout du 13e s., on assiste à un renouvellement de la vaisselle qui va de pair avec l'apparition de traditions céramiques originales dans les espaces du BLM limitrophes de la vallée de la Loire.
Le recentrage le long de la Loire d’un faciès de la céramique propre au BLM qui s’opère surtout à partir du 13e s. est la conséquence de l’apparition de nouvelles traditions techniques et stylistiques au sud comme au nord de cet espace Loire.
AntécedentsProposition P2-2 basée sur
P2-3 : A partir du 15e s. et surtout du 17e s., la vaisselle en usage dans le BLM donne l'image d'un espace culturel homogène.
Les faciès de la céramique tendent à s’homogénéiser dans un large BLM à partir de la fin du 15e s. gommant alors les particularismes locaux, phénomène également perçu plus globalement dans la moitié nord de la France, avec la diffusion de nouveaux produits comme le grès ou à partir du 17e s. de la faïence.
AntécedentsProposition P2-3 basée sur
P2-4 : Dans le BLM se développe le commerce de denrées alimentaires tels que celui du beurre à partir du 15e s. puis du sucre à partir du 17e s.
Le commerce du beurre normand et lavallois observé par les emballages en grès et en terre cuite se développe à partir de la fin du 15e s. avant d’inonder l’ensemble du BLM et plus largement l’ouest de la France durant la période moderne. Le commerce du sucre avec comme témoins indirects les céramiques de raffinage en terre cuite suit la même trajectoire mais un peu plus tardivement, apparition au 17e s. et intensification jusqu’au 19e s. dans la vallée de la Loire (Pauly dir. 2020 : 117-119).
AntécedentsProposition P2-4 basée sur
P2-5 : Le commerce de vaisselle se structure autour de quelques aires écomoniques assez stables dans la durée pour n'en représenter qu'une seule à partir de la fin du 15e s.
La structuration du commerce de la vaisselle du BLM n’évolue gère jusqu’à la fin du 15e s. moment où l’ouverture sur l’extérieur notamment avec des ateliers parfois lointains comme la Puisaye et surtout le Beauvaisis, modifie en profondeur les réseaux locaux et la relation entretenue avec ceux situés aux marches du BLM. Les faibles contacts commerciaux entre l’espace sud-ouest Touraine/Haut Poitou et nord-est Blésois/Orléanais jusqu’à la fin du 15e s., visibles à partir de l’analyse statistique des données, va dans le sens d’une partition du BLM déjà perçue pour les traditions de fabrication (Section 1 : P3-1).
AntécedentsProposition P2-5 basée sur
P2-6 : Suivant les périodes, le commerce de la vaisselle s'ouvre sur l'extérieur ou se recentre sur le BLM avec la Loire comme axe majeur et structurant des échanges.
Le rythme des échanges dans la longue durée varie suivant les périodes avec la Loire comme axe commercial privilégié, les affluents restant secondaires jusqu’au 15e s. ne jouant alors pour certains comme la Vienne plus aucun rôle dans les échanges de vaisselle.
AntécedentsProposition P2-6 basée sur
Proposition de niveau 3
P3-1 : Globalement, il existe une stabilité des deux aires culturelles longeant la Loire moyenne entre le 8e et le 15e s.
La définition des aires culturelles reste stable le long de la Loire entre le 8e et le 15e s. alors qu’elle change dans les régions limitrophes à partir du 13e s. sans pour autant affecter des relations qui restent privilégiées au sein de ce vaste espace du BLM.
AntécedentsProposition P3-1 basée sur
P3-2 : À partir de la fin du 15e s., les flux et les échanges des récipients en terre cuite montrent l'intégration du BLM dans un commerce à longue distance.
Les flux et les échanges du BLM, qu’il s’agisse de vaisselle ou de denrées alimentaires dont témoignent certains emballages en terre cuite, ne font que croître et se diversifier de la fin du 15e au 19e s. Ainsi, l’organisation du commerce des récipients en terre cuite dépend du dynamisme local, de l'intensité des échanges et de l'influence de quelques ateliers extrarégionaux parfois lointains à partir de l’époque moderne.
AntécedentsProposition P3-2 basée sur
Proposition de niveau 4
P4-1 : À la fin du 15e s., on assiste à un véritable décloisonnement des aires céramiques locales du BLM, espace qui reste globalement inscrit dans une tradition culturelle de l'Europe du Nord-Ouest.
Les récipients en terre cuite témoignent d’une tradition technique, typologique et décorative en phase durant tout le Moyen Âge avec le vaste espace culturel de l'Europe du Nord-Ouest comme en témoignent également certains objets d’apparat associés à une partie aisée de la population (Section 2 : P0-2). En revanche, il faut attendre la fin du 15e s. pour que les faciès de la céramique du BLM tendent à s’homogénéiser, gommant alors les particularismes locaux en action depuis le 7e s., phénomène plus généralement perçu dans la moitié nord de la France avec la diffusion de nouveaux produits comme le grès ou à partir du 17e s. de la faïence. Dans le même sens, les flux et les échanges du BLM de vaisselle ou de denrées alimentaires au travers des emballages en terre cuite ne font que croître et se diversifier de la fin du 15e au 19e s.
AntécedentsProposition P4-1 basée sur
Proposition de niveau 5
P5-1 : Il faut attendre la fin du 15e s. pour que le BLM s'inscrive durablement dans les réseaux d'échange de l'Europe du Nord-Ouest avec comme conséquence l'effacement progressif des aires économiques et culturelles locales.
En se référant aux faciès céramiques locaux définis par les changements de traditions de fabrication (innovation, mode, fonction) dans la longue durée, mais également au commerce de la vaisselle et des denrées alimentaires au travers des emballages, il faut attendre la fin du 15e s. pour que les particularismes locaux s’estompent à l’échelle du BLM, aboutissant à un espace culturellement homogène sous l’influence et la concurrence des grands ateliers extra-régionaux.
Antécedents